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 hard to be soft, tough to be tender / randy

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MessageSujet: hard to be soft, tough to be tender / randy   hard to be soft, tough to be tender / randy EmptyDim 16 Avr - 15:46

Elle avait su garder son stoïcisme militaire alors que les invectives fusaient; de même lorsque l’assemblée entière s’était tue, l’œil fixé sur la main tendue qui leur présentait l’unique point d’entrée du camp. Primrose laisse traîner son regard sur les visages consternés des habitants de Lafayette-la-Sûre alors qu’un arrière-goût amer s’immisce sur sa langue. Ils avaient l’habitude de rencontrer de la résistance, de ne pas faire l’unanimité – a priori, ça n’avait jamais été le cas, et le Conseil était loin d’être bien-aimé. Rallier une population aussi éclectique derrière une poignée de soi-disant bienfaiteurs, dictature éclairée par la force des choses, était une tâche ardue, frôlant l’impossible. Les murmures reprennent, mais elle ne saisit rien des complaintes, des inquiétudes. Les questions trouveraient réponse en temps opportun, sans doute. Ses collègues se dispersent et elle les imite, vaguement distraite, sur les traces de Randy alors qu’il se dirige vers la mairie. Le dos droit, la tête haute, le pas régulier, mais l’air absent, elle ferme les portes derrière elle après s’être assurée que personne ne la talonnait. Les rumeurs de l’extérieur se taisent aussitôt, plongeant le bâtiment dans un silence lourd qui pèse obstinément sur les épaules de la jeune femme.

L’endroit est étrangement calme et elle n’aperçoit personne qui rôde dans les couloirs. Primrose ignore ce qu’ont pu faire les autres conseillers; si la milice était sans doute restée parmi les survivants pour jauger leurs réactions et contenir les éventuels débordements, les dirigeants n’avaient plus leur place à travers l’insatisfaction populaire. Probablement que certains avaient voulu se changer les idées, respirer un air nouveau, chasser de leur tête la décision difficile qu’ils avaient eu à prendre. Aussi difficile que controversée la décision d’exécuter sommairement un membre bien-aimé de la communauté à la suite de ce que certains auraient pu qualifier de parodie de justice. « Est-ce qu’on a pris la bonne décision? » qu’elle ose enfin alors qu’elle s’enferme dans la pièce – là où ils avaient tous délibéré et pris la décision d’en finir avec le présumé voleur. Le médecin lève la tête, recherchant chez Randy un regard rassurant, une parole convaincante, n’importe quoi qui ferait taire à jamais l’écho de doute qui résonnait dans sa poitrine. « Pratt est… était un électron libre. Même si je doute pas de la pertinence de la punition… » Son hésitation est éloquente. Le non verbal dément l’affirmation, et elle sait qu’elle n’est pas au sommet de sa crédibilité. Or, elle connaissait suffisamment son collègue pour savoir qu’il comprendrait; qu’une décision comme celle-là prise sans le moindre doute laissait entrevoir une forme de mépris qui n’avait pas sa place parmi la régence.

Elle soupire, faisant quelques pas dans la direction du chef. Ses doigts glissent sur la table à laquelle ils débattent et prennent leurs décisions; où ils rient, parfois, après des discussions houleuses, pour alléger l’atmosphère. Rien n’aurait fait plus plaisir à Primrose qu’il s’agisse de l’une de ces occasions.


Dernière édition par Primrose Morales le Mar 18 Avr - 18:04, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: hard to be soft, tough to be tender / randy   hard to be soft, tough to be tender / randy EmptyLun 17 Avr - 2:11

Il avait eu pour dur tâche de mettre les mots sur leur choix et l’acte qui avait suivis. Randy n’avait pas eut le temps de s’expliquer que les questions et les accusations fusaient dans un brouhaha qui avait rapidement dégénéré. Il avait tenté de s’imposer entre deux exclamations mais en vain. Il s’était retrouvé désemparé pendant quelques secondes avant qu’une vague de colère l’emporte. Il avait quitté la place de rassemblement avec calme et silence avant de franchir les portes de la mairie le pas lourd et bruyant. Instinctivement, le chef s’était dirigé vers la salle de réunion, comme pour y retrouver la confiance avec laquelle ils avaient pris cette décision difficile. Un juron allait lui échapper quand la porte s’ouvrit pour laisser entrer Prim. A la place, un simple soupir glisse à ses lèvres. Il n’aurait su dire si la présence de la jeune femme l’avait aussitôt assagi ou s’il avait pris sur lui pour ne pas l’affecter. Surement un peu des deux.

Visiblement non est la réponse qui surgit dans son esprit. « On le saura jamais. » Ils avaient anticipé les crimes aussi efficacement qu’un Minority Report. Ils ne verront jamais les conséquences que ça aurait pu avoir. Et c’est bien pour cette raison qu’ils avaient agi sans attendre. L’hésitation de Prim fait écho à la sienne alors lui dit exactement ce qu’il se dit. « On ne pouvait pas prendre le risque d’attendre une preuve concrète. On ne pouvait pas attendre que... nos réserves disparaissent, que la panique rende le camp incontrôlable, qu’un infecté contamine quelqu’un. » C’était lui ou eux. Randy s’était finalement appuyé contre la vaste table, les deux mains fermement accrochées au rebord. L’irritation s’était sentie dans sa voix. Il n’arrivait décidément à dissimuler la confusion de sentiment qui s’agitait dans son corps. Avec plus de recule, il se dirait bien qu’il valait mieux ça qu’un homme insensible. « On parié la vie d’un homme contre toutes celles du camp. Et je ne sais pas toi mais, je préfère m’endormir avec le poids de la mort d’un seul que le poids des morts de toute la ville et ne jamais réussi à m’endormir un jour. » Chose qui finira par arriver s’ils ne gardaient pas le contrôle.

