The Day Will Come When You Won't Be nom : osborn, un nom qu'il continue à porter fièrement bien qu'il n'ait plus aucun contact avec sa famille. prénom : stanley, celui-là même que portait son grand-père. âge : voilà déjà vingt-huit années qu'il a vu le jour. date et lieu de naissance : né un treize octobre à dallas, au texas. nationalité : il est américain. origines : il doit avoir quelques origines européennes - il lui semble que des ancêtres viennent d'un pays près de la méditerranée -, mais son entourage proche vient des états-unis d'amérique. situation civile : il est bien évidemment célibataire. orientation sexuelle : il est aromantique, du moins, c'est ce qu'il croit, difficile de le savoir quand on habite seul au milieu de la forêt. ancien métier : il a été bucheron dans le colorado. à vrai dire, il s'occupait aussi de replanter des arbres et à veiller à la préservation de la faune et de la flore. l'emploi de bucheron est simplement l'emploi pour lequel il a signé, bien que celui-ci ait évolué en raison de divers décrets. ancien lieu d'habitation : il habitait dans un bungalow au beau milieu de la rio grande national forest. camp actuel : il évolue seul mais tente de rejoindre le camp de lafayette. groupe : rock in the road. crédits : tumblr (gifs), croco (avatar).   just survive somehow. (001), très jeune, il a commencé à développer une phobie sociale. il ne pouvait tolérer la présence que de sa famille proche et ne supportait pas l'idée de se retrouver seul avec un inconnu et encore moins l'idée d'être au milieu d'une foule. (002), en raison de cette phobie très prononcée, il s'est mis à développer une phobie scolaire. (003), il a jonglé durant bon nombre d'années entre thérapies et retour en cours. les périodes de thérapies étaient plus longues que les périodes de cours. (004), il a quitté sa maison et sa famille après que son père, alcoolisé, ait fait une nouvelle crise de colère. son père a frappé sa sœur violemment et stan n'a aucune idée de si elle a survécu ou non. (005), après un long périple en stop, il est devenu bucheron et a appris à créer des pièges pour capturer des animaux, ce qui lui est toujours bien utile. (006), il ne quitte jamais sa hache, qui le rassure énormément. il dort même avec. (007), sa peur des autres est si grande qu'il a aussi peur de croiser un autre être humain que de croiser un rôdeur. il appréhende le fait de rejoindre lafayette bien qu'il sache qu'il n'a pas d'autre choix que de s'y rendre pour survivre. (008), il a tendance à revenir sur ses pas alors qu'il cherche à rejoindre lafayette, car il n'a aucune boussole, aucune carte et qu'il ne sait pas dans quelle direction se rendre. (009), à chaque fois qu'il croise un groupe de survivants, il ne peut pas s'empêcher de le contourner, par peur qu'il lui arrive quelque chose. il craint la méchanceté des autres survivants, qui pourraient vouloir le tuer pour lui prendre ses affaires. (010), il n'a pourtant pas pris le temps de récupérer des affaires car il est parti dans la précipitation loin de son bungalow, qui était envahi par les rôdeurs.

âge : dix-neuf ans. fuseau horaire : celui de paris. fréquence de connexion : 5j/7. où avez vous connu le forum : bazzart. avis & suggestions : il est beau, j'ai fondu en le voyant, j'ai une idée qui a popé dans ma tête instantanément et j'ai rompu ma période d'arrêt du rpg pour lui, héwai. votre mot de la fin : je suis grave perdue, je ne sais plus comment fonctionne forumactif, mais ça fait grave plaisir de revoir des pseudos connus, c'est rassurant et.. vous m'aviez manqué wsh (bon, soyez indulgents, faut que je reprenne mes marques).

