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 (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive

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MessageSujet: (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive   (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive EmptyDim 28 Mai - 1:40

 
the finish line.

L’errance battait dans ses veines, furieuse cavalière de la peur qui alimentait chaque pas qu’elle faisait; Kara, elle ne savait pas vraiment ce qu’elle faisait. Devant ses yeux, se bousculaient encore trop d’images bien nettes des dernières heures qui venaient de passer: les premiers coups de feu, l’apparition d’Hector, qui l’avait prise de court - les quelques mots qu’ils avaient échangés, pendant qu’elle dévisageait Jessie, sans savoir quoi faire de tout ça. Et le reste-... le reste. Contre son poitrail, la blonde pouvait encore sentir son coeur tambouriner avec férocité; bam bam, elle était toujours en vie. Et elle ne savait plus vraiment ce que ça valait. C’n’était pas la mélodie de ses convictions, là, qui guidait la marche solitaire qui l’éloignait peu à peu du camp: en passant par la brèche qu’on lui avait indiquée, à vrai dire, la Winfield s’était attendue à n’avoir que quelques foulées à faire avant de tomber à nouveau sur le Costello, sa compagne, et Evalia. Elle avait cru-... elle avait cru... Elle ne savait pas ce qu’elle avait cru, dès l’instant où l’homme brun était apparu devant ses prunelles - étranger et familier à la fois. Ça n’avait pas été sa place, à Lafayette, mais il avait profité de la cohue pour venir les sortir de là. Ironiquement, cette réplique avait éparpillé partout en Kara un sentiment de libération qu’elle n’aurait jamais cru ressentir en pensant au dehors: le Conseil, pourtant, n’avait pour autant pas l’droit de la garder à l’intérieur comme si elle était leur prisonnière. Maintenant, elle était sortie: que ça leur plaise ou non, elle était dehors, et c’était bien la seule chose tangible qui existait dans son crâne. Derrière elle, elle n’pouvait pas qualifier ce qu’elle laissait: combien de gens allaient mourir à cause de son égoïsme? Combien de blessés les preneurs d’otage avaient-ils abandonnés dans la mairie ou à travers tout Lafayette? Comment est-c’qu’elle pouvait faire ça, hein?! Dans la pénombre descendue sur le ciel à mesure que le soleil avait chuté vers l’horizon, Kara ravala un sanglot, comme une pauvre gamine, essuyant les sillons de ses larmes avec le dos de sa main. Ses paumes étaient couvertes de sang, et elle s’était au moins rappelée de ça. C’n’était pas son sang, qui semblait s’être incrusté dans chaque sillon de sa peau, c’n’était pas non plus le sang de quelqu’un qui était venu spécialement pour elle. Au fond, c’était pire encore, qu’elle se disait, Kara, le coeur lourd et les tripes figées comme du béton. C’était le sang de Rose; d’une petite fille qui avait lentement agonisé devant ses yeux, malgré ses efforts, malgré la panique, la volonté ou la froide logique. Et à la toute fin, les infinies tentatives de réanimation lancées dans le vide par la jeune médecin n’avaient fait qu’aggraver le cas, il fallait croire. Il lui semblait avoir du sang partout, sur ses vêtements, des pieds à la tête, peut-être même dans ses cheveux, probablement sur son visage, quoiqu’elle ait essayé pour limiter les dégâts. Alors peut-être, maintenant qu’elle marchait comme une âme en peine, seule et les bras ballants, Kara avait plus que jamais l’allure d’un des zombies qu’ils croisaient si souvent, dehors.

Elle savait où elle allait, au moins - elle n’errait pas, c’était déjà ça. Mais pourtant, courir vers la liberté lui semblait valoir moins désormais, que quelques heures plus tôt. Ce monde était trop cruel, et la vie trop lourde à porter tout court. Elle avait vu trop d’armes, trop de sang, trop de larmes, trop de catastrophes pour aujourd’hui, Kara; et évidemment, elle n’était pas stupide au point de croire qu’il suffirait qu’elle ferme les yeux, pour que tout ça s’efface. Peut-être que si, une fois arrivée à destination, elle découvrait qu’Evalia, Luna, Hector, Jessie, et même Absalon, allaient tous bien, alors il y aurait au moins un bon côté à tout ce qui s’était passé: c’était, définitivement, indéniablement, le seul filin d’espérance qui la maintenait encore debout. Au-delà de ça, elle aurait facilement pu paniquer dès les remparts franchies: avec ce qu’ils s’étaient dits, Hector et elle, Kara n’avait rien emmené - Eva avait été censée faire leurs sacs une fois que son oncle les trouverait. Alors elle n’avait ni bouteille d’eau, ni arme, ni repère particulier - aucune de toutes ces choses desquelles elle s’était encombrées à travers le désarroi, le désert aride, les rues silencieuses des villes qu’elle avait traversées. Ça lui donnait presque l’impression d’être légère, à Kara. Somme toute, ce fut un miracle pourtant, qu’elle arrive à destination sans la moindre encombre: peut-être que les bruits autour de Lafayette et le remue-ménage qui avait duré toute la journée là-bas, avait drainé le reste de la ville de ses monstres mangeur de chair. Elle n’savait plus, au bout d’un moment; ces monstres avaient tué Rose, une petite fille bien trop jeune pour crever dans de telles circonstances, les yeux chargés de peur et de douleur. Alors qu’est-ce qu’ils pouvaient vouloir d’autre? De toute manière, il semblait bien que dans le monde façonné aujourd’hui par les survivants, c’était l’humain pur et dur, le pire ennemi qu’elle pouvait rencontrer. Et encore là, ce fut une chance qu’elle ne croise personne - ou peut-être était-ce normal, compte-tenu de ce qu’elle avait vécu la seule et unique fois qu’elle était sortie depuis son arrivée au camp. De toute manière, elle n’avait pas eu le choix; pas d’autre choix que de se faire la plus discrète possible, ses bras croisés tout contre elle, la tête baissée, les pieds légers. Elle reconnaissait le chemin; mine de rien, même si elle n’en avait que peu parlé, elle avait passé pas mal de temps dehors, dans les environs: sa marche jusqu’à Lafayette avait été longue, périlleuse et faite d’enseignements dont elle aurait préféré se passer. C’était ironique, alors, sans aucun doute, que quand Absalon lui avait dit où son oncle et lui logeaient, elle n’avait eu aucun de mal à se repérer à peu près, avec sa mémoire. Elle passa les barricades en bas de l’immeuble le plus silencieusement possible, et une fois qu’elle laissa la rue derrière elle, humant l’odeur de renfermé et de moisi dans la cage d’escalier, Kara réalisa à quel point elle avait soif, et faim, et à quel point elle était épuisée aussi. Faim? Comment pouvait-elle avoir faim en de telles circonstances? Elle n’savait pas, y’avait quelque-chose d’injuste, indéniablement, dans l’immuabilité avec laquelle le monde continuait de tourner, sans ses morts. Habituellement, quand elle rentrait à la maison, à Lafayette, les pleurs de Luna étaient souvent ce qui l’accueillait en premier; elle était surprise là, de n’pas les entendre - peut-être bien qu’il suffisait de ça uniquement, qu’ils soient tous ensemble pour que tout soit facile à nouveau. Kara serra les mâchoires, incapable de se concentrer sur ce brin d’optimisme là maintenant, alors qu’elle montait les marches, franchissait les derniers pas qui la séparaient de... de quoi? La liberté? La maison? Peut-être tout ça, dans l’univers loin d’être idéal dans lequel ils vivaient désormais. Pourtant, quand elle poussa la porte, elle n’entendit que le léger grincement de celle-ci; et le silence porté par la semi-pénombre dans l’habitation de fortune. C’était donc ça, la sécurité, à l’extérieur? Curieusement, ça ressemblait à la solitude atroce à laquelle les mois d’inconnu l’avaient habituée. La réalité tomba comme une enclume sur Kara, lui faisant avaler un souffle d’air tout juste, avant que sa gorge ne se serre; elle avança dans la pièce, le parquet grinça sous ses pieds. Mais rien d’autre. Ni Evalia, ni bébé Luna, ni Hector, ni même Jessie. Ni Absalon.
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MessageSujet: Re: (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive   (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive EmptyDim 28 Mai - 17:01

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intrigue 2 : kara winfield & absalon costello.

Hector était parti depuis des heures et Absalon avait passé plus de temps attendre, à angoisser, qu’à dormir, comme il aurait sûrement dû le faire, alors même qu’il était dans un sale état à cause de ce qu’il avait pu traverser ces derniers jours. Les temps avaient changé de toute façon, à une époque, il aurait été hospitalisé après tout ça et il n’aurait pas eu d’autre choix que de dormir toute la journée. Il n’aurait même pas eu quelque chose de passionnant à faire à la place ou quelque chose pour le maintenir éveillé. Là, il avait eu trop de trucs en tête pour réussir à fermer l’œil. Il attendait Hector, celui qui était censé lui ramener sa sœur, sa nièce, Kara et cette fameuse Jessie dont il lui avait parlé. Mais il n’était toujours pas là et Absalon, il savait très bien le temps qu’il fallait pour aller jusqu’au camp de Lafayette, combien de fois est-ce qu’il l’avait fait, le trajet, juste pour avoir l’impression d’être proche d’Eva et de Kara ? Il le connaissait par cœur et il savait bien que son oncle, il mettait beaucoup trop de temps. Et s’il lui était arrivé quelque chose ? Et s’il s’était fait prendre, lui aussi par ses connards de horsemen ? Il ne savait pas et ça le rendait fou. Ça lui donnait un aperçu de ce qu’Hector avait dû ressentir ces derniers jours, alors qu’il avait disparu. Il était rentré, alors sans doute qu’il devrait se dire pareil, que son oncle allait rentrer, qu’il n’avait eu qu’un contre temps. Il n’en savait rien et à plusieurs reprises, il s’était dit qu’il avait attendu assez longtemps qu’il allait lui-même aller jusqu’au camp pour savoir ce qui était arrivé à son oncle. Les douleurs qui parcouraient son corps l’avait poussé à revoir sa décision, à attendre, encore un petit peu, puis encore un peu et voilà maintenant qu’il pouvait deviner, même aux volets fermés de l’appartement, que la nuit était en train de tomber. Il avait passé sa journée à faire les cent pas et finalement Hector, n’était pas revenu.