Randy se surprend à marquer une pause, le regard sur sa main qui glisse sur la table. Il aurait voulu qu’elle fasse un pas de plus, suffisamment pour qu’il puisse poser sa main sur la sienne. Un rêve qui lui échappe et qui semble bien plus efficace pour lui apporter le réconfort dont elle a visiblement besoin. « Est-ce que tu regrettes ? Est-ce que… Je sais pas. Tu voulais peut-être autre chose. » Les autres possibilités avaient été émises, comme celle de le bannir d’entre ces murs. Mais ça n’avait rien de judicieux non plus car il serait devenu une menace extérieure incontrôlable. Il lève son regard au sien, tâchant de comprendre où était le problème, même s'il était sans doute trop tard pour revenir en arrière.
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MessageSujet: Re: hard to be soft, tough to be tender / randy   hard to be soft, tough to be tender / randy EmptyMar 18 Avr - 19:10

Il avait raison sur toute la ligne. Il ne servait à rien de s’en faire, de ressasser et de ruminer toutes les options, toutes les circonstances, toutes les possibilités : ce qui était fait était fait, et il fallait désormais gérer la situation causée par leur décision. Lee insiste, répète. Le conseil avait agi dans l’intérêt commun au détriment d’un seul délinquant. Dans la situation post-apocalyptique dans laquelle ils se trouvaient, les têtes pensantes ne pouvaient plus se permettre de faire preuve d’indécision. Il fallait rapidement prendre les mesures nécessaires pour assurer la survie du plus grand nombre d’individus possible, même si leurs méthodes ne faisaient guère l’unanimité. Primrose demeure muette, observant avec attention les mouvements de Randy, l’oreille tendue, absorbant ses propos comme la bonne nouvelle. La question la saisit; elle ne s’y attendait pas. Ses yeux s’écarquillent pendant un instant et si elle ouvre la bouche, aucun son n’en sort. Ce n’était pas une question à laquelle elle répondrait à la légère, sans prendre le temps d’évaluer les conséquences de ses paroles.

« Non. » Finalement, elle brise le silence d’une seule syllabe. Primrose relève la tête, croisant ainsi le regard de son interlocuteur. Elle ne poursuit pas immédiatement, curieuse de voir ce qu’elle pourrait trouver dans les prunelles de Randy, peu surprise de constater qu’ils reflètent les mêmes inquiétudes qui la rongent. « L’exiler aurait été aussi dangereux que de le laisser filer avec de simples remontrances, voire quelques semaines derrière les barreaux. Une communauté comme la nôtre se fonde sur la confiance. » Inutile de préciser que celle-ci avait été profondément ébranlée; Pratt s’était mis les pieds dans les plats en mettant en danger le camp tout entier. Le conseil n’avait pas eu le choix, même si Primrose aurait voulu que la situation ne se présente pas, tout simplement. Elle n’avait plus l’âge d’être naïve et d’imaginer que tout le monde avait à cœur la survie de leurs pairs. Primrose fait un pas de plus vers l’avant, posant finalement sa main libre sur l’épaule de Randy. Un petit sourire étire doucement les commissures de ses lèvres. « N’en parlons plus. Tout se remettra en ordre de soi-même. Te prometo. » L’espagnol lui échappe naturellement, mais elle ne se corrige pas, consciente que le contexte suffirait à Randy pour comprendre si la signification lui échappait.

Elle tourne la tête nerveusement en direction de la porte lorsqu’un son étrange en provient; la médecin fait un pas de côté, imposant entre elle et le chef une distance raisonnable. Presque aussitôt, le son se reproduit, accompagné d’un couinement qu’il était désormais facile de reconnaître. Quelques grandes foulées lui permettent d’atteindre la poignée, qu’elle tire pour laisser place à Morrison, le fidèle canin de Randy. L’animal la renifle et fait quelques tours sur lui-même, enthousiaste, avant de se précipiter sur son maître. « Jamais bien loin, celui-là », qu’elle s’amuse, observant avec une certaine tendresse la boule de poils se coller au conseiller. « Qu’est-ce que tu dirais d’une promenade? Dans le parc, juste derrière. » Elle précise, faisant référence au jardin délabré se trouvant derrière la mairie. Pas très grand, mais rarement peuplé; parfait pour des conseillers qui préféraient sans doute ne pas tomber face à face avec un citoyen mécontent, le cœur encore fraîchement balafré par l’annonce. Quoique soit la réponse de l’homme et même si elle s’adressait à ce dernier, l’animal a entendu un mot-clé et s’agite encore plus, faisant quelques pas vers la porte par laquelle il venait tout juste d’entrer. « Je pense pas que t’aies spécialement le choix. » Ses lèvres s’étirent. Primrose adorait cet animal et si Randy savait à quel point elle le chouchoutait, sans doute s’y opposerait-il. Emboîtant le pas à Morrison, elle dévale le couloir, empruntant la porte arrière pour rejoindre plus rapidement leur destination : le chien trépigne alors qu’elle s’efforce de déverrouiller le plus rapidement possible, pour finalement filer droit vers le parc dès que l’entrebâillement est suffisant.
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MessageSujet: Re: hard to be soft, tough to be tender / randy   hard to be soft, tough to be tender / randy EmptyMer 19 Avr - 22:26

Randy maudit par avance la personne qui se présentait à la porte, les forçant à interrompre un moment d’intimité dans lequel il commençait tout juste à trouver du réconfort. Puis il abandonne rapidement sa mine renfrognée pour un sourire amusée quand il reconnaît les couinements significatifs de Morrison. « Foutu pot de colle. » Raille-t-il dans un ton accueillant, faisant signe à son chien de venir chercher sa caresse. Il ne se fait clairement pas attendre. L’échange entre le maître et le chien ne dure qu’un instant, ce dernier le trahissant aussitôt que la conseillère parle de sortir. L’idée de comparer sa docilité à ceux des citoyens lui traverse un instant l’esprit avant de rapidement juger que c’était loin d’être une bonne idée au vu de ce qu’il venait de se passer. Il abdique devant l’enthousiasme du chien, l’air faussement exaspéré simplement pour jouer au râleur. Il n’aurait en réalité, jamais manqué cette occasion. La journée était bien loin d’être terminée, toutes comme les problèmes qui l’accompagnaient. Alors il voulait bien s’accorder cette pause, espérant naïvement qu’elle ne finisse jamais.

Il peine à les suivre, loin à la traîne quand Morrison avait surement déjà fait le tour du parc en courant. La main posée sur son front, il protège ses yeux du soleil le temps de s'accommoder aux rayons agressifs. En quelques enjambés, il rejoint Primrose sans oublier de ramasser le premier bout de bois qu’il lui tombe sous la main avant que l’animal ne vienne lui quémander. « J’aimerais avoir la même énergie parfois. » Qu’il rumine alors qu’il lance le bâton au loin que son chien ne tarde pas à prendre en chasse. Il avait attendu toute sa carrière militaire pour aller au front et voilà qu’aujourd’hui il y était 24/24H. Plus d’un an et demis sans répit, de combat acharné pour la survie du camp. Il ne s’en plaignait pas, mais la force n’était pas au rendez-vous chaque matin. « Je sais pas où il la trouve. Pourtant je le vois pas souvent dormir ces derniers temps. » Randy ayant le sommeil léger, comme bon nombre ici, il n’était pas rare qu’il ouvre l’œil plusieurs fois pour veiller sur son chien. Il a l’air sincèrement perplexe quand il commence à ralentir le pas jusqu’à complètement s’arrêter. Son regard persiste sur la jeune femme, les sourcils froncés malgré un sourire qui commençait à se dessiner sur ses lèvres. « J’y crois pas, tu pousses mon chien à faire des infidélités. C’est avec toi qu’il dort ! » Conclut-il alors qu’il s’était aperçu de l’attachement tout particulier de l’animal à la jeune femme. Ce dernier revient à la charge, son jouet en gueule dans l’espoir qu’on lui relance. Il s’était empressé de lui relancer, non sans l’insulter de traître salaud.