« Hey, Stan ! Comment tu vas aujourd’hui ? » La voix s’élève de l’autre côté de la porte de mon casier. Ma gorge se noue alors que je le referme, sans pour autant accorder le moindre regard au jeune homme épaulé contre le mur. « Laisse-le, il a peur de toi ! » ricane un autre. Je jette mon sac sur mon épaule, tentant de faire abstraction de leur présence. Mais alors que je m’éloigne pour rejoindre ma salle de cours, ils semblent prendre la décision de m’emboiter le pas, me suivant à la trace. « Bah alors, Stan, tu ne nous réponds pas ? » reprend le premier alors que le second ne tarde pas à en rajouter une couche : « Où tu étais cette semaine déjà ? » La moquerie fuse. « Sûrement chez les barges ! » Leurs rires se mettent à tinter dans le couloir, attirant les regards des autres élèves. Je sens un frisson me parcourir l’échine alors que je leur adresse des coups d’œil anxieux. Je déteste être au centre des regards. « Laissez-moi tranquille. » Les ricanements cessent un instant, comme si les deux jeunes gens étaient choqués de m’entendre parler. Lorsque leurs voix recommencent à s’élever, c’est pour me parler d’un ton froid et sac. « Eh mais dis donc Stan, t’as enfin appris à parler chez ces abrutis qui ont peur de leur ombre ? » « C’est comme ça qu’on t’apprend à t’intégrer à la société ? En faisant le malin ? » L’un des deux tire sur mon sac, qui se déloge de mon épaule pour venir s’écraser au sol. Il donne un violent coup de pied dedans pour le passer à l’autre. Tous deux commencent à jouer au football avec mes affaires. Impuissant, je les regarde sans savoir quoi faire. C’est mon angoisse qui parle à ma place. Je fais volte-face pour courir me réfugier dans les toilettes non loin, alors que des larmes dévalent mon visage. J’abandonne mes affaires aux mains de ces abrutis.

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Des éclats de voix montent du salon, me tirant du sommeil. Comme tous les soirs, mes parents se hurlent dessus. Comme tous les soirs, je m’extirpe de mon lit, incapable de dormir. Je passe devant la chambre de ma sœur, dont la porte ouverte dévoile une pièce vide de toute présence humaine. Elle a dû être réveillée, elle aussi. Comment ne pas l’être ? Mes pas me conduisent jusqu’au vieil escalier, que je descends sur la pointe des pieds, en essayant de ne faire grincer aucune marche. La porte du salon est entrebâillée, me laissant percevoir ce qui se passe à l’intérieur sans avoir à me montrer. Mon père se dresse face à ma mère, avec une attitude violente. Il semble être particulièrement imbibé d’alcool. Soudain, ma sœur entre dans mon champ de vision, tentant visiblement de le calmer. Son intervention semble l’agiter encore plus. Mon paternel, complètement déchainé, se saisit du cendrier de la cuisine pour le jeter sur ma sœur. Un bruit sourd se fait entendre. Il doit l’avoir heurté. A la tête ? A l’épaule ? Au ventre ? Je n’en sais rien. Ma vision se trouble. Un instant, j’envisage de me ruer dans la cuisine pour m’interposer à mon tour, mais sa voix m’en empêche. « Je vais tous les défoncer ces gamins ! » Mon sang ne fait qu’un tour. Une dernière fois, mon regard se pose sur le corps inanimé de ma sœur, étendu sur le sol. Puis je fais volte face, quittant mon poste d’observation pour regagner ma chambre au pas de course. Je vide mon sac sur le matelas, pour pouvoir y jeter des affaires en vrac. Juste l’essentiel. Je n’ai même pas le temps de le refermer avant d’entendre la porte de ma chambre tourner sur ses gongs. Sans un regard en arrière, je passe par la fenêtre et descend le long de la façade en me tenant à la gouttière. Je ne perds pas une seconde pour me mettre à courir, tentant de disparaitre dans la nuit.

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La mine du crayon tremble sur le papier posé à même la brique. Mes mains elles-mêmes ne semblent pas disposées à me permettre d’écrire correctement. Alors que les mots se succèdent sur la feuille, l’émotion me submerge. Cette lettre est plus qu’un simple message, elle symbolise une page qui se tourne. Me décollant enfin du mur de briques, je me risque à faire une relecture :

Maman,
J’espère que tu m’excuseras d’être parti si vite. Mais vivre à la maison m’était insoutenable. J’ai besoin de partir loin, de prendre l’air et de m’isoler du monde. Ne m’en veux pas s’il te plait. J’espère que vous allez bien. Je t’aime, bisous.
Stan

