I woke up to the sound of silence

Alekseï ft. Isaak

Tes pas t'ont naturellement amenés jusqu'à ton ancien lycée. Tu as besoin de retourner vers quelque chose de familier, de rassurant. Lafayette n'a plus vraiment ce rôle. Tu ne vois plus le camps comme ta ville mais...comme un clan de réfugiés. Un endroit où vous vous cachez pour éviter les rôdeurs, ces bêtes qui n'hésitent pas à tuer tout ceux qui croisent leur chemin.  Alors à chaque mission pour récupérer des provisions, tu t'éloignes un peu plus loin, laissant un peu plus d'espace entre toi et ce camps, cette prison dorée où tu as choisis de poser tes valises. Tu as besoin de ses murs, de sa sécurité. Le confort est un point important également, tu sais que tu ne peux pas quitter cet endroit indéfiniment. Là-bas tu peux dormir sur tes deux oreilles, chose que tu sais impossible à l’extérieur. Tu as survécu en dehors des murs durant quelques semaines. Tu ne sais pas combien exactement, tu as vite perdu le compte des jours dans l'horreur de la situation. Et il y a beau avoir des lois difficiles, t'as besoin de ce camps.  Mais tu as toujours été hyperactif, tu ne tiens jamais en place Isaak. Alors te voilà, les mains serrées autour de ton arme, à déambuler parmi les couloirs vides du bâtiment. Tu reconnais les vieux posters plaqués au murs. Pourtant tu as quitté l'école à la première occasion. T'as jamais été doué, t'as du mal à apprendre par cœur et ressortir un cours. Tu as besoin de quelque chose de manuel, alors t'as signé chez les pompiers dès que t'as eu l'âge, laissant derrière toi les murs de l'écoles.  Tu passes dans les salles de classes et vérifie les tiroirs, les armoires. Il n'y a pas grand choses d’intéressant à part un paquet de biscuits rassis. Dommage, tu en aurais bien goutté un ou deux. Des vieux cahiers, des classeurs et de trousses abandonnées, un bien mauvais jackpot. Tu t'arrêtes devant une feuille qui traîne au sol et sourit en voyant  l'intitulé du cours : La tragédie classique : Le récit de la fin des hommes. Tu en as même un rire nerveux alors que tu ramasses le morceau de papier à moitié déchiré. Ils ne pensaient pas que ça se terminerait comme ça hein ? Que les morts reviendraient à la vie pour s'occuper eux même de mettre fin au genre humain. Tu souffles en laissant la feuilles retomber au sol et avance vers le tableau pour t'emparer du marqueur noire. Tu as toujours aimé cette odeur, tout comme celle de l'essence d'ailleurs. Tu enlèves le bouchon et efface le cours de tes mains avant d'écrire en lettres capitales : ISAAK O'MALLEY WAS HERE. T'as l'impression de laisser ta marque ainsi. Quoi qu'il t'arrive, t'as laissé ta trace.

Tu te diriges ensuite vers le couloir au fond. La bâtisse est vide, ce qui t'arrange. Tu sais exactement où tu vas. Le lycée n'est pas seulement un endroit familier pour toi, mais aussi où tu gardes ton trésors. Tu ne sais pas ce qui va arriver à Lafayette, tu préfères prévoir. La folie des hommes, les envie de pouvoirs, une horde impossible à repousser...Le camps peut tomber et tu en es conscient. Alors doucement, tu empiles des provisions ou des armes dans un casier de la salle de sport. Tu ne peux qu’espérer que personne ne les volera, t'as pas l'impression que beaucoup de monde  s'aventure ici. Alors encore une fois, tu ouvres ton sac pour ajouter un bouquin dans le casier. Rien de vital non, mais tu sais que Murphy aime lire. Et si Lafayette tombe un jour, tu comptes bien rester avec la bande. Alors il en faut pour tout le monde. Et pas seulement pour survivre...Mais aussi pour  vivre. Tu fermes le casier et te retournes vivement en entendant une porte claquer. T'aimes pas ça non. Alors tu t'éloignes de ton coffre au trésors pour t'enfoncer un peu plus dans les vestiaires pour hommes. Si ce sont des humains, ils ne devraient pas aller ici. Il n'y a rien d’intéressant dans un vestiaire  d'un lycée.

