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 twisted and deranged (silas)

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MessageSujet: twisted and deranged (silas)   twisted and deranged (silas) EmptyMar 28 Fév - 14:35



twisted and deranged
Outside the cafe by the cracker factory You were practicing a magic trick And my thoughts got rude, as you talked and chewed On the last of your pick and mix, Said your mistaken if your thinking that I haven't been called cold before As you bit into your strawberry lace And then a flip in your attention in the form of a gobstopper Is all you have left and it was going to waste Your past-times, consisted of the strange And twisted and deranged And I love that little game you had called Crying lightning And how you like to aggravate the ice-cream man on rainy afternoons, The next time that I caught my own reflection It was on it's way to meet you Thinking of excuses to postpone You never look like yourself from the side But your profile did not hide The fact you knew I was approaching your throne. ~ crying lightning, arctic monkeys.


Emma plia son tablier et le posa sur le comptoir, le laissant à la portée du serveur qui la remplacerait pour le restant de la journée. Avant de franchir le seuil du café Little France, la jeune fille salua Patty qui discutait avec un petit groupe de clients. Elle se tourna légèrement et esquissa un léger sourire en croisant le regard brillant de Sean qui, comme à son habitude, prolongeait sa pause à outrance. Elle aurait pu se rapprocher de lui, discuter rapidement, étirer à l'infini ce moment – mais non, don't be needy, qu'elle se disait. Alors elle enfila sa veste sombre et posa un pied à l'extérieur, ressentant immédiatement les bienfaits de l'air frais sur sa peau après avoir passé toute sa matinée et une partie de son après-midi à l'intérieur du café. Tous ses amis étaient occupés, elle ne savait pas quoi faire pour se tenir debout, être en vie, le temps de quelques instants sans leur présence. Lorsqu'elle était seule, Emma allait tout simplement se réfugier sans sa chambre et n'en sortait que lorsque Max revenait au sein du camp, ou quand elle savait que Patty ou Sean avaient terminé leur service. En ce moment, il lui était plus compliqué d'être sans la moindre compagnie, tant elle redoutait le moment où elle constaterait jusqu'au fond de ses entrailles l'absence de son père. Une absence qui la suivait constamment, qui la hantait même lorsqu'elle dormait et pourrissait une à une, et indubitablement, chacune de ses relations. Elle était instable auprès de ceux qui lui étaient proches, et craignait plus que tout de les voir s'éloigner. Il y avait quelque chose qui la rendait amère et détestablement anxieuse, ses émotions étant à fleur de peau. Elle ne savait pas quoi faire, de quelle manière agir puisqu'elle était incapable de se contrôler. Elle était perdue et avait l'impression d'être seule contre tous, ce qui débouchait sur une façon de se comporter où tout s'amplifiait. L'effroi, et surtout la colère.

Les mains enfoncées dans les poches de sa veste, Emma s'avançait lentement, traînant des pieds et la moue visiblement renfrognée. Ses cheveux rassemblés en queue-de-cheval avaient perdu de leur vivacité. Des cernes bleutés soulignaient ses yeux fatigués. Elle était malheureuse et tout s'en ressentait autour d'elle ; la jeune fille ne parvenait plus à constater la beauté que cette ville aux mille défauts, pourtant, représentait. C'était mieux que dehors, c'était mieux qu'ailleurs. Cette philosophie était pour le moment la seule capable de la faire tenir et ce, même si ce n'était composé que de rêves, de chimères, d'idées étranges et intenables. Elle devait être optimiste, à un instant où son monde s'écroulait sous ses pieds et où tout son corps frémissant s'affaissait à l'unisson. Elle voyait des ruines, des personnes malades et effrayées. Elle ne parvenait pas à voir ce qu'il y avait de beau. Plus maintenant, du moins.

Ce ne fut qu'en passant devant Fitzgerald's Home qu'Emma s'immobilisa, les yeux rivés vers la façade austère de l'habitation reconvertie en sorte de centre hospitalier, où tout le corps médical œuvrait. Silas Castellanos, doublure effrayante de réalisme de son père, y officiait. Le courant ne passait guère entre les deux puisqu'il s'acharnait à repousser la gosse dès qu'elle essayait de lui adresser la parole ; elle ne lui avait jamais dit qu'il ressemblait étonnamment à son père, mais elle aurait voulu lui montrer la photo qu'elle conservait au fond de l'une de ses poches, bien cachée et dissimulée. Secrète, presque. L'idée la prit à la gorge – brutalement et sauvagement. Elle voulait voir son père. Elle voulait passer plus de temps avec ce dernier et ce, même s'en était allé quelques mois auparavant. Le deuil était une épreuve difficile à aborder et Emma était finalement comme tous les autres ; incapable d'aller de l'avant face à une opportunité rare, susceptible de la tirer en arrière. Emma déglutit et s'approcha de la grande porte qu'elle passa, capable de repérer au premier coup d’œil le bureau dans lequel Silas travaillait. Sans demander son reste, elle s'en approcha et poussa le battement boisé.

« Silas, bonjour » Emma referma la porte derrière elle. Elle savait qu'elle exagérait. Elle savait qu'il ne s'agissait pas de son père, que même s'il lui ressemblait, ce n'était rien de plus que des chimères, des rêves, dont elle devait absolument se débarrasser. Qui plus est, plus elle s'approchait, plus il s'éloignait. De sa compagnie, il en voulait guère. « Je n'ai pas pris de rendez-vous, c'est pas grave j'espère ? A moins que vous n'attendiez peut-être un patient ? » demanda-t-elle précipitamment et, sans attendre la moindre réponse (elle s'en fichait), s'installa confortablement dans le petit fauteuil qu'elle lorgnait constamment. Elle serra les cuisses, croisa les jambes et les bras contre sa poitrine, observant son vis-à-vis de ses prunelles avisées. Il pouvait lui dire ce qu'il voulait, elle ne bougerait pas d'ici. C'était son boulot, n'est-ce pas, que d'écouter les problèmes d'autrui. Elle était ici en tant que patiente, et lui en tant que professionnel. « Alors, comment ça se passe ? Je dois vous raconter ma journée et vous dire précisément ce que j'ai ressenti à certains moments ? » elle n'était pas douée pour s'exprimer en tant normal, et cette caricature de rendez-vous impromptu la gênait. C'était bien la première fois qu'elle se rendait dans un bureau tel que celui-ci pour parler ; elle n'en avait jamais eu l'utilité. Mais il lui aurait été difficile d'ignorer les problèmes qu'elle avait et qu'elle savait nombreux ; lorsqu'elle voyait Silas, elle observait le fantôme de son père. Et Sean, bon Dieu Sean, faisait ressortir chez elle tous les problèmes liés à l'adolescence et qui étaient en inadéquation avec le monde d'aujourd'hui. Alors oui, elle avait conscience de ses problèmes – alors, que pouvait-il bien faire de ce qu'elle allait ou non lui dire ? Emma était là, pensait-elle, sans raison particulière. Juste pour voir celui qui ressemblait tant à son géniteur disparu. C'était malsain, sans doute idiot, mais cruellement tentant.
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MessageSujet: Re: twisted and deranged (silas)   twisted and deranged (silas) EmptyJeu 2 Mar - 21:08

I wanna protect you so that you never die.
emma brown et silas castellanos
I never meant to hurt you, Please never go away. I drove all night to tell you I wish that you would stay. I never meant to hurt you Please never go away. I drove all night to tell you I wish that you would stay. I wish that you would stay. I did it all for you, don't say I never tried. I wish that you would stay.