Evidemment, le conseiller ne blâmait pas sa collègue, bien plus amusé de s’être fait berné que réellement en colère. Chose qui n’arriverait surement jamais. S’il pouvait y avoir un désaccord, il ne tomberait jamais dans l’accès. Il savait qu’il n’avait que le Conseil sur qui réellement compter. Sans ça, il n’était rien, surtout à la tête du ville qui lui en voulait. « J’me suis toujours dis que t’avais pris le meilleur lit, Morrison ne fait que confirmer. » Il se prend à rire en imaginant l’animal faire les yeux doux pour avoir une place dans le lit de la jeune femme. « Ou peut-être que c’est celle qui l’occupe qui fait toute la différence. » Randy avance de quelque pas pour la dépasser pour venir dégager le surplus de végétation qui empêchait de continuer sur le chemin de pierre. Il coince le tout derrière son dos pour libérer le passage pour Prim. Ce que lorsqu’elle arrive à sa hauteur et qu’il croise son regard qu’il comprend les sens de ses propres mots. Qu’importe l’endroit où il est devait dormir, il dormirait toujours mieux en la sachant présente non loin.
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MessageSujet: Re: hard to be soft, tough to be tender / randy   hard to be soft, tough to be tender / randy EmptyVen 21 Avr - 0:34

L’air frais qui lui fouette les joues lui fait le plus grand bien. Il vient balayer doucement les inquiétudes qui la taraudent, lui faisant oublier le souci qu’elle se faisait à peine quelques minutes auparavant. Primrose darde son regard sur l’animal qui file comme une flèche repêcher le bâton que lui lance son maître, les bras croisés sous sa poitrine. Il y avait quelque chose d’étrangement réconfortant dans le simple fait de voir Morrison batifoler dans les hautes herbes, sans le moindre fardeau. Avant ou après l’épidémie – voyait-il seulement la différence? Son monde était intact. Son maître était encore là. Le reste ne devait pas le déranger outre mesure. Le pelage foncé se perd momentanément dans les fourrages et la médecin porte son attention sur l’homme qui l’accompagne. Il s’inquiète du sommeil de son chien et elle ne peut s’empêcher de pincer les lèvres, retenant avec grand mal un rire nerveux sans la moindre subtilité. Randy la toise et elle tourne le regard, sachant que l’insistance du conseiller aurait raison de son stoïcisme médiocre. « C’est pas ma faute! C’est lui qui vient me tenir au chaud. J’ai rien demandé. » Sans doute le fait qu’elle partageait régulièrement son repas avec l’animal contribuait-il à l’affection disproportionnée qu’il portait à la brune. La plupart du temps, Morrison se glissait dans la pièce par la porte entrouverte et se lovait contre la médecin, qui n’hésitait jamais à fourrer son nez dans le pelage de l’animal, un bras par-dessus la boule de poils.

« J’ai fait vite. J’ai l’œil pour ce genre de trucs », prétend-elle, l’air amusé. Autant dire qu’elle avait essayé brièvement bien des matelas avant de faire transférer celui-là dans la pièce qu’elle occupait désormais dans la mairie – une ancienne salle d’archives dont les murs étaient parés de bibliothèques poussiéreuses qu’elle n’avait pas encore pris le temps d’explorer adéquatement. Si elle avait à nouveau porté son regard sur le chien, qui gambadait joyeusement, piétinant dans une flaque d’eau dès qu’il en avait la chance, Primrose est si surprise par la remarque de Randy que ses prunelles se fixent sur la chemise de l’homme alors qu’il fait quelque pas devant. L’idée qu’il ait pu délibérément lancer ce genre de commentaire fait rater un battement à son cœur – en soit, ça ne lui ressemblait tellement pas qu’elle avait du mal à s’en convaincre. Voyant qu’il lui dégageait galamment le chemin, elle presse le pas, se glissant au-devant du conseiller non sans lui décocher un petit sourire gêné qui ne lui ressemblait pas du tout. En d’autres circonstances, elle n’aurait eu aucun mal à inviter quelqu’un à venir faire l’expérience du prétendu meilleur matelas du camp, or, les mots restaient coincés dans sa gorge. « Quand Morrison squattera ton lit un soir, peut-être que je te laisserai occuper sa place », réplique-t-elle enfin, lançant un regard par-dessus son épaule en direction de Lee, les mains dans les poches de sa veste. Elle fait quelques pas nonchalants vers l’avant, donnant un coup du bout du pied dans un caillou qui attire aussitôt l’attention du chien; il détale vers la source du bruit, se perdant à nouveau dans les broussailles.

Elle tourne momentanément le dos à son interlocuteur, le visage baissé, fixant le bout de ses espadrilles. Primrose n’est ni contrariée ni indisposée; au contraire, un petit sourire flotte sur ses lèvres, vestiges du commentaire de Randy. Elle aime lire entre les lignes de leurs conversations, imaginer toutes sortes de scénarios derrière les lapsus du conseiller, sans pour autant en faire état. Elle aime leurs silences, aussi, parfois bien plus évocateurs, bien plus éloquents que leurs échanges. « Ça t’arrive d’imaginer on en serait où si on avait pas été sur ce convoi? » La question sort d’un peu nulle part, mais elle y pensait depuis longtemps. Dans un tel contexte, il ne servait à rien de dépenser ses énergies à la spéculation, de rêver à une autre réalité. Ils étaient coincés dans un bourbier qui ne s’améliorerait pas de sitôt, une situation avec laquelle ils devraient composer au mieux de leurs capacités, même si c’était difficile, physiquement comme mentalement, éreintant, déprimant parfois. « J’ose espérer que j’aurais pas subi le pire des sorts. » Seule, elle était forte, débrouillarde, mais pas infaillible. Sans doute qu’elle n’aurait pas fait long feu devant la horde et qu’elle aurait elle aussi succombé à l’épidémie, même si la simple pensée la faisait frissonner d’horreur. « J’ai jamais voulu avoir autant de responsabilités, et pourtant, je sais pas si je me vois ailleurs. En train de faire autre chose que… mon mieux. Ça. »
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MessageSujet: Re: hard to be soft, tough to be tender / randy   hard to be soft, tough to be tender / randy EmptyVen 21 Avr - 4:49

Randy se retrouve de nouveau à la traîne derrière, peut-être parce qu’il attendait d’attraper de nouveau son regard comme quelque instant plus tôt. Morrison vient chercher son maître, infatigable, pour qu’il l'envoie courir à l’autre bout du jardin. L’animal n’arrivant pas à capter son attention se met à aboyer, ce qui fit finalement réagir Lee. Mécaniquement, il répète le geste du lancer bâton avant de rattraper le pas auprès de la jeune femme. Il se prend déjà à rêver de cette nuit partagée, mêlant une certaine gêne mais aussi d’impatience. Dans un monde où les lendemains n’étaient pas certains, il avait bien peur que cela n’arrive jamais. Peut-être était-ce la raison pour laquelle ce genre de remarque restait le plus souvent silencieuce.

