nom : briggs et t'as les sons qui restent sur la langue, comme une mauvaise chanson que tu murmures à longueur de journée. t'arrives pas à t'en débarrasser, et tu connais pas vraiment l'air en plus. briggs, ça reste sur la langue, ça reste dans la ville. c'est là malgré tout, ça bouge pas trop à vrai dire. prénom : sean ça glisse, c'est facile à retenir. mais le gamin il aime pas ce nom, il veut pas l'entendre. il grimace quand on l'utilise, il préfère qu'on l'appelle par son nom, par cet héritage qui lui fut transmis par un père qui n'est plus, par cette mélodie qui te reste coincée dans la tête. alexander ça se bafouille comme un secret, entre les lèvres, dans un souffle. ça se dit pas, ça se sait pas, ça reste enfoui loin de tout. âge : dix-neuf ans ça fait long, c'est fatiguant. on se demande à quand la fin, quand la moitié du chemin n'a pas encore été faite. des années qui s'écoulent et des sourires qui s'effacent. la vie qui se comprend peu à peu, même si t'es encore perdu, et l'innocence qui s'envole avant que tu t'en rendes compte. date et lieu de naissance : deux février mille neuf cent quatre-vingt-dix-huit un bourgeon qui éclot dans le givre hivernal. comme s'il avait pas sa place ici, comme si c'était pas encore son heure. on le dit prématuré, il se dit précoce. en avance sur son temps, déjà, comme une maturité qu'il possède dès la naissance. lafayette, louisiane c'est une ville comme les autres, avec des gens, et des bâtiments, et des cris et de la pluie. y'a pas vraiment de différence, y'a pas vraiment de ressemblance non plus avec le reste du pays. c'est la sienne cependant. nationalité : américain gamin de l'oncle sam, fils des pères fondateurs, sans pour autant que cela soit une fierté. origines : américaines t'as pourtant des tâches dans l'arbre, des noms qui glissent et qui cassent et qui ont rien à voir avec le reste. mais y'en a pas assez pour en faire une branche, ni même pour se souvenir de ces étrangers. situation civile : célibataire des lèvres encore vierges mais qui rêvent de longues étreintes avec celles de la blonde. y'a bien des sentiments qui se cachent, sur lesquelles on n'arrive pas à mettre le doigt. orientation sexuelle : hétérosexuel les courbes féminines, et les cheveux longs, les voix douces et les regards enchanteurs. ses courbes à elle, et ses cheveux blonds, et sa voix douce et son regard enchanteur. ancien métier : lycéen corps qui se traîne dans les couloirs du northside high school. il suit les cours, mais n'aime pas comment on enseigne. il préfère apprendre par lui-même, et voilà le gamin qui passe des heures à se renseigner sur les conditions de vie des femmes en égypte ancienne. ancien lieu d'habitation : lafayette, louisiane briggs qui bouge pas, briggs qui reste là. camp actuel : quartier ouest de lafayette il bouge, il sort et rentre, il vit comme si de rien n'était. groupe : not fade away anarchiste anti-militariste rêvant de renverser cette parodie de démocratie. crédits : hepburns.  

(001), natalie un sang qui a déjà vu plus d'années que le sien, une crinière aussi noire que celle de l'enfant, un héritage partagé. natalie est l'aînée de sean de douze ans, une séparation qui a rendu leur relation fraternelle en un semblant de maternité. natalie, la soeur et la mère, les étreintes et les punitions. elle n'est pas comme lui, plus douce, plus naïve que le gamin. elle se laisse faire, elle suit les règles, peut-être par peur, peut-être par stupidité, briggs n'arrive pas à se décider. mais natalie reste sa soeur, et même si elle est assez stupide pour se plier aux règles, il ne lui tourne pas le dos, et il essaie de lui faciliter au mieux la vie. (002), intellect passionné de tout et de rien. autodidacte et cultivé, briggs traite aisément les sujets divers que tous lui proposent. inventif et ingénieux, fin joueur d'échec, il a toujours deux coups d'avance sur tout. c'est comme ça qu'il survit, en réfléchissant, en analysant, parce que trop faible pour se battre, trop frêle pour tenter la moindre attaque. il est ouvert à toutes discussions, il aime débattre et remettre en cause chacune de ses convictions. mais il s'appuie sur des preuves matérielles et tangibles, refusant les théories les plus folles sorties du néant total : complots cachés, religion, ce n'est pas pour lui. (003), appareils les mots et les photos s'empilent dans sa piaule. sur son bureau trônent fièrement l'un à côté de l'autre une antique machine à écrire achetée dans une brocante et un appareil photo. il tient un journal, décrit ses journées dans la partie fortifiée de la ville, évoque ses escapades à l'extérieur. il parle de ses rencontres et de ses proches, note sur papier ses pensées intimes. les photos se font