Sujet: Hatred is blind, as well as love. ☯ Rue Jeu 1 Juin - 0:03
Hatred is blind, as well as love.
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Qu’est-ce qui avait poussé Levia ce jour-ci à pousser plus loin l’exploration ? Elle n’en avait aucune idée. Il y a quelques jours de cela, elle avait remarqué un camping perdu dans la forêt, elle avait voulu y aller mais son camarade l’en avait empêché. La nuit tombait et ils devaient rentrer.
Toujours est-il qu’elle n’avait pas attendu que les autres se réveillent pour partir en laissant un mot sur son oreiller pour ne pas inquiéter les autres. Il y avait des habitudes tenaces, qu’elle se refusait de perdre même à la fin de toute chose. Celle de laisser des petits bouts de papier partout avec des messages faisait partie de ce train-train quotidien instauré par ses parents. Quand ils ne pouvaient pas être là à son réveil après une opération ou un traitement ; ou bien quand elle se réveillait dans une maison vide la journée : c’est toujours avec des petits mots qu’elle était rassurée. Levia s’habilla et jeta son sac à dos sur son épaule avant de sortir. Ils avaient élu domicile dans des cabanes dans les cimes des arbres. Ils étaient ainsi protégés des Walkers et des autres humains. Pour ne pas dire les Horsemen. Bientôt, elle irait au point de rendez-vous pour voir Rue. Passer un peu de temps avec elle, lui faire la technique d’un pas en avant et dix en arrière pour qu’elle soit accro à elle jusqu’au moment où elle sera prête à bondir pour lui soutirer des informations. Des questions, elle en avait des tas. Elles étaient toutes soigneusement écrites dans un calepin à la couverture rouge.
Levia était bien décidée à aller visiter le campement qu’elle avait remarqué. Par curiosité, mais aussi parce qu’elle aimait ses aventures. Elle positivait, toujours, pour ne pas se lamenter sur son sort. Si elle n’avait pas vu le bon côté de la vie : elle serait probablement morte à l’heure qu’il est. Cependant, il était évident que par deux fois la leucémie à tenter de la supprimer, deux fois elle a échoué. Levia était confiante sur le fait que l’univers avait d’autre projet pour elle. Dans ses heures les plus mélancoliques elle se donnait même le luxe de penser qu’elle pourrait instaurer la justice dans ce nouveau monde. Et cela devait commencer par le jugement des Horsemen. Tous. Même Rue. Qu’importe que son cœur s’affole en sa présence ou bien qu’elle se surprenne à aimer sa présence : elle faisait partie de ces monstres qui détruisaient des vies pour la bienséance. Pour le fun, pour le sport. Levia les avait vus agir. Caché dans un buisson : tétanisé et incapable d’aider un pauvre couple de survivants exécutés sans pitié. De plus, il était impossible de se méprendre sur les auteurs des faits. Comme sur un des murs de la caserne de pompiers : ils prenaient un malin plaisir à signer les scènes de crimes avec une couronne. Comme celle tatouée sur le corps élancé de Rue.
L’ancienne étudiante se fait un passage à travers le grillage, elle voit des rôdeurs devant alors elle sort sa dague et se met entre deux bungalows avant de faire du bruit. Un à un, elle les tue avant de marcher sur leurs corps pour explorer les baraquements et autres mobiles homes. Elle ne trouve presque rien et pourtant elle découvre bien plus que de la nourriture ou des vêtements hormis les desseins sur les murs.
Dans une caravane, elle trouve deux corps qui se tiennent la main. L'odeur putride est presque insupporable et Levia se retient de ne pas vomir. Leurs crânes ont été défoncés : laissant un festin pour les mouches et pour les insectes rampants mais rendant impossible l'identification. Des larves blanches se nourrissaient des tripes de ce qui semblait être l’homme. Des scènes comme ça, Levia en avait vu tellement que cela ne lui faisait plus rien. Pourtant, quelque chose attire son attention, un détail. Les alliances autour de l’annulaire du second corps. Tremblante, elle se penche et les enlève du doigt décomposé. A l’intérieur, des noms et une date qu’elle ne connaît que trop bien.