Mon cœur se fait lourd mais je n’ai fait que ce qu’il fallait. Les images de la veille au soir me reviennent en tête, traumatisantes. Je secoue la tête pour les faire partir. Avec un peu d’effort, je peux me convaincre qu’il ne s’agissait que d’un mauvais rêve. Pliant la feuille en deux, j’appose le timbre à même le morceau de papier, n’ayant pas suffisamment de monnaie pour acheter une enveloppe. Peu importe. Je me détache de mon coin de rue pour rejoindre une boite aux lettres non loin, dans laquelle je ne tarde pas à glisser mon message. Elle devrait le recevoir le lendemain. Elle ne restera pas inquiète bien longtemps. Elle ne mérite pas de rester inquiète trop longtemps, et je m’en voudrais de la faire souffrir. Mais elle se doutera qu’il s’agissait de la seule solution. Que j’ai fait de mon mieux. Laissant derrière moi la boite aux lettres dans laquelle repose ma missive, je me détache du seul élément me raccrochant à mon ancienne vie pour m’approcher du bord de la route. Un vrai défilé de voitures se profile devant moi. Je prends un grand souffle avant de brandir mon pouce vers le haut, signifiant aux conducteurs que j’espère qu’ils s’arrêtent pour me permettre de monter. Je rêve de gagner les forêts plus au nord.

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La porte de la voiture claque derrière moi et le chauffeur me fait un signe de main, que je lui rends avec un air gêné. « Allez, va voir tout droit Stan. A la prochaine ! » Je le regarde s'éloigner avec une boule au ventre. La seule personne que je connais à des kilomètres à la ronde vient de s’évanouir au bout de la route, me laissant seul dans l’inconnu. Avec des inconnus. Je fais volte-face pour observer le bungalow qui se dresse en bordure de la forêt. A travers la fenêtre, je parviens à percevoir une silhouette qui évolue à l’intérieur de la structure de bois. Je prends mon courage à deux mains, c’est la dernière chose à faire avant d’accéder à la liberté, une vie sans contact humain. Mon poing s’abat sur la porte et au bout de quelques secondes à peine, un « Entrez. » se fait entendre. Je ne me fais prier pour suivre les indications de l’inconnu, me glissant dans le bungalow. « Ah, vous devez être Stanley ? Rick m’a parlé de vous au téléphone… Rick, celui qui vous a pris en stop. » prend-t-il le soin de préciser alors qu’il constate mon air sceptique. « Oui, c’est bien moi, Stanley Osborn. » Je lui sers la main, de façon très professionnelle. « Rick m’a dit que vous cherchiez absolument à prendre un poste rapidement et que le fait d’être loin des grandes villes ne vous importunez pas. Nous avons justement un poste de bucheron à pourvoir dans une zone assez reculée, à cent kilomètres d’ici, est-ce que cela pourrez vous convenir ? » Je ne mets pas longtemps à accepter. Cela parait être l’emploi parfait.

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D’un seul coup, la musique classique cesse pour se mettre à grésiller. Je me redresse sur mon fauteuil, fronçant les sourcils. « Nous interrompons cette émission pour diffuser un flash info spécial. Un virus est en train de se propager dans la région de… » Je m’empresse de couper le son de la radio. Cette station me paraissait intéressante uniquement parce qu’elle passait de la musique sans parole et sans publicité. Aucune voix humaine. Le fait d’en entendre une me laisse perplexe et plutôt contrarié. Je ne tarde pas à remettre la main sur ma hache, l’embarquant pour retourner couper du bois. Ma solitude est cent fois plus enviable que ces histoires qui ne me concernent pas.