Le brun avait haussé les épaules à sa question, pris de court. Il n’y avait pas pensé un instant. Il pensait à ce qu’il serait devenu si tout cela ne serait pas arrivé, mais jamais à ce qu’il serait devenu sans Lafayette. Le camp s’est toujours trouvé comme une évidence. Ceci dit la question de la conseillère est loin d’être futile. Elle met en perspective des choses sur lesquels il prenait rarement le temps de réfléchir. « Je suis sûre que tu aurais trouvé un endroit comme Lafayette. Je veux dire, en sécurité avec des survivants qui dépendraient de toi. » Il ne disait pas ça tant pour la consoler bien que ça semblait la travailler. Il le pensait réellement, pour une question de pratique. « Des mains comme les tiennes, des mains qui soignent, valent tout l’or du monde aujourd’hui. » Il ne doutait pas un instant que Prim s’en serait sortie. Il marque une pause alors qu’un discret sourire glisse à ses lèvres. Son regard se porte rapidement sur elle mais il n’en dit rien. Il avait aussi le sentiment qu’au-delà de ses talents en médecine, l’alchimie entre sa rigueur militaire et sa bienveillance naturelle lui aurait permis d’obtenir facilement la confiance d’inconnu. « Alors qu’à l’inverse, des mains pour appuyer sur la gâchette, ça se trouve partout. » Et Randy n’eut meilleure exemple que les siennes, qu’il tendit en avant pour finalement les refermer.

Lassé de courir après le moindre projectile, Morrison s’était finalement posté là où l’herbe demeurait encore étrangement rase. Randy s’était arrêté à son niveau, amusé de voir le bout de bois finir en centaine de petit morceau une fois passé dans sa gueule destructrice. « J’y ai jamais pensé mais… Mais je pense que j’aurais quand même fini ici. » Il ne lui faut qu’un coup d’oeil pour repérer le banc derrière eux et venir finalement s’y poser. « J’ai pas de famille dans le coin. Tout ce que j’avais c’était… C’était Saul, ouais. J’aurais tout fait pour venir jusqu’ici et le rejoindre. On a tous besoin de son grognon de l’apocalypse. » Raille-t-il en imaginant son ami râler quelque part encore pour un rien. Il s’assure d’avoir laissé suffisamment de place pour Prim alors qu’il pose son coude sur le dossier. « J’aurais surement fait un détour par Bâton-Rouge. » Qu’il lance, l’air pensif en se grattant la nuque. Il en savait rien après tout. Les choses avaient voulu qu’ils soient ici tous en même temps. Mais dans d’autre circonstance, il serait très certainement partie s’assurer que la jeune femme allait bien. L’animal, voyant les deux conseils s’asseoir, s’empresse de les rejoindre, comme pour ne pas être oublié. C’est sans prévenir qu’il secoue son pelage, non sans entendre Randy râler. Il agite sa chemise pour se débarrasser des bouts d’herbe non désirés avant de s'apercevoir que la jeune femme en avait aussi subi les frais. « Prim, qu’il l'interpelle alors qu’il porte doucement sa main à ses cheveux. attend, ne bouge pas. Ce con t’en as mis partout. » C’est méticuleusement qu’il s’active à retirer l’indésirable de sa chevelure brune.
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MessageSujet: Re: hard to be soft, tough to be tender / randy   hard to be soft, tough to be tender / randy EmptyVen 21 Avr - 5:55

Ça ne lui ressemblait pas de douter de ses capacités, de se demander ce qui aurait pu arriver sans réussir à s’imaginer avoir un impact positif dans quelque communauté. Elle avait choisi de servir son pays et elle se retrouvait à diriger une poignée de survivants – quelque part, elle voyait un lien logique, mais de l’autre, elle ne savait pas si elle aurait pu se tailler une telle place dans d’autres circonstances. Il n’en demeurait pas moins qu’il ne servait à rien de s’embourber dans de telles interrogations. Ils étaient là, à Lafayette, et ils devaient composer avec cette réalité parfois dérangeante. Ça aurait pu être mieux, certes, mais ça aurait aussi pu être pire. « Je ne regrette pas d’avoir abandonné mon M16 pour manier un scalpel à temps plein. » C’était une demi-vérité. Elle regardait parfois les expéditions partir avec une certaine amertume, coincée entre les murs d’une clinique de brousse, loin de l’adrénaline qui l’avait toujours propulsée. Primrose ne voulait pas devenir oisive, inutile. Elle trouverait toujours de quoi faire à l’infirmerie, mais se faire réduire au rôle de médicastre de service l’insulterait au plus haut point.

Primrose porte son regard sur Morrison, qui grignote joyeusement la branche qui lui servait de jouet, écoutant malgré tout avec attention les propos de Lee. Suivant le mouvement, elle prend place sur le banc, non loin de l’animal qui batifole avec entrain dans l’herbe basse. Entendre le nom de leur collègue de la bouche de Randy lui arrache un petit sourire attendri. Leur amitié était largement improbable aux yeux de la médecin, mais elle trouvait toujours de quoi s’émerveiller de les voir si proches. Quelque part, elle était honorée qu’ils aient trouvé de la place pour elle dans leur dynamique. Certes, ils ne passaient pas tout leur temps ensemble, mais elle ne se sentait jamais de trop les rares fois où c’était le cas. « Ça ne serait pas la même si on l’entendait pas râler », concède-t-elle, amusée, ne connaissant que trop bien les tendances parfois grincheuses de Vasarely. Il n’en demeurait pas moins l’une des personnes qu’elle respectait le plus au monde. Elle était tristement bien placée pour connaître la force de Saul, même si elle ne parlait jamais des détails des circonstances dans lesquelles ils avaient été contraints de faire connaissance.