Maintenant, ça faisait trop longtemps. Il ne pouvait pas repousser les choses, il avait laissé à son oncle assez de encore un petit peu de temps. Il ne pouvait plus rester là à attendre, à se poser mille questions. Tant pis pour ses blessures, pour toutes les douleurs qui venaient de ce combat encore trop frais, l’angoisse qui faisait battre son cœur à la chamade semblait largement suffisante pour faire passer la douleur au second plan. Il allait retourner au camp, parce qu’il fallait qu’il retrouver Hector et les autres, le reste, ça n’avait définitivement plus la moindre importance à ses yeux. Il était parti dans la chambre qu’il occupait, pour chercher son sac qui trainait là, une arme qu’il avait planquée là, alors que celle qu’il avait eu sur lui avant que les horsemen ne lui tombent dessus, lui avait été dérobée. Il entendit la porte s’ouvrir, le parquet grincé, mais bien trop de silence autour pour que ce soit Hector. Hector, il aurait signalé sa présence. Il était censé être accompagné de trois personnes et d’un bébé, alors c’était beaucoup trop calme pour que ce soit Hector. Il vérifia le plus silencieusement possible que l’arme était bien chargée, avant de traverser le couloir en silence et lampe torche en main, il éclaira la pièce. Il fronça les sourcils, en reconnaissant la personne qui était là, juste en face de lui. Kara, juste Kara. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Où était les autres ? Est-ce qu’elle était vraiment là, où est-ce qu’il se tapait un traumatisme crânien à la suite de son combat contre ce type ? « Kara ? » Il demanda quand même, comme si une hallucination ne risquait pas de lui répondre. Il baissa son arme aussi, si c’était Kara, il n’avait pas besoin de ça, si c’était une hallucination, ça ne lui servirait pas non plus. Il s’approcha d’elle, éclairant toujours la pièce avec sa lampe torche, en faisant quand même attention de ne pas lui mettre la lumière en plein visage. « Est-ce que ça va ? » Il en avait d’autres des questions. A commencer par qu’est-ce qu’elle faisait là ? ou bien encore où étaient les autres ? Mais pour l’instant tout ce qu’il voyait c’était qu’y avait Kara, juste là en face de lui et qu’elle avait plein de sang sur elle. A qui il était ce sang ? A elle ? L’inquiétude le prenait aux tripes maintenant et y avait bien que Kara qui pouvait répondre à toutes les questions qu’il se posait en cet instant.
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MessageSujet: Re: (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive   (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive EmptyDim 28 Mai - 20:27

 
the finish line.

La pénombre semblait être l’élément constant du monde dans lequel ils vivaient; à Lafayette, on ne laissait pas beaucoup aux gens l’opportunité de jouir de l’électricité qui courait encore en ville, et souvent, bien assez tôt dans la soirée, tout le monde se retrouvait dans une demi-obscurité oppressante. Dans ces moments-là, la présence d’Absalon au côté de Kara avait été ce dont la blonde avait eu désespérément besoin, au début au moins, pour n’pas avoir l’impression d’être à nouveau égarée au milieu d’un désert de roches et de solitude. La Winfield n’avait jamais assez étudié les rôdeurs pour savoir si le noir pouvait aider; c’était difficile de croire que ces créatures puissent être réceptives au monde autour d’elles à ce point. Encore une fois, c’était même difficile de les voir se mouvoir, de les observer tourner la tête au moindre bruit, comme s’ils étaient encore conscients de quelque-chose: il y avait des surprises encore, que Kara n’s’était pas prises de plein fouet. Des secrets que la nature humaine impitoyable et violente, avait encore pour elle. Kara, elle s’éloignait chaque jour de plus en plus de la blonde pleine d’espoir, de volonté et de foi en le monde qu’elle avait été, quelque-chose comme trois ans plus tôt. Oh, ç’avait au moins été cette utilité-là, totalement primaire et réconfortante, qui avait aidé la jeune femme à tenir bon dans les moments de doutes, les fois où elle avait cru échouer dans ses études, et perdre son rêve juste à portée. Quelle idiote elle avait été; probablement qu’à force de grandir dans un monde doucereusement privilégié, il y avait bien eu des choses auxquelles elle n’avait pas été prête. Presque comme une Princesse, faite d’innocence et de stupidité. Maintenant, elle était, orgueilleusement, prête à parier que plus rien n’pourrait la surprendre - et tous les autres pouvaient alors lancer les paris à savoir quand est-ce qu’elle tomberait de son petit nuage. Peut-être aujourd’hui. Aujourd’hui dont les informations continuaient de s’agglutiner dans sa cervelle, se pressant et se pressant au point de créer un véritable noyau douloureux - elle allait avoir une migraine, pour ce soir. Le genre de peine assommante dont elle n’avait pas besoin, en plus du reste; mais comment faire autrement, alors que dans le quotidien plutôt banal et répétitif de Lafayette, tout avait basculé en un claquement de doigts. D’où étaient venus ces types, et qu’est-ce qu’ils voulaient? Kara n’avait jamais eu de réponse au cours de cette journée, et peut-être bien qu’elle n’en aurait jamais - tant pis, si ça voulait dire qu’elle échappait au camp rendu véritable impasse au meurtre. Si elle était restée... si elle était restée, quoi? Serait-elle morte? Allaient-ils tuer tout le monde dans le camp fortifié, et avait-elle abandonné à leur sort, ses camarades, et les visages qu’elle voyait tous les jours et les gens qu’elle avait soignés avec dévotion? Mais qu’aurait-elle pu faire? Si elle avait survécu, peut-être bien qu’elle aurait pu être là pour ‘apprécier’ les dommages: compter les cadavres, reconnaître les visages tuméfiés, identifier les gens sans famille, et planter un couteau dans les crânes de ceux qui ne s’étaient pas faits esquinter leur cerveau déjà, histoire qu’ils ne reviennent pas en mort vivants. Là où la mort dominait tout le reste, c’était bien la seule chose que les gens comme elle pouvaient faire; d’ici peu, la jeune docteur qu’elle avait eu ambition d’être, allait devenir médecin légiste, sans retour possible.

Des tonnes de bons prétextes, peut-être, pour expliquer pourquoi elle était partie; pourquoi est-ce qu’il y avait autant d’énergie dans l’acte égoïste qu’elle accomplissait, en laissant Lafayette, tous ses blessés et ses victimes derrière elle. Quelque-part, elle ne voulait pas voir ce que le Conseil ferait de tous ces gens: est-ce qu’ils essayeraient de les sauver, ou les balanceraient-ils aux fauves comme de la chair à pâtée, histoire d’économiser quelques bandages, quelques médicaments, et des ressources médicales précieuses? C’était l’énergie du désespoir, et peut-être bien un genre d’instinct de conversation, qui rendaient les foulées de Kara légères avec détermination. Si, une fois arrivée, elle retrouverait Absalon, Hector, Evalia et Luna, qu’y avait-il d’autre qui comptait? Le silence fut lourd comme un couperet alors, dès qu’elle ouvrit la porte de l’appartement de fortune, pour se rendre compte que l’énergie chaude qui s’était dégagée du foyer où elle avait trouvé refuge à son arrivée au camp, n’était pas là. Personne n’était là. Et sous les battements furieux de son coeur, Kara se retrouva submergée par mille autres questions: où était Evalia? L’avait-elle abandonnée, toute seule, à Lafayette, avec Luna? Non... non, c’n’était pas possible; Hector non plus n’était pas là. Personne n’était là. Sur sa langue pâteuse, au creux de sa gorge enserrée, Kara ne put trouver la force de lancer un appel désespéré dans le noir, avant que la lumière aveuglante d’une lampe torche ne lui vrille les prunelles. Elle en plissa les yeux, la panique montant en pique dans ses entrailles: qui l’accueillait comme ça, franchement?! Un ennemi sans aucun doute - et elle n’avait pas d’arme, même pas d’arme pour se défendre, quand bien même elle remarqua le métal d’un flingue pointé vers elle. Elle n’allait pas... pas supplier quand même, encore une fois, pour sa vie, comme si elle ne valait rien. Contre toute attente, au bord du précipice du désespoir, ce fut la voix d’Absalon qui la ramena sur terre - un frisson courut le long de son échine, une électricité lui dénouant subitement les tripes, tandis que le soulagement passait sur son visage. Même dans le noir le plus complet, elle venait de trouver un repère dont elle avait eu désespérément besoin. Est-ce que ça allait? Était-ce vraiment la question qu’Absalon lui posait? Elle s’en fichait, presque, là maintenant, son coeur s’écrasant contre son poitrail alors qu’elle agrippait le bras du jeune homme; cette fois, elle eut la force de le faire, correctement, naturellement, désespérément sans doute aussi, s’échouant contre lui dans une étreinte à lui en briser les os. Ses deux bras s’enroulèrent avec force autour de son dos, son visage blanc enfoui contre l’épaule d’Absalon - elle ne chercha même pas son odeur, cette fois, avant qu’un sanglot ne lui échappe, une larme glisse de sa joue vers sa présence chaude à lui. « J’vais bien. J’vais bien... » ou peut-être pas; mais elle était entière, vivante, et arrivée à destination, contre toute attente. Et Absalon était là aussi, alors même qu’elle n’avait pas osé y croire, pas osé le vouloir. Peut-être bien alors qu’elle pouvait croire aux miracles pour ce soir, après tant de temps passé dans la réalité morne et noire.
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MessageSujet: Re: (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive   (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive EmptyDim 28 Mai - 21:23

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intrigue 2 : kara winfield & absalon costello.