Assis dans son fauteuil, Silas laissa échapper un soupire en fixant la pièce autour de lui. Ça ressemblait, à ce qu’il avait connu avant cette apocalypse. Il avait eu son bureau, des étagères pleines de livres, ce genre de déco qui faisait à la fois chic et sérieux. Un fauteuil, un canapé, le cliché du psychiatre, sans doute. Il avait eu un bureau avec cet ordinateur qu’il peinait parfois à faire marcher et des photos encadrées de sa famille. Maintenant, y avait plus d’ordinateur et ce n’était pas de ça dont il allait se plaindre. Y avait plus non plus de photos, juste une seule, froissée par le temps, qu’il gardait précieusement au fond de sa poche. C’était sa femme et sa fille, un dernier souvenir qu’il avait encore d’elle. Il ne savait pas à quoi ça rimait, d’être ici à jouer au psy, comme si ça pouvait vraiment avoir de l’importance. Est-ce qu’il aidait vraiment quelqu’un en restant là à écouter ce qu’ils avaient à dire ? Il avait du mal à croire que ça puisse être aussi simple lui, alors que les problèmes qu’il avait eu l’habitude de traiter étaient risibles, comparés à ceux des gens maintenant. S’il s’était engagé quelques temps dur le front, pour venir en aide aux soldats et aux populations traumatisées par la guerre, il n’avait en revanche, jamais reçu la moindre formation sur la psychologie en temps d’apocalypse. Il avait vu la guerre et les ravages qu’elle pouvait causer, mais ce n’était rien en comparaison à ce qui était en train de se passer maintenant. C’était pire que tout maintenant. C’était à peine croyable dans le fond, que le monde ait pu s’effondrer comme ça en un rien de temps, i avait cru, Silas, que ça ne pourrait arriver que dans les films les plus fous qui passaient à la télévision et pourtant, c’était arrivé, dans le monde, le vrai, celui dans lequel il avait eu toute sa vie.

Il n’avait plus rien maintenant. Tout ce qu’il avait construit au fil des années, ça s’était envolé en fumée, parce qu’on lui avait pris sa femme et sa fille. Le pire dans tout ça, c’était sans doute que ce n’était pas les morts qui lui avaient tout arraché, mais bien les vivants. Il aurait dû s’en douter, lui qui avait passé toute sa vie à étudier l’être humain. Il aurait pu se douter que ça allait réveiller le pire chez de nombreuses personnes. Il ne s’était peut-être pas assez méfier des autres et il l’avait payé cher. Les vivants auraient sans doute mieux fait de s’entraider, dans le but de restaurer ce qui rester du monde, mais au lieu de ça, ils passaient leur temps à se tirer dans les pattes, parce qu’y en avait qui aimaient trop le chaos pour vouloir restaurer quoi que ce soit. Lafayette en avait subi les conséquences, c’était un tas de personnes plus ou moins innocents et apparemment, le camp avait déjà été attaqué plusieurs fois. Il n’aimait pas ce camp lui, ou du moins, il s’en fichait complètement, mais il était au moins prêt à admettre qu’y avait des gens ici qui méritaient de survivre, qui méritaient même mieux que ça. Y en avait dans ce camp, qui méritait de vivre. Ariane et ses filles sans doute. Qu’importait ce qu’il pouvait penser  d’elles ou la façon dont il avait de se comporter, il ne leur souhaiter évidemment pas de connaitre un sort tragique. Il ne souhaitait de mal à personne dans ce camp de toute façon. Au pire lui, tout ce qu’il voulait, c’était qu’on lui foute la paix. Mieux encore, il avait envie de partir. Pour aller où ? Il n’en savait rien, nulle part, sans doute, ça n’avait pas d’importance. Il savait juste qu’il n’avait rien à foutre ici.

Il était encore plus dépressif que tous les patients qu’il pouvait recevoir dans ce bureau. Il en était bien conscient, il ne cherchait pas vraiment à le nier. Il le savait très bien qu’il allait mal et vu ce qu’il avait connu, il était certain que ça faisait de lui un type normal. Heureusement qu’il était le psy alors, ça lui évitait au moins d’être celui qui devait parler de ses problèmes. Il n’avait pas la moindre envie de s’étendre sur sa vie, sur ce qu’il avait connu jusque-là. Mais il pouvait encore écouter les autres, ça, il savait bien faire. Il était prêt à le faire pour le temps qu’il resterait là. Alors, en entendant la porte du bureau s’ouvrir, il remit ses lunettes sur son nez, avant de se redresser sur son fauteuil. Il la reconnu vite, la petite blonde qui venait de rentrer, assez pour se dire que finalement, il ferait peut-être mieux de se barrer maintenant. « Bonjour Emma. » Qu’il répondit quand même poliment avant de jeter un coup d’œil à son planning, puis à l’horloge posée contre le mur, elle tombait pile dans un creux, alors il ne pouvait même pas lui demander de partir et de prendre rendez-vous pour plus tard. « Non, c’est pas grave. Je n’attendais personne. » Et c’était presque malheureux. Il ne savait pas trop ce qu’elle attendait de lui Emma, mais il était certain de ne pas pouvoir lui apporter une telle chose, après tout, il n’était pas son père et il ne le serait jamais. A sa question, il haussa les épaules. « Ça dépend de toi. T’as envie de me raconter ta journée ? » Peut-être qu’elle ferait mieux de parler de son père, sans doute que c’était de ça dont elle avait besoin de parler. Mais il avait beau être blasé par bien des choses, il était encore assez professionnel pour ne pas la pousser. « Tu peux parler de ce que tu veux. » Des trucs importants comme de ceux qui ne l’étaient pas. Après tout, il avait bien remarqué, depuis qu’il était là, qu’yen avait plein qui avaient besoin de parler de banalité, sans doute que ça leur donnait l’impression que le monde était semblable à celui qu’ils avaient toujours connu, que ça les rassurait, malheureusement, il ne saurait dire si c’était une bonne ou une mauvaise chose, après tout, le monde n’était plus ce qu’il avait été, mieux valait éviter de trop le nier.
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MessageSujet: Re: twisted and deranged (silas)   twisted and deranged (silas) EmptyVen 3 Mar - 14:45



twisted and deranged
Outside the cafe by the cracker factory You were practicing a magic trick And my thoughts got rude, as you talked and chewed On the last of your pick and mix, Said your mistaken if your thinking that I haven't been called cold before As you bit into your strawberry lace And then a flip in your attention in the form of a gobstopper Is all you have left and it was going to waste Your past-times, consisted of the strange And twisted and deranged And I love that little game you had called Crying lightning And how you like to aggravate the ice-cream man on rainy afternoons, The next time that I caught my own reflection It was on it's way to meet you Thinking of excuses to postpone You never look like yourself from the side But your profile did not hide The fact you knew I was approaching your throne. ~ crying lightning, arctic monkeys.


Silas était d'une politesse rare dans son bureau, une politesse propre aux professionnels de santé qui ne lui ressemblait guère, qui s'alliait dangereusement et pas spécialement correctement avec sa silhouette de vieux bourru. Emma, tranquillement assise dans son fauteuil, se permettait de le sonder à sa guise. Elle était là pour ça, après tout, elle était là pour le voir, même si ce n'était jamais vraiment lui qu'elle observait et voyait – à présent, ce n'était que son père qui se dressait devant lui. Silas avait plus de barbe que James, et il lui manquait des lunettes. Sinon, c'était son portrait craché. Emma s'en voulait presque de se rallier de la sorte à l'homme, tant le manque provoqué par l'absence de son père était prenant. Elle continuait à se dire qu'ils n'étaient pas une seule et même personne, que Silas était une entité à part et que, malgré le chagrin que ça lui apportait, son père était mort. Rien ne pouvait le lui ramener. Le choc passé, elle attendait de faire son deuil – alors qu'elle était sûre et certaine ne jamais y arriver. Lorsqu'on aime quelqu'un, pensait-elle parfois, lorsqu'on aime quelqu'un vraiment, on ne peut pas le laisser partir. Emma refusait de lâcher prise, les doigts encerclés autour de ses souvenirs et de cette tristesse qui ne lui lâchait jamais la gorge de son emprise glaciale. Puis, après l'angoisse venait la culpabilité – comment pouvait-elle songer à vivre, alors que son père n'était plus ? Elle avait conscience d'être dramatique, et que ses humeurs étaient poussées bien souvent à l’excès, étant une véritable plaie pour son entourage. Elle ne pouvait cependant guère s'en empêcher. Les émotions la jalonnaient, violentes, en laissant derrière elle des dommages irréparables. La jeune fille porta ses prunelles en direction de ses mains jointes, son esprit tentant vainement de scanner toutes les informations dont elle voulait lui faire part, à Silas et à lui seul. C'était son job.

Son acharnement était très certainement malsain, dans la mesure où l'adolescente s'accrochait désespérément à Silas à cause de sa ressemblance avec James. C'était comme communiquer avec un fantôme. La douleur était la même lorsqu'elle se souvenait qu'il ne s'agissait en rien de son père. C'était des chutes constantes et régulières. Un espoir, un bonheur infime, et le néant. La déception ne la tenait toutefois jamais éloignée bien longtemps de la personne vers qui toutes ses pensées erronées se dirigeaient.