Aodhan MacKenzie & Enora Dunbrog ; 22 Juillet 1985
Avec empressement, elle se jette sur le deuxième corps tombant à genoux dans la mare de sang séché. Elle arrache le doigt de l’homme et dans l’alliance retrouve les mêmes inscriptions. Son visage se déforme sous la douleur tandis qu’elle se recule vivement comme si elle venait de se prendre un coup de jus. Sa vision est rapidement brouillée par les larmes cherchait des indices pouvant prouver que ce n’est pas vrai. D’un bond, elle se met sur ses jambes et cherche mais chaque objet qu’elle trouve confirme la terrible nouvelle. Elle retrouve leurs livres favoris, les dessins qu’elle avait faits enfant, des photos de famille et puis son appareil pour mesurer ses globules blancs avec une lettre :
Ma chérie,
Si tu trouves cette lettre c’est que nous ne sommes plus là ou que nous avons dû partir. Ne t’en fais pas pour nous, tu es forte, tu as survécu à tant de choses que nous savons que ce n’est pas le contexte actuel qui va avoir raison de ton entêtement à vouloir vivre. Alors continue, avec ou sans nous. Tu sais mieux que quiconque de quoi tu es capable. Fais confiance à tes instincts et souviens-toi que nous t’aimons de tout notre cœur.
Love,
Mum & Dad
Ce sont ses parents allongés mains dans la main avec sur le mur de la cuisine une couronne rouge sombre. Un dessein fait avec du sang. Gémissant de douleur, elle sort pour tomber une nouvelle fois à genoux devant le petit escabeau qui menait à la caravane. Dans ses mains : les alliances de ses parents, la lettre, l’appareil médical, les photos et les deux livres. Elle avait tout pris car elle savait qu’elle n’aurait pas la force de retourner à l’intérieur. Levia entend des pas, elle sait que quelqu’un approche mais elle est dans un état bien trop léthargique pour bouger, pour s’enfuir : pour lever la tête et savoir l’identité de la personne. Pour la première fois de sa vie : elle voulait mourir tant le chagrin qui avait maintenant élu domicile était fort.
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Sujet: Re: Hatred is blind, as well as love. ☯ Rue Ven 2 Juin - 0:50
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Sujet: Re: Hatred is blind, as well as love. ☯ Rue Ven 2 Juin - 16:27
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Ses iris dévisageaient les trois photographies, elle se souvient de chaque moment comme s’ils s’étaient passé la veille. La première était avant le premier diagnostic de la leucémie. Ils sont devant la bibliothèque : cela était le rêve de Levia d’y aller et à huit ans elle était assez grande pour pouvoir comprendre, savourer cet instant. La deuxième était à sa sortie d’hôpital, quand elle avait guéri : son crâne à nu et ses traits fatigués étaient tristes pourtant elle avait eu six années de sursis après la prise de la photographie. La deuxième a été prise lors de leur arrivée à la Nouvelle-Orléans, ses cheveux ont repoussés et elle avait retrouvé cet éclat dans son regard. Ses parents avaient traversé avec elle tant d’épreuves, surmonter tant de fois la mort que cela était tout bonnement injuste aux yeux de Levia qu’ils aient été tué de la sorte. Leurs alliances reposaient dans le sable, les doigts de la jeune femme caressaient le métal comme si ces objets étaient magiques. Telle la lampe dans Aladin, elle espérait presque que cela invoque un génie quelconque. Mais rien ne se passa et rapidement sa vue était bien trop brouillée pour voir quoique ce soit. Elle devrait probablement se ressaisir et chercher dans son sac une pile pour faire marcher l’appareil, mais elle n’a pas la force de bouger. Qu’importe qu’elle puisse faire marcher cet engin, peu importe si son taux de globules blancs est élevé : rien ne pourrait la sauver cette fois-ci. Pire encore, elle ne se battrait pas, elle laisserait la maladie se répandre dans son système et tuer chaque cellule saine. Parce qu’il valait mieux abdiquer et mourir comme ça plutôt que de se faire tuer par des horsemen. Oui. Levia préférait mourir dans d’atroce condition, être tué par son propre organisme plutôt que de faire plaisir à des barbares en expiant son dernier souffle de leurs mains. On lui parle. Mais elle ne fait pas l’effort de comprendre les mots. N’y portant pas attention. Que cette personne la tue, pille son sac : elle n’en avait plus rien à faire. Elle ne réagit pas tout de suite au contact d’une main sur son épaule. Levia relève lentement son visage défiguré par le chagrin et la rage. Ses narines s’ouvrent et se ferment tant la colère remplie maintenant son cœur.