Elle s’entendait encore parfois hurler le nom de famille soigneusement brodé sur l’uniforme alors qu’il était transporté d’urgence dans un brancard militaire. C’était la première fois qu’elle le voyait et elle le brutalisait déjà, le secouant sans ménagement pour qu’il reprenne connaissance.

« Tu crois? » Primrose ancre ses yeux dans ceux de Randy avec un sourire narquois aux lèvres. « T’es pas obligé de dire ça pour me faire plaisir. » Parce que ça lui faisait plaisir, indéniablement; le sourire s’adoucit et elle se mordille brièvement la lèvre inférieure. Si elle entend la médaille de Morrison, elle n’y accorde aucune importance, préférant attendre une réponse qui ne vient finalement jamais, interrompue par l’animal qui se secoue près d’eux, arrachant une petite exclamation de surprise à Primrose, qui tend ses mains vers l’avant comme pour empêcher la pluie de brins d’herbe qui la prend d’assaut. « Morrison! Quelle trahison! » s’esclaffe-t-elle, laissant échapper un rire amusé. Elle avait si peu d’occasions de rire sincèrement depuis le début de leur galère qu’elle se serait presque laissée prendre au jeu. La médecin tourne instinctivement la tête lorsqu’elle entend son diminutif. C’était la première fois qu’elle ne songeait même pas à corriger un interlocuteur de façon passive agressive en lui précisant que son prénom était Primrose. « Oh. » Gênée, elle glisse sur le banc pour se rapprocher de son interlocuteur, laissant Randy retirer l’herbe de ses cheveux. Elle en profite pour envoyer sur le pavé les feuilles qui avaient atterri sur ses vêtements, observant le chien avec un air faussement contrarié.

Attrapant une branche sur le sol, elle la lance aussi loin qu’elle le peut, envoyant le canin dans les broussailles non loin de là. Les tiges se séparent sur son chemin, jusqu’à ce qu’ils ne voient plus de mouvement. Primrose baisse les yeux sur ses propres genoux, puis se déplace encore légèrement vers la droite, complétant ainsi une translation qui les colle efficacement contre ceux de Randy. Laissant son dos reposer contre le dossier, elle appuie sa tête sur l’épaule du conseiller. Il n’y avait personne et ce que personne ne savait ne leur causait aucun mal. « Dis », fait finalement la militaire, levant le menton pour happer le regard de l’homme. « Je commence à me demander quand c’est que t’auras le courage de m’embrasser. » Ils se lançaient les mêmes signaux depuis un an et demi et ni l’un ni l’autre n’avait songé refermer, ne serait-ce qu’une fois, l’espace qui les séparait. Elle ignorait pourquoi elle faisait des caprices aujourd’hui. Peut-être parce qu’elle avait besoin de compenser l’avant-midi médiocre avec un autre événement qui viendrait l’occulter définitivement.
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MessageSujet: Re: hard to be soft, tough to be tender / randy   hard to be soft, tough to be tender / randy EmptyLun 24 Avr - 0:12

Cela faisait plus d’un an que Lee avait pris la tête du camp. Il ne l’avait pas demandé, il ne s’était pas proposé. Il avait tout simplement pris le pouvoir. En tirant dans la tête de ce gamin condamné, il s’était lui-même condamné au métier le plus difficile de ce nouveau monde : responsable des vies d'autrui. Il l’avait fait consciemment. Par ambition malsaine pour certain, par frustration professionnelle pour sa conscience. Qu’importait la raison, ça avait demandé un putain de courage. Et pour continuer chaque jour, ça demandait encore du courage. Pour tout, sauf pour ça. Quand c’est que t’auras le courage de m’embrasser. Randy ouvre la bouche, prêt à s’expliquer avant de se rendre compte qu’il n’y avait décidément rien à dire. Juste à faire. Et il fait. Il se penche à ses lèvres tout en refermant lentement l’étreinte autour des épaules de la jeune femme. Il la presse tout contre lui tout à l’image de leur bouche, d’une délicatesse dont il n’avait jamais fait preuve. Peut-être parce qu’il en n’avait jamais eu l’occasion. Il se fait pardonner de n’avoir agi plus tôt car il regrettait, maintenant qu’il savait le sentiment que ça faisait. Un sentiment qu’il n’avait pas ressenti depuis trop longtemps, cela même avant Lafayette. Seul son visage se sépare du sien, son bras maintient toujours cette proximité qu’elle avait entreprise et dont il ne se lassait désormais plus. Il retrouve son regard et il se prend à sourire bêtement. « Pourquoi faut-il toujours que tu es besoin de me pousser pour prendre les décisions les plus raisonnables ? » Il passerait facilement par-dessus cette honte, se promettant de rattraper le prochain coup.

Morrison avait redressé ses oreilles et l’intention de Randy fut toute suite captée par les réactions de son chien. Il attend quelques secondes dans l’espoir d’une fausse alerte, d’une simple feuille volante qui aurait attiré son attention. « Lee ? Lee ! on a besoin de toi. » La simplement présence de l’animal avait suffi à confirmer sa présence au milicien qui ne s’était pas plus déplacé que sur le pas de la porte. A l’abris derrière plusieurs rangées d’arbre et de végétation anarchique, les deux conseillers ne furent pas surpris. Le brun ne peut néanmoins retenir un grognement avant de poser son regard sur Primrose. Il sait qu’il ne peut rester cacher éternellement. D’une main sur la cuisse de la médecin, il lui intime de rester là quand il décide de sortir de sa cachette. « Ca peut pas attendre ? Saul est sur le coup. » Le non fut catégorique. Le milicien le pressait de venir les rejoindre pour imposer un peu d’autorité. Le calme si apaisant du jardin lui avait fait oublier que de l’autre côté, c’était la pagaille complète. C’est à contre cœur qu’il emboîte le pas de l’homme venu le chercher. « Tu sais où on peut trouver Primrose ? Il risque d’y avoir des blessés. - J’en sais rien et je lui en voudrais pas de se cacher de tout ce merdier. » Il est sûr que cela n’a pas échappé à la concernée. Il n’avait pas tous à affronter la colère de leur décision. Il avait annoncé la sentence. Saul avait pressé la détente. Ils étaient les seuls à qu’ils devaient légitimement s’en prendre. Même si Randy doutait que Prim reste tranquillement assise. C’était le principe même du Conseil de tout affronter ensemble.
***