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Quelqu’un tambourine à la porte. C’est ce que je comprends aussitôt alors que j’entends des coups répétés sur les parois du bungalow. Je me redresse de mon fauteuil, me montrant aussitôt méfiant. Me plaçant derrière la porte, je n’hésite pas à hausser le ton. « Qui est là ? » demandé-je d’une voix forte, tout en me saisissant de ma hache, afin de me sentir plus en sécurité. La réponse tarde à se faire et pendant un moment, je n’entends plus qu’une respiration, forte et saccadée. La personne qui se trouve de l’autre côté semble être aussi terrifié que moi. « Laissez-moi entrez, s’il vous plait… Ayez pitié… » Il semble fondre en sanglots, mais je ne me laisse pas amadouer par de telles pratiques. Tout cela est certainement une façon de m’amadouer pour que je sois plus conciliant, que j’accepte de lui ouvrir sans me renseigner sur son identité. « Vous n’avez rien à faire ici. » Je soulève ma hache, la saisis comme une batte de baseball, prêt à frapper s’il parvient à forcer la porte. « Ils arrivent… » gémit-il. Je me décale jusqu’à la fenêtre pour observer l’arrivant. Son visage ensanglanté laisse voir de la douleur et il semble être au comble du désespoir. Un moment, j’envisage de lui ouvrir la porte. Mais il est déjà trop tard. Une silhouette à forme humaine et à la gueule cassée – la mâchoire tombante, la bouche béante, les yeux exorbités, la chair arrachée – apparaît de nulle part et saute sur l’intrus, lui agrippant la gorge pour y planter ses dents découvertes, lui arrachant la peau avec violence. Comme s’il s’agissait d’un bon morceau de viande. Je m’accroupis rapidement sur le sol, complètement paniqué. De quoi s’agit-il ? L’annonce radio que je n’ai pas voulu écouter, il y a quelques semaines, me revient en mémoire. Serait-ce donc ça ? Un vent de panique me submerge alors que je rampe sur le sol pour venir vérifier que la porte est bien verrouillée, tout en essayant de ne faire aucun bruit. Puis, je me contente d’attendre que le danger soit écarté. Sans savoir quoi faire.

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D’un geste, je récupère les carcasses des lapins coincés dans mes pièges, les débarrassant de leurs peaux avant de les placer sur mon épaule pour rejoindre mon bungalow, où je pourrais me charger au mieux de la façon de les dépiécer. Alors que je me mets en chemin, je remarque déjà des éléments qui devraient m’alerter. Des sillons sont tracés dans la boue, en direction de mon lieu de vie. J’essaye de reconnaître les traces de pas d’un animal mais tout ce que je parviens à voir est la forme d’une trace de pas humaine. Mon estomac se sert alors que je continue à avancer, appréhendant la rencontre avec un autre individu humain. Alors que j’aperçois finalement mon bungalow, quelque chose me saute aux yeux : la porte se présente grande ouverte et des bruits s’échappent de l’intérieur. Je prends sur moi et continue d’avancer, m’attendant à tomber nez à nez avec un survivant venu se servir dans mes réserves de nourriture. Je monte les deux marches menant à l’entrée du bungalow, me glissant dans l’ouverture de la porte pour observer le nouvel arrivant. Ce que j’y vois est quelque chose de terrifiant. Au lieu de découvrir un autre survivant au virus, je remarque un être décharné, se trainant au milieu de mes affaires en claudiquant. J’envisage un instant de lui donner un coup de hache dans le crâne mais un grognement, provenant de l’extérieur, m’en dissuade. D’un seul coup, je prends conscience qu’un rôdeur ne se serait pas ainsi aventuré au milieu de la forêt en étant seul et qu’il y en a forcément d’autres non loin. Le grognement n’en est qu’un exemple. Je m’empresse de récupérer ma hache et pars sans demander mon reste, avec mes deux lapins toujours jetés sur mon épaule, avant que l’un des rôdeurs ne me repère.