« T'es venue terminer le travail ?! » Grogne-t-elle en serrant les dents. Elle range les photos : déniant ainsi à Rue le loisir de les regarder plus longtemps. « Je sais que tu fais partie de ce clan de barbare. » Elle replie la lettre, ses mains tremblantes rendant l’acte difficile. « J’ai vu la couronne tatouée sur ta peau. » Elle ouvre son sac et range les vestiges dedans. « Je t’ai sauvé la vie. Et... Et vous n'avez aucun respect pour elle ! Vous ne faites que semer la mort ! Comme ça ! Comme si c'était un jeu ! » Ses gestes sont précipités, brusques puis elle s’arrête et reporte son attention sur Rue. Jamais elle ne lui avait parlé comme ça. Mais aujourd'hui, Levia ne pouvait pas feindre, elle ne voulait pas faire d'effort. « Semblerait que les Horsemen n’aient aucun honneur ! »
Levia tente de se relever, mais ses jambes ne la portent pas et elle retombe lourdement au sol en pleurant de plus belle.
« Vous n’aviez pas le droit… Ils vous auraient donné leurs vivres ! Je le sais… Mon papa aurait convaincu les autres ! Pour sauver ma maman… Il aurait tout fait et elle aussi. » Elle essuie rageusement ses yeux : « Je n’ai même pas pu les voir une dernière fois » Souffle-t-elle dans un gémissement plaintif. Ils avaient été si proche tout ce temps. A quelques kilomètres sans avoir eut le plaisir de se retrouver.
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Sujet: Re: Hatred is blind, as well as love. ☯ Rue Sam 3 Juin - 11:55
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Sujet: Re: Hatred is blind, as well as love. ☯ Rue Sam 3 Juin - 18:04
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Rue la rassure, le conforte en lui disant que jamais elle ne s’en prenait à elle. Comment en être certaine ? Comment lui faire confiance alors même que la nature des Horsemen étaient de tromper, de tout détruire ? C’est bien pour cette raison que Levia faisait taire tout scrupule quand elle s’en voulait d’ainsi se rapprocher de Rue pour lui soutirer des informations. Et puis de toute façon, elle était déjà punie : elle s’était attachée à Rue. C’est peut-être pour cela qu’accepter la mort de ses parents de la main de son clan est aussi difficile. Parce que l’espace de quelques temps elle avait cru que Rue ne pouvait pas être comme eux.
« Tes petits copains se feront une joie je suis persuadée de tuer une innocente, ne t’en fais pas. Une de plus ou une de moins ne change rien n’est-ce pas ? Vos mains dégoulinent déjà de sang. »
Ces paroles sont dures, le ton encore plus. Et elle s’empresse de ranger ces précieux trésors. Elle n’avait plus que ça et des images dans sa tête. Des instants à tout jamais gravé au creux de sa rétine comme un film qu’on rejoue encore et encore tant on l’apprécie. La réponse de la Horseman ne se fait pas attendre. Tentait-elle réellement de plaidoyer sa cause alors qu’ils étaient coupables ?
