(int. 2+ silas), fight song.

intrigue 2 + like a small boat on the ocean, sending big waves into motion like how a single word can make a heart open I might only have one match but I can make an explosion. and all those things I didn't say, wrecking balls inside my brain I will scream them loud tonight, can you hear my voice this time ? this is my fight song, take back my life song prove I'm alright song, my power's turned on starting right now I'll be strong, I'll play my fight song and I don't really care if nobody else believes 'cause I've still got a lot of fight left in me.

Un coup de feu avait retenti. Le cœur d'Ariane avait lâché, ses mains encerclant celles de Rose – Rose, sa petite fille. Rose, la gamine qui trébuchait constamment. Rose, celle qui réclamait sa mère à n'importe quelle heure du jour et de la nuit. La foule avait commencé à s'amasser dans leur direction – à elle, ses filles et Silas – et, en ce moment tragique où la panique régnait dans le camp, ils ressemblaient à une famille. A un clan ; à quelque chose de diffus, de difficile à décrire ou à définir. Mais c'était là, présent et tangible, et Ariane trouvait dans ce semblant de définition une âme qui la rassurait. « Il faut qu'on aille voir ce qu'il se passe » souffla Ariane à Silas, la reporter l'emportant sur la mère. Elle se tourna vers Patty qui se contenta de hocher la tête, posant immédiatement ses phalanges sur les épaules frêles de sa petite sœur. « On vous attend en dehors des fortifications, près du café Louis,.. là où on allait avec papa. » le visage de Patty se décomposa brièvement, mais elle reprit rapidement contenance et Ariane retrouva sa fille – une force de la nature, prête à tout pour protéger sa sœur. Ariane tendait à oublier ce qu'il y avait dehors, alors que les coups de feu commençaient à retentir de plus en plus régulièrement ; mais ses filles étaient plus en sécurité dehors, qu'à l'intérieur, les rôdeurs ne s'approchaient pas souvent des fortifications. Être dehors, c'était leur meilleure chance. Elle y pensait, elle y pensait vraiment – elle y croyait tellement fort que ça lui en faisait mal. « Allez-y maintenant. » Patty hocha la tête, et embarqua sa cadette dans son sillage ; sans un regard en arrière. Enfin si, un seul – un regard qu'Ariane ne capta pas, trop occupée à se diriger vers le lieu où les coups de feu provenaient.

Des kalachnikovs. Des corps sur le sol. Une fille qui hurlait, levait les bras, implorait – mais que se passait-il ici ? Ariane donna un coup d'épaule dans le bras de Silas, « demi-tour » ; elle avait eu l'espoir de sauver quelqu'un. Agir comme un héro, prétendre être quelqu'un qu'elle n'était plus ; pas au prix de perdre Silas, surtout pas lui parmi tous les autres. Mais c'était déjà trop tard, l'un des gars les repéra et, s'ils essayèrent de s'enfuir, c'était déjà trop tard. L'autre bonhomme embarqua la gamine gémissante à ses côtés, se dirigeant vers la Mairie. Aussitôt, la vision de Patty et de Rose éclaira son regard taciturne – ses filles. Ses filles étaient dehors. Ca hurlait, ça se débattait dans son ventre. Elle lança à Silas un regard implorant, éploré, comme si elle avait échoué. « Qu'est-ce que vous regardez ? » demanda l'homme, le canon de sa kalachnikov dirigée vers Silas sous les yeux écarquillés d'Ariane. « ..allez, on s'bouge le cul. Passez devant. Mairie. » Comment savait-il où était située la Mairie ? Ariane était sûre de ne jamais l'avoir vu auparavant, et ses doigts cherchèrent inconsciemment ceux de Silas, prise par le besoin brutal de l'étreindre comme s'il s'agissait de sa dernière chance de lui prouver ce qu'elle ressentait pour lui.

over time there’ll be nothing left to lose.

intrigue 2 : ariane prewett et silas castellanos.