« De tout ce que je veux, alors » commença-t-elle, les yeux dans le vague, avant de reporter ses mirettes bleutées vers son vis-à-vis. « Je pense que j'arrive plus trop à me contrôler. » elle se racla la gorge et haussa les épaules, avant de se frotter le front de ses doigts fébriles. Elle n'avait pas peur de continuer, gardant à l'esprit qu'elle préférait n'avoir peur de rien. Alors que c'était faux ; elle était terrifiée par tout. « Depuis que mon père est..voilà, parti, je fais vivre un calvaire à tous ceux qui m'entourent et le pire c'est que j'en ai conscience. C'est comme si..c'est comme si je voulais leur faire du mal ? Pour qu'ils souffrent autant que moi, ou un truc dans le genre. » elle se mordit la lèvre inférieure, sentit les larmes lui monter aux yeux. « Je..j'ai pas envie de les perdre eux aussi. » Elle pensait à Sean. Elle pensait à tout ce qu'elle pouvait lui jeter quotidiennement à la figure. « Y a un garçon. Un garçon que j'aime vraiment beaucoup et depuis toujours. On a jamais vraiment..on est pas ensemble, quoi, mais j'agis comme s'il m'appartenait. Au fond, je veux qu'il soit à moi, c'est pas le souci. Le souci, c'est que je suis odieuse avec lui et s'il m'a un jour aimée, ce n'est sans doute plus le cas aujourd'hui. » elle essuya une larme qui perlait à la lisière de ses cils noirs, lèvres pincées et gorge serrée. Continuer, mettre des mots sur ce qu'elle ressentait et désirait – c'était beaucoup plus compliqué qu'elle ne voulait bien l'admettre. « J'ai pas l'impression qu'il me comprenne ou qu'il ait envie de me comprendre, si y a une différence notable entre les deux. Je le comprends au fond, c'est pas drôle de se retrouvez nez-à-nez avec une fille qui chiale tout le temps mais..ça me fait mal, je sais pas comment lui dire, je sais pas comment crever l'abcès. D'habitude, quand il me dit quelque chose qui me déplaît, je me contente juste de lui hurler dessus et de lui cracher des trucs que j'pense même pas. » Emma releva le nez vers Silas et déglutit, puis se pencha en avant et murmura comme une demande secrète « Vous avez une solution pour ça ? » il n'en avait très certainement aucune. Il voulait lui dire que c'était proche aux adolescents, ou jeunes adultes, que de vivre de la sorte. Que y avait rien à faire. Que le deuil était à faire, blah blah blah. Mais elle voulait qu'il parle, qu'il lui dise quelque chose de tangible, un truc auquel se raccrocher.
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MessageSujet: Re: twisted and deranged (silas)   twisted and deranged (silas) EmptySam 4 Mar - 17:21

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emma brown et silas castellanos
I never meant to hurt you, Please never go away. I drove all night to tell you I wish that you would stay. I never meant to hurt you Please never go away. I drove all night to tell you I wish that you would stay. I wish that you would stay. I did it all for you, don't say I never tried. I wish that you would stay.

Souvent depuis qu’il était arrivé à Lafayette, Silas se demandait ce qu’il faisait là. Il ne savait pas s’il pouvait vraiment servir à quelque chose dans ses temps de crises. La plupart des gens qu’il voyait dans ce bureau était traumatisés par ce qu’ils avaient eu l’occasion de vivre, de connaitre et Silas, il avait juste l’impression de ne pas avoir de bonnes réponses à leur fournir, ni même un début de solution. Si seulement ça avait pu être le cas, il ne serait pas, lui-même rongé par le chagrin, hanté par des cauchemars et certain que la vie ne valait plus la peine d’être vécu. Il était comme tous ces gens qui venaient jusqu’ici, alors qu’est-ce qu’il pouvait bien leur apporter dans le fond ? Il pouvait écouter, mais au-delà de ça, il n’avait pas de solution miracle pour régler les problèmes des autres. Il n’en avait jamais, eu, même avant l’apocalypse, il n’avait pas suffi qu’il dise à ses patients quoi faire pour que tout aille mieux, il n’avait pas fallu qu’il prescrive une boite d’antidépresseurs pour que d’un coup, ses patients aient une vie rayonnante. Mais il avait au moins su, qu’avec les bons mots au bon moment, ça pouvait faire une différence et qu’y aurait jamais aucune solution qui viendrait de lui, mais bien des personnes qu’il avait en face de lui, que lui, il était juste là pour les guider. Maintenant, c’était différent, il ne savait même plus comment faire ça, alors qu’il était tout aussi paumé qu’eux. A l’époque au moins, il avait eu la tête sur les épaules, l’esprit tranquille et une vie qui faisait que les questions des autres, elles étaient assez loin de son univers à lui pour qu’il puisse apporter, au moins un semblant de réponse. Aujourd’hui, leurs problèmes, c’était les mêmes que les siens et il avait autant, voir plus encore, besoin de voir un psy que ces gens-là.

Alors, ça avait presque quelque chose de drôle, d’entendre Emma parler de sa vie comme ça. Comme si les principaux problèmes de son existence tournaient plus autour d’un garçon que de la mort de son père. Elle n’avait même pas dit que son père était mort. Comme si elle avait soigneusement choisi ses mots, elle avait dit qu’il était parti. Y avait une différence notable entre les deux termes, même si l’idée pouvait être la même. Mais parti, est-ce que ça laissait pas une chance de retour ? Mais son père, il n’allait pas revenir. Tout comme sa femme à lui, sa fille aussi, elles ne reviendraient plus. Il fallait, malheureusement qu’elle se fasse à l’idée, Emma, que son père était mort et qu’il ne reviendrait pas. Il n’était pas le mieux placer pour dire aux autres comment gérer le deuil, alors que lui-même il ne gérait rien du tout. Mais, si elle voulait avoir ses chances avec ce garçon, si elle voulait garder ses amis, il lui semblait à lui, que le meilleur moyen c’était de tourner la page. Pas besoin d’être dans le métier depuis plus de vingt ans pour en arriver à cette conclusion. Finalement, en analysant la source des problèmes d’Emma, en mettant de côté ses histoires de lycéenne, il pouvait admettre que là encore, il partageait le même problème qu’elle. Il se comportait comme un con aussi, avec Ariane, avec tous ceux avec qui il vivait dans cette baraque et pourtant il savait trop bien qu’y avait bien qu’y avait toute une partie de lui qui dépendant d’Ariane. Sans elle, il n’aurait vraiment plus rien. C’était con, parce qu’il passait son temps à la fuir, à vouloir s’en aller, à se montrer insupportable avec elle, et pourtant, il tenait à elle, il avait besoin d’elle. La douleur, elle poussait vraiment à faire des choses absurdes et dénuées de logique.

Alors, qu’est-ce qu’il pouvait bien lui dire à Emma ? Il pouvait bien se focaliser sur les problèmes de cœur, comme si c’était la plus grande problématique qu’elle rencontrait Emma. Mais ce n’était pas le cas. Le vrai problème, c’était le deuil, pas les gamineries de cour de lycée, ça c’était juste une conséquence du problème et c’était idiot d’essayer de réparer les conséquences sans avoir éliminé le problème à sa source. « Non, j’ai pas de solution Emma. » C’est tout ce qu’il se retrouva à dire alors. Tout ce qu’il aurait pu dire à n’importe qui, dans n’importe quelle situation, même avant l’apocalypse. Il n’allait pas lui régler ses problèmes d’un coup de baguette magique. « Tes amis, ce garçon, ils ont très certainement connu des choses horribles ces derniers temps. » C’était le cas de tout le monde après tout, lui y compris et lui et il savait qu’y avait bien que dans ce bureau qu’il supportait d’entendre les gens lui raconter leurs problèmes et encore, des fois, c’était limite. « Tu sais, j’écoute des gens qui se plaignent, toute la journée, encore et encore. » C’était son boulot, un boulot qu’il avait aimé, à une époque, pas parce que les gens se plaignait, mais parce qu’il avait eu une chance de les aider et c’était ça qui rendait les choses plus supportables. « Des fois, j’ai juste envie de leur dire de se taire, qu’moi aussi j’ai mes problèmes et que je voudrais juste qu’on me foute la paix. » Il en laissa échapper un soupire. Y avait des jours, depuis qu’il était à Lafayette, où il avait vraiment envie de hurler ce genre de choses. « C’est même pas parce que c’est l’apocalypse. J’fais ça depuis quelque chose comme vingt-cinq ans et y avait vraiment eu des moments où ça allait pas et où les gens, ils étaient là, à se plaindre de trucs complètement ridicules. » Il avait eu une belle vie, mais il était humain et comme n’importe quel humain, y avait eu des périodes dans sa vie où rien ne semblait. Les fausses couches de sa femme, par exemple, ça l’avait foutu au fond du trou. « Ce que je veux dire, c’est que tes amis et ce garçon, c’est peut-être ce qu’ils ressentent. Peut-être qu’ils t’écoutent te plaindre et que dans leur tête, ils se disent juste qu’eux aussi, ils ont des problèmes et qu’ils sont pas en plus en mesure de gérer les tiens. » Ce serait compréhensible, vu l’ambiance général ces derniers temps. « Des fois, j’crois juste qu’il faut prendre sur soi et écouter les autres, si on veut qu’ils nous écoutent ensuite. » Il haussa les épaules avant de reprendre « Tu leur demande, à eux, à lui, comment ils vivent tout ça ? » Son regard posé sur la jeune femme, il arqua un sourcil, attendant une réponse de sa part, c’était la base de toute relation, après tout, qu’elle marche dans les deux sens, encore une fois, un problème qu’il avait avec Ariane, puisqu’il était incapable de faire pour elle, les efforts qu’elle faisait pour lui.
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MessageSujet: Re: twisted and deranged (silas)   twisted and deranged (silas) EmptyMer 8 Mar - 13:11



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Emma entendait parfaitement. Elle captait tous les hommes que Silas lui disait, et elle essayait de les mettre dans un ordre où elle serait capable d'en tirer du sens. Elle était heureuse de lui parler, à ce grand gars bourru, et elle était heureuse de l'entendre lui répondre. De la traiter comme une adulte alors qu'elle était vraiment loin d'en être une. En son for intérieur, la jeune fille avait l'impression de vivre un bouleversement atroce où ses problèmes de cœur étaient simplement agrémentés par le deuil. Le deuil, c'était son problème – la perte de son père l'avait mise dans un état indescriptible et sa douleur, cette peine ahurissante, elle ne pouvait jamais la faire se déloger. Alors elle s'en prenait à ceux qu'elle aimait par simple désir de les faire se sentir mal, car ce chagrin la rendait faible. Les émotions qui la jalonnaient étaient terribles car sans arrêt amplifiées. Elle vivait avec un trou béant à la place de l'estomac, et tout semblait provenir de là. Son ventre lui faisait constamment mal, se tordant dans tous les sens dès qu'elle pensait trop à son père, ou dès qu'elle haussait le ton avec Sean. Elle avait perdu l'être qui comptait le plus à ses yeux, elle n'était pas prête de perdre le garçon qu'elle aimait depuis l'enfance ; elle ne voulait, ne pouvait, pas le laisser partir à son tour. Mais pourquoi le poussait-elle alors dans ce sens-là ? Pourquoi lui cracher des obscénités à la figure, pourquoi le confronter continuellement ? A ces questions, Emma ne trouvait aucune réponse et elle considérait la pauvreté de sa réflexion avec dégoût. Plus elle réfléchissait, plus elle se disait qu'elle aurait dû se rendre plus tôt auprès de Silas. Il avait l'air de savoir, lui. Il avait l'air de comprendre, d'accepter et ce, même si ses problèmes semblaient bancals en comparaison avec ce qu'il avait très certainement vécus.

En y songeant plus longuement, Emma se rendit compte que l'histoire de Silas – le grand, le fameux, celui qui ressemblait tant à son défunt paternel – lui était totalement inconnue. Elle songea alors à inverser les rôles une fois ses problèmes réglés et son deuil effacé ; mais elle savait qu'elle n'y parviendrait pas aujourd'hui, et la curiosité était bien trop forte pour être ignorée. Emma décida alors d'attendre sagement son heure avant de poser la question – une question qui, elle le savait, aurait vite fait d'être écartée si Silas en avait l'envie. Peut-être qu'il avait vécu mille et une horreurs, peut-être que lui aussi avait envie d'être écoutée. Mais elle l'avait bien observé ce gaillard, et elle se disait qu'il n'avait guère l'air d'être le genre de gars à vouloir parler. L'habit ne fait pas le moine pourtant – c'était ce que son père lui répétait inlassablement, lorsqu'il la soupçonnait de s'être moquée d'une pauvre greluche ou d'un mec dans la rue, parce que ses fringues ne lui revenaient tout simplement pas. Peut-être que Silas avait envie d'être écouté lui aussi, mais qu'il entretenait tellement parfaitement son image de vieux con qu'il était aujourd'hui incapable de demander un peu d'attention. L'idée la rendit soudainement triste, comme jalonnée auprès d'un homme dont les apparences le protégeaient d'éventuelles attaques sociales extérieures.

Imperceptiblement, Emma sentit ses sourcils se froncer et ses mâchoires se contracter sous l'idiotie de ses propres erreurs. Non, elle ne demandait jamais à son entourage comme ils vivaient les différentes expériences qu'ils rencontraient jour après jour. Elle ne s'inquiétait pas forcément non plus de leur bien-être parce qu'à ses yeux, comment pouvaient-ils souffrir autant qu'elle ? Son égoïsme la prit alors à la gorge et Emma détourna le regard, lèvres pincées, vers le mur à sa droite qu'elle observa longuement. Le silence était criant de vérité et disait tout ce qu'elle avait précisément peur de déclarer. Silas avait tapé juste, pile au bon endroit, et l'adolescente voyait ses craintes danser sous ses yeux brillants. Elle avait été tellement obnubilée par sa propre peine, intense et démente, qu'elle avait oublié de prendre en considération celle des autres ; cela ne lui ressemblait pas, cela n'entrait pas dans sa manière de percevoir les choses. Emma avait l'impression de s'être oubliée à un moment où elle aurait dû tenir ses positions fermement et fièrement. You are a fugitive but you don't know what you're running away from. Elle papillonna des paupières, et refit face à Silas, gigotant malgré elle ses jambes plus que nécessaire.

« Lui, le garçon j'veux dire, c'est Sean. Sean Briggs, vous le connaissez ? » demanda Emma avant de se reprendre, un peu paniquée d'avoir brisé une loi du secret ou un truc dans l'genre « ..j'ai le droit de dire les vrais noms ou je dois utiliser des pseudos pour désigner les gens ? Enfin, après on fréquente les mêmes endroits vous et moi, alors c'est pas trop dur de savoir de qui il s'agit quand je parle, je traîne toujours avec les mêmes personnes. » elle n'avait jamais eu beaucoup d'amis, car elle se complaisait avec très peu de personnes. Les grosses masses de gens avaient toujours eu pour effet de la faire paniquer plus que nécessaire – et elle ne trouvait finalement de l'apaisement qu'avec ce qu'ils appelaient parfois le scooby-gang. « Sinon, oui, je suppose que je n'ai jamais vraiment..demandé comment ils vivaient tout ça. Après, ils n'ont perdu aucun de leurs parents récemment alors faut arrêter deux secondes, ils sont encore en vie, mangent à leur faim, et-  » et Sean avait perdu son père lorsqu'il était petit, le père de Patty n'était jamais rentré au bercail et on ignorait ce qu'il était advenu de lui, et Max vivait dans une famille qui l'embobinait « et..ce que je viens de dire est parfaitement dégueulasse, pardon. » Emma secoua la tête et se frotta les joues avec une vigueur rare, à croire qu'elle souhaitait s'arracher la peau. « Je sais pas quoi faire pour changer ça. J'ai l'impression de pas pouvoir me contrôler, de penser que tout est moins important que ce que je vis moi, c'est- c'est bizarre. » Puis elle releva la tête, brusquement, et ses prunelles se fixèrent sur le visage de son comparse. « Et vous, vous voulez parler un peu de ce qui vous est arrivé ? Je veux dire, vous venez de me faire tout un cours sur prêter attention à autrui, alors..c'était un appel à l'aide peut-être ? » et c'était une bonne façon d'échapper à la sentence qui ne tarderait pas à tomber. Etre capable de distinguer ses défauts était désagréable, mais elle ne souhaitait pas voir Silas en rajouter une couche.
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MessageSujet: Re: twisted and deranged (silas)   twisted and deranged (silas) EmptyLun 13 Mar - 1:57

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I never meant to hurt you, Please never go away. I drove all night to tell you I wish that you would stay. I never meant to hurt you Please never go away. I drove all night to tell you I wish that you would stay. I wish that you would stay. I did it all for you, don't say I never tried. I wish that you would stay.

Parler, il semblait bien que c’était un bon moyen de résoudre les problèmes, parce qu’y avait rien qui pouvait aller mieux tant qu’on gardait tous ses problèmes enfoui dans un coin de sa tête. Juste ressasser tout ce qu’on gardait en soi, évidemment que ça n’aidait pas. Il en avait bien conscience. Il était la dernière personne au monde à avoir le droit d’en douter, parce que le métier qu’il faisait depuis vingt-cinq ans, c’était ça. Il écoutait les gens, leurs problèmes, il les laissait raconter tout ce qu’ils pouvaient avoir sur le cœur et après, il faisait ce qu’il pouvait pour essayer de les aider à résoudre tout ce qui n’allait pas dans leurs vies. Il avait consacré sa vie à tout ça et il savait qu’y avait au moins ça d’encore vrai aujourd’hui. Quand les choses n’allaient plus, parler, ça pouvait décoincer tout un tas de chose et là en ce moment, y avait plus rien qui allait pour personne. C’était l’apocalypse. C’était la fin du monde, tout le monde avait des problèmes et avoir quelqu’un pour les écouter, ça pouvait peut-être aider. Il était presque certain de ne pas être la bonne personne pour ça lui, alors qu’il était tout autant traumatisé – voire même plus – que tous ceux qui venaient dans son bureau. Mais il savait au moins qu’au bout d’un moment, surtout dans un contexte pareil, les gens avaient besoin de parler et pas de seulement être là à écouter les autres, se plaindre ça pouvait agacer. C’était peut-être ce qu’ils attendaient d’elle, les amis d’Emma, qu’elle se taise un peu et qu’elle les laisse parler à leur tour. Peut-être qu’elle-même, elle en avait pas conscience, mais écouter un peu les autres parler, ça lui permettrait de mettre, pendant un temps plus ou moins long, ses propres problèmes entre parenthèses, et de toute évidence, ça ne lui ferait pas de mal.

C’était peut-être complètement hypocrite de sa part à Silas de dire des trucs comme ça, alors qu’il était le premier à garder l’intégralité de ses problèmes pour lui, sans jamais réussir à se confier. Ce qu’il avait vécu, ça l’avait traumatisé, ça définissait l’homme qu’il était devenu aujourd’hui. Ce type peu loquace, avec sa grosse barbe qui ressemblait presque plus à un ours mal léché qu’à un humain. Il n’avait pas toujours été comme ça Silas, avant tout ça, il avait été quelqu’un d’ouvert, quelqu’un qui ne se refermait pas comme une huitre dès qu’il quittait son bureau et qu’il n’était plus le psy du coin. Mais il avait perdu sa femme et sa fille et il était à présent beaucoup trop traumatisé pour s’ouvrir au reste du monde. Il n’en avait pas envie. Qu’est-ce que ça changerait pour les autres de toute façon, s’ils apprenaient ce qu’il avait vécu ? Est-ce qu’ils auraient pitié de lui ou quelque chose dans ce genre-là ? Il devait bien admettre Silas, qu’il n’avait pas envie que les gens aient pitié de lui et il avait bien su mal à imaginer que ça puisse être autrement, comme si son histoire ne laissait place qu’à la pitié et non à la compassion. De toute façon, ça ne regardait personne, certainement pas les gens qui entraient dans ce bureau pour se confier à lui. Après tout, c’était lui le psy, lui qui devait écouter les autres et pas l’inverse. Il devait bien admettre que la situation lui allait très bien comme ça. Il pouvait passer ses journées à écouter les autres, il avait l’habitude après tout et il n’allait pas mentir, des fois, ça l’agaçait, mais il préférait encore avoir le rôle du psy, plutôt que celui du patient. Ses problèmes à lui de toute façon, il n’arrivait pas à les exprimer. Ils étaient coincés dans le fond de sa gorge et y avait rien à faire pour qu’ils sortent.

La question de la jeune femme lui fit hausser les épaules. Dans son métier, en principe, on lui parlait de gens qu’il ne connaissait pas, alors ça ne posait pas problème. C’était peut-être différent ici, mais ça n’avait pas d’importance. Le fameux Sean, il ne saurait rien de ce qui se disait dans cette pièce entre Emma et lui. Ça avait beau être la fin du monde, c’était le genre de règles qui étaient encore assez importante pour ne pas être transgressée. « Oui, je le connais, mais peu importe. Je suppose que l’apocalypse n’est pas une bonne raison pour oublier le secret professionnel. » Au moins, avec les vrais prénoms, il avait moins de mal à imaginer les choses, elle, elle n’avait pas besoin de se creuser la tête à essayer de trouver des pseudonymes aux gens avec qui elle trainait et lui, il n’aurait pas la fâcheuse manie après d’essayer d’imaginer qui était qui dès lors qu’il la croiserait en compagnie de ses amis. Il arqua un sourcil, en écoutant la suite des propos de la petite blonde en face de lui. Il n’irait pas jusqu’à dire que c’était dégueulasse, mais c’était une mauvaise façon de voir les choses indéniablement. « Pour ce que j’en sais, Sean a perdu son père lui aussi. Patty aussi apparemment. » Il haussa légèrement les épaules, il vivait sous le même toit que Patty, alors dans tout ce qu’il avait pu comprendre sous ce fameux toit, le père de Patty était aux abandonnés absents. « C’est des blessures qui mettent du temps à guérir, pour tout le monde. » Pour Emma aussi, bien évidemment. « On a toujours l’impression que les problèmes des autres sont moins importants, parce qu’on les vit pas, on en souffre pas de la même façon. » Il pourrait jurer lui que sa vie était plus merdique que celle d’Emma, alors qu’elle s’inquiétait d’une amourette, là où il avait perdu sa femme et sa fille. Il laissa échapper un ricanement aux paroles de la jeune femme. « Hm, je sais pas. Est-ce que tu pourras les écouter mes problèmes, ou est-ce que tu crois qu’ils seront moins importants que les tiens ? » Elle avait dit qu’elle avait cette impression, alors il avait bien le droit de se poser la question. Il n’avait pas besoin de raconter sa vie à Emma, pas les détails, mais il pouvait toujours raconter des trucs, plus ou moins flou pour voir ce qu’elle en pensait, peut-être que ça pouvait l’aider. « J’ai une idée. J’te dis un truc personnel sur moi et toi, tu me dis si c’est plus ou moins grave que c’qui t’arrive. » Le regard posé sur la jeune femme, il attendait une réponse de sa part. Il était prêt à jouer le jeu, mais que si elle l’était et bien évidemment que ce ne serait pas une façon pour lui de se confier à elle, mais plutôt un moyen de lui demander pourquoi, ses problèmes à elle serait plus graves que celui d’un autre.
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MessageSujet: Re: twisted and deranged (silas)   twisted and deranged (silas) EmptyMer 15 Mar - 22:28



twisted and deranged
Outside the cafe by the cracker factory You were practicing a magic trick And my thoughts got rude, as you talked and chewed On the last of your pick and mix, Said your mistaken if your thinking that I haven't been called cold before As you bit into your strawberry lace And then a flip in your attention in the form of a gobstopper Is all you have left and it was going to waste Your past-times, consisted of the strange And twisted and deranged And I love that little game you had called Crying lightning And how you like to aggravate the ice-cream man on rainy afternoons, The next time that I caught my own reflection It was on it's way to meet you Thinking of excuses to postpone You never look like yourself from the side But your profile did not hide The fact you knew I was approaching your throne. ~ crying lightning, arctic monkeys.