« Cela ne justifie pas vos actes. » Réprimande-t-elle. « Mieux vaut mourir en premier en ne devenant pas un monstre plutôt qu’en vendant père et mère dans l’espoir de voir un autre jour ! » Sa mâchoire se crispe, ses larmes continuent de couler mais les sanglots semblent s’être arrêtés. « Il n’y a que les lâches qui utilisent la violence pour arriver à leur fin. » Et puis elle conclue sèchement : « A agir comme vous faites : personne ne viendra vous sauvez, vous aidez, personne ne viendra pleurer sur vos tombes. Et il n'y a rien de plus triste. »
Elle explique les faits sans pour autant les souhaiter à Rue ou bien à quiconque. Car cette pensée rendait triste Levi et elle était une femme assez altruiste pour ne pas souhaiter la mauvaise fortune sur les autres : même sur ceux qu’elle déteste. Quand bien même la personne est coupable. De toute façon, à ses yeux il y avait une justice sur terre et tôt ou tard le Karma punirait ceux qui le méritent. Être oublié était à ses yeux un châtiment terrible : car cela voulait dire mourir pour de bon. Même morts, ses parents continueraient de vivre. Dans un coin de sa tête et aussi longtemps que la vie coule dans ses veines.
Pourtant, toutes ces divagations ne lui ramèneraient pas ses parents et elle était toujours emprisonnée dans le présent : son cœur prit dans l’étau de la souffrance. Levia se sent faible, jamais encore elle ne s’était sentie aussi vide. Comme si elle avait trop pleuré ou peut-être pas assez : qui sait ? Certainement pas elle. Toujours est-il que Rue se tient près d’elle. La Horsemen n’a pas bougé. Qu’attend-elle au juste ? Levia serait bien incapable de le dire. C’est alors qu’elle explique à demi-mot qu’elle veut l’aider. Lentement, elle relève sa tête pour regarder sa comparse dans les yeux. Recevant alors une brève excuse de sa part.
« Très bien. »
Souffle-t-elle, elle enlève son sac de ses épaules et prend appui sur le sol pour se relever. D’un pas lent et lourd, elle s’approche d’une pile d’outil. Elle attrape deux pelles et reviens auprès de la blonde. Elle lui en tend une : les lèvres pincées pour tenter d’arrêter ses larmes.
« Tu vois, le monde se divise en deux catégories, ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent. Toi tu creuses. » Dit-elle dans un souffle. The Good, the bad and the ugly, son film préféré. Celui de son père aussi. Ironie du sort quand tu nous tiens. « Moi j'ai un pistolet chargé, mais cela ne sert à rien que je te menace : je ne sais pas m’en servir et tu t’es portée volontaire. » Levia commence à s’éloigner pour s’approcher du chêne derrière la caravane : « Je veux leur creuser une tombe et tu vas m’aider. Je m'en fou que tu es des obligations ailleurs. » Ce n’était pas aussi simple. Elle avait quelque chose de précis en tête. « Elle doit être assez grande pour qu’ils soient l’un à côté de l’autre, main dans la main et à l’ombre parce que maman ne supporte pas le soleil. Après on ira quelque part. On a parlé toi et moi, mais pas en plein air. Et c’est seulement une fois qu’on aura parlé que ta dette sera payée. »
Puis elle creuse sans dire un mot de plus. Que Rue la prenne pour une folle, une hurluberlue si cela lui chantait. Mieux encore : qu’elle lui colle une balle dans la tête pendant qu’elle est de dos. Cela lui rendrait service. Parce que Levia ne voulait pas changer, elle ne voulait pas devenir un monstre : une personne qu’elle déteste. Elle serait intègre jusque dans la tombe. Si la maladie n’a pas tué le meilleur d’elle-même : ce n’est certainement pas l’apocalypse qui va le faire.