Silas, il aurait presque eu envie de dire qu’il l’avait dit, qu’à un moment où à un autre, ce camp aurait des problèmes parce que les gens étaient trop habitués à la tranquillité qui régnait à l’intérieur des murs pour craindre quoi que ce soit. Ces derniers temps, ça n’avait pourtant pas été la joie dans le camp fortifié, alors que les règles devenaient de plus en plus sévères. Mais, tant qu’on s’y pliait, tant qu’on obéissait bien gentiment, logiquement, on restait plus en sécurité à l’intérieur qu’à l’extérieur. Mais ce soir, y avait eu des coups de feu et ce n’était certainement pas le moment idéal pour souligner le fait qu’il avait pu avoir raison. Il ne savait pas si ceux qui étaient à l’origine de cette attaque venait de l’intérieur du camp ou de l’extérieur, mais est-ce que c’était important de toute façon ? Ce qui semblait compter pour le moment, c’était de quitter les lieux. Ils n’étaient plus en sécurité maintenant, entre les murs de Lafayette, alors mieux valait aller voir ailleurs comment ça pouvait se passer. Il fallait faire sortir Rose et Patty en priorité, que les filles d’Ariane s’en sortent, c’était l’essentiel. Qu’elles s’échappent de là. Lui, il aurait dit qu’ils feraient mieux de se casser de là sans se soucier du reste, mais il avait, depuis longtemps maintenant, arrêté d’essayer de tenir tête à Ariane. Il savait que s’il ne la suivait pas, elle irait quand même voir ce qui pouvait se passer, au lieu d’écouter ce qu’il avait à dire et de fuir le camp. S’il l’accompagnait au moins, peut-être qu’elle aurait plus de chance de s’en sortir. C’était idiot, ils feraient mieux de rester avec les filles. Mais Ariane avait pris sa décision.

Patty et Rose étaient parties d’un côté, pendant qu’eux, ils étaient partis de l’autre. Les rues du camp étaient définitivement moins sûres que tout ce qu’il pouvait y avoir à l’extérieur des murs. Y avait des cris, des corps, des coups de feu qui continuaient à résonner. Ça faisait du bruit, beaucoup trop de bruit. Combien de temps encore est-ce qu’il faudrait, avant que tous les rôdeurs du coin s’agglutinent à la muraille jusqu’à la faire tomber ? Combien de temps avant que les corps sans vie par terre, ne se réveille pour venir bouffer tout ce qui pouvait leur passer sous la main ? Il devait partir. Il fut soulagé alors, d’entendre Ariane lui signaler qu’ils devaient faire demi-tour. Il n’allait certainement pas se faire prier, ni insister pour qu’ils continuent dans la direction qu’ils avaient commencé à suivre. Mais c’était déjà trop tard. Y avait eu ce type sorti de nulle part, armé, bien évidemment. Ils devaient aller à la mairie. Génial. Il serra les mâchoires, avant de commencer à avancer. Attrapant au passage les doigts que la brune tendait vers lui. « J’peux faire diversion, pendant que tu t’en vas rejoindre tes filles. » Il murmura en direction d’Ariane. Il savait, bien-sûr que contre une kalachnikov il n’aurait que très peu de chance de s’en sortir, mais au moins, il aurait permis à Ariane de sauver sa vie et de retrouver ses filles. C’était le plus important, c’était tout ce qu’il voulait lui, qu’Ariane et ses filles s’en sortent, le reste, ça n’avait plus d’importance depuis bien longtemps maintenant.

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Aussitôt, dès que Silas proposa de faire diversion et, en un sens, de se sacrifier pour lui permettre de rejoindre ses filles, Ariane sentit sa gorge se serrer. Elle était d'un optimisme rare, et se permettait d'espérer que chacun des partis qu'elle appréciait le plus au monde allait s'en sortir sain et sauf ; et c'était forte de cette idée qu'elle se refusait à laisser Silas derrière elle. Il avait beau être brave, il avait beau être fier, face à une kalachnikov il n'était fait que de chair et d'os – facilement effaçable, facilement effacé. L'horreur de la situation lui parvint alors, tandis qu'ils s'avançaient lentement, main dans la main, l'arme pointée dans leur dos. Elle ne pouvait pas se permettre de perdre Silas, pas après tout ce qu'ils avaient traversé ; qui plus est, elle était sûre et certaine que Patty trouverait un abri convenable pour elle et sa petite sœur. Elle en avait dans la tête, sa fille, elle était inventive et ingénieuse – elle était tout ce qu'Ariane avait espéré avoir – et elle ne laisserait rien, ni personne, s'approcher de sa cadette. Il était temps pour elle de faire confiance à Patty, et de la laisser se gérer seule dans un monde où on devenait adulte par la force des choses, et par un malheureux claquement de doigts. En un clin d'oeil, elle était obligée d'accorder toute sa confiance à sa fille, se contentant d'espérer, afin de ne pas laisser Silas dans de sales affaires – par sa faute, aurait-on dit, car c'était elle qui avait décidé qu'il fallait absolument aller voir ce qui se tramait aux alentours. Ils auraient pu rester avec les filles mais non, elle en avait décidé autrement ; ainsi, c'était de sa faute s'ils étaient retenus contre leur gré.