Il aurait voulu accompagner Hector, le suivre jusqu’au camp pour l’aider, parce que ce serait moins risqué s’ils étaient deux. Mais il n’était pas en état. Il n’aurait fait que ralentir Hector, puis le groupe, vu l’état dans lequel il était. Il en avait bien conscience, s’il avait gagné ce combat, il n’en était pas sorti indemne. L’autre gars aussi, il avait eu envie de survivre, de sortir de là. Ce type aussi, il avait peut-être eu en tête toute une liste de personnes qu’il avait envie de revoir et pour lesquels il avait décidé de se battre. Lui il avait pensé à Hector, qui l’attendait dans cet appartement, son oncle qui l’avait élevé comme un père quand sa sœur et lui avaient été seuls et malmenés par toutes les familles dans lesquelles ils étaient passés. Il avait pensé à Evalia, sa sœur jumelle, celle avec qui il avait toujours tout partagé, elle était une grosse partie de sa vie, une partie de lui-même, même, sans laquelle il ne pouvait exister et si le contraire était vrai aussi, ça justifiait qu’il sorte de cette arène pour la retrouver. Il avait pensé à Kara, bien évidemment, parce qu’il l’aimait et qu’il n’avait cessé de le faire, malgré la distance qui s’était imposée entre eux quand il avait été viré du camp. Il l’aimait et il avait encore l’espoir de pouvoir la retrouver à un moment ou à un autre, au moins s’il était encore vivant. Il avait même pensé à Luna, ce petit bout de bébé qu’il n’avait vu que très furtivement et qui pourtant, partageait une partie de son sang, puisqu’elle était sa nièce. Ça l’avait motivé, ça l’avait poussé à vouloir s’en sortir et il l’avait fait tant bien que mal, mais ça avait été aussi la volonté de l’autre type en face et ça se voyait sur les nombreux hématomes et autres plaies diverses et variées qu’il portait un peu partout sur le corps.

Il était resté à attendre alors et sa patience avait été mise à rude épreuve alors que les heures filaient beaucoup trop rapidement sans qu’il n’ait la moindre nouvelle de son oncle. Avec l’absence de ce dernier, y avait aussi tout un tas de questions qui s’imposaient à lui, l’inquiétude, les peurs et il en avait fini complètement stressé à ne plus savoir quoi faire. Il était épuisé, pour couronné le tout et pourtant, incapable de fermer l’œil plus de trente seconde avant d’être rattrapé par toutes ses pensées. Au bout d’un moment, il avait fini par se dire que la meilleure chose à faire – la seule chose – c’était d’aller jusqu’à ce camp lui-même pour retrouver Hector et les autres. Il avait bien dû se passer quelque chose pour que son oncle ne revienne pas mais quoi ? Au moins, en allant à Lafayette, en retrouvant Evalia et Kara, il saurait si oui ou non, Hector avait réussi à arriver jusqu’au camp. Peut-être qu’il avait été fait prisonnier parce qu’on l’avait attrapé. Peut-être que c’était les horsemen qui avaient mis la main sur lui. Peut-être les rôdeurs, parce qu’ils étaient devenus presque trop facile à oublier ceux-là, alors même qu’ils semblaient moins dangereux que les autres survivants. Une ironie sans nom, d’après lui. En arrivant dans le salon, c’était Kara qu’il avait trouvée. Si elle était là, c’était bien qu’elle avait croisé Hector non ? Ou bien était-ce une coïncidence ? Il n’en savait rien et alors qu’il voyait les tâches de sang sur ses vêtements, c’était presque devenu secondaire. Il avait rangé son arme à sa ceinture avant de s’avancer vers elle et il ne tarda pas à balancer sa lampe torche sur le meuble le plus proche, histoire qu’elle éclaire encore la pièce et que lui, il ait les mains pour pouvoir serrer la blonde contre lui. Il n’avait aucune idée de ce qui avait pu se passer. Elle disait que ça allait et pourtant le sanglot qu’elle avait laissé échapper semblait trahir le contraire. Il agrippa ses cheveux de l’une de ses mains, alors que l’autre caressait lentement son dos, dans un geste qu’il voulait rassurant, alors même qu’il ne savait même pas de quoi il était censé la rassurée et alors qu’elle était là toute seule, alors qu’elle avait été censé venir avec Hector, Evalia, Luna et Jessie, il avait tendance à imaginer tous les scénarios possibles et aucun d’eux n’étaient franchement agréable. « Ça va aller … » Qu’il murmura, toujours sans savoir de quoi il pouvait s’agir, peut importait le cœur du problème, il était là, avec elle et il n’avait pas l’intention de la lâcher, alors ça irait, ça irait toujours, tant qu’ils étaient ensemble.
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MessageSujet: Re: (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive   (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive EmptyDim 28 Mai - 22:54

 
the finish line.

Les dernières pensées logiques que Kara avaient eues, elles avaient été égoïstes, purement égoïstes. Parce qu’elle avait su qu’elle en avait eu le droit, alors que chaque foulée la rattrapait de la brèche qu’Hector lui avait indiquée, dans les remparts de la ville - et dire qu’elle avait vécu des mois ici, à Lafayette, portant ces derniers temps le sentiment d’être retenue prisonnière par le Conseil, sans même savoir qu’il y avait une brèche par laquelle beaucoup de gens passaient. Irrémédiablement, il semblait bien que ç’avait été une faiblesse dans les murailles de Lafayette, et aujourd’hui beaucoup de gens en payaient les conséquences. Pas elle; pas Kara, pas Evalia, pas Luna. Il avait été indéniable au moment où elle avait vu le Costello, que tous, ils étaient saufs désormais. Au milieu des coups de feu venant régulièrement briser le silence épais sur le camp, elle avait vu apparaître l’homme dont elle avait presque oublié le visage, avec les mois et l’inattention. Elle lui avait indiqué où trouver Evalia, que prendre, quoi faire, une fois arrivés à la maison, et où trouver toutes les choses à embarquer à toute vitesse pour garantir la survie de Luna, au moins. Ils avaient dû être brefs, et efficaces, avant que la Winfield ne parte dans la direction opposée, suivant Ariane et l’homme qui l’accompagnait. C’était là que le monde semblait s’être arrêté; à la dernière oeillade qu’elle avait lancée à Hector, une pierre à la place du coeur, et persuadée que, ses chances de survie et de sortie, étaient à cinquante/cinquante. Et chacune des minutes qu’elle avait passées à essayer de sauver Rose n’avaient été qu’un pourcentage s’enlevant à ce calcul, un gramme de vie faisant pencher la balance d’un côté. Dès qu’elle avait eu l’opportunité, alors, dès qu’elle avait pu rassembler ses pensées, elle s’était raccrochée à ça: elle devait sortir pour n’pas être toute seule, définitivement toute seule à Lafayette. Parce qu’évidemment que tout le monde était sorti - évidemment qu’Hector avait réussi. Évidemment qu’il n’y avait pas eu d’autre question à se poser; alors Kara, elle était partie, juste avec elle-même, ses vêtements tachés de sang, un genre de détermination désespérée. Peut-être que les intrus étaient partis, et que le Conseil avait déjà envoyé la milice tourner et retourner chaque recoin des murs de la ville et des rues ici-bas. Peut-être était-ce trop tard; oh, ça, ç’avait été un songe que le pessimisme ambiant avait martelé contre le crâne de Kara. Elle aurait facilement pu tomber dans un schéma stupide; opter pour la peur, et n’même pas essayer, plutôt que d’affronter une autre déception. Mais elle avait essayé, et elle avait réussi.

Maintenant elle était là; et contre Absalon, elle se sentait frêle et petite - ça n’avait rien à voir avec les étreintes qu’elle avait partagées récemment, majoritairement avec Evalia, et pour la rassurer elle, plutôt que pour se rassurer elle-même. Peut-être bien qu’elle pourrait oublier ça, désormais; peut-être bien qu’Absalon reprendrait volontiers son rôle de grand-frère, et que Kara aurait la possibilité de déposer les armes: de toute manière, elle avait la conviction de n’pas avoir fait un bon boulot, de tout ça. Eva était toujours perdue dans sa dépression, et tout ce qu’elle touchait, Kara, semblait se flétrir et perdre toute vie, en un rien de temps. Contre le voile de ses paupières étroitement closes, la blonde revit Rose, en train de mourir juste devant elle; elle se souvenait avoir pressé son index et son majeur contre le cou de la petite fille, pour ne sentir qu’un pouls faible et mourant. Et rien que par bonne conscience, Kara, elle voulait bien croire qu’elle avait fait ‘tout ce qu’elle pouvait’, que c’était ‘naturel’ que parfois, la mort l’emporte sur la vie. Que c’était même important, pour l’équilibre du monde: un genre de sélection naturelle qu’on apprenait à la dure dans les couloirs des urgences. Mais ça n’avait pas été n’importe qui, ça n’avait pas été personne. Ç’avait été Rose, la petite fille qu’elle avait si souvent serrée dans ses bras avec une tendresse incontrôlable; une petite fille à qui Kara n’avait jamais livré ses démons, ses doutes, ou ses peurs, mais dont la présence avait été un réconfort qu’elle n’aurait jamais soupçonné. La Winfield avait grandi fille unique, mais avec Rose, elle avait eu une petite-soeur; un bien fou au milieu d’une Apocalypse si désolée. Ça va aller... les mots d’Absalon ricochèrent sur sa conscience; elle en eut un autre sanglot incontrôlable, secouant la tête autant qu’elle le pouvait, alors qu’elle était incapable de se défaire de son étreinte. A chaque fois qu’elle se pensait incapable d’affronter un autre deuil, la Faucheuse lui prenait quelqu’un d’autre; son père, sa mère, ses rares compagnons de route et maintenant Rose- probablement que dès le premier instant, elle avait su l’enfant perdue; mais elle avait essayé quand même, et tant pis si ç’avait dû lui coûter sa liberté ou sa vie. Mais pouvait-elle vraiment se laisser aller maintenant? C’était ça le truc, dans le monde aujourd’hui, sans pitié et cruel; elle n’pouvait jamais se laisser aller - alors malgré ses yeux humides, malgré le noeud dans sa gorge et les pleurs désespérés qui étaient si proches de ses lèvres, Kara laissa son cerveau reprendre le contrôle sur le reste. « Où sont les autres? » elle demanda, alors, ses yeux sondant l’alentours, quand bien même c’n’était que ténèbres; c’était toujours mieux que de se perdre dans le regard d’Absalon - elle avait trop souvent pris l’habitude de se réfugier avec lui, de dépendre de lui, de baisser les armes dès qu’elle se retrouvait dans ses bras; c’n’était pas le moment. « Personne n’est revenu? Quand j’suis sorti et qu’y’avait personne j’croyais-... » elle avait su que ç’avait été une possibilité; qu’ils ne puissent pas l’attendre à proximité du camp. Et Kara elle-même avait assuré qu’elle s’en sortirait. « J’croyais que tout le monde serait là. » mais personne n’était là; à moins qu’ils lui fassent tous une mauvaise blague - le genre de blague qui la ferait retourner à Lafayette avec rage. Mais non, ce monde-là n’était plus tellement propice aux blagues, ni même aux sourires, presque.
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MessageSujet: Re: (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive   (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive EmptyLun 29 Mai - 1:03