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Sujet: Re: Hatred is blind, as well as love. ☯ Rue Dim 4 Juin - 23:43
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Sujet: Re: Hatred is blind, as well as love. ☯ Rue Lun 5 Juin - 0:49
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Il était évident que les Horsemen se feraient une joie d’avoir de la chair fraîche sous leurs mains. Même Rue ne pouvait rien faire contre cela, mais Levia ne s’était pas rapprochée d’elle pour avoir sa protection. La seule qui pouvait l’aider : c’était elle-même. Elle l’avait compris au cours de ces longues années à combattre la maladie. Heureusement, elle ne cessait pas d’échapper à ce clan de barbare. La providence lui souriait. Mais aujourd’hui : le malheur la touchait personnellement. Certes, elle avait été triste en rentrant dans la caserne de pompiers après le passage des Horsemen. Elle se souvient encore du sol couvert de sang et de macchabée. Oui elle avait pleuré ce jour-là, elle avait hurlé de douleur en comprenant qu’ils lui avaient arraché son Arthur. Mais la douleur qui avait pris possession de son être, depuis que son regard s’était posé sur ses parents, était bien différente. Car cette fois-ci, il n’y avait pas d’espoirs. Ses parents étaient bels et bien morts, elle ne pouvait pas changer ça. Rue non plus. Pourtant, Levia s’évertue à perdre son temps en expliquant son point de vue : souhaitant montrer par a plus b que la Horsemen avait tort. Que tout finissait par se payer et un jour ils allaient tous souffrir pour leurs actes. Rien ne restait impuni et le monde avait sa propre justice. Cette idée permettait à Levia de tenir au fond. En attendant, elle demandait l’impensable à Rue. Puisque son clan était responsable : il était juste qu’elle l’aide à creuser la dernière demeure de ses parents. Qu’elle assume les actes de sa prétendue famille. La blonde accepte et sans plus de cérémonies elle plante la pelle dans la terre pour la révéler. Elle répète le geste tout en gardant le silence : ne relevant la tête que pour s’essuyer le front et regarder autour histoire de ne pas se faire surprendre par des rôdeurs. Levia ne ressent pas le besoin de parler il faut dire. Elle n’en a tout simplement pas envie. Elles parleraient tout à l’heure. Échanger avant était une perte de temps et d’énergie. Quand le trou est assez profond et large : elle avale difficilement sa salive et hoche la tête pour confirmer les paroles de Rue. Elle remonte à la surface et regarde la caravane : laissant la blonde rentrer d’abord. Après une longue inspiration, elle pénètre à nouveau dans ce lieu profané par le sang de ses parents. Son regard reste longtemps sur les corps. Elle finit par les enjamber pour sortir de la chambre des draps. Elle va les éteindre au sol dehors pour leur faire des linceuls.
Levia entend Rue s’exprimer, mais elle ne répond pas. Elle sait que si elle ouvre la bouche : elle allait vomir. Délicatement, elle passe ses mains sous les épaules de sa maman et attend que la blonde prenne les pieds pour la soulever. Elle pouvait sentir la chair en décomposition à travers les vêtements noircit. Elle perd ses couleurs à chaque pas et une fois le corps posé sur le drap elle s’éloigne pour vomir. Levia pleure à nouveau, regardant ses mains avant de revenir pour prendre le corps de son père. Lentement, elle enlève les bijoux de sa maman et prend la montre de son père puis ferme les draps. Elle va chercher par la suite dans son sac des rubans pour les nouer autour du cou, de la taille et des pieds pour sceller les linceuls. Elle ne laisse dehors qu’une seule de leur main. Une fois les corps transportés dans la tombe, elle y reste pour entrelacer leurs doigts. Levia rejoint Rue et les regarde. Elle brise enfin le silence.
« Voilà. » Elle est satisfaite oui. « Ils peuvent reposer en paix maintenant. Je sais qu'importe où ils sont en ce moment : papa prendra soin d’elle. » Son cœur se serre et elle essuie avec son avant-bras les larmes qui roulaient à nouveau sur ses joues pâles. « Au revoir… » Souffle-t-elle avant de reprendre la pelle et de refermer le trou.