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Ma fuite à travers les bois me conduit de plus en plus loin, jusqu’à ce que je ne reconnaisse plus les environs autour de mon bungalow et de ma zone de coupe. Je me laisse porter par mes pas, me conduisant de temps à autre des cabanes de bois pour m’abriter, sans savoir où je veux. Durant des semaines, je ne croise aucune âme qui vive aux alentours. Seuls quelques rôdeurs viennent interrompre mon périple solitaire. Jusqu’au jour où je croise finalement un groupe de survivants, réuni autour d’un feu de camp visiblement mal contrôlé. Je me fige aussitôt dans ma démarche, me rendant compte que les feuilles mortes à mes pieds risquent de les avertir de ma présence. Que faire s’ils se mettent à me tirer dessus en pensant que je suis un rôdeur ou un voleur ? Je ne veux pas prendre ce risque. Et, quelque part, je me cache derrière cette excuse afin de ne pas avoir à affronter leur présence. Je fais aussitôt le choix de me mettre à les contourner, tout en restant assez près pour me nourrir de leur conversation, qui pourrait me fournir des informations précieuses. Ont-ils croisé un groupe de rôdeurs qu’ils auraient laissé debout – je ne peux définitivement pas dire qu’ils les auraient laissés vivants, ces choses n’ont rien de vivant – ? Viennent-ils d’une ville non loin, qui serait source de la présence d’une société, de rôdeurs ou de survivants ? Ce sont les questions que je me pose lorsque je parviens finalement à intercepter le sujet de l’une de leurs conversations, tout en m’appliquant à contourner le campement sans un bruit. « A quelle distance sommes-nous de Lafayette à présent ? » « Distance, je ne sais pas. Mais nous devrions y arriver dans deux ou trois semaines de marche. » « N’y a-t-il pas un camp plus près de notre position ? » « Je n’ai entendu parler que de celui de Lafayette, je ne sais pas s’il en existe d’autres. En tout cas, nous marchons depuis déjà un moment et nous n’avons rien croisé. Simplement de petits campements pas du tout protégés. Rien à voir avec Lafayette. » « J’espère que tu ne nous as pas menti. » C’est sur ces derniers mots que je finis de contourner le campement, m’évanouissant dans la nuit avec les images d’un camp en tête. Ainsi, il existe un camp et d’autres campements plus réduits. Tout le monde n’est donc pas mort.

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Un mouvement survient à ma gauche, me faisant rapidement tourner la tête. Mon corps mal alimenté me reproche ce geste brusque et la tête commence à me tourner. Pendant un instant, le monde devient flou autour de moi. Lorsque je reviens à moi, c’est pour voir approcher le visage putréfié d’un rôdeur, qui s’avance vers moi. Un grognement dans mon dos et à ma droite, me laissent présager que les rôdeurs sont nombreux mais aussi que je me trouve encerclé. Complètement à bout de force, je referme pourtant mes doigts autour du manche de ma hache, tentant de la brandir au-dessus de ma tête pour la propulser sur l’un d’eux. Mais cela échoue. Une mâchoire claque à quelques centimètres de mon lobe d’oreille et la seule chose qui me permet d’éviter les dents arracheuses de chair est le fait que je m’écroule au sol, mes jambes m’ayant lâché sous l’emprise du stress. Je parviens à me trainer au sol sur un avant-bras alors que de ma main libre, j’agite ma hache en guise de défense. La lame fraichement aiguisée vient arracher quelques morceaux de chair, faisant gicler un liquide verdâtre des plaies faites sur les rôdeurs. Du coin de l’œil, je scrute le hangar dans lequel je me trouve. Des barils sont présents à l’autre bout de la pièce. Je me redresse en donnant un coup de pied bien senti dans la figure de l’un des rôdeurs, avant de me remettre sur pieds. Je me dirige vers les barils tout en agitant ma hache à bout de bras en direction des rôdeurs. Lorsque je me trouve suffisamment à proximité des barils, je me permets de tourner le dos aux rôdeurs afin de venir planter ma hache dans le métal. Celui-ci ne tarde pas à se fendre, laissant s’écouler un flot de pétrole qui ne manque pas de me faire tourner la tête une nouvelle fois. Fébrilement, je me mets à chercher dans mes poches le paquet d’allumettes que je suis parvenu à récupérer quelques jours plus tôt dans une grande ferme laissée à l’abandon. La première allumette n’émet aucun craquement et je comprends que les allumettes complètement détrempées risquent de me jouer un tour. La tête de la seconde tombe sous la pression de mon mouvement de poignet contre la boite. Ce n’est qu’au bout de la troisième allumette que la tête rouge finit par s’embraser. Aussitôt, je la laisse tomber à terre et celle-ci vient enflammer le pétrole s’étant répandu sur le sol. Juste à temps. Le sol s’enflamme et une flamme vient me lécher le visage. J’ai tout juste le temps de me retirer avant de me mettre à prendre feu à mon tour. Les rôdeurs n’ont pas cette chance. Alors que je les observe rôtir sur place, je prends la résolution de rejoindre le camp de Lafayette, afin de ne plus jamais avoir à me trouver dans une telle situation de difficulté.