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Qu’est-ce qui avait bien pu se passer ? Il n’aimait pas ça, ne pas savoir Absalon. C’était ce qui l’avait agacé toute la journée durant, alors qu’il avait attendu son oncle et que ce dernier mettait trop de temps, définitivement trop de temps. Maintenant y avait Kara qui était là et quand bien même il ne pouvait pas s’empêcher de ressentir un vif soulagement en voyant la blonde, sa présence ici, toute seule, ça soulevait encore plus de questions. Elles étaient là, à se répéter en boucle dans sa tête et à lui faire détester encore plus le fait d’avoir été obligé de rester sur la touche aujourd’hui pour quelques blessures qui d’un coup, lui paraissaient probablement moins importantes qu’elle avait pu l’être quand il avait accepté d’écouter son oncle et d’attendre ici. Il n’aurait peut-être pas dû l’écouter, il aurait dû n’en faire qu’à sa tête. Mais évidemment, comme toujours il avait écouté son oncle, parce qu’il lui avait fait confiance. Il lui faisait toujours confiance. Ce n’était peut-être encore qu’une question de temps avant qu’Hector ne débarque avec le reste de la petite troupe. Il avait encore la force d’y croire Absalon. C’était peut-être idiot, mais là, alors qu’il lui manquait la moitié des informations et que son cerveau tournait beaucoup trop vite à imaginer tout et n’importe quoi, il avait besoin de croire que tout allait s’arranger, que le plan n’avait été que retarder, mais qu’il allait revenir accompagné des autres et qu’ils pourraient se barrer loin d’ici, puisque ça avait été l’idée de base. Lafayette n’était pas le meilleur endroit du monde et il semblait maintenant que ce n’était plus qu’une question de temps avant que les horsemen ne décide de faire tomber le camp. D’après ce qu’il se disait, ils en avaient fait tomber d’autres, sans raison particulières, juste pour s’amuser, ils avaient attaqué des camps, ils avaient tué ceux qui y vivaient et ils s’étaient barrés, juste comme ça.

C’était l’état tout entier qu’il fallait quitter. Pour aller où ? Il n’en savait absolument rien et franchement, avec son oncle, ils n’avaient pas eu le temps de se pencher sur la question. Absalon, il serait prêt à jurer que partout serait mieux qu’ici de toute façon. Il devait bien y avoir encore un coin du monde dans lequel y avait pas trop de cinglés. Ils s’étaient juste dit qu’il fallait se barrer d’ici, alors Hector était parti chercher les autres et il n’était pas revenu. Y avait que Kara qui était là maintenant et malgré toutes les questions qu’il pouvait se poser, il préféra d’abord essayer de la rassurer. Pouvoir la serrer dans ses bras, il en avait rêvé ces derniers temps. Mais il n’avait pas imaginé ça dans ces conditions. Tout ce qu’il pouvait se dire pour l’instant, c’était qu’au moins, elle, elle était là avec lui. Il ne savait pas où était les autres et ça l’angoissait, bien évidemment, il ne savait pas pourquoi elle avait du sang sur elle ni ce qui pouvait la mettre dans cet état, mais au moins elle était là, elle était en vie et dans ce monde de merde, on pouvait considérer ça comme une victoire. Il laissa échapper un léger soupire en lâchant la blonde alors qu’elle semblait décidée à se concentrer sur le reste. Il ne pouvait pas répondre à sa question, il aurait cru qu’elle, elle le pourrait. « Y a personne. Juste moi. » Y avait que lui ici, les autres, ils n’étaient pas cachés dans un coin ou partis ans les appartements voisins pour chercher si y avait encore des trucs, ça aurait été inutile de toute façon, ils étaient déjà vide. Y avait juste celui d’à côté où y avait encore du monde, ça donnait presque l’impression d’avoir des voisins, des fois. « Qu’est-ce qui s’est passé ? T’as vu Hector ? Il était censé venir vous chercher. » Mais maintenant, y avait Kara ici et pas l’ombre d’Hector, alors il s’était forcément passé quelque chose. Il avait bien fallu qu’elle croise Hector, sinon elle n’aurait pas quitté Lafayette pour venir jusqu’ici en pensant y retrouver tout le monde. Alors qu’est-ce qui avait bien pu se passer pour que les choses se terminent comme ça ? Kara, elle ne savait pas où était les autres, alors est-ce que c’était pas un genre de bonnes nouvelles ? Au moins, ça voulait dire que, malgré le sang qu’elle avait sur elle, ça n’appartenait pas à Hector, Eva, Luna ou Jessie. Ça n’avait pas l’air d’être le sien non plus, elle avait l’air physiquement en forme. Y avait peut-être un petit truc légèrement rassurant dans tout ça, juste une petite étincelle qui lui permettait de se dire qu’au moins, aux dernières nouvelles ses proches étaient encore en vie. C’était définitivement mieux que rien, même si, bien évidemment, ne pas savoir où ils étaient, c’était pas franchement terrible.
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MessageSujet: Re: (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive   (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive EmptyMar 30 Mai - 1:47

 
the finish line.

Elle avait cru, Kara, au dernier instant, qu’elle n’avait plus besoin de réfléchir; retenir ses sanglots et ne pas s’effondrer juste à côté du cadavre de Rose avait déjà été bien assez difficile comme ça. Et elle avait cru que c’était la seule chose qui devait occuper ses pensées, réveiller encore et encore ses instincts jusqu’aux hautes palissades de Lafayette. Elle avait cru que la liberté bienvenue acquise en franchissant les murs du camp, la promesse de retrouver Absalon, Evalia et tous les autres une fois qu’elle aurait fait ces quelques pas si importants, était tout ce à quoi elle devait se raccrocher. Peut-être n’avait-elle pris qu’une succession de mauvaises décisions, Kara; elle avait tout de suite vu la morsure profondément plantée dans la chair de Rose, la blonde, après tout. Mais elle avait quand même suivi Ariane jusqu’à un endroit sûr, pour essayer de faire ‘quelque-chose’. Quoi, au fond, hein? A part essayer d’arrêter les hémorragies d’une enfant condamnée, sentir son coeur doucement s’arrêter, calculer la température à son front qui grimpait à toute vitesse, et faire un massage cardiaque sur un cadavre qui allait bien assez tôt devenir zombie, qu’avait-elle accompli? Ç’avait largement été assez, comme images traumatisantes pour rajouter à tout ce qu’elle avait déjà connu jusque-là; Kara, c’était comme si elle était au bord de l’explosion trop souvent dans sa vie de tous les jours. Et elle avait été stupide, sans doute, de croire qu’elle pourrait souffler un bon coup. Ce monde-là n’semblait pas leur promettre la moindre trêve; et elle n’avait tout simplement pas réfléchi plus loin que le bout de son nez, son être à elle, et la conviction de ses pas. Comment aurait-elle pu savoir que le Costello s’était fait prendre, ou avait rencontré une quelconque embuche, quelque-part dans son trajet à travers le camp? Peut-être bien qu’elle n’aurait jamais dû les abandonner eux, tracer son propre chemin à elle; peut-être aurait-elle dû sacrifier Rose encore plus, pour accompagner Hector jusqu’à la maison, et rassembler les affaires elle-même. Ou peut-être le problème était-il totalement différent: la Winfield semblait prouver plus souvent qu’elle était une de ces pauvres demoiselles en détresse qui avaient souvent besoin qu’on la sorte de ses torpeurs et la sauve d’une mort certaine. Ses seuls talents se limitaient à la médecine, aux savoirs qui battaient dans ses veines au rythme de son coeur effréné, sur les moments de panique: mais aujourd’hui, tout ce qu’elle avait fait dans ces circonstances-là, c’était s’écraser contre la frontière immuable qui délimitait les pouvoirs de la médecine. Elle n’avait pas pu sauver Rose. Et elle aurait dû le savoir dès le début; elle aurait dû être assez insensible pour conseiller à une mère de planter une lame dans le crâne de sa fille pour lui éviter de revenir en monstre mangeur d’humains. Elle aurait dû penser juste à Eva, juste à eux, comme elle avait semblé si souvent le reprocher à Absalon; un véritable match entre ses convictions et les nécessités que faisaient naître ce monde - elle le savait bien, elle l’avait toujours su. Ça n’avait jamais apaisé ses peines, ç’avait remué ses remords à tant souffrir égoïstement de l’absence du jeune homme; et à quoi bon, hein?