« Non. » souffla-t-elle, avant que ses lèvres ne reprennent leur position initiale de fermeture hermétique. Il n'en était pas question et, de toute façon, ils ne pouvaient pas se permettre de s'engueuler sous le nez de leur ravisseur ; ils n'en avaient pas le temps, ni les moyens. Ses yeux déambulaient dans tous les coins, cherchant à capter ce qui avait bien pu se passer au sein du camp ; puis ses orbites se posèrent sur les cadavres de Sean Briggs et de Maxwell Millers. Des adolescents, des amis de sa fille aînés. Etendus sur le sol, la bouche entrouverte, les yeux vitreux, capturés par la mort dans la fleur de l'âge. Un haut-le-cœur lui souleva le ventre, et Ariane plaqua sa main contre sa bouche afin de ravaler le gémissement qui se pressait contre ses lèvres entrouvertes d'où échappait une respiration saccadée. « oh mon dieu... » lâcha-t-elle, se sentant soudain faiblarde sous la lumière du soleil qui lui réchauffait la peau et alimentait ses peurs. « Silas... Patty, elle.. oh mon dieu... » gémit-elle en comprenant enfin à quoi tout cela rimait ; la jeunesse n'était qu'illusoire. Tout pouvait s'envoler. Tout pouvait s'éteindre en un instant ; c'était la première fois qu'elle voyait des enfants morts, des enfants qu'elle connaissait depuis toujours, des gosses dont elle s'était parfois occupée. C'était la première fois qu'elle sentait que sa famille avait été touchée. Elle s'immobilisa, forçant malgré elle Silas à en faire de même. L'homme derrière eux s'impatientait. « oh la vieille, tu t'crois où là ? Bouge ton cul » exigea-t-il en positionnant son arme dans son dos, l'acier se mariant avec sa peau. Mais elle était incapable de bouger, terrassée par l'effroi.

over time there’ll be nothing left to lose.

intrigue 2 : ariane prewett et silas castellanos.

Ça aurait été, sans aucun doute, plus judicieux de quitter le camp quand ils en avaient eu l’occasion, en même temps que Patty et Rose. Peut-être qu’il aurait mieux fait de forcer Ariane à partir, sans lui demander son avis. Après tout, d’un point de vie physique, il avait très certainement plus de force que la brune. Il aurait pu la forcer à suivre, ce qui lui avait semblé être le meilleur plan pour s’en sortir en vie. Mais il ne l’avait pas fait, comme s’il était, de toute façon, incapable de s’opposer aux décisions qu’Ariane pouvait prendre. Il ne pouvait pourtant pas dire que ça avait été une bonne idée. Rose et Patty étaient toutes seules dans la nature à attendre qu’ils ne viennent les rejoindre et eux deux, ils n’étaient, apparemment pas prêts de sortir du camp à en juger la situation dans laquelle ils étaient à présent. Ça avait été une mauvaise idée d’aller voir ce qu’il pouvait bien se passer aux alentours. Encore un truc pour lequel Silas pourrait dire qu’il avait eu raison. Finalement, ce soir, il n’aimait pas ça, avoir raison. Il aurait préféré que tout continue de bien se passer, au sein du camp et au lieu de ça, y avait des mecs armés qui étaient venus semé la terreur dans le coin.

Il savait qu’il pouvait gagner assez de temps pour permettre à Ariane de s’échapper, il savait aussi que ça le tuerait. Mais ça n’avait pas d’importance, il était prêt à sacrifier sa vie, si ça pouvait sauver Ariane et ses filles. Mais la réponse de la brune, elle était claire. Elle ne voulait pas qu’il fasse ça. Elle aurait dû pourtant, penser à ses filles avant tout le reste. C’était ce qu’il avait fait lui, quand il avait tenté de sauver Livia, il avait pensé à sa fille et sa femme en avait payé le prix. Il soupira alors, comme simple réponse, avant de serrer un peu plus fort les doigts d’Ariane dans les siens. Son regard se posa sur elle, quand elle s’arrêta et il reconnut les corps par terre. Celui de Sean, en tout cas. Il avait eu l’occasion de le rencontrer de lui parler et il ne pouvait pas s’empêcher de penser à Emma. Son regard parcouru les alentours, avec l’espoir de ne pas voir, au milieu des corps, une tête blonde correspondant à la jeune femme. Il fut soulagé de ne pas la reconnaitre. Elle avait peut-être réussi à s’échapper, il l’espérait vraiment. « Ça va aller. » Qu’il répliqua, en caressant le dos de la main d’Arianne d’un geste du pouce. Il n’en savait rien, si ça allait aller, mais mieux valait penser comme ça que de commencer à désespérer. Encore une fois, il serra les dents alors que l’autre gars commençait à s’impatienter. Il n’allait pas avoir longtemps besoin de l’autorisation d’Ariane pour faire diversion. Il n’avait, de toute façon, pas besoin de son autorisation. Il lâcha sa main alors pour se retourner et laisser son poing s’écraser contre la mâchoire de l’autre gars, ça le déstabilisa assez pour ne pas qu’il pointe directement l’arme sur lui. Maintenant, c’était à celui qui arriverait à l’arracher des mains de l’autre et il avait bien l’intention de faire en sorte que ce soit lui. « Cours ! » Qu’il s’exclama à l’adresse d’Ariane, tout en sachant très bien qu’il avait une chance sur mille pour qu’elle écoute. Au moins, il avait essayé.

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Il y avait Patty dehors, avec Rose – et Sean et Max sur le sol. Où était Emma ? Où était la quatrième branche de ce groupe soudé qui, en l'espace de quelques secondes, s'en était allé ? Faire face aux cadavres de ces jeunes gens, de ces enfants, poussait Ariane à affronter ce qu'elle ne voulait plus considérer en face, à savoir la dangerosité des lieux et l'existence éphémère de ceux qui l'entouraient. Ils étaient tous menacés, tous prêts à s'faire calciner, tous prêts à se faire expulser de cet univers qui, en réalité, n'avait jamais été accueillant. Elle en avait vu des cadavres, Ariane, mais jamais elle n'en avait vu d'enfants qu'elle connaissait. Des enfants qu'elle aimait, des gosses à qui elle avait donné à manger, à qui elle avait parlé, avec qui elle avait joué à la console ; Max aimait sa citronnade, alors dès qu'elle était dans le quartier elle lui en faisait. Sean ne s'plaignait de rien, ne réclamait jamais rien, mais elle préparait quand même un gâteau au chocolat et quelques bougies lorsque son anniversaire se présentait, histoire de lui dire qu'elle le remarquait et qu'elle le remerciait d'être ami avec sa fille. Et Emma – Emma était différente de Patty à bien des égards, mais leur complémentarité était saisissante. Elle lui avait préparé des litres de citronnade à cette gosse, l'avait rassurée lorsqu'enfant, elle pleurait parce que sa maman n'était pas là – et qu'elle ne reviendrait certainement jamais pour elle. C'était un monde qui tremblait, et s'effritait sous ses pieds ; c'était la fin d'une ère. Ariane s'accrochait aux doigts de Silas avec l'ardeur du désespoir, le cœur au bord des lèvres et l'esprit fourmillant d'idées incohérentes. Elle n'était plus maîtresse d'elle-même, et cela l'handicapait. Le choc l'handicapait.