Seul le couvre-feu avait su faire taire les plus réfractaires. La journée avait été plus longue et difficile que prévue. La rouge rougit de Lee pouvait en témoigner. Il avait tenté de séparer un milicien d’un résident virulent et il s’était pris un coup perdu. Ou un coup mérité, il ne savait pas trop. Quoiqu’il en soit l’homme n’avait pas manqué son coup. Il avait passé sa journée sur ses gardes, imposant sa présence au camp pour dissuader les plus révoltés à garder leur rage chez eux. Bien sûr ça n’avait pas marché avec tout le monde. Cette pause au jardin plus tôt dans la journée ressemblait à un vague souvenir dans une journée en enfer. Il frotte son début de barbe, signe d’une fatigue certaine et d’agacement. Il traverse le couloir de la mairie, devancé par Morrison qui avait tant bien que mal cherché à avoir des caresses au retour de son maître, en vain. L’animal s’arrête devant la porte de chambre de Prim avant que le conseiller ne limite. Il jette un regard faussement fâché à son chien qui avait encore une fois préféré la chaleur de la médecin. Cette fois seulement, il devrait partagé. La porte s’ouvre à peine après qu’il est toqué et il montre ses deux mains. « J’ai une barre de chocolat ou une pomme à t’échanger contre un pansement. Ça te parait négociable ? » Deux denrées rarement distribuées qu’il ne s’était pas gêné de prendre comme bon lui semblait. Un écart qu’il s’était permis pour se conforter de cette journée. Ou plutôt pour s’assurer l’entrée dans la chambre de la jeune femme.
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MessageSujet: Re: hard to be soft, tough to be tender / randy   hard to be soft, tough to be tender / randy EmptyMar 25 Avr - 21:05

Elle l’avait attendu longtemps, ce baiser, et comptait bien en profiter pendant qu’il durait; les yeux fermés, Primrose a même l’impression que le temps ralentit, que la Terre tourne moins vite sur elle-même le temps de quelques précieux instants. Ce n’est pas l’enthousiasme viscéral d’une adolescente, d’une amoureuse transie qui la consume, c’est le frisson d’une adulte qui profite enfin d’une once de plaisir dans une apocalypse qui lui a trop enlevé, bien malgré elle. Elle n’ose pas imaginer qu’un jour le destin pourrait lui ôter également cette sensation douce-amère dont elle n’avait que trop rêvé. Elle aurait cru être un peu gênée lorsqu’elle croise à nouveau son regard, mais il n’en est rien; c’est le soulagement, la satisfaction, plutôt, que l’on peut lire dans son visage. « Derrière chaque grand homme, il y a une femme », se contente-t-elle de répondre à Randy dans un sourire sincère. L’adage était bien adapté à leur situation; s’il lui en laissait l’honneur, elle serait cette femme – derrière lui ou à ses côtés, ça ne l’embêtait pas du tout. Elle souhaitait simplement avoir la chance de rester près de lui.

Ils sont interrompus, mais elle ne rechigne pas. C’était inévitable dans leur situation; ils étaient constamment hélés en tant que conseillers pour régler les problèmes qui poussaient dans le camp comme des champignons en forêt. Ils avaient pris la décision de le faire et Primrose n’avait pas l’habitude de ne pas faire honneur à ses promesses. Alors quand il se lève, elle n’attend pas qu’il revienne rendre leur séparation encore plus amère; elle se glisse en dehors du jardin entre deux cèdres malmenés, s’éclipsant sans un bruit sous l’œil inquiet de Morrison qui la regarde s’éloigner tant qu’il le peut. Ils avaient besoin d’elle à l’infirmerie et elle y serait, inévitablement, quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit, comme depuis la journée où ils avaient décidé de prendre en charge les réfugiés éparpillés.

***

Primrose avait réintégré ses quartiers alors que le soleil était presque entièrement tombé. Par la fenêtre, elle guettait les allées et venues des récalcitrants, qui semblaient doucement se calmer et accepter de rentrer chez eux, bien qu’elle remarquait que certains refusaient d’obtempérer. Elle détestait voir la milice devoir user de la force pour faire appliquer les règles qui étaient en place pour la sécurité des réfugiés, mais elle était consciente qu’il fallait parfois protéger les gens d’eux-mêmes. Quelques coups se font entendre à la porte et elle sursaute; elle tire le rideau et ouvre aussitôt. Un petit sourire apparaît sur son visage lorsqu’elle voit son visiteur inattendu. « Je prends les deux, et ça n’est pas négociable », fait-elle avec un petit rire, laissant entrer le maître et le chien avant de refermer la porte. Si l’animal saute directement au pied du lit, Primrose reste un instant immobile devant Randy, les sourcils froncés, attrapant malgré tout les offrandes avec une certaine gourmandise. « T’aurais pas dû te lancer dans la mêlée. » La réprimande n’est guère utile après coup, mais elle y tenait, osant de ce fait faire des remontrances au chef du camp bien qu’elle n’en craigne pas les conséquences. Elle lui fait signe de s’asseoir sur le lit, faute d’une meilleure table d’examen, fouillant ses tiroirs pour trouver ses essentiels de premiers soins. « T’es sûr que t’as pas fait exprès de provoquer quelqu’un juste pour avoir une raison de passer par ici? C’est vraiment pas sain d’être jaloux de ton animal de compagnie. » Primrose se moque gentiment de Randy alors qu’elle se pose à son tour sur le matelas, éparpillant le contenu sur la trousse sur le couvre-lit. Un morceau de chocolat dans une main, gaze dans l’autre, elle ne prend pas la peine de mentionner que l’alcool pique lorsqu’elle tapote doucement le coton imbibé sur la plaie, concentrée sur sa tâche.
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MessageSujet: Re: hard to be soft, tough to be tender / randy   hard to be soft, tough to be tender / randy EmptyJeu 27 Avr - 19:49

« Je me suis pas lancé dans la mêlée. Je deviens trop vieux pour ces conneries. » Marmonne-t-il alors qu’il entre dans la chambre de la conseillère, dépouillé de ses deux offrandes. Il n’avait jamais son mot à dire, coupable à chaque fois qu’il se présentait le corps meurtri par ses propres choix. Il ne tente pas de s’expliquer, simplement de minimiser les faits. Bien qu’il est réellement accouru pour arrêter ce milicien et ce gamin. Il s’asseoit au bord du lit sans discuter, le regard se baladant sur la pièce qu’elle s’était appropriée.  Il ne remarque que maintenant qu’il n’était jamais rentré, n’ayant aperçu les étagères pleines de livres entre deux battements de porte. « Si j'étais aussi malin tu crois pas que je t'aurais embrassé dès le premier soir ? » Le sourire qui se glisse aux lèvres de Randy est vite balayé par une légère grimace lorsqu’elle applique le coton sur sa joue. Il se tait un instant pour ne pas la déranger mais il ne peut s’empêcher de la regarder concentrée à sa tâche. Elle aurait pu s’approcher avec une aiguille pour recoudre sa joue qu’il n’aurait pas réagi. Leur proximité suffit à l’apaiser et il regrette à nouveau de ne pas s’être emparé de ses lèvres plus tôt. Une chose qu’il s’empresse de rattraper à l’instant même où elle retire ses mains de sa joue. Il l’embrasse hâtivement et forcément maladroitement, comme une envie irrépressible puis coupable. Il n’a le temps de se faire pardonner par plus de délicatesse qu’il aperçoit le museau du chien s’approcher dangereusement de la barre chocolaté. « Eh. » Le ton sévère du maître suffit pour que l’animal ne s’en détourne. Ses yeux reviennent à Prim et se pince les lèvres. « Je t’ai même pas laissé le temps de finir, désolé. »