Quand la terre comble enfin la tombe, elle va chercher deux planches en bois. Une fois que la croix est faite, elle va la planter et accroche tant bien que mal la photo quand ils sont arrivés à la Nouvelle-Orléans. Levia se remet devant la tombe, attrape la main de Rue et entrelaçe ses doigts aux siens. Elle la serre doucement avant de poser sa tête sur son épaule. Qu’importe qu’elle soit une Horseman : elle ne voulait pas se sentir seule. Pas en cet instant et ce simple contact avait pour seul but de lui redonner un peu de force pour continuer.
« Merci. » Dit-elle en reniflant avant de s’éloigner pour refermer son sac. « Maintenant… La deuxième partie du marché. Il y a des maisons abandonnées pas loin. Allons-y. » Et sans se retourner avança vers le centre-ville.
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Sujet: Re: Hatred is blind, as well as love. ☯ Rue Mar 6 Juin - 23:37
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Sujet: Re: Hatred is blind, as well as love. ☯ Rue Mer 7 Juin - 22:35
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Il y avait beaucoup de pensées contradictoires qui faisaient rage dans sa tête. Levia ne savait pas ce qu’elle devait faire. Elle repoussait l’échéance quant à la décision qu’elle devrait prendre concernant Rue. En attendant, il y avait plus important comme enterrer ses parents. Quand la tombe est refermée, elle la regarde et sent le besoin grandissant de toucher quelque chose de vivant. Alors, elle prend la main de Rue pour entrelacer ses doigts aux siens. Ce n’était pas grand-chose mais la jeune femme n’avait jamais eu besoin de beaucoup pour être heureuse. Ses parents l’ont élevé avec simplicité, l’ont poussé à savourer les petits instants de la vie : jamais demander trop pour ne pas être déçu. Levia avait tellement appris d’eux et elle était le parfait mélange de ces deux caractères forts. Sa tête se pose contre l’épaule de la Horsemen. Non. Elle n’avait définitivement pas besoin de plus. Là, près de la jeune femme elle se sentait à sa place même si elles évoluaient dans deux mondes différents. Jamais peut-être elles n’arriveraient à se comprendre. Ce moment de paix, leur appartenait. Cependant, elle le rompt en s’éloignant pour trouver un endroit où parler. Rue n’en avait pas encore fini avec elle. Levia avait encore une dernière chose à lui demander. Cela semble la surprendre d'ailleurs.
« Il est facile de détester, de remplir son cœur de colère et de rage. Mais si je fais ça : je rentre dans une spirale infernale et au fond je ne vaudrais pas mieux que les Horsemen. C'est une perte de temps, d'énergie. Il est plus difficile de pardonner, d’apprendre à connaître quelqu’un qui semble en tout point différent. Je n’ai jamais choisi le chemin de la faciliter. » Se contente-t-elle de répondre en haussant les épaules. « Je peux te condamner maintenant, t’insulter, te frapper : mais ça ne changera rien. Cela ne ramènera pas mes parents. »
Levia serre les sangles de son sac pour que ce dernier soit au plus près de son dos et commence à s’avancer vers le centre-ville. Elle ne s’était pas retournée vers Rue une seule fois. Elle est sur ses gardes tandis qu’elle avance dans les rues désertes de la ville. Elle voit le walker et sort immédiatement sa dague par réflexe. Ce dernier vagabond sans les remarquer. La réflexion de la blonde attire son regard :
« Si on ne fait pas de bruit, il ne viendra pas. »
Elle avait été assez maligne jusque-là pour ne jamais se trouver en mauvaise posture avec eux. C’est Rue qui trouve le parc, Levia ne bronche pas et rentre dans l’air de jeux. Le sourire que lui offre sa camarade est beau. Comme quoi… Même des tueurs peuvent être séduisants. Pense-t-elle silencieusement.
