Les rayons du soleil levant s’infiltrent doucement dans la chambre illuminant la pièce d’une douce lueur. Kayes se réveille paisiblement, il devait être à peine six heures mais il avait l’habitude, il ne se levait jamais tard. Il faisait partie de ces personnes qui prônait que le monde appartenait à ceux qui se lèvent tôt. Il aimait tout simplement se lever en même temps que le jour, apprécier l’air frais de l’aube. Allongé sur le dos, il tourne sa tête vers Cassiopée qui dormait encore à poing fermé, il reste un petit moment à l’observer, elle était si belle, si paisible, du dos de sa main il caresse sa joue la faisant grogner au passage ce qui lui arracha un sourire. L’effet qu’elle avait sur lui était si puissant qu’il en était terrifiant, comme un besoin vital, il roule sur le côté pour blottir sa tête dans ses cheveux, respirant à plein poumon sa douce odeur, faisant le plein de son oxygène favori. Il aimerait pouvoir rester ainsi toute l’éternité, juste eux deux mais il savait que ce bonheur ne pouvait pas durer, il ne savait pas dans combien de temps il perdrait le contrôle et faire ce qu’il redoutait le plus la blesser. C’était une vraie torture, comme un brasier intérieur qui brulait toutes ses entrailles, tout ce qu’il voulait c’était son bonheur, la voir heureuse et il ne pouvait pas lui donner. Il fallait qu’il s’éloigne, qu’il la laisse pour être sur de ne plus lui faire du mal mais en même temps il ne pouvait pas, il était comme aimanté vers elle. Il se redresse doucement pour ne pas la réveiller, se lève et prend ses affaires pour aller courir comme il le faisait chaque matin pour se vider la tête. Avant de quitter la chambre, il retourne vers Cassie pour déposer un baiser sur son front, un dernier regard et il s’en va.

Le camp était calme à cette heure-là, lors de son jogging il croisait rarement du monde et c’était ce qu’il lui plaisait. Au fur et à mesure des foulées, il ne peut s’empêcher de ressasser ses pensées. Cela faisait un moment que ces démons n’avaient pas ressurgi mais il se demandait combien de temps ça allait encore durer. Il  n’essayait pas d’oublier pour passer à autre chose, il se l’interdisait. Oublier, c’était se pardonner, une chose qu’il ne pourrait jamais faire. Il devait vivre avec ça, porter ce fardeau jusqu’à la fin de sa vie, purger son péché et ça Cassie avait du mal à le comprendre. Il secoua la tête pour penser à autre chose mais ce qui lui vient à l’esprit ne l’aida guère à se détendre car il aurait bien aimé parlé à Ace sauf que son ami avait la fâcheuse envie de le tuer lorsqu’il le voyait ne l’aidant pas vraiment dans sa quête de maîtrise de soi et bien être de son esprit. Encore aujourd’hui, il finirait son jogging avec l’esprit embrumé et ronchon.

Il rentra chez lui prendre une douche, la maison était calme, le lit vide. L’eau chaude qui coulait sur sa peau était agréable et l’apaisa un court instant. Il entendit une porte claquée, surement Cassie qui rentrait. Il coupa l’eau, se sécha rapidement et enroula sa serviette autour de sa taille et alla à sa rencontre. Arrivé à la cuisine celle-ci lui tournait le dos et ne semblait pas s’être aperçu de sa présence. Tout de suite, il sut que quelque chose n’allait pas, elle n’agissait pas comme à son habitude. Il s’avança et toussa pour signaler qu’il était là. Elle sursauta de peur et se retourna vivement vers lui. “Désolé je ne voulais pas t’effrayer” Il voulut s’avancer vers elle mais Cassie prit les devants pour le rejoindre. Il essaya de voir ce qu’elle mijotait mais elle semblait décider à lui cacher ce qui rendit Kayes plus curieux qu’il ne l’était. Agrippé autour de lui, il se dégagea peut-être un peu trop violemment pour aller voir. Il aurait mieux fait de ne pas faire le curieux, ça il le regretterait plus tard mais ce qu’il voyait là le scotcha sur place. La surprise, l’incompréhension, la colère défilèrent sur son visage mais c’est la colère qui l’emporta comme toujours. Il se tourna vers Cassie, poings serrés. “Tu peux m’explique ce bordel !” Il avait haussé le ton, il sentait la colère monter en lui de plus en plus, il ne comprenait pas et ça le rendait fou, il ne savait pas quoi faire face à cette situation et c’était ce qui l’énervait. Elle avait intérêt à s’expliquer vite et lui fournir une bonne explication pour le calmer parce qu’il était sur le point de craquer. Elle savait pertinemment qu’il pouvait être instable et partir au quart de tout alors pourquoi avait-elle fait ça. .