Alors, ignorant visiblement sa réponse, Silas décida qu'il devait prendre les choses en main. Il lui caressa la main de son pouce, et Ariane sentit les larmes lui monter aux yeux et cette boule de nervosité emplir sa gorge d'un goût prononcé d'amertume. Il lui lâcha la main, fit volte-face afin d'affronter l'homme contre qui son poing s'écrasa de plein fouet. Toujours immobile, prise à la gorge par cette immobilité qui l'emprisonnait, elle se tourna lorsque Silas lui hurla de courir ; mais elle se contenta de marcher, un peu déséquilibrée, un peu hors d'elle. Mais non – ce n'était pas ça qu'elle voulait choisir, ce n'était pas ça la voie qu'elle voulait emprunter. Les poings serrés, elle se retourna et repartit de plus belle vers Silas, se jetant sur le ravisseur de tout son poids, lui envoyant son genou dans les testicules et ses ongles se plantant dans son visage de foutu malade. « Prends l'arme ! » éructa Ariane en dirigeant maintenant ses mains vers celle de l'homme, forçant ses phalanges contractées à lâcher prise. Elle avait peur, Ariane. Elle était terrifiée ; mais elle choisissait la vie, elle choisissait Silas, Patty et Rose. Elle les choisissait tous les trois, parce qu'elle n'avait pas le choix ; elle ne l'avait jamais eu.

over time there’ll be nothing left to lose.

intrigue 2 : ariane prewett et silas castellanos.

Ils ne devraient pas être ici, dans les rues ensanglantées de Lafayette. Il en avait l’intime conviction Silas. Aller voir ce qui se passait, ça se résumait plus à constater l’étendu des dégâts et les dégâts, ils étaient effrayants. Combien de personnes étaient mortes ce soir ? Combien de personnes allaient encore mourir, alors que ces types armés continuaient de faire le tour du morceau de ville en abattant tous ceux qui s’opposaient à eux ? C’était effroyable. Silas, après tout ce qu’il avait pu connaitre, il aurait presque cru qu’y aurait plus aucune horreur qui pourrait marquer son esprit comme ça. Il avait vu la guerre, des années plus tôt et depuis que le monde était tombé, il avait vu sa femme se faire tirer une balle en pleine tête, après qu’on l’ait forcé à choisir entre son épouse et leur fille. Il avait écouté les récits répugnant du sort qu’avait subi sa fille avant d’être injustement tuée. Il aurait cru qu’avec tout ça, parfaitement bien ancré au fond de son crâne, il ne pourrait plus jamais être choqué par les scènes se dessinant devant ses yeux, mais il avait eu tort. Le chaos qu’il avait juste devant lui, lui brisait le cœur. C’était des gamins qui étaient là, morts, corps laissés contre le sol. Des gens avec qui il avait eu l’occasion de parler depuis qu’il était arrivé au camp. Des gens qu’il avait eu la volonté d’aider du mieux qu’il le pouvait, en utilisant ce qu’il lui restait de formation de psychiatre. Ça avait été peine perdue, ils étaient morts maintenant. Ce n’était pas juste, y avait plus rien de juste dans ce monde de merde. Un constat qu’il tirait une fois de plus, une fois de trop peut-être, alors, il lâcha la main d’Ariane.

Il pourrait mourir à son tour, il le savait, il n’était pas fou, il n’était pas non plus particulièrement prétentieux, alors il ne pouvait pas prétendre qu’il pourrait maîtriser ce type sans l’ombre d’un problème. Mais il avait fallu qu’il essaie, qu’il donne sa chance à Ariane, qu’elle ne se fasse pas descendre comme les autres, qu’elle court, qu’elle fuit, qu’elle retrouve ses filles. Il voulait qu’elle s’en sorte, qu’elles s’en sortent, toutes les trois, alors il avait agi de façon à leur donner cette chance et il s’en fichait ses conséquences. Pendant un moment, il avait cru qu’Ariane était vraiment partie et ça l’avait rassuré, y avait eu une fraction de seconde pendant laquelle il s’était dit que c’était bon, elle était libre, elle allait s’en sortir, tout irait bien pour elle. Mais elle était revenue pour s’attaquer avec ce type avec hargne. Il ne se fit pas prier pour obéir aux mots de la brune, saisissant l’arme dans les mains de l’autre type, il finit par lui arracher et bien vite il en profita pour lui en foutre un coup dans le nez, assez fortement pour l’assommer. Il hésita quelques secondes à tirer, comme si ce serait justifié, comme si ce type méritait ça et que ça pourrait sauver quelques vies, peut-être dans ce camp. Mais il se raviva, il ne savait pas si c’était parce qu’il ne voulait pas – ou plus – être ce genre de type, ou si c’était juste une question de logique, parce qu’il ne voulait pas que le bruit attire du monde. Il garda l’arme en mains cependant, avant de plonger son regard dans celui d’Ariane. « Il faut partir maintenant ! » Il garda l’arme dans une seule main pour pouvoir tendre l’autre à Ariane, qu’elle la prenne, qu’ils s’enfuient ensemble, qu’ils s’éloignent de toute l’horreur qui régnait ici. Il fallait qu’ils fassent vite, Patty et Rose étaient toute seules dehors, maintenant qu’ils avaient vu ce qu’il se passait ici, ils pouvaient se barrer et penser aux deux gamines plutôt qu’au reste.