Le menton contre son épaule, il laisse sa joue aux bons soins de la jeune femme, attendant silencieusement. Il se doute que la question finira par arriver alors il se lance avant qu’elle n’est besoin de lui tirer les vers du nez. « Il y avait ce gamin, j'ai… j'ai oublié son nom. Un ami de Pratt. Il s'en est pris à un de nos gars et il refusait de se calmer. J'ai vraiment cru que ça allait déborder alors je me suis interposé. » Il ne savait pas lequel des deux allaient dépasser les limites mais il était certain que la sanction serait plus lourde pour le résident. La patience des miliciens avait des limites. « C’est comme ça que.. tu vois. » Qu’il fait en pointant l’évidence qu’elle recouvrait d’un pansement. « Sauf qu’il refusait d’écouter quoique ce soit et j’suis devenue sa cible. J’ai demandé à ce qu’il soit enfermé pour la nuit, histoire qu’il comprenne et il a quand même continué. Les gars le traînaient et tout ce qu'il faisait c'était hurler et hurler… » Lee se souvient parfaitement des paroles du gamin. Violentes, crues et surtout irréfléchies. Pourtant il refuse de les partager complètement avec la médecin. « Il demandait ce qu’il lui arrivait s’il continuait, s’il obéissait pas, s’il lui arrivait le même sort que Pratt. A lui et à tous ceux qui oserait nous dire non. » Il marque une pause, la remerciant d’un sourire reconnaissant. Il avait omis de préciser la douleur qui tiraillait son épaule, résultat d’une bousculade inattendue. Un simple bleu, qu’il s’était dit, ce qui finirait par disparaître d’ici quelques jours. « J’ai pas répondu, parce que la réponse semblait plus qu’évidente. »

Randy remonte son regard à celui de la jeune femme. « Je recommencerai sans hésiter Prim. » Devait-il se montrer déterminé ? Se montrer sévère ou biene désolé ? Il n’en savait rien car c’était un peu de tout ça en même temps. Mais on ne pouvait pas lire de doute sur son visage. Seulement la peur d’être jugé. « Je tuerai tous ceux qui mettent en danger les gens sous ma protection. Ca inclut les résidents, la ville elle-même mais aussi vous. » Le Conseil était sous sa protection, d’autant plus parce qu’il était composé que de personne qu’il lui était cher. Du petit Alek, à son ami d’enfance Saul et évidemment, Primrose. « Est-ce que ça fait de moi de moi un assassin ? » La question lui était posée directement, en attente d’un avis clair. « Parce que si c’est le cas, je ne suis pas sûr que ça soit le genre de personne que tu veilles dans ton lit. Et encore moins que ces mains, qu’il tend alors devant lui pour illustrer ses propos, qui ont et auront encore du sang dessus, te touchent. »
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MessageSujet: Re: hard to be soft, tough to be tender / randy   hard to be soft, tough to be tender / randy EmptyMar 2 Mai - 18:12

« Ay, c’est vrai que t’es un peu étourdi parfois. T’aurais pu remarquer bien avant. » Le sourire qu’elle lui décoche est bienveillant, loin d’être moqueur. Elle se permettait de taquiner gentiment Randy alors qu’elle était définitivement en position de négocier. Elle, Primrose, la main salutaire, la sagesse, et lui, l’intrépide, la tête forte; c’était à elle de prendre soin de lui à ce moment précis et non pas l’inverse, et en guise de paiement, elle se permettait quelques piques amicales bien senties. La médecin termine sa tâche en quelques instants; elle n’a même pas le temps de ranger ses outils qu’il l’attire dans un baiser qu’elle réciproque sans hésiter. L’impatience se fait sentir et elle aurait pu se laisser prendre au jeu si Morrison n’avait pas eu l’idée de les interrompre en tentant de happer le chocolat qu’elle avait laissé traîner sur la table de chevet. Sans doute était-ce involontaire, mais l’animal était bien trop intelligent pour son propre bien; peut-être qu’il savait exactement comment s’assurer que les conseillers lui accordent de l’attention; tel maître, tel chien, et l’un comme l’autre semblaient concourir parallèlement pour l’affection de la médecin.

Morrison, les oreilles basses, se met en boule contre une bibliothèque. Prim le regarde un instant avec une certaine pitié avant de se rappeler la tâche qu’elle avait encore à terminer, largement plus importante. Elle examine la coupure de près pour s’assurer qu’un ou deux points de suture n’étaient pas nécessaires alors que Randy reprend la parole. Si elle croise son regard alors qu’il explique la façon dont il a reçu le coup dont elle est désormais responsable, elle l’évite par la suite, faisant mine de se concentrer sur une plaie superficielle qui ne requérait guère plus d’attention. Elle prend son temps, tapote le pansement nerveusement alors qu’elle l’applique de façon à ce que la peau ne se déchire pas davantage, baisse les yeux; elle pouvait aisément imaginer les injures auxquelles Randy avait eu droit, alors qu’il ne faisait que ramener l’ordre dans un camp déjà bien trop agité. Ça la désolait de savoir qu’il y avait tant d’hostilité à leur endroit. Pour sa part, elle le vivait moins; par sa tâche de médecin, la plupart des gens étaient plutôt reconnaissants et évitaient sans doute de lui remettre sous le nez qu’elle n’en était pas moins une conseillère. Les autres avaient les mains plongées jusqu’aux coudes dans les problèmes qui tiraillaient le camp alors qu’elle se réfugiait dans l’infirmerie, évitant involontairement d’être trop souvent tirée dans les conflits entre les habitants et le conseil. Elle s’en voulait, quelque part, de penser égoïstement qu’elle avait un peu de chance, et que la misère qu’elle voyait quotidiennement était bien maigre comparativement à la grogne des Lafayettois.

