Je n’aime pas trop ce coin là de la ville, ça craint pas mal et pas seulement à cause des rôdeurs depuis que ces salopards de Horsemen ont décidé de venir foutre leur merde par ici. Ça me fout les boules, un peu, que ça soit aussi craignos dehors alors que depuis mon arrivée je trouvais que c’était pas si mal de rester en dehors du camp… maintenant je me pose la question de savoir si ça serait pas mieux que j’essaye d’y entrer. Mais j’en suis pas là actuellement, et c’est pas vraiment pour du tourisme que je traine dans les parages. J’évite de laisser trop de place au hasard dans mes choix ces derniers temps, j’ai eu déjà l’occasion de constater que aller où vous mènent vos pieds ce n’est pas toujours la meilleure des idées. Non cette fois si je m’aventure dans un coin que je sais être un peu risqué c’est parce que j’ai entendu dire qu’on pouvait y trouver des trucs sacrément intéressants. Alors je sais que je suis pas la première à passer par là et que je vais peut-être bien faire chou blanc, mais qui ne tente rien n’a rien. Alors ce matin j’ai décidé que c’était le bon jour pour mener ma petite expédition, c’est comme ça que je me retrouve à déambuler dans les rues désertes, tous mes sens en alerte pour être à l’affut de la moindre présence indésirable. Toutes les villes ont fini par se ressembler, des villes mortes où il règne un vide inquiétant. A vrai dire j’aime pas ça du tout trainer dans les rues, n’importe où que ça soit, parce que c’est un nid à rôdeurs et puis on est bien plus vite coincé dans une impasse que lorsque la nature vous offre un échappatoire. Bon la fuite c’est valable s’ il s’agit d’une horde de rodeurs, parce que si y’en a que quelques uns c’est beaucoup plus fun de les dézinguer un à un.
J’ai les yeux bien ouverts et les oreilles attentives, dans certains groupes y’en a qui me traitaient de parano, n’empêche que moi je me suis pas encore faite bouffer ! Il n’y a que l’écho de mes pas qui résonne légèrement entre les murs bétonnés des bâtiments abandonnés, du moins jusqu’à ce qu’une voix s’élève quelques blocs plus loin. Y’a vraiment encore des gens qui gueulent pour demander si y’a quelqu’un à notre époque ? Ils sortent d’où ? D’un conte de fée ? Je lève les yeux et soupire face à tant d’imprudence, pour ne pas dire stupidité. C’est soit un imbécile soit un piège… et encore c’est beaucoup trop gros pour en être un. Je suis bien obligée de l’admettre les imprudents ça existe notamment ces gens qui ont la mauvaise habitude qu’on garantisse leur sécurité à leur place. Pas le temps de m’emmerder avec un cas désespéré, je trace ma route en gardant mon objectif en tête. Je bifurque dans une autre rue et me stoppe net en entendant des pas à ma poursuite. J’accélère la cadence et me planque dans un renfoncement, la course de mon poursuivant se rapproche et je comprends rapidement qu’il s’agit de l’imbécile qui gueulait un peu plus tôt. Une femme si j’en crois le timbre de sa voix, elle se rapproche d’avantage et ma main se pose sur la crosse d’un de mes flingues. Je pèse le pour et le contre de ce que je m’apprête à faire, prends une inspiration plus profonde alors que les pas de l’inconnue la mènent presque à ma hauteur. Je sors de ma cachette et me plante devant elle, mon regard analysant rapidement son attitude et son équipement « T’es quoi au juste, suicidaire ? » demandais-je un peu effarée par son air de touriste « Parles moins fort tu veux. » je fronce les sourcils « Pourquoi tu me suis ? » ça me paraît évident que je suis sa cible… enfin cible, ce n’est pas le mot parce qu’elle n’a pas l’air menaçante. Je crois que je l’ai un peu faite flipper à sortir de nul part comme un clown de sa boite, tant pis, elle s’en remettra.