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Ariane aurait dû – elle aurait dû faire les choses autrement. Elle aurait dû agir différemment, se plier à ce que Silas lui disait ou lui faisait remarquer, juste suivre la cadence au lieu d'accorder de l'attention à ce qui l'entourait. Se concentrer sur ses filles, et ses filles uniquement. C'était douloureux de se faire à cette idée-là. Ca l'était déjà maintenant, alors que Silas était aux prises avec leur agresseur, et ça le serait infiniment plus quelques minutes plus tard. Tout se passait vite. Tout, tellement vite que ça lui en donnait le tournis, qu'elle ne savait plus trop qui frapper ou quoi faire, à quel moment et pour quelles raisons. En face d'elle – il y avait un monde possibilités, tout simplement, et cet univers la prenait à la gorge. Mais c'était sa faute – sa faute si Patty et Rose étaient dehors, sa faute si Silas avait décidé de se sacrifier pour lui sauver la vie. En un instant, bref et futile, tout le poids de sa culpabilité naissance se porte sur ses épaules plus brutalement qu'elle ne l'aurait imaginé. Dans sa bouche régnait un goût amer, désagréable ; et dans un coin de son crâne résonnaient les mêmes doutes. Ainsi, Ariane ne tarda pas à attraper la main tendue de Silas, lorsqu'il parvint à désarmer l'assassin, tous les deux se précipitant maintenant vers les barricades où une brèche s'était logée. Une brèche qui avait vu des enfants sortir, et des psychopathes entrer – une brèche qui était synonyme d'espoir et de mort. Mais Ariane ne s'attarda pas trop sur ce qui la faisait frémir, et sortit tout simplement du camp en compagnie de Silas, à la recherche de ses deux enfants. Ses filles qu'elle n'aurait jamais dû laisser sortir seules.

« C'est par là. » signifia Ariane en longeant les murs, les doigts toujours enroulés autour de ceux de Silas comme à une bouée de sauvetage, ses prunelles scrutant désespérément les parages tandis qu'elle s'avançait toujours plus profondément dans la ville. « Le Café Louis, c'est..c'est vraiment un endroit que Patty adorait. Elle y passait son temps avec son père et puis – et puis, après elle a commencé à y aller avec ses amis, avec Emma, Sean et Max et.. et je crois qu'elle continuait à y aller avec son père malgré tout, c'était leur truc à eux. » elle babillait, elle parlait pour n'rien dire ; elle échappait au silence, implacable et rédhibitoire. Ariane essayait pourtant de garder la tête froide mais, le cœur au bord des lèvres, elle avait un mauvais pressentiment. Un pressentiment qui la taraudait depuis le début des événements, depuis qu'elle avait posé son regard sombre sur les corps inanimés de Sean et de Max. Comme s'il y avait un p'tit truc dans l'air, un jackpot morbide qui attendait d'être proclamé. Et devant le Café Louis ; il n'y avait personne. Pas un chat, pas une putain d'âme qui vive. Alors Ariane lâcha la main de Silas et tituba devant la devanture. Elle tourna, se retourna, virevolta, ses mèches brunes s'agitant furieusement autour de son visage enlaidi par la panique. « Patty ! » hurla-t-elle à s'en décrocher les mâchoires, « Patty..Rose ! » incapable de s'arrêter, incapable de prétendre que les rôdeurs pouvaient l'entendre et suivre le son de sa voix. Incapable de comprendre, incapable de savoir. Parce que c'était d'sa faute, et ses filles n'avaient rien demandé.

over time there’ll be nothing left to lose.

intrigue 2 : ariane prewett et silas castellanos.