Il y avait quelque chose d'agréable dans le fait d'être écoutée et conseillée ; et de ne pas entendre forcément ce que l'on souhaite. Il y avait un truc, un sentiment peut-être, un machin fardé de franchise, dardé d'honnêteté. Silas n'était pas Patty, il n'était pas non plus Max. Il l'écoutait parce que c'était son boulot que d'celui de tendre l'oreille et puis, sa vision de la situation était totalement dénuée de la moindre ambiguïté. Il écoutait ce qu'Emma avait à lui dire, sans apparences trompeuses, sans étendard brandi. Il y avait là un échange qui avait manqué à Emma depuis le début de l'épidémie ; se réfugiant tantôt chez les uns et les autres, tantôt chez son père, tantôt se refermant sur elle-même. Silas était neutre, ne la connaissait pas, ne connaissait pas vraiment les autres non plus ; il n'avait pas la moindre préférence, et ses sentiments ne dictaient vraisemblablement pas ce qu'il s'apprêtait à lui suggérer comme explications. Soudain, Emma se sentit beaucoup plus à son aise dans cette petite pièce, enfoncée comme elle était dans ce fameux fauteuil en cuir aux bras un peu décrépis. Elle chercha l'heure du regard, mais se ravisa au dernier moment. S'il la voyait s'agiter, peut-être s'apercevrait-il qu'il attendait un autre visiteur... et elle ne voulait pas partir. Pas maintenant. Plus tard peut-être, si elle en avait le courage. La jeune fille n'avait pas oublié ce qui l'avait menée ici au premier abord ; à savoir la ressemblance frappante de son père avec l'homme avec qui elle conversait depuis quelques longues minutes. Elle n'avait pas oublié que l'aspect physique de Silas la rassurait beaucoup plus qu'elle ne voulait bien l'admettre, autant qu'ses mots – autant,  ouais, si ce n'est plus. Il lui était compliqué de faire abstraction de ce qu'elle avait sous les yeux et tandis qu'elle se faisait violence pour ne pas le dévisager trop longtemps, elle se rendit compte qu'elle n'avait jamais évoqué sa ressemblance avec le père Brown. Elle n'était toutefois pas sûre qu'être comparé à un homme mort, bibliothécaire anglais de son vivant, soit un compliment pour un américain bougon comme celui-là.

Alors, Emma écoutait et ne perdait pas une miette de sa patience qui se voulait un peu éparpillée en ce moment. Lorsqu'elle avait prononcé le nom de Sean, tout son être avait semblé se liquéfier, puisque Silas le connaissait forcément et elle craignait son jugement – elle savait qu'elle exagérait souvent ses réactions en compagnie du jeune homme, dans l'seul et unique but de le faire réagir, et elle était effrayée à l'idée qu'Silas prenne le parti de son dernier. Ne pouvait-il pas comprendre ? Ne pouvait-il pas lui donner raison ? Mais ses paroles étaient teintées d'un sens qu'elle comprenait et, sous la honte, la jeune fille baissa de nouveau les yeux vers ses mains jointes. « Sean a perdu son père y a des années. Il n'en a jamais vraiment parlé avec moi, mais je pense que ça l'attriste beaucoup. Qui plus est, sa mère est un peu fragile en ce moment. » débita Emma d'une traite, avant de déglutir et de continuer sur cette lancée déroutante « Et je crois que Patty, elle a jamais vraiment aimé son père comme elle aime sa mère, vous voyez ? Bien entendu, je ne dis pas qu'elle n'est pas malheureuse hein, mais c'est juste... ça pourrait être pire, je pense. Oh, et puis je sais pas... le père de Patty était loin de Lafayette quand les militaires ont créé les barricades, alors peut-être qu'il est encore en vie et qu'il lui fera une bonne surprise en arrivant, tout comme Ariane. » Elle fronça les sourcils et marqua une pause dans son discours. « A vrai dire, elle n'en parle pas vraiment. Je sais pas si elle espère encore ou non. » elle ne lui avait jamais posé la question non plus. « Comment vous savez pour le père de Sean ? Pour le père d'Patty, je comprends, vous vivez ensemble et vous connaissez bien sa mère. Mais qu'en est-il pour Sean ? Il vient ici pour vous parler ? » Aussitôt, une graine vorace d'amertume commença à fleurir dans son estomac, envahissant sa bouche d'une saveur écœurante. Qu'elle était idiote lorsqu'elle s'y mettait, puisqu'elle commençait doucement mais très sûrement à jalouser la relation de Sean et de son (très possible) psy.

La proposition soudaine de Silas arbora alors des airs miraculeux. Emma s'empressa de hocher la tête en signe d'acceptation et se pencha un peu en avant, les yeux dardant avec une certaine curiosité ceux de son aîné. Elle voulait en savoir plus sur celui qui lui faisait office de psy, et qui ressemblait par la même occasion tant à son père. « Ouais, on fait ça mais attention, je veux entendre des trucs vraiment importants, et qui vous touchent réellement. Essayez pas de m'embobiner à me raconter n'importe quoi. » persifla la blonde en fronçant les sourcils. Pour un peu, elle brandirait son index dans les airs pour s'donner des airs de maîtresse d'école. « Allez-y, je suis prête. Abreuvez-moi de trucs tristes, histoire de me rendre moins égocentrique. » le tout souligné d'un sourire faiblard. S'infiltrer de la sorte au sein de l'intimité de Silas la rendait nerveuse ; elle avait peur d'entendre des choses qui la suivraient au-delà de ce bâtiment, et jusqu'au petit matin, peut-être même jusqu'à la fin des temps.
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MessageSujet: Re: twisted and deranged (silas)   twisted and deranged (silas) EmptyVen 24 Mar - 1:37

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I never meant to hurt you, Please never go away. I drove all night to tell you I wish that you would stay. I never meant to hurt you Please never go away. I drove all night to tell you I wish that you would stay. I wish that you would stay. I did it all for you, don't say I never tried. I wish that you would stay.

Silas, il avait envie d’aider Emma, même si elle avait facilement tendance à se montrer agaçante, alors même que, pour une raison qu’il avait bien du mal à comprendre, la jeune femme avait tendance à se montrer vraiment collante avec lui. Le fait qu’elle soit là aujourd’hui, dans son bureau, arrivée à l’improviste sans avoir pris le moindre rendez-vous et s’en beaucoup se préoccuper de la potentielle personne dont elle aurait pu prendre la place, ça pouvait facilement en être la preuve. Il n’était pas son père, quoi qu’il puisse faire, même s’il se comportait comme l’homme le plus gentil du monde avec la jeune femme, il ne serait jamais son père, il se prendrait jamais la place de ce dernier et ce même si Emma semblait en avoir besoin. Mais son père, il était mort et malheureusement, un père, ça ne pouvait pas se remplacer en un claquement de doigts. Un père, on en avait qu’un après tout. Silas, il pouvait comprendre la douleur que ça pouvait représenter, de perdre quelqu’un de si cher. Il avait perdu sa femme et leur fille, alors il savait à quel point ça pouvait être difficile, mais même avec toute la bonne volonté du monde, il ne pourrait jamais rien faire pour remplacer de que le père d’Emma avait représenté pour elle, tout comme, jamais personne ne pourrait prendre la place de sa fille dans son cœur. Mais maintenant qu’elle était là, en face de lui, à lui raconter ses problèmes, Silas, il avait envie de faire quelque chose pour lui venir en aide. Fallait croire que malgré sa dépression, son malaise et tout ce qu’il détestait dans sa vie et dans ce camp, le psy qui était en lui revenait toujours à la surface quand on avait besoin de lui et là, Emma, fallait croire qu’elle avait besoin de lui et des quelques trucs qu’il pouvait encore faire, malgré l’apocalypse.