Elle se voit soudain contrainte de confronter le regard du chef et elle le soutient avec autant de fermeté qu’elle le peut; sans vaciller, sans hésiter, même si elle crève d’envie de simplement enfouir son visage dans sa chemise. « Je sais », répond-elle simplement à la sentence. Sans doute ferait-elle la même chose, quelque part, dans une certaine limite, même si elle n’y avait jamais réellement songé sérieusement. Elle avait déjà craché sur le serment d’Hippocrate et n’osait guère imaginer que la situation irait en s’améliorant. Je m’abstiendrai de tout mal et de toute injustice disait le code de conduite médical; d’aucuns seraient sans doute disposés de lui rappeler les injustices perçues par les réfugiés. Elle-même était sur la sellette et elle n’en doutait pas une seconde, même si les mots lui font l’effet d’une aiguille en plein cœur. Je préférerais éviter d’en arriver là, veut-elle répliquer, mais elle reste obstinément muette, fragile sous une façade stoïque qui semble absorber avec un pragmatisme résolu les condamnations prévues par Randy s’il devait en arriver là. C’est la suite qui la déboussole le plus, qui lui ouvre une fenêtre inattendue sur les pensées qui torturaient le chef du camp. « Personne ne devrait avoir à se poser une telle question. Randy, tu t’es élevé au-dessus du reste pour saisir des responsabilités que personne n’aurait voulu assumer sans rien attendre en retour. C’est facile pour tout le monde de s’imaginer que tu fais tout ça par mégalomanie. » Pourtant elle savait, elle, que c’était tout le contraire. C’était la continuité logique de leur service public, de la promesse qu’ils avaient faite de donner leur vie pour leur peuple si nécessaire – elle savait aussi qu’il le ferait sans la moindre hésitation s’il le fallait, et elle lui emboîterait le pas dans la seconde.

Comme pour marquer ses mots, mais aussi pour faire taire les doutes de Randy, elle saisit ses poignets, guidant les mains de l’homme sur sa taille. À son tour, elle pose ses mains sur la nuque du brun, ancrant dans ses yeux un regard déterminé; assuré, même, avec lequel elle souhaite lui faire réaliser qu’il a terriblement tort. « Tu t’es mis un poids incommensurable sur les épaules, mais je ne ferais confiance à personne d’autre pour le porter jusqu’à la fin. » Quelle que soit ladite fin. Qu’ils parviennent à recréer une civilisation plus habitable, qu’ils soient exécutés par des habitants mécontents ou qu’ils meurent de vieillesse avant l’une ou l’autre de ces éventualités. « Et je laisserais personne d’autre poser ses mains sur moi, même couvertes de sang. Ça serait choisir d’ignorer le fait que tu consacres ta vie à ce camp. À nous. » L’élan émotif ne lui ressemble pas; ou plutôt, il ressemble à la Prim que Randy avait déjà eu l’occasion de rencontrer quelques fois, avant que ne se déclenche la catastrophe, avant qu’elle ne revête définitivement le sarrau de médecin stoïque et pragmatique. Même dans l’armée, elle avait un meilleur sens de l’humour, un peu plus d’émotions à partager; tout ça s’était égrené comme le temps, à mesure qu’elle était témoin de la dégradation de la situation. Sans laisser le temps à Randy de changer d’avis, elle presse ses lèvres contre les siennes, comme pour insister sur le point qu’elle soulevait. Elle fait preuve d’une certaine insistance, comme si elle refusait à l’homme l’occasion de remettre en doute ses paroles, lui offrant comme alternative un doux baiser dans la quiétude la plus totale. Un instant pendant lequel il pouvait se délester de son fardeau et profiter du moment présent, s’il en était seulement capable.
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MessageSujet: Re: hard to be soft, tough to be tender / randy   hard to be soft, tough to be tender / randy EmptyDim 7 Mai - 18:08

Il imaginait difficilement Primrose le qualifier d’assassin en le regardant droit dans les yeux. Pas parce qu’elle devait prendre des pincettes mais parce qu’elle l’aurait déjà fait depuis bien longtemps si elle le considérait vraiment comme un tueur mégalomane. Pourtant la question subsiste dans l’esprit du militaire. Ce qui était en soi une bonne chose, une preuve qu’il n’agissait pas avec plaisir et qu'il était en constante remise en question. C’était cependant bien plus facile à dire de l’extérieur. Alors même si les mots du médecin sont rassurants, compatissants sans être pris de pitié -un subtil mélange dont elle seule avait le secret, Randy redresse difficilement un sourire. Il se laisse guider jusqu’à ses hanches, ses yeux se baladant sur son corps dont il semblait désormais avoir l’exclusivité. Il se surprend finalement à sourire. S’ils faisaient abstraction du sujet abordé, le monde pouvait bien ressembler à celui d’avant. Et elle était, encore une fois, la seule à lui faire ressentir cet exploit. Il ouvre la bouche, pour la remercier et surement pour ajouter d’autre argument mais il butte contre ses lèvres. L’idée de lui en vouloir ne lui traverse même pas l’esprit. Elle l’avait fait taire et c’était tant mieux. Il n’y avait plus rien à dire, seulement tenter d’oublier pour mieux profiter de cette douceur qu’il ne tarde pas à rendre.

Il ne résiste pas à l’attrait des draps. Sans prendre le temps de ranger comme il se doit, il dépose le tout sur une pile de livre qui devait bien servir de table de chevet. Randy s’allonge, emportant avec lui la conseillère avec la main n’avait pas quitté ses hanches. L’envie de partager plus que des embrassades et baisers est tentante mais la fatigue, elle, se fait bien plus pesante. Et puis ils ne tardent pas à être rejoint par un troisième invité qui semblait n’avoir attend que ça. Le brun avait à peine relever la tête pour voir son chien trouver lui aussi sa place malgré la présence deux militaires. Il abandonne l’idée de le faire descendre, le laissant faire avant de se blottir contre le dos de Primrose. Le nez dans le creux de son épaule, là enfouis dans ses mèches courtes, il ne peut s’empêcher un soupir râleur. « A défaut de s’imposer partout, il sait au moins tenir sa langue. » Ils n’avaient pas évoqué le sujet mais il semblait évident que ce soudain rapprochement resterait une discrétion qui ne regardait qu’eux. Le conseil était déjà suffisamment regardé par leurs choix et leurs actions pour que s’ajoute en plus des regards indiscrets et des jugements dont le seul argument serait leur intimité. Randy n’avait pas besoin de ça. Il ne voulait qu’un échappatoire, un réconfort et surtout une raison supplémentaire pour garder la tête haute. Le jour où son autorité sera remis en cause par tous ne signera pas sa fin, car il lui restera toujours des personnes à aimer et donc à protéger.


***
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