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I woke up to the sound of silence

Alekseï ft. Isaak

ça fait des heures que tu vagabondes, sans réel but précis. tu t'laisses violemment porter par le courant alors que la rage t'bouffe les entrailles. tu t'agrippes désespérément à ta dague, que t'enfonces avec hargne dans les crânes décomposés - ou du moins ce qu'il en reste - des marcheurs qui s'aventurent sur ta route. chacun ses p'tites astuces pour déverser sa colère. c'toujours mieux que de s'en prendre aux humains. t'es lessivé, tu n'as jamais eu un teint aussi pâle ni des cernes si violacées. pourtant, tu t'arrêtes pas. t'as pas dormi de la nuit. l'idée même te répugnait et te terrifiait, parce qu'à chaque fois que tu fermes les yeux l'temps d'une poignée de secondes, c'est son visage que tu vois. alors, t'as quitté lafayette avant l'aube alors que le camps était encore assoupi comme tu l'fais parfois, brûlant d'envie d'fuir tes responsabilités et le chaos qui s'insinue maintenant même au sein de vos murs.
quelques minutes de plus enfermé derrière ces fortifications et tu s'rais devenu fou, c'clair. depuis, tu erres jusqu'à Scott, motivé par son visage. tu l'as gravé en toi. tu pourrais même le dessiner, tu l'sais, si tu n'avais pas brûlé tes carnets et tes crayons. ce visage t'obsède, t'y peux rien. plus t'essayes de le chasser de ton esprit, plus t'y penses, plus il te ronges. peut-être que t'essayes pas vraiment, tiens. tout ce que tu sais, c'est qu'à chaque fois que tu fermes les yeux, c'est lui que tu vois. il te hante. le fameux visage de l'homme qui a assassiné miles. tu t'rappelles pas vraiment de cette putain de journée. tout est embrumé, comme un cauchemar. t'rappelles d'avoir serré l'corps ensanglanté de miles contre le tien, secoué par les sanglots. t'rappelles avoir croiser le regard d'l'homme qui venait de lui tirer une balle dans la poitrine. t'rappelles de ses yeux presque sauvages, oh, t'as crû devenir cinglé. t'rappelles t'être dis que t'allais le tuer de tes propres mains, que tu t'arrêterai pas tant que tu te serais pas venger.
le visage d'cet homme n'est jamais bien loin. tout comme miles.
t'entends sa voix, grave et profonde, parfois, souvent. si tu tends l'oreille, comme maintenant, elle n'est jamais bien loin. surtout quand t'es seul. si tu tends l'oreille, t'entends c'te putain de chanson de beuveries de l'été de vos seize ans. elle est rassurante, la voix d'miles, si réelle parfois. t'entends des voix, un p'tain de mort, bordel, aleks. tu deviens complètement barge, c'clair. merde, merde, merde.
t'as grave besoin de t'en griller une là, sauf que t'es en rade de cigarettes, t'as fumé tout ton stock en une p'tain de nuit. tu décides d'faire un tour au lycée sait-on jamais, à cette époque t'en laisser traîner dans ton casier - et à peu près partout, faut s'le dire. t'arpentes des couloirs fantômes, et c'est drôles d'imaginer qu'y a pas si longtemps ils fourmillaient d'adolescents pré-pubères. t'es aux aguets, dague à la main. tu t'diriges vers la salle de sport, te figes en percevant du bruit. “ sur ta gauche ” te chuchotes miles, ou sa voix, ou ton subconscient ou fuck knows. t'vois un mec. le mec. celui qui a buté miles. ton sang n'fait plus qu'un tour. ton visage se décompose et tes yeux brillent soudain d'une lueur démente. t'es juste plus toi. seulement colère et haine. toi, tu craches. tu te jettes férocement sur lui, de tout ton poids, le prenant par surprise. tu l'pousses violemment contre les casiers, lui assène un coup de poing à la pommette. tu serres tes doigts autour de son cou. tu réfléchis plus. ta vision est troublée par la rage et la fatigue. seul un instinct domine ; tu veux le faire souffrir. comme il a fait souffrir miles, comme il t'a fait souffrir.