Il savait bien que quand plus rien n’allait, c’était difficile de se concentrer sur les problèmes des autres. Il en faisait les frais, de temps en temps dans ce bureau, alors qu’il se souvenait de ses problèmes à lui qui le rendait fou. Il avait ressenti tout ça aussi, quelques fois, quand il avait été juste psy, dans un monde normal où les morts ne revenaient pas à la vie pour faire des vivants leur sandwich. Il savait que ça pouvait être compliqué, mais si elle voulait sauver ce qu’il lui restait Emma, elle allait devoir redoubler d’efforts, ça, il ne pouvait pas le faire à sa place. » Tu lui as déjà posé des questions sur son père ? Sur sa mère ? » Sur tout ce qui pouvait être difficile pour lui en ce moment ? Parce que c’était l’apocalypse et que forcément, tout le monde connaissait des épreuves difficiles. Mais même avant tout ça, est-ce qu’elle avait déjà essayé de lui parler de son père ? De le pousser à s’ouvrir sur le sujet ? Peut-être que Sean, il en aurait eu besoin, déjà à ce moment-là, peut-être qu’il en avait encore plus besoin maintenant et qu’Emma elle ne l’aidait pas, alors que ne semblait pas vouloir écouter les confessions des autres. « Quant à Patty, peut-être qu’elle regrette, de pas avoir eue l’occasion d’aimer son père de la même façon qu’elle aime sa mère. » Il n’en savait rien Silas, après tout, il entretenait des rapports compliqués avec Patty. Justement, parce qu’elle lui rappelait trop sa fille et que lui, pour se protéger de tout ça, il préférait mettre de la distance, entre Patty et lui. « A elle, tu lui as demandé, si elle avait encore de l’espoir pour son père ? » Aller vers les autres pour se plaindre, c’était facile, mais y aller pour savoir si eux aussi, ils avaient des problèmes, c’était toujours un peu plus compliqué. « J’ai pas le droit de te dire si on parle ici ou ailleurs. » C’était à Sean de voir ce qu’il voulait bien raconter, mais de toute façon, ce n’était pas dans ce bureau qu’ils s’étaient déjà parlé, alors techniquement, y avait pas de secret professionnel à respecter. « J’ai rencontré son père, y a des années, En Irak. J’ai servi quelques temps dans l’armée. » Quelques mois, trop longs, qu’il avait passé loin de sa famille, parce qu’il avait voulu aider ceux qui étaient au front et qui en avaient bien besoin.

Maintenant, Emma, elle connaissait déjà un élément sur lui. Pas quelque chose de particulièrement tragique, quand bien même ça avait été dur. Il pouvait dire que ça avait forgé son caractère, ajouté quelque chose de positif à sa carrière professionnel et à l’homme qu’il était. Il ricana légèrement aux propos de la jeune femme, avant de laisser échapper un soupire. « Hm, alors … » Il réfléchit quelques secondes, son regard se posant dans le vide avant de reposer les yeux sur la jeune femme. « Avec ma femme, on a toujours voulu une grande famille. Plusieurs enfants. On a eu une fille et après elle est tombée enceinte plusieurs fois et ça s’est toujours terminé en fausse couche. » Il soupira de nouveau, au moins, il s’était toujours rassuré en se disant qu’il n’avait jamais eu besoin de personne d’autre, parce qu’y avait eu Livia. » A un moment, même l’adoption, ou toutes les procédures médicales, c’était plus possible à envisager, ça faisait trop mal d’essayer. » Enchainer les essaies et les échecs, ça les avait poussé à baisser les bras, peut-être plus tôt qu’ils ne l’aurait dû. « Alors, qu’est-ce que tu en penses ? » Elle pouvait bien dire ce qu’elle voulait Emma, après tout, ils étaient là pour parler d’elle et non pour s’étendre sur des problèmes qui appartenaient à une autre vie. Ce passé, les échecs qui y étaient liés, maintenant, ils étaient vraiment très loin derrière lui, peut-être que n’avoir qu’une seule fille, c’était une bonne chose, maintenant qu’y avait cette apocalypse et que cette dernière lui avait tout pris.
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MessageSujet: Re: twisted and deranged (silas)   twisted and deranged (silas) EmptyMer 12 Avr - 14:43



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Emma avait envie d’être aidée. Ce besoin d’aide était même devenu viscéral. Alors pourquoi tournait-elle le nez, presque dédaigneusement, dès qu’une solution lui était présentée. A ses yeux, ce n’était jamais bien, ce n’était jamais suffisamment intéressant pour elle. Elle avait envie d’être aidée, pourtant elle pensait être un cas perdu – alors elle s’enfonçait dans une sorte de torpeur propre à une martyre. Elle détestait ceux qui portaient continuellement le blâme d’actes qui ne les concernaient guère, elle détestait ceux qui courbaient volontiers l’échine sous les coups qui leur étaient portés. C’était toutefois ce qu’elle faisait désormais, à tendre les mains vers le premier venu, quémandant de l’aide avant de la rejeter avec une vigueur rare. Tout ce dont elle était certaine en cette heure, c’était qu’elle avait besoin de Silas – Silas et son sourire rare, sa barbe broussailleuse, sa ressemblance étrange avec son père. Emma se raccrochait aux apparences plus qu’aux mots qui lui étaient destinés, et la vue de son interlocuteur la rassurait quelque peu. Elle avait l’impression de se laisser bercer par ce rapport paternel qui n’existait que dans son esprit tourmenté. Elle avait beaucoup de choses à dire, mais elle n’voulait pas forcément briser ce moment, et cette impression étrangement exquise. Et douloureuse. Tout à la fois. Son corps était devenu le champ de bataille entre des sentiments contradictoires et dérisoires ; qu’en était-il advenu du corps de son père ? Où était passée l’ancienne Emma, celle qui – même si elle pouvait se montrer collante – n’en ratait jamais une pour rire un bon coup ? Sa joie de vivre s’était barrée à l’autre bout du monde, là où les rôdeurs ne présidaient peut-être pas. Installée dans le fauteuil, la jeune fille aurait voulu plus de chaleur entre eux, une relation plus amicale – mais la différence d’âge, même si cela ne signifiait plus rien dans un monde comme celui-ci, les séparait déjà plus que de raison. Elle voulait être aidée par Silas, et c’était ça qu’elle quémandait avec l’ardeur du désespoir. Maintenant, il fallait savoir s’il en avait également envie. C’était tout un jeu où les relations primaient sur l’attente insidieuse de la mort.

Emma croisa les bras sur sa poitrine, tandis que Silas essayait de déceler ce qui la tourmentait par le biais de questions précises. Plus ses lippes s’entrouvraient, plus il parlait, plus Emma se sentait attaquée. Elle essaya de ravaler cette aigreur qui pointait le bout d’son nez dans sa gorge, et baissa les yeux, essayant de réfléchir à la meilleure réponse à donner. Mais il ne fallait pas qu’elle mente, elle n’y gagnerait strictement rien. « Je n’ai jamais posé de questions à Sean par rapport à son père, et je connais sa mère et… et je me contente de constater ce qui lui arrive. Elle est un peu en stand-by, vous voyez ? Tous ses amis sont morts, et elle a beaucoup de mal à se lever le matin. Vous devriez peut-être la voir. » suggéra Emma, afin de détourner légèrement la conversation de son sujet initial. Elle se savait coupable de quelque chose qui ne la dépassait guère ; c’était facile de se renseigner sur l’état d’esprit de ses amis, car il n’y avait aucune gêne à avoir finalement. Ils se connaissaient bien, très bien même, mais Emma était peut-être trop égocentrique pour s’intéresser réellement à la douleur d’autrui. « J’ai rien demandé à Patty, non. Et vous, vous avez demandé à Ariane si son ex-mari ne lui manquait pas un peu ? » lâcha-t-elle un peu trop froidement qu’elle ne l’aurait dû. Elle regretta aussitôt sa remarque acerbe, et haussa les épaules « c’est juste que..vous avez l’air proches tous les deux. Genre vous êtes son nouveau mari, ou je sais pas quoi. » elle se racla la gorge et déporta son regard vers ses ongles de la main gauche. Elle n’savait pas grand-chose à propos de ce qui se passait entre le psychologue et la mère de Patty ; elle avait compris qu’ils étaient proches. Mais proches à quel point ? La curiosité parlait pour elle évidemment, car en soi cela ne la regardait guère. « Oh, vous l’avez connu. Il était comment le père de Sean ? Je m’en souviens plus vraiment, j’étais trop petite pour m’en faire une idée. Je crois qu’il ressemblait beaucoup à Sean, et à sa grande sœur aussi. » Elle aurait voulu l’interroger aussi à propos de l’Irak mais la guerre – la guerre, c’était pas un sujet facile à aborder, pas pour elle en tout cas.