« Balançoires, quelle question ! » Elle laisse tomber son sac près de la balançoire et se glisse dessus. « Mes parents ne me laissaient jamais en faire, ils avaient peur que je me blesse. » Il faut dire qu’elle était une enfante chétive, pour ne pas dire constamment malade.
Avec la pointe de ses pieds, elle tourne sur elle-même pour entortiller la chaîne au-dessus de sa tête. Levia gonfle ses poumons d’air frais avant de se jeter à l’eau. Plus vite elle parlait, plus vite elle pourrait rentrer dans son abri.
« Quand je t’ai sauvé, je ne savais pas que tu étais une horsemen. En le découvrant : j’ai eu la mauvaise idée de me rapprocher de toi. Je ne sais pas à quoi j’ai pensé… Peut-être que je ne tomberais pas dans le piège de m’attacher à toi. J’ai échoué pourtant j’en ai lu des livres nian nian avec ce genre d’intrigue, j’aurai du le savoir. J’en assume aujourd’hui les conséquences. » Elle mordit sa lèvre, pour réfléchir à ce qu’elle devait dire : « Mais je devais prendre le risque, parce que tu es la seule personne qui pouvait m’aider. Qui savait peut-être où était Arthur. Et il mérite qu'on se batte pour lui. Il ne m'a jamais abandonné. Jamais. »
La jeune femme ne voulait rien cacher à Rue. Si elle voulait des informations, elle croyait que jouer la carte de la sincérité pourrait aider. Et puis comme disait son père : il n’y avait rien de gênant à dire la vérité.
« L’année dernière, vous avez attaqué une caserne de pompier. » Commence-t-elle sans regarder Rue. « Je ne sais pas si tu faisais partie des assassins, mais… Vous avez tué notre petit groupe. Vous avez aussi kidnappé quatre hommes, pas de bol pour vous : on le sait grâce à une survivante du massacre. » Elle arrivait à la partie la plus difficile. « L’un d’entre eux s’appelle Arthur. Grand, des yeux bleu foncé, les cheveux bruns et frisés. Il a une tâche de naissance sur son bras droit et la même tatouée de l’autre côté en l’honneur de son jumeau : William. » Parler de ces amis étaient difficile. « Je le connais depuis des années, dix ans exactement et… Il est aujourd’hui la seule chose qui me reste. »
Levia lève ses pieds du sol et laisse la chaîne se désentortiller : la faisant tourner sur elle-même avant de se stabiliser. Le regard rivé dans le sable, elle avale sa salive :
« Je ne veux même pas savoir comment le libérer ou autre… Je veux juste savoir s’il est en vie. J’en ai besoin. Aujourd’hui, c’est tout ce que je demande. »
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Sujet: Re: Hatred is blind, as well as love. ☯ Rue Mer 14 Juin - 0:53
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Sujet: Re: Hatred is blind, as well as love. ☯ Rue Jeu 15 Juin - 0:51
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Une guerre sans merci faisait rage en son sein. Levia ne voulait pas céder à la rage et à la colère. Il était hors de questions qu’elle soit faible. Si elle commençait à marcher sur le chemin de la haine : elle savait qu’il n’y avait pas de retour possible. Elle avait vu ces sentiments nocifs emportés beaucoup de survivants. Cela marquait le début de la fin. Aux dernières nouvelles, Levia souhaitait encore vivre. Alors elle devait rester intègre. Mais pour cela… Elle devait être honnête. C’est Rue qui trouva le parc pour enfant qui semblait avoir éé déserté depuis le début à en juger par les feuilles mortes sur les jeux. Elles étaient belles et bien seules. Même les rôdeurs semblaient se tenir loin d'elles pour pouvoir les laisser en tête-à-tête. Ce que devait avouer Levia n’était absolument pas facile et si elle s’écoutait : elle prendrait les jambes à son cou. En faisant cela cependant, elle ne pourrait jamais savoir si Arthur est encore en vie. Non. Son ami n’aurait pas baissé les bras alors elle ne peut pas être une trouillarde.