vieilles, les nouvelles ne viennent plus depuis longtemps. il lui reste un fond de batterie qu'il préserve sacrement pour la bonne occasion. (004), radio il émet depuis l'ancien studio radio de la ville, déserté à l'apparition de l'épidémie. il ne se cache pas vraiment, il n'en parle pas trop non plus. il a besoin de s'occuper, de se changer les idées, de parler de tout et de rien. c'est plus pour lui que pour le reste de la population qu'il se pointe derrière le micro, et ce n'est en aucun cas pour aider le conseil à répandre les idéologies. il les critique, discrètement, sous-entendus après sous-entendus, il crache ses mots dans des murmures inaudibles. c'est sa seule occupation, ça et se balader les mains dans les poches. il refuse d'aider le système en place, cette dictature tyrannique, cette parodie de démocratie. (005), émotions complications briggs il préfère se concentrer sur son journal, ou sa radio ou encore les bouquins qu'il lit ou la musique qu'il écoute. c'est pas un grand bavard, il a du mal avec les futilités du quotidien, ou même avec ses pairs. il a pas trop d'amis, mais ceux qui comptent pour lui savent que le gamin leur voue une fidélité et un soutien éternels. il est pas du genre à s'attarder sur les disputes inutiles et les drames inventés. il ne s'épanche pas sur ses émotions, ses sentiments, et tout ce qui bout silencieusement en lui. briggs il est nul pour comprendre les émotions, qu'elles soient siennes ou d'autrui. il réagit mal face aux crises de nerf, de larmes, de colère, de joie. il contrôle ses propres émotions, il comprend pas pourquoi les autres peuvent pas en faire autant. briggs il est rationnel, montrez lui n'importe quel problème mathématique, un mystère des temps anciens et le tour sera joué mais ça s'complique pour lui quand c'est un humain qu'il doit analyser et comprendre. il sait écouter, mais il ne sait pas réconforter, ou du moins pas comme on attend de lui. c'est les petits gestes qu'il accomplit, ceux qui passent inaperçus mais qui veulent tant dire. (006), anarchiste pacifiste gamin qui pleure la mort d'un père dont le corps n'est pas revenu. c'est le gouvernement qui a tué ce fier soldat en l'envoyant se battre dans une guerre qui n'était pas sienne. briggs était encore jeune, mais il a vite compris que les chiens au pouvoir étaient responsables pour la misère qu'il vivait, que les autres vivaient. il ne supporte pas la présence de militaires en villes, et encore moins ceux qui ont pris le contrôle de la population. il a juré de les destituer de leur trône, il les a en haine. (007), vol quelques barres céréales, deux-trois pansements. ce n'est jamais grand chose, ce n'est pas régulier. ça dépanne ses amis, sa famille, lui parfois. ça fait pas de mal, et ça l'amuse de voir la détresse du conseil quand les rations disparaissent. c'est un moyen de se rebeller, de passer ses journées. il y retourne, il se demande quand on l'attrapera. ce qui adviendra de lui. il pousse sa chance et les limites de la milice, et ça le fait rire. (008), elle les cheveux blonds qui retombent en cascade sur ses épaules, ses boucles d'or. sa voix douce, emprise d'empathie et de chagrin. y'a son parfum qui enivre ses nuits et ses yeux qui le charment jour après jour. les lèvres fines et rougies, les lèvres qui ont rencontré les siennes, par hasard, par calcul. ce fantôme de baiser auquel il repense souvent, duquel il rêve. il sait pas trop quoi faire de ces mots qui couchent sur papier, de ces vers qui sont pour elle. il sait pas parler de ce qu'il ressent, il sait pas faire le premier pas. il s'occupe d'elle et de ses chagrins, de son coeur endeuillé et de son sourire fané, il attend l'enfant. (009), famille détruite, en lambeaux, qui tient plus vraiment debout. y'a le père qui s'est fait buté y'a déjà bien longtemps, et y'a la mère craintive qui sors plus vraiment de chez elle. y'a la soeur qui obéit au moindre ordre aboyé et y'a le frère qui se rebelle doucement. c'est une comédie que de les voir, une parodie de la vie, un semblant de familles. briggs parasites, trop bêtes pour partir, trop stupides pour rester. ils n'ont nulle part où aller, ils n'ont nulle chose à faire. alors ils restent là, dans la maison qui est leur, et ils attendent sagement. (010), little france le café est atroce, l'ambiance pas terrible. mais y'a ses amies, y'a de la musique et à manger. il y passe ses journées, quelques unes de ses soirées. il a rien de mieux à faire de toute façon, lui qui refuse de s'engager d'une quelconque façon. il traîne au café, reste pendant des heures sur les tabourets, sur les vieux fauteuils. il écoute les conversations des autres, intervient parfois, il lit, il écrit, il rit de la bêtise humaine. il vit.