Be passionate yeah (yes!) Be positive yeah (yes!) Be a cog of change in these twisted times And don't let the weight of it, Suffocate you or discourage you Now that we've found this good fight, For God's sake smile. If we stand together Gather our families close, If we stand together You'll see that your needs are just like my needs, They're just like my needs. Be slow to anger yeah (yes!) Be quick to smile yeah (yes!) Be tolerant because these times are delicate And don't stop listening, Don't stop talking Because without this we could move backwards Now that we found this good fight, For God's sake smile. When you find your truth The one they could not tear from you, Well it might be quiet or private Or it might be screaming, laughing Squeezed into this world of joy. ~ world of joy, to kill a king.
Les portes s'étaient refermées derrière eux. On les avait inspectés de haut en bas. On leur avait posé des questions. On leur avait montré la ville fortifiée et on leur avait dit de découvrir les lieux tranquillement. Ariane ne reconnaissait plus rien. Tout avait changé. Alors, elle se déplaçait d'une rue à l'autre, perdue, cherchant parmi tous ces visages à reconnaître un qui lui serait familier. Mais elle se voilait sa face, elle voulait sa fille. C'était elle qu'elle recherchait inlassablement au sein de cette foule qui n'était pas grouillante. Elle, elle, elle – elle et seulement elle. Elle l'avait dit aux médecins. Elle l'avait dit à celui qui s'était chargé de dresser son profil psychologiques. Ils avaient tous hoché la tête, lui assurant que tout serait bientôt fini et que leurs retrouvailles se feraient bientôt. Elle avait attendu des heures durant, promettant à Rose, sa fille cadette, que Patty était dans les parages. Mais elle n'en savait rien, elle n'avait pas eu le cœur de le demander. Elle imaginait – beaucoup de choses. Trop de choses, trop d'événements sur lesquels elle n'aurait jamais pu influer. Et des questions, toujours les mêmes, qui lui revenaient sans arrêt en tête. Ariane avait peur. Elle était terrifiée à l'idée d'avoir perdu sa fille, sans même le savoir, alors qu'elle avait passé des mois sur la route à la chercher. Elle tournait en rond, n'ayant pas encore accès aux habitations tant que leur appartenance au camp n'était pas devenue officielle. Elle crevait d'envie de se rendre sur Paris Street pourtant ; c'était bien l'un des seuls chemins dont elle se rappelait sur le bout des doigts. Elle savait où tourner, où s'arrêter, à quel étage se rendre. Sa fille y était peut-être encore. Sa fille l'attendait peut-être encore. Ariane attendait ce moment, elle l'attendait autant qu'elle le redoutait, à une époque où la survie de ceux qu'elle aimait n'était plus tellement certaine et vérifiée. Et si elle est morte ? Et si elle n'est pas là ? Où chercher, comment faire, où aller. Du coin de l'oeil, Ariane observait Silas qui avait tout perdu. Sa famille, sa foi en l'humanité. Tout. Elle se refusait à devenir comme ça, elle voulait le sauver. Mais pouvait-elle se sauver elle-même ?
En désespoir de cause, l'ancienne reporter se baladait dans les rues, les mains dans les poches, observant ce que les survivants proposaient. Devant le Little France, elle s'arrêta et en observa la façade. Elle n'avait jamais aimé cet endroit. Ses prunelles se fixèrent sur les vitrines. Et sur cette silhouette derrière le comptoir qui s'affairait à rester occupée. Son cœur rata un battement. Sa bouche devint sèche. La peur reprit le dessus sur cette curieuse envie d'en avoir le cœur net. Elle était terrifiée. Ariane poussa légèrement Rose vers Silas et, les yeux brillants d'une folie qui se voulait passagère, murmura « Occupe-toi d'elle deux minutes, d'accord ? Il faut que-il faut que j'aille vérifier quelque chose. » expliqua-t-elle avant de s'élancer vers la porte du café, se demandant bien ce que les gens pouvaient boire maintenant que l'alcool était tout bonnement interdit. Ils avaient pourtant l'air heureux ici. Ce n'était pas spécialement propre, ni spécialement beau, mais il y avait comme un air d'humanité en ces lieux, une atmosphère à laquelle tous les survivants semblaient se raccrocher. Par désespoir ou par hasard. Au dernier moment, elle voulut se retourner et appeler Silas resté derrière, et Rose, mais elle n'en fit rien – c'était son moment, elle ne voulait pas le partager. Pas encore. Alors elle franchit lentement le seuil de l'établissement, la porte se refermant doucement derrière elle. Patricia Prewett. Sa fille, sa chair et son sang. En vie. En bonne santé. En train de servir du café. « Patty, oh Patty » susurra-t-elle avant de s'élancer vers le comptoir « Patty, c'est bien toi, oh honey I've missed you so much » s'émerveilla-t-elle alors qu'elle franchissait sans complexe la frontière qui délimitait la salle de la zone de travail, se jetant sur son aînée afin de l'étouffer entre ses bras. Elle voulait lui dire qu'elle n'arrivait pas à y croire, qu'elle était heureuse de la retrouver mais elle n'y arrivait pas ; elle ne voulait pas gâcher ce moment avec des mots qui seraient dérisoires. Elle pensait à Silas et à Rose dehors, mais elle ne voulait pas les appeler. Pas encore, pas pour l'instant. C'était leur moment.
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