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I woke up to the sound of silence

Alekseï ft. Isaak

Tu as l'impression que les pas se sont éloignés. T'es certain de rien, c'est difficile d'entendre parfaitement alors que t'es au fond des vestiaires. Tu te souviens du long couloir qui mène à cette pièce, avec ses lumières éteintes, il y a peu de chance que l’intrus vienne dans cette direction. Il y a la cafétéria à l'opposée, ce serait la salle la plus logique à visiter. Alors tu attends, tu attends presque trop sagement et triturant le manche en bois massif de ton couteau. Depuis Lily et Aaron, tu as du mal avec les armes à feu. Ils te rappellent trop de mauvais souvenirs, trop de moments difficile à oublier. Pourtant tu essaies, tu veux effacer les images sanglantes mais leur sourire te revient toujours en plein visage, comme un coup de poignard. Ça te détruis un peu plus chaque jour alors tu te concentres sur les nouvelles personnes que tu as rencontré. Murphy, Maxence, Leila et Clover... Ils t'aident à avancer.

T'es pratiquement certain qu'il n'y a plus de bruit à présent, alors tu souffles et te retournes pour ramasser ton sac à dos que tu avais préalablement posé au sol. Il n'y a pas grand chose à l’intérieur, juste quelques boites de conserves à ramener au camps, ainsi qu'un briquet que tu as trouvé en chemin. Il ne marche qu'à moitié, mais cela peut te sauver la vie si tu tombes sur une clope un jour. Tu tuerais pour un peu de nicotine, rien que pour sentir l'odeur acre du doux poison que tu consommais plusieurs fois par jour. Tu aurais bien aimé trouver plus de nourriture, mais ça semble de plus en plus difficile de mettre la main sur quoi manger. Tu te dis que tu as de la chance d'être à Lafayette, que les gens à l’extérieur doivent manquer des repas.

Tu n'aurais pas du baisser ta garde, et tu te rends compte de ton erreur en entendant cette voix dans ton dos. "toi", ça résonne dans la pièce comme une menace. T'as à peine le temps de te retourner que ton corps percute le métal froid des casiers alors que  ton couteau vole à plusieurs centimètres de là. Tu devrais être plus réactif, mais le poing contre ton visage te fait perdre le nord. Ta vue se brouille un peu et puis il y a le goût si particulier du sang qui prend place dans ta bouche, ça te donne envie de gerber alors que les mains de ton agresseur s'emparent de ton cou. Enfin tu croises son regard, tu reconnais ce milicien de Lafayette. Ce regard presque fou, il l'a dès qu'il te croise. T'as jamais compris pourquoi, t'as jamais rien fais à ce type. L'air commence à s'infiltrer difficilement dans tes poumons alors tu donnes un coup de genoux dans les côtes du jeune homme pour l'obliger à te lâcher. Tes mains agrippent son visage, le griffant au sang dans ta défense. Tu reprends enfin ton souffle quand il lâche prise, laissant l'air remplir tes poumons alors que ta tête ne sembles plus savoir où elle est. Le manque d’oxygènes de t'aide pas à réfléchir mais tu te jettes vers ton arme à la première occasion. "Calme toi!" C'est les seuls mots que tu arrives à prononcer avant de cracher le sang qui s'est accumulé dans ta bouche. T'as aucune idée de ce que ce type te veux. Enfin si, justement, ça semblait clair, trop clair. Tu pointes ton couteau devant lui, le menaçant ouvertement "C'est quoi ton problème ?!" T'arrives pas à comprendre, tu voudrais une explication logique à cette attaque. Est-ce la nouvelle nature humaine ? Est-ce que vous êtes tous mené à vous entre-tuer ? Ton cœur bat à la chamade alors que tu ne quittes pas ses yeux. Cette fois tu es prêt, s'il décide de t'attaquer, ce sera à la loyal au moins.

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