Ils avaient réussi à se débarrasser de ce type, il était là, assommé dans les rues de Lafayette et si jamais un des morts devait se relever pour le bouffer, ça ne serait certainement pas bien grave. Il avait bien du mal Silas, à compatir avec lui, alors même que ce type avait participé à un véritable massacre. Il y avait des enfants qui étaient morts dans ces rues, tout ça parce que des malades avaient décidé de tirer sur tout ce qui bougeait. Ce n’était pas juste. Ces gens qui avaient rejoint Lafayette, y en avait beaucoup qui avaient erré pendant des jours et des jours, des semaines, des mois même avant de trouver ce camp et de s’y abriter parce qu’ils étaient épuisés par l’insécurité qui régnait en dehors des murs et finalement tout ce qu’ils avaient réussi à trouver, c’était un havre de paix qui avait fini par tomber lui aussi. Combien étaient morts ? C’était difficile de compter les cadavres, alors qu’il s’enfuyait avec Ariane, sa main dans la sienne. La brèche, il la connaissait bien. Il s’en était servi pour s’enfuir, dans ces moments où il avait eu l’impression qu’il avait besoin d’air. Ça lui était arrivé plus d’une fois et quitter le camp en passant par-là, mais il n’avait jamais cru qu’il aurait un jour à le faire dans ces circonstances-là. Il avait pessimiste, il avait su qu’un jour où l’autre, Lafayette tomberait, pas il lui avait semblé que ce serait plus à cause de la folie de ceux qui le dirigeaient plutôt qu’à cause d’une attaque venue de l’extérieur. Il n’avait pas pensé que ce serait horrible à ce point-là, ou peut-être qu’il n’avait pas voulu imaginer, tout simplement.

Sans lâcher la main d’Ariane, il la suivait à travers les rues de la ville. Elle savait où elle allait, elle connaissait le café Louis, elle connaissait cette ville mieux que lui. Il n’avait fait que l’explorer, un peu, de temps en temps quand il en avait eu l’occasion. Lui, il connaissait les rues de Scottdale, au beau milieu de l’Arizona, il connaissait les cafés de cette ville et les lieux que préféraient sa fille. Ouais, lui aussi, il avait connu un café dans lequel il aimait passer du temps avec sa fille à prendre des nouvelles d’elle et de la vie qu’elle se construisait, maintenant qu’elle était une grande fille, indépendante avec un job et des responsabilités. Alors il écouta les propos d’Ariane, une légère peine sur le cœur, pour lui ou pour elle il ne savait pas trop. Le fameux café, ils étaient arrivés bien vite et y avait personne devant. Y avait ni Patty, ni Rose. Il regarda rapidement autour de lui, mais y avait personne. Il ne tarda pas cependant à passer derrière Ariane pour lui plaquer sa main devant la bouche, alors qu’elle se mettait à hurler. « Pour nous comme pour elles, mieux vaut éviter de crier. Elles ne doivent pas être loin. » Il retira sa main avant de pousser la brune à se retourner, pour lui faire face. « On va les retrouver, okay ? » C’était pas le moment de paniquer. Y avait peut-être eu des types qui étaient passés par là, ou des rôdeurs, poussant les deux filles à aller chercher un refuge. Ils allaient les retrouver. Il avait envie d’y croire, il connaissait trop bien la tragédie, il n’avait pas envie que cette histoire en soit une de plus dans sa vie, ni dans celle d’Ariane. « On devrait vérifier à l’intérieur. » Lentement, il poussa la porte du café, histoire de pouvoir attraper la clochette à l’entrée avant qu’elle ne sonne et n’attire plus de monde que les cris d’Ariane n’avaient déjà dû le faire. Il resta appuyer contre la porte, la cloche entre les doigts pour qu’Ariane puisse passer. Il fallait que ses filles soient là, quelques part, il le fallait vraiment.

» same old song (Maxence)
» (intrigue 1), just another fight, ft Kara
» tomorrow we'll rise so we fight today (ft. Hannibal & Berekia)
» twisted and deranged (silas)
» (int. 2+ kara, silas), smoke and mirrors.

(int. 2+ silas), fight song.

(int. 2+ silas), fight song.

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