Avant le grand saut, elles partagent quelques confessions de dernières minutes. Il serait probablement trop tard après pour avoir une discussion de la sorte. Levia en avait conscience. Etait-ce pour cela qu’elle avait repoussé jusqu’au maximum l’échéance de la confrontation ? Parce que les faits étaient indéniables. Quand elle regardait Rue elle sentait ses entrailles se serrer, son sourire valait toutes les œuvres d’art qu’elle avait vu avec son père et sa façon de rire toutes les cassettes qu’elle avait accumulé. La nuit elle ne rêvait plus des yeux d’Arthur mais des cheveux blonds de la Horsemen. Des rêveries perturbantes qui la laissaient toujours esseuler et sur sa faim à chaque réveil.
« Il faut bien que l’apocalypse est des avantages après tout hein ? »
Son ton léger contraste avec son visage fatigué et marqué par le chagrin. La risette qu’elle arborait disparaît finalement alors qu’elle commençait à entortiller la chaîne de la balançoire. Levia a le cœur au bord des lèvres quand elle prend la parole. Elle ne veut rien cacher à Rue. Elle veut lui dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Chaque mots qui sortent de sa bouche lui brûlent la langue, déchire son cœur et sonne le glas de cette amitié naissante. Levia s’attendait à ce que la Horsemen parte à l’instant où elle comprendrait qu’au début cela était purement pour avoir des informations qu’elle s’était rapprochée d’elle. Pourtant, la jeune femme restait campée sur la balançoire. Alors elle continua, elle expliqua qui était Arthur, comment il était tombé entre les mains des Horsemen. Elle tentait de se souvenir de tout pour que Rue ait le plus possible d’information. Vient alors le silence.
Levia a arrêté de tourner, mais elle était bien incapable de regarder Rue dans les yeux. Elle se sentait honteuse et aussi impuissante. Parce qu’elle avait depuis longtemps compris que le destin d’Arthur était scellé. Elle avait été idiote de croire ces longs mois qu’il pouvait encore être en vie. Quand Rue prend la parole, elle releva sa tête et la regarda pleins d’espoirs. Elle était idiote, naïve aussi et bien trop sensible. Pourtant, quand elle l’informa que les Horsemen l’ont rattrapé : son regard se remplissait à nouveau de larmes et elle détourna la tête cacher visage. Les paroles de Rue la réconfortent un peu, oui… Il avait préféré tenter sa chance quitte à mourir plutôt que de devenir un Horsemen. Cela voulait tout dire. Quoique lui réserve le destin : elle ne devrait pas céder. Elle devrait rester fidèle à elle-même alors quand elle remarqua la main de Rue : Levia se leva. A peine sur ses deux jambes qu’elle passa ses bras autour de son cou pour se coller contre Rue avant de pleurer à chaudes larmes. Se moquant bien de savoir ce que la horsemen pourrait penser. Si cela se trouvait… Elle ne la reverrait jamais alors autant en profiter. Elle ne ressent pas le besoin de parler, se contentant de serrer contre elle Rue. Pourtant, elle finit par articulerd entre deux sanglots :
« Merci... » Elle s’éloigna et à travers ses larmes offrit un bien maigre sourire à la blonde. « Je… Maintenant je peux tourner la page. » Elle admire les traits de son visage et se recule finalement avant de reprendre son sac. « J’espère qu’on se reverra. » Elle était sincère : « Mon instinct me dit que… Que le destin nous remettra sur la route de l’autre. Prends soin de toi en attendant. » Levia la regarde une dernière fois avant de rapidement s’en aller en pleurant à nouveau dès qu’elle fut hors du champ de vision de la Horsemen.
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Sujet: Re: Hatred is blind, as well as love. ☯ Rue
Hatred is blind, as well as love. ☯ Rue
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