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Je marche à la lisière des bois, un pied sur la chaussée, l’autre dans les herbes folles qui la bordent. Un dernier coup d’œil à la carte m’annonce que je suis bien dans la bonne direction pour rejoindre Lafayette. Je range mon plan pour rester attentif et pouvoir écouter ce qui m’entoure. De l’autre côté de la route goudronnée, le vent souffle dans les feuilles des arbustes, dévoilant par intermittence la forêt qui se cache derrière eux. Des voix s’élèvent, semblent se rapprocher de plus en plus. Mon rythme cardiaque s’accélère tandis que la panique se propage dans mes veines. L’adrénaline parle à ma place. D’un bond, je me dissimule derrière un arbre, priant pour que les feuilles mortes ne crissent pas sous mes pieds. Après avoir passé tant de temps à chercher une présence humaine, voilà que je me dégonfle complètement et cède à ma peur. Ma respiration se fait aussi haletante qu’après avoir fait une journée de marche. « Eh, vous avez entendu ça ? » La voix tonne à quelques mètres derrière moi. Les pas semblent quitter le sol de mousse pour venir se heurter à l’asphalte. Instinctivement, je resserre mes phalanges sur le manche de ma hache. Sa présence se fait rassurante. Les pas s’arrêtent un instant, à quelques mètres de moi. Je fais ce que je peux pour retenir mon souffle. Puis, enfin, la délivrance : « Il n’y a rien ici. On ferait mieux de continuer. » intervient un autre. Juste à temps. Du coin de l’œil, je parvenais déjà à percevoir une silhouette s’avancer dans ma direction. Il fait volte face sans me voir. Je ne tarde pas à entendre leurs pas s’éloigner. Je reste sans bouger durant de longues minutes, respirant à peine. Et d’un seul coup, je me laisse glisser jusqu’à m’échouer sur le sol. Un profond sentiment de tristesse me submerge. Je veux rejoindre le camp mais je reste incapable de combattre mes peurs. Le retour à la société va être difficile.

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D’un seul coup, une jeune femme se met à courir dans ma direction, le visage déformé par une expression de panique. Aussitôt, mes phalanges se resserrent autour du manche de ma hache, que je soulève du sol, près à me défendre. Mais la jeune femme ne s’arrête pas à ma hauteur, continuant encore un peu avant de finalement ralentir la cadence, pour se retourner vers moi. Je vois son regard se poser un instant sur ma hache, avant qu’il n’atterrisse sur mon visage. « Vite ! Un voleur ! Derrière moi ! Il m’attaque pour prendre mes affaires ! » lance-t-elle, enchainant les phrases courtes afin de me faire comprendre le plus rapidement ce qui se passe. Je la regarde, complètement mortifié. Elle est donc venue s’arrêter juste derrière moi, alors qu’un homme complètement malade lui court après pour lui prendre ses affaires ? Un instant, j’envisage de partir et de la laisser là, pour qu’elle se débrouille seule. Après tout, je ne sais pas qui elle est, je ne peux pas lui faire confiance. Mais elle interrompt mes pensées avec une voix pressante : « Il est là ! » Je me retourne vers l’endroit d’où elle vient et en quelques secondes à peine, je vois apparaître un homme, avec les poings serrés et le regard furieux. Alors qu’il plonge sa main dans sa poche, fouillant à la recherche de quelque chose d’inconnu, je ne peux m’empêcher de le mettre en garde : « Arrêtez-vous là ! » Mais il n’a que faire de ce que je lui raconte. Alors qu’il arrive à ma hauteur, je laisse l’adrénaline parler à ma place. Propulsant ma hache comme une batte de baseball, je lui envoie directement le tranchant dans le visage. Aussitôt, je lâche le manche en bois et son corps inanimé s’écroule sur le sol, me laissant encore plus paniqué. J’ai tué un homme.