La confession de Silas approcha, et claqua dans les oreilles de la gamine qui écouta avec application ce qu’il avait à lui dire. Avoir une grande famille, plein d’frères, plein d’sœurs… ça n’avait jamais été un problème dans sa vie ; son père était célibataire et il avait pris l’habitude de dissimuler ses relations amoureuses. Pour protéger Emma d’éventuelles déceptions, elle qui s’accrochait aux gens avec la force du désespoir. « Ce que j’en pense ? beh… » elle se mordit machinalement l’intérieur de la joue et commença à tapoter le bras du fauteuil du bout des doigts. Elle n’avait jamais connu une expérience comme celle de Silas, et il lui était difficile d’émettre une pensée tangible à ce propos. Qui était-elle pour parler ? Qui était-elle pour dire ce à quoi elle pensait de ce qu’il avait vécu ? Mais, c’était le problème avec Emma, elle avait un avis sur tout alors que personne ne le lui demandait habituellement. Silas était bien le premier à lui demander de s’exprimer. « Je comprends que vous étiez malheureux, mais je pense aussi que malgré les fausse-couches, malgré les déceptions… vous étiez heureux d’avoir votre fille. Elle était là, elle était réelle et bien présente. Si elle ne vous suffisait pas, alors peut-être que vous ne la méritiez pas. » Elle ne connaissait pas la fille de Silas, n’avait aucune idée de son identité, de ce qu’elle était réellement ; mais les parents, les gens en général, avaient des besoins étranges. Des envies de grande famille, beaucoup de bouches à nourrir… du haut de ses dix-neuf ans, ça la dépassait, ça la faisait s’interroger plus que d’habitude.

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MessageSujet: Re: twisted and deranged (silas)   twisted and deranged (silas) EmptyVen 5 Mai - 14:55

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emma brown et silas castellanos
I never meant to hurt you, Please never go away. I drove all night to tell you I wish that you would stay. I never meant to hurt you Please never go away. I drove all night to tell you I wish that you would stay. I wish that you would stay. I did it all for you, don't say I never tried. I wish that you would stay.

La thérapie par la parole, est-ce que ça marchait encore de nos jours ? C’était difficile à dire. Il était dans le métier depuis des années maintenant Silas, mais tout était différent maintenant. Le monde, il avait bien changé et il était comme tout le monde, complètement paumé, le cœur plein de regrets à ne plus savoir quoi faire pour gérer sa propre vie. Il était comme Emma dans le fond. Lui aussi, il avait essuyé des pertes tragiques, lui aussi il avait souffert de la violence de ce monde et il avait bien du mal à s’en relever. C’était sa femme et sa fille qu’on lui avait pris, les deux personnes les plus importantes de sa vie, tout ce qui l’avait toujours maintenu en vie et heureux de l’existence qu’il avait. Alors il comprenait la souffrance d’Emma, elle avait perdu son père, son repère dans la vie, probablement l’homme qui l’avait toujours aimée et protégée contre les démons du monde, quels qu’ils soient. Lui aussi, il avait de l’aide, notamment en la personne d’Ariane. Il savait bien qu’elle faisait tout ce qu’elle pouvait pour lui venir en aide. Il savait qu’elle était là avec lui, alors qu’il se comportait comme le roi des cons, parce qu’elle avait cette volonté de l’aider à s’en sortir. Peut-être que lui, il ne racontait pas ses problèmes à Ariane avec l’envie qu’elle essaie de le comprendre, qu’elle pense à lui, qu’elle soit là pour lui. Il ne lui demandait rien à Ariane. Mais, en bien de points, il ressemblait à Emma et ils n’étaient sans doute pas les seuls à se comporter comme ça, à cause de leurs histoires tragiques.

Peut-être qu’il aurait moins de mal à aider Emma et tous ceux qui venaient jusqu’à ce bureau dans l’espoir d’y trouver un peu d’aide, ou au moins, du soutien, s’il commençait par accepter l’aide qu’on lui offrait à lui. S’il fallait que ça aille dans les deux sens pour Emma, qu’elle accepte d’écouter les autres sans prétendre qu’elle était plus malheureuse qu’eux, lui, il devrait peut-être se confier un peu aux autres, les laisser aider, s’ils en avaient la volonté, plutôt que de rester là, coincé dans son malheur, cet état qu’il détestait tant et dans lequel il semblait pourtant se complaire. Mais c’était lui le psy, c’était lui qui devait écouter les autres, pas le contraire non ? C’était débile cette façon de penser dans le fond. Ouais, il était idiot, mais qu’importait, pour l’heure, il n’était pas question de lui. « Peut-être que je devrais la voir oui. » Mais ce n’était pas le sujet non plus pour l’instant. Il n’était pas là pour aider la mère de Sean, mais pour essayer d’aider Emma. « Je suppose que ça lui fait du mal à Sean, de voir sa mère dans cet état. Peut-être qu’il a l’impression de réussir à l’aider ou que le fait que lui, il soit encore en vie et là pour là, ça ne lui suffit pas. » Ce n’était que des hypothèses, il ne savait pas ce que Sean pouvait ressentir vis-à-vis de sa mère, mais c’était là tout le cœur du problème non ? Il fallait qu’Emma, elle, elle essaie de s’intéresser à ça. « Non, j’ai rien demandé à Ariane, mais moi, je lui reproche pas de ne pas être assez attentive à mes problèmes. » Ce serait le truc le plus hypocrite du monde, si jamais il devait se mettre à penser des trucs pareils. Il n’était pas son nouveau mari à Ariane, il ne savait même pas ce qu’il était pour elle, mais là encore, c’était pas le sujet. « C’était quelqu’un de bien, le père de Sean. Un homme droit, il aimait beaucoup sa famille, il était fort, y en a beaucoup qui perdent la tête, à cause de la guerre. Pas lui. » Il avait été psychiatre dans l’armée, alors il pouvait le dire que certains, ils perdaient la raisons, mais pas Briggs. Il ne l’avait pas connu tant que ça, mais il avait vraiment gardé cet image d’un homme loyal et raisonné.

Maintenant, il était question de parler de lui, c’était plus difficile pour lui de raconter quelque chose de personnel, il avait fait le choix dans ce qu’il avait en tête, le plus simple, ça aurait été d’évoquer la mort de sa femme et de sa fille, c’était le souvenir le plus traumatisant dans sa mémoire, celui qui l’avait détruit. Mais il avait parlé de ses envies de grande famille, des fausses couches de sa femme, de ces moments difficiles qui remontaient à une époque où le monde avait été pourtant beaucoup plus simple. « T’as raison, j’étais heureux d’avoir ma fille. Elle était-… » Il se racla la gorge nerveusement avant de recommencer. « Elle est ma plus grande fierté. Je l’aime plus que tout au monde. » Utiliser le passé pour parler de Livia, c’était plus juste sans doute, elle était morte maintenant, mais ça lui faisait trop mal au cœur d’en parler comme ça et c’était un réflexe, de revenir au présent comme ça, en prétendant que personne n’avait fait attention au verbe utilisé et à sa conjugaison, que personne ne poserait de question. « Mais, perdre un bébé, c’est vraiment douloureux. » La perte était toujours douloureuse. Il en avait essuyé, elle en avait essuyé et aucun d’eux ne pouvait dire qu’il en souffrait plus que l’autre, c’était impossible et c’était ce qu’il voulait qu’Emma réalise. « Perdre quelqu’un, c’est toujours difficile Emma. Un bébé, même quand on a jamais eu l’occasion de le tenir dans nos bras, un père, quel que soit l’âge qu’on a ou l’intensité de la relation qu’on peut avoir avec lui. » Il haussa les épaules. « Tu l’as vu le monde actuel, personne ne le gère de la même façon, mais tout le monde souffre à sa façon de ce qui se passe dehors, tout le monde à sa façon de le gérer et de gérer ses peines, mais personne peut prétendre souffrir plus que quelqu’un d’autre. » Peut-être que même les enfoirés qui avaient tué sa femme et fille, ils avaient souffert de pertes qui avaient détruit leurs cœurs, peut-être que cette violence à laquelle ils avaient cédée, c’était le résultat de tout ça. Lui, il savait que sa façon de se comporter, c’était la réponse à la peine qu’il ressentait, il était con avec Ariane, il était jaloux d’elle, de ce qu’elle avait, mais jamais il n’avait dit qu’elle souffrait moins que lui, des horreurs qu’elle avait pu connaitre. Elle était plus chanceuse peut-être, mais elle n’était pas moins malheureuse pour autant. Il ne pouvait pas juger la souffrance de la brune, Emma ne pouvait pas juger celle de ses amis, encore moins, si tout d’eux, ils refusaient de se donner la peine de s’y intéresser, au moins un peu.
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twisted and deranged (silas)

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