Toutes les décisions semblaient être les mauvaises, toutes les tournures des événements semblaient être désastreuses, et encore et encore, les emmerdes s’empilaient, s’ajoutant à l’horreur, au désarroi, au deuil, à la peine et aux désillusions. Kara, elle avait laissé derrière elle, une Ariane chargée par le deuil d’avoir perdu ses deux filles ; elle avait laissé tout un camp qui allait avoir besoin de tous ses médecins pour sauver des vies, limiter les dégâts et empêcher que ce ne soit le chaos après la visite impromptue d’ennemis bien cruels. Elle était là, lovée dans les bras d’Absalon, et aussi bon et rassurant que ça pouvait être, peut-être bien que la morale, les autres humains ou le Bon Dieu jugeraient que c’était l’acte le plus égoïste qu’elle n’avait jamais commis. Elle-même, elle ne savait pas: peut-être n’était-ce pas pour rien, que la trêve était de courte durée, et que le bonheur n’était qu’une toute petite chose à laquelle ils n’avaient pas droit, si souvent. Était-ce une question de mérite? Pour tous les gens qu’elle avait sauvés, Kara, elle aurait voulu croire qu’elle avait droit à un peu de paix. Elle aurait pu croire ça, ouais, n’importe quel jour de sa vie. Mais pas aujourd’hui. « Ouais... Non. Je-... » la jeune femme s’interrompit, consciente qu’elle ne faisait pas sens; en serrant les mâchoires, elle se pinça la langue entre ses dents, comme si ça pouvait lui permettre de remettre de l’ordre dans sa tête; « J’ai-... ouais, j’ai vu Hector. Et on devait aller chercher Evalia, mais-... » sa voix craquela, et elle ne put que secouer sa tête: c’n’était pas le moment, elle devait se concentrer pour continuer de parler plutôt que de se mettre à pleurer comme une idiote. « Quelqu’un avait besoin de mon aide... Et j’ai dit que j’sortirais dès que je le pourrais... qu’ils avaient pas besoin de m’attendre. » et elle n’avait aidé personne à la fin, et ni Hector, ni Evalia, ni Luna, pas même Jessie il semblait, n’avaient trouvé la sortie. « Y’avait-... j’sais pas qui dans le camp; j’ai entendu des coups de feu et j’avais réussi à retourner vers la maison... » et puis elle avait évidemment cru que si quelqu’un pouvait être digne de confiance avec la protection d’Evalia, c’était bien l’oncle de celle-ci. Tout aurait pu si bien se passer, et tout avait si mal tourner. La réalité tomba comme du plomb sur la blonde, et une autre larme vint s’échapper du bord de ses paupières, glissant sur sa joue comme une traitresse, avant d’être rageusement essuyée. « J’croyais que tout s’passerait bien. » elle confia, contente de trouver elle ne savait quoi, un canapé ou juste un espèce de futon sur lequel se laisser tomber. Ses coudes sur ses genoux, elle colla ses mains sur ses yeux, trop consciente des images qui s’imposaient à son esprit. « J’suis désolée... » s’excusa-t-elle, sans savoir de quoi, comme elle s’était excusée auprès d’Ariane pour elle ne savait quelle raison. Il était scientifiquement impossible de sauver quelqu’un qui s’était fait mordre; à Lafayette, le Conseil aurait envoyé la petite fille dehors sans le moindre remord. Alors qu’est-ce qu’elle avait fait de si mal, Kara? Elle n’savait pas, mais c’n’était pas pour autant que ses entrailles ne se serraient pas avec force, jusqu’à lui filer la nausée. Et sauver les autres, cette fois-ci, ç’avait été la responsabilité d’Hector et pas la sienne - ils avaient décidé ça d’un commun-accord, et il avait même semblé dans leurs derniers regards que c’était Kara elle-même qui condamnait sa liberté pour une cause perdue. Ils avaient été si près de sortir; ils auraient dû sortir. Mais elle était là, juste elle, parce que les choses n’tournaient jamais comme prévu.
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MessageSujet: Re: (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive   (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive EmptyMar 30 Mai - 12:18

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Peut-être que ça aurait été juste trop simple, qu’Hector parte jusqu’au camp de Lafayette, sans croiser le moindre problème et qu’il revienne une heure, peut-être deux, plus tard avec toutes celles qu’il était parti chercher. Ils auraient dû savoir dans le fond que ce n’était jamais aussi simple que ça dans ce monde-là. Ils avaient été ceux qui s’étaient faits virés du camp pour avoir essayé de sauver une fille qui avait eu besoin d’aide. Ils étaient aussi ceux qui l’avaient vu mourir cette fille, parce qu’évidemment la vie était loin d’être si facile et tout ce qu’ils avaient sacrifié en voulant sauver une vie, ils l’avaient perdu pour un échec. Hector, il avait son propre point de vue sur la question, mais Absalon, il ne pouvait pas s’empêcher de penser qu’il avait perdu les personnes les plus importantes de sa vie, pour un échec. Après ça, qu’est-ce qui les avait fait penser que s’introduire à Lafayette serait aussi simple que ça ? Ils avaient été bien naïfs tous les deux, quand ils avaient mis en place ce plan complètement débile. Ils avaient paniqué sans doute, après ce qui venait de lui arriver à Absalon. Mais cette épreuve pourtant, elle n’était que la preuve supplémentaire d’à quel point les choses pouvaient rapidement se compliquer. Après tout, il n’avait pas cherché la merde Absalon et à ces types qui étaient venus s’en prendre à lui, il aurait donné tous ses biens sans poser de question, juste pour sauver sa vie. Mais, ils en avaient décidé autrement, parce qu’évidemment, ça aurait été beaucoup trop facile qu’il ne s’en sorte qu’en leur confiant l’arme qu’il avait eu sur lui et le sac dans lequel y avait eu quoi ? Une bouteille d’eau presque vide, une boite de conserve, peut-être une autre de médicaments et pas grand-chose de plus. Ils les avaient gardées, de toute façon ses affaires, fallait croire que ces types, ils avaient vraiment tout gagné.

Le monde était pourri, beaucoup trop pour que les choses se passent comme prévu. Il se disait qu’ils auraient peut-être dû attendre quelques jours, qu’il soit un peu plus en forme, au lieu de laisser Hector aller dans ce camp tout seul. C’était pas comme s’il avait le luxe de s’octroyer une convalescence bien longue, alors, juste quelques jours et ils auraient pu gérer ça ensemble. Il ne savait pas si ça aurait pu changer grand-chose, mais on disait bien que l’union faisait la force, alors peut-être que ça aurait été plus facile comme ça. Sauf qu’à écouter Kara, y avait eu des types dans le camp, des coups de feu, alors peut-être qu’ils n’auraient pas pu attendre. Il serra les mâchoires en écoutant ce qu’elle avait à raconter. Est-ce que c’était les horsemen qui étaient entrés dans le camp ? Il semblait bien que ce serait leur style, mais est-ce qu’ils n’étaient pas trop occupés à se fendre la poire en regardant des pauvres types qui n’avaient rien demandé à personne, en train de se livrer un duel à mort pour avoir la chance de survivre et de sortir de là ? Il ne savait pas, il ne pouvait pas deviner ce qui se passait à Lafayette. Il ne pouvait pas imaginer qu’Hector se soit fait tuer, ni Evalia. Il suivit rapidement la blonde jusqu’au canapé, posant l’une de ses mains contre son dos, l’autre sur son genou. « Hey, ça va aller, okay ? » Une conviction à laquelle il devait lui-même s’accrocher, alors qu’y avait bien une partie de lui qui avait envie de céder à la panique, parce que c’était son oncle, c’était sa sœur, c’était sa nièce qui étaient là dehors, mais c’était Kara aussi, qui était là avec lui et il fallait bien qu’il essaie de la rassurer. C’était pas de sa faute ce qui avait pu se passer dans ce camp, évidemment, que ce n’était pas de ta faute. « On m’a souvent dit que c’était débile, mais j’ai la conviction que s’il arrivait quelque chose à ma sœur, je le saurais. » Parce qu’ils étaient jumeaux, qu’ils étaient liés et peut-être que tout le monde avait toujours trouvé ça complètement débile, mais personne n’avait réussi à lui sortir ça de la tête. « Je certain que ça va pour elle. » Si elle était avec Hector après tout, y avait aucune raison qu’il arrive quelque chose à Evalia, à Luna, ou même à Jessie. Il avait confiance en son oncle, ce genre de confiance aveugle qui avait fini par le faire expulser du camp. « Ils ont peut-être juste été  retardés. Tu te souviens de cette fois où j’ai mis trois jours à rentrer au camp ? » Il avait du mal à croire qu’elle ait pu oublier ça, lui en tout cas, il s’en souvenait très bien de cette aventure. « J’étais même pas hyper loin. C’était surtout une question de timing, sortir au moment le moins risqué … » Alors peut-être que c’était un truc du même genre qui était arrivé aux autres, mais ils n’étaient pas Lafayette, alors ils ne pouvaient pas juste dire qu’ils étaient morts et puis basta, il en était incapable de toute façon, Absalon. « S’ils sont pas là demain, on y retournera. On va les retrouver. » Parce que ce serait complètement ridicule d’y retourner maintenant, en pleine nuit, avec lui qui était toujours en piteux état – pas sûr qu’il pète la forme d’ici demain mais bon – et elle qui n’avait pas l’air forcément mieux et puis juste eux deux, peut-être que c’était une mauvaise idée. Il savait bien où demander de l’aide, pas en plein milieu de la nuit, ça ne ressemblait pas à une bonne idée.
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MessageSujet: Re: (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive   (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive EmptyMar 30 Mai - 15:57

 
the finish line.

Avec tout ce qu’elle avait enduré avant d’arriver à Lafayette, Kara elle aurait dû savoir, sans doute dès le début, que quoiqu’ils essayent, les choses ne tourneraient jamais complètement en leur faveur. Chaque chose qu’ils arrivaient à obtenir, chaque ressource ou chaque simple moment de réconfort semblait se faire au prix de bien des sacrifices, et face à des ennemis qu’on n’aurait jamais soupçonner. Elle n’avait jamais vraiment connu la violence du monde, elle, avant que l’Apocalypse ne s’abatte sur l’humanité; évidemment, aux urgences, elle en avait vues de toutes les couleurs - des femmes battues, des hommes battus, des guerres de gang, des coups de poignard pour un sac à mains, ou même un père de famille bien normal qui tirait sur le premier gamin qui passait dans son jardin, parce que tout le monde était parano, jusqu’à un certain degré. Mais elle n’en avait jamais été la victime directe: Kara avait grandi dans ce monde où être avec ses parents avait été sûr et réconfortant, elle avait pris ses aises dans une société où personne ne l’avait jamais attaquée pour lui voler son portefeuille ou son téléphone portable. Heureusement, sans doute, parce qu’à force de nager dans son petit monde à elle, on pouvait facilement dire que quand elle n’avait pas été prise dans la frénésie des urgences, elle avait plutôt eu l’âme d’une rêveuse. Il lui avait bien fallu ça, pour compenser la réalité aseptisée et faite de morts qu’elle voyait dans son boulot, tous les jours, parfois même pendant plus de quarante-huit ans sans la moindre trêve. Mais pourtant, malgré les vingt-cinq et quelques premières années bien heureuses de sa vie, elle avait appris ses leçons à la dure: quand on voyait un mort-vivant déchiqueter la chair du seul parent qui nous restait, on avait bien l’impression d’avoir tout vécu. Et pourtant. La blonde naviguait de déception en déception, de désillusion en désillusion. Y avait-il encore des gens, un peu stupides comme elle, qui croyaient encore en le meilleur de ce monde? En voyant Hector, elle n’avait pas été outrageusement optimiste, elle n’avait pas eu des ambitions surdimensionnées et des espoirs fous - elle avait juste cru qu’ils s’en tiendraient à ce qu’ils s’étaient dit. Qu’il se concentrerait sur Evalia et Luna - et que comme c’était pour ça qu’il était venu précisément, qu’il avait un plan réglé au millimètre près. Ou au moins un peu. N’aurait-elle pas dû mieux savoir? C’était Hector et Absalon après tout, les deux idiots qui les avaient laissées derrière, Eva et elle, parce qu’ils avaient volé des médicaments au camp sans réfléchir, qu’ils avaient été habités d’un héroïsme stupide qui leur avait tant coûté à tous. Oui, sûrement qu’elle aurait dû mieux savoir, Kara; tout l’monde n’apprenait pas de ses erreurs. Elle non plus, fallait croire; elle n’avait pas de leçon à donner, alors - mais le sentiment d’échec et de culpabilité qui la rattrapait bien trop vite, en plus de tout le reste, elle ne savait pas quoi en faire. Voilà qu’elle rejoignait la liste de tous les gens qui avaient un jour laissé tombé Kara - c’était comme quand Absalon l’avait fait avec elles deux: il n’l’avait pas vraiment voulu, mais c’était arrivé quand même. Ce soir était arrivé quand même: et si Evalia ne s’en sortait pas avec Luna? Et si elle se retrouvait accablée par le Conseil parce que son amie, Kara Winfield, s’était envolée des rangs des habitants du camp? Après tout, elle avait cette interdiction de sortie qui planait sur sa tête: elle était dehors, alors techniquement, ça voulait dire qu’elle avait enfreint les lois de Lafayette. Est-ce qu’ils la tueraient, alors, s’ils devaient la retrouver un jour? Ou était-elle toujours ‘trop précieuse’ avec ses connaissances en médecine? Allaient-ils utiliser Evalia, Hector, tous les autres en bouc-émissaire? Quand on perdait foi en l’humanité, l’imagination, somme toute, pouvait aller loin.

Trop de songes pessimistes, venus s’ajouter à la réalité déjà bien noire qu’elle avait laissée derrière elle, au camp. Assez de remords, pour que la blonde ait besoin de s’asseoir, définitivement; et pourtant, dans sa tête, c’était le même mantra que tous les autres jours, qui se répétait. Elle devait se concentrer, elle n’pouvait pas perdre la tête comme c’était si tentant de le faire. Elle n’pouvait pas s’effondrer, demander à Absalon de la consoler alors même que la situation ne se limitait pas qu’à elle: si Evalia avait été son amie, sa responsabilité pour ces derniers mois, qu’en était-il de ce que lui, il avait connu? Qu’en était-il de ses remords à lui? Sans se l’avouer, elle avait toujours au moins eu un brin de compassion à son égard, malgré ses propres peines à elle. Mais comme il n’avait pas été là, elle s’était concentrée sur ses douleurs à elle. Ce soir, elle n’pouvait pas faire ça, indéniablement. Il avait perdu son oncle et sa soeur, des membres de sa famille - et même s’ils n’étaient pas encore déclarés morts, même si ça n’avait rien à voir avec les dernières images qu’elle, elle avait de ses parents, elle connaissait le vide, l’indécision, la souffrance lancinante qui accompagnait la peur de l’inconnu. Comment est-ce qu’Absalon pouvait avoir en lui l’envie, la volonté et même la capacité de la consoler? Pourquoi est-ce qu’il le faisait? Pourquoi est-ce que c’était si tentant, de déposer les armes à nouveau? Ç’avait toujours été si facile avec lui, et pour quelques secondes, ce fut comme si ces derniers mois n’avaient pas existé; lentement mais sûrement, Kara aurait presque pu croire qu’ils étaient de retour dans sa chambre, à parler de leur journée, à décompresser comme ils en avaient eu besoin au quotidien, l’un avec l’autre. « T’en fais pas pour moi. » elle lui assura donc, dans un vague sourire à l’orée de ses lèvres, alors qu’elle hissait une de ses mains pour tendrement la déposer sur la joue d’Absalon, et venir caresser ses cheveux noirs. Il n’avait pas besoin de la consoler, il n’avait pas besoin de faire comme si c’était la chose la pus importante maintenant, alors que c’était Evalia, Hector, Luna, tous les membres de sa famille qui étaient perdus dans l’inconnu. Kara, elle avait perdu sa famille depuis longtemps déjà, elle, et elle savait ce que ça faisait; elle connaissait la peine et le vide, et elle n’voulait certainement pas qu’Absalon connaisse la même chose. « Peut-être que tout c’que j’ai besoin de faire c’est... utiliser ce qui s’est passé. Dire que je suis sortie pour fuir ces-... types qui sont venus, et j’pourrais rentrer à nouveau. » et elle pourrait retrouver Evalia, peut-être même Hector, et tout irait bien. Peut-être. Après tout, fallait se préparer au pire dans ce genre de scénarios désormais. « J’avais oublié... c’que ça faisait... la nuit dehors... » reconnut-elle, faisant retomber sa main pour se tourner face au vide, au noir épais qui les englobait presque complètement. Elle n’avait qu’à peine réussi à distinguer le visage d’Absalon dans le noir jusque-là. Arrivée à Lafayette, elle avait été bien contente d’oublier bien des choses de dehors, et de laisser l’horreur derrière les remparts de la ville. Ça n’avait pas duré longtemps, somme toute, la paix relative dans ce monde-là. Maintenant, elle savait que le chaos était partout, indépendant de leurs volontés et souvent contraire à leurs désirs. Et ils n’pouvaient que s’y plier, ployer l’échine s’ils voulaient survivre. C’était comme ça.
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MessageSujet: Re: (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive   (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive EmptyMar 30 Mai - 19:46

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Il n’avait jamais pu imaginer sa vie sans Evalia. Au moins les services sociaux, même s’ils étaient complètement pourris, ils avaient compris ça et ils n’avaient jamais cherché à séparer les deux jumeaux Costello.  Pendant un moment y avait eu qu’eux deux, alors que leur père, il n’avait jamais reconnu leur existence, après tous ils n’étaient que des bâtards nés de ses adultères avec sa femme de ménage et quand il était mort, leur mère, elle avait été renvoyée tout droit au Mexique et eux deux, ils avaient été confiés aux services sociaux et trimbalés de famille d’accueil en famille d’accueil, sans jamais resté bien longtemps. Fallait même croire qu’ils avaient été victime d’une malédiction à la con, parce qu’ils s’étaient toujours ou presque retrouvés dans les pires familles possibles. Absalon, il avait presque tendance à se dire que c’était à cause de leurs origines, parce qu’on s’occupait d’abord de placer les enfants bien blancs avant de s’occuper de ceux qui avaient la peau un peu trop bronzée. Ils étaient aux Etats-Unis, le pays qui avait fait expulser leur mère sans le moindre état d’âme, alors il ne savait pas s’il avait été parano ou pas de penser comme ça, mais il lui semblait bien que sa façon de voir les choses n’était pas complètement folle. Quoi qu’il en soit, ils avaient survécu tous les deux aux difficultés qu’on leur avant balancé dans les pattes dès leur plus jeune âge. Ils étaient restés unis jusqu’au bout, même quand Evalia avait essayé de le repousser, lui, il était resté, fidèle à son poste de frère. Il ne pouvait pas alors se dire que c’était trop tard, qu’il ne reverrait plus jamais sa sœur, il ne pouvait pas imaginer qu’elle se soit faite tuée et qu’il aurait à survivre dans un monde dans lequel elle ne serait plus à ses côtés. Alors même si elle n’était pas là, pour l’instant, il ne pouvait pas se mettre à déprimer et à envisager qu’elle soit morte.

Il avait eu ses moments de foute pourtant, trop souvent depuis qu’il avait été viré du camp et il avait vécu avec des ‘et si’ plein la tête, à se rendre complètement fou. Mais il avait revu Evalia et elle avait beau ne pas avoir l’air d’être au top de la forme, elle était vivante, elle avait une magnifique petite fille et ça avait renforcé son envie de la retrouver, toute comme cette certitude, encré au fond de ses tripes que s’il devait arriver quelque chose à sa sœur, il le saurait. Et puis Hector, c’était pareil. Il s’en était pris à lui quand il avait été viré du camp, il lui en avait voulu parce que ça avait été plus simple de s’n prendre à lui plutôt qu’à un conseil qui n’était plus à portée de main ou à une apocalypse contre laquelle il ne pouvait pas grand-chose. Mais Hector c’était son oncle, c’était l’homme qui les avait sauvés, Evalia et lui, quand ils avaient été encore des gamins et il s’était occupé d’eux, mieux que n’importe qui, s’il le qualifiait d’oncle, il avait tout du père à ses yeux. Il était un genre de héros à qui il ne pouvait rien arriver après tout. Alors ça irait. Peut-être qu’il se contentait de plonger dans un déni total et qu’il se trouvait de bonnes excuses pour justifier ça, mais au moins ça lui permettait de tenir bon. Il esquissa même un sourire, en face de Kara qui lui disait de ne pas s’en faire pour elle. Il s’en ferait toujours pour elle, sans aucun doute. Les gestes tendres de la jeune femme à son égard semblaient calmer encore plus les craintes qu’il s’efforçait de faire taire. Il fronça les sourcils pourtant, aux mots de la jeune femme, il était hors de question qu’elle suive ce plan qu’elle venait de proposé. « Ils seraient fichus de croire que tu les as ramenés dans le camp, ou je sais pas. On va trouver quelque chose, tu retournes pas là-bas toute seule. » Hector, il était déjà parti tout seul et voilà où ils en étaient, alors non, il ne laisserait pas Kara toute seule. Il ne savait pas ce qui était arrivé à sa famille, au reste de sa famille, mais elle, elle était là, alors il n’était pas question qu’il risque de la perdre aussi. « T’inquiète pas, t’es en sécurité ici. » Il ne laisserait rien lui arriver et depuis qu’ils étaient là, personne n’était venu les faire chier, ils avaient eu de la chance peut-être. Il se releva du canapé pour aller récupérer sa lampe de poche et d’aller fouiller un peu plus loin pour ramener des bougies et une boite d’allumette. Allumée sur la table basse, ça éclairait la pièce et c’était mieux que la lampe torche. » Tu veux peut-être manger quelque chose ? A boire ? Ou te nettoyer ? » Les trois étaient possibles, ils avaient encore de la nourriture et de l’eau, alors quand bien même elle ne pourrait pas prendre une douche chaude comme à Lafayette, y avait moyen de se laver et à juger le sang qu’elle avait sur elle et dont il ignorait encore la provenance – égoïstement il était juste content que ce ne soit pas celui de ses proches – elle devait bien avoir besoin de ça.
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MessageSujet: Re: (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive   (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive EmptyMer 31 Mai - 3:53

 
the finish line.

Kara elle n’avait jamais été particulièrement brave ou forte, elle n’avait jamais été une âme faite de béton armé qui pouvait tout affronter. Ces derniers mois avaient dû le prouver, sans doute, insidieusement. Elle l’avait montré à Absalon d’ailleurs dans le peu de temps qu’ils avaient passé ensemble à sa sortie du camp, qu’elle ne l’avait fait à Evalia quand elles avaient été toutes les deux. C’était différent avec Evalia; la pauvre souffrait du fait d’avoir perdu son frère, et tous les doutes qui avaient pu tourner dans la tête de la Winfield, sa compagne les avait eus aussi, en pire sans doute. Exprimer un genre de rancoeur aussi injuste qu’inexplicable à l’égard du brun, avait alors été beaucoup plus aisé que de se mettre à se reposer sur quelqu’un qui avait tant besoin d’elle: peut-être que dans un monde qui n’était pas complètement dévasté par le chaos, Eva aurait été capable de s’occuper de Luna correctement. Peut-être n’aurait-elle jamais été foudroyée par la dépression qui aujourd’hui, la rendait si distante et secrète. Kara avait étudié les quelques aspects des traumatismes que les uns et les autres pouvaient connaître, ceux-là même que les médecins des urgences pouvaient avoir à reconnaître dans leurs propres couloirs. Elle savait alors, ce dont la Costello souffrait, et tout autant qu’elle avait essayé d’arranger les choses, il avait bien semblé que c’n’était pas dans son pouvoir à elle. On disait souvent que les dépressifs ne pouvaient pas guérir tant qu’ils ne le voulaient pas; mais c’était encore plus long, compliqué et périlleux que ça. Si Evalia avait été ‘dans le monde normal’, on lui aurait déjà filé quelques médicaments, des séances chez le psychiatre, et même un pass pour des séances de soutien, avec d’autres personnes dans une situation similaire. Eva n’aurait jamais eu à sa sentir toute seule; et Kara n’avait été que trop consciente que quoiqu’elle fasse, quoiqu’elle essaye, ç’avait été le sentiment que la brune avait eue. Sans Absalon, sans Hector surtout. Probablement alors que si quelqu’un méritait d’être ici ce soir, c’était Evalia plus que Kara. Certes, l’extérieur n’était pas le meilleur endroit pour s’occuper du bébé - mais alors même que Eva était incapable d’avoir des montées de lait ou même de s’occuper de son propre enfant à cause de la maladie qui l’accablait, il n’y avait pas de ‘solution idéale’. Le plus proche de l’optimal, ce serait que Lafayette ait une autre allure que celle de prison dangereuse et froide; qu’elles aient toutes les deux la compagnie dont elles manquaient tant. Ç’avait définitivement été un rêve trop ambitieux, de croire qu’en une telle journée, tout pourrait parfaitement bien tourner, et que, ce soir, ils pourraient tous se retrouver dans cet appartement, presque comme si de rien n’était. Presque comme si ces derniers mois n’avaient pas existé. Kara, elle n’arrivait pas à le faire, encore; s’enlacer contre Absalon avait semblé être une perte de temps précieux, plus qu’un réel réconfort. La réalité, elle avait pris toute la place sur leurs existences. Ils n’avaient plus beaucoup d’autres options alors, et ils n’avaient certainement pas droit aux rêves, aussi simples étaient-ils. Ça n’semblait pas trop demander, pour un frère de voir sa soeur au quotidien, de pouvoir la soutenir et l’aider. Ça n’semblait pas trop demander, pour une famille d’être rassemblée au même endroit. Kara, elle avait voulu devenir médecin pour aider le monde, pour sympathiser avec les gens et toujours rester connectée à l’humain avant tout. Il semblait que ça lui coûtait plus que jamais, désormais, d’avoir une conscience ou une quelconque affection pour la nature humaine. Et ce soir encore, pour des raisons qui leur échappaient complètement, Evalia et Absalon ne seraient pas rassemblés, encore; et pire encore, c’était même Hector qu’il avait perdu maintenant. Somme toute, la consolation de la voir elle devait avoir un arôme doux-amer qu’elle n’avait pas franchement envie d’éveiller.

Jusqu’à quel point allaient-ils encore devoir se perdre, hein? Si le prix pour qu’ils se voient, c’était qu’une catastrophe frappe leurs vies chacun de leur côté, et qu’un petit coup de pouce désespéré les fasse se rejoindre? La dernière fois, ç’avait été parce qu’elle était sortie pour aider Evalia, poussée par le désarroi. Cette même dernière fois, elle avait été attaquée par des types qu’Absalon avait tués: combien de fois est-ce qu’un songe qu’il avait à son égard, était pollué par ce fait-là, le fait bien réel et sanglant qu’il ait tué pour lui sauver la vie? Qu’elle lui ait, volontairement ou non, imposé ça?! Ç’avait été plus facile alors, de n’pas le revoir après ça - peut-être même que les ordres du Conseil avaient été une bénédiction, parce que blonde elle aurait été assez têtue et stupide pour ressortir encore et encore, au péril de sa propre vie et de l’humanité d’Absalon, si ç’avait pu lui permettre de ramener du lait pour Luna, ou n’importe quoi permettant à ce bébé tout juste né de survivre dans ce monde si cruel. Ils devraient mieux savoir que ça, pourtant; Rose venait d’agoniser pendant de longues minutes, d’une mort horrible et douloureuse, juste sous les yeux de sa mère. Et aucun des efforts que la Winfield n’avaient faits, n’avaient eu la moindre utilité dans cette situation: si elle était capable de prononcer des mots si cruels, Kara en serait presque à conseiller à Evalia d’étouffer son bébé dans son sommeil, histoire qu’il n’ait pas à souffrir plus longtemps. Il n’y avait que trop peu de bon, trop peu d’espoir, trop peu de choses qui en valaient la peine désormais; et plus les jours passaient, hein, plus l’espoir des plus fous même, devait s’évaporer. Il n’y avait pas de solution miracle pour tout arranger, pas de remède, pas de héros. Il n’y avait qu’eux, dans cette situation-là, l’odeur du sang accrochée à leurs narines, les visages de ceux qu’ils avaient perdus, incrustés à leurs paupières. Et si Evalia et Hector étaient les suivants? Ce n’serait pas si surprenant. Lafayette n’était pas mieux que l’extérieur, après tout. Et même défaite de ses rares possessions, vêtue d’habits tachés de sang, frissonnante sous le froid de la nuit, Kara n’avait pas envie d’y retourner. Elle avait su pourquoi elle avait voulu partir, dès qu’elle avait vu Hector et qu’elle avait senti que c’était leur chance. Mais peut-être bien que parfois, il fallait savoir se sacrifier pour des choses qui en valaient plus la peine; elle, elle savait ce que ça faisait, de voir quelqu’un avec qui on avait passé toute sa vie, s’faire tuer froidement dans ce nouvel ordre des choses. Et elle n’souhaitait ça à personne. Certainement pas à Absalon. Ce soir, alors, si quelqu’un avait dû rester au camp, ç’aurait dû être elle, avant tous les autres. « Peu importe ce qu’ils disent, ça peut aussi être le seul moyen de rentrer au camp pour faire quelque-chose. » elle répondit à Absalon, alors, préférant le pragmatisme aux solutions idéales qui n’existaient pas et qui étaient vouées à l’échec, de toute manière. Avec ce qui était arrivé à Pratt, elle ne savait pas ce qui allait advenir de Hector - leur temps était limité pour sûr, et l’issue de cette situation n’était souhaitable pour personne. Ils ne pouvaient rien faire ce soir, de toute façon, Kara soupira alors, comme si l’absence du jeune homme à ses côtés et les ténèbres autour d’elle lui permettaient de laisser son visage s’affaisser pour quelques secondes. A nouveau, elle colla ses paumes contre sa tête, ses doigts massant ses tempes avant qu’elle ne pose son menton sur ses mains croisées. « Ouais... je pense que j’devrais... surtout me débarrasser de ça. » dit-elle, ramenée à la surface de ses pensées par les paroles du Costello, et la lumière ambrée diffusée par les quelques bougies. Sortie de sa torpeur, elle observa la pièce autour d’eux, alors qu’elle se relevait. Mais bien assez vite, elle trouva Absalon à nouveau, dans une vague tentative de lui offrir un sourire, un sarcasme faute de mieux, parce qu’Hector avait été censés lui prendre des affaires avec l’aide d’Evalia, et que ça aussi, ça manquait du coup. La moindre ombre narquoise pourtant s’envola dès qu’elle le vit - enfin clairement, enfin nettement: et la culpabilité revint, pour elle ne sut quelle raison. Absalon était dans un sale état, et elle n’avait rien vu, rien remarqué - comment aurait-elle pu dans le noir? - et elle avait laissé de trop longues minutes s’écouler avant de s’inquiéter pour lui. « Qu’est-c’qu’y s’est passé, Abe? » et s’il la connaissait encore assez, il avait suffi qu’il saisisse le ton vibrant dans sa voix pour savoir qu’il n’pouvait pas éviter la confrontation. Pas alors que Kara était déjà à sa hauteur à nouveau, ses mains collées entre son cou et le tracé de sa mâchoire, là où il y avait une méchante plaie bleutée qu’elle observait déjà. « T’es blessé? Qui a fait ça? » et à mesure que les secondes s’ajoutaient, la panique s’épaississait dans ses entrailles, réveillant ces parcelles de son esprit concentrées sur la médecine qui faisait son quotidien. Les plaies étaient vieilles de quelques jours à peine, et déjà, elle les remarqua aussi sur ses bras, ses mains - il y en avait même une perdue dans ses cheveux. Les doigts experts de la blonde avaient déjà navigué partout où ses prunelles la portaient; les réponses d’Absalon ne pourraient jamais venir trop vite, pour sûr.
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MessageSujet: Re: (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive   (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive EmptyMer 31 Mai - 13:45

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intrigue 2 : kara winfield & absalon costello.

Peut-être qu’il se contentait de se plonger dans un genre de déni, Absalon, en se disant que tout allait bien se passer, qu’il allait retrouver sa sœur et son oncle, qu’ils allaient bien et qu’ils continueraient à aller bien encore un long moment. Au moins, ça l’aider à tenir le coup, mieux qu’il ne l’avait jamais fait quand il s’était retrouvé en face d’Hector, quand ça avait été eux deux dans ce même appartement et Kara et Evalia, encore à Lafayette. Il s’était laissé abattre de nombreuses fois depuis qu’il avait été viré du camp. Il avait blâmé son oncle pour les décisions qu’il avait prises, quand bien même ce n’était pas justifié. Ça l’avait aidé à l’époque, mais ça avait été idiot et il ne pouvait pas faire pareil avec Kara. Il ne pouvait pas lui en vouloir pour avoir fui le il ne savait quoi, qui s’était passé à Lafayette. Elle était en vie en face de lui et c’était déjà bien, c’était déjà quelque chose dont il pouvait se réjouir et tant qu’il continuait de se dire qu’Evalia et Hector finiraient eux aussi par revenir, il pouvait bien facilement garder la tête sur les épaules. Il ne savait pas ce qui s’était passé à Lafayette en dehors des quelques phrases que Kara lui avait dites, mais ça avait mis en péril le mini bout de plan qu’Hector avait mis en place pour aller retrouver tout le monde. Ils avaient été imprudents, trop impulsifs peut-être, d’agir comme ça dans la minute au lieu de prendre le temps de réfléchir et de bien faire les choses. Peut-être que c’était un problème qu’ils avaient toujours eu tous les deux dans le fond. Peut-être que c’était ce qui leur avait couté leur place au camp, parce qu’ils avaient écouté ce que leur disait leurs cœurs avant de vraiment se mettre à réfléchir.

C’était peut-être un défaut qu’il avait toujours eu dans le fond, d’agir comme ça, sans vraiment réfléchir, juste parce qu’il était motivé par l’idée de faire ce qui lui semblait le plus juste. Si Hector agissait de la même façon, on pouvait certainement dire que ça lui venait de son éducation et c’était quelque chose qu’il lui avait dit son oncle, à un moment, que s’il en venait à considérer que tenter le tout pour le tout pour sauver une vie, c’était une erreur, alors il avait raté quelque chose dans son éducation. Au final, ça faisait peut-être d’eux deux, deux gros imbéciles qui enchainaient les conneries. Ils avaient cette volonté d’aider, mais, de toute évidence, ils s’y prenaient bien mal. Maintenant, il ne savait pas où était Hector, il ne savait pas non plus où était Evalia ou la petite Luna et c’était peut-être parce qu’ils s’y étaient pris comme des manches, tous les deux, au moment de décider d’aller à Lafayette pour chercher tout le monde, mais il avait bien du mal à regretter ce choix. Peut-être que Kara, elle avait raison alors, que d’un point de vue purement logique, ce serait plus censé qu’elle y retourne, qu’elle essaie. Mais il n’arrivait pas à voir les choses comme ça lui. « J’peux pas te perdre toi aussi. » Et si jamais elle rentrait dans ce camp et qu’elle n’en ressortait pas ? S’ils se retrouvaient tous les trois coincés à l’intérieur ? Peut-être que c’était complètement égoïste de sa part de penser comme ça, mais jusqu’à présent, il avait tenu bon grâce à son oncle et il savait que ça irait, tant qu’y avait Kara. Il ne voulait pas se retrouver tout seul, il ne voulait pas perdre Kara et il s’en fichait de ce qui était plus raisonnable et plus logique de faire, il ne la laisserait pas repartir dans ce camp toute seule, il n’allait pas encore rester là à se tourner les pouces pendant que les autres prenaient tous les risques. De toute façon, y avait rien à faire ce soir et pour l’instant, il voulait surtout s’assurer que Kara allait bien. Il ne pourrait certainement pas lui préparer un repas digne de ce nom avec ce qu’il avait dans l’appartement, mais il pouvait trouver quelque chose à manger. « C’est l’ancien appartement de la copine de mon oncle, alors y a des vêtements qui devraient t’aller. » En fouillant dans l’armoire de Jessie, elle devrait bien finir par trouver quelque chose qui lui conviendrait, ce serait mieux que les vêtements tâchés de sang qu’elle avait sur le dos. Il arqua un sourcil à la question de la blonde, comme si avec tout ça, il avait presque oublié ce qui lui était arrivé à lui. Il aurait presque eu envie de répondre qu’y avait rien de grave, que ça valait pas le coup de s’inquiéter, mais il était presque sûr qu’elle le laisserait pas s’en tirer avec ça. « Y a un groupe de types cinglés qui traine dans le coin. Les mecs l’autre fois, ils étaient avec eux. » Elle savait de quelle autre fois il parlait et de quels mecs il était question. Peut-être qu’au moins, après tout ça, il regrettait beaucoup moins de les avoir tués. « Ils foutent la merde un peu partout et leur dernière lubie c’est d’enlever des types et de les pousser à se battre, à mort. Celui qui s’en sort, ils le laissent partir. » Il haussa les épaules. « Ils m’ont laissé partir. » Ça sous entendait évidemment qu’il avait dû se battre pour ça, qu’il avait dû tuer un autre gars pour ça et les souvenirs encore trop vifs qu’il avait de tout ça le poussa à baisser les yeux sur le sol. Il s’en était sorti vivant, pour elle, pour Eva, pour Hector, pour Luna aussi et maintenant, il avait retrouvé Kara, au moins elle, raison de plus sans doute pour ne pas vouloir la perdre encore une fois.
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MessageSujet: Re: (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive   (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive EmptyJeu 1 Juin - 2:28

 
the finish line.

Dans le monde où ils vivaient aujourd’hui, chaque bonne nouvelle était contrebalancée par toute une foule de mauvaises choses. Les moments de répit étaient de courte durée, et les bonheurs tout juste bons à être ces flammes faiblardes que le temps éteignait. C’était la dure leçon que Kara avait apprise, avec cette Apocalypse. Elle avait toujours eu conscience, hein, d’avoir une vie simple et dénuée de chagrins destructeurs - elle avait toujours su qu’elle était ‘privilégiée’ au moins jusqu’à un certain degré. Mais aussi riche sa famille avait-elle été, ça n’avait pas sauvé son père, et tous les chèques et les centaines de milliers d’euros investis dans la bataille n’avaient eu d’égal aux efforts, au temps, aux espoirs que toute la famille avait déversé dans ces mois de combat contre la maladie. Sans estimer avoir eu la pire vie du monde, évidemment, la blonde avait quand même cru avoir acquis un genre d’expérience nécessaire à la survie; elle avait vu dans les couloirs des urgences, des gens bien moins chanceux qu’elle. Elle avait parlé avec des gens traumatisés, étudié des maladies horribles, elle avait essayé d’aider des femmes et des hommes apeurés par le monde qui les entourait. Peut-être alors aurait-elle toujours dû savoir, que si l’humanité était lâchée de la laisse de la société, c’était ce que le monde deviendrait; un genre de chaos générale, une cohue où la survie de l’individu prévalait sur le bien du groupe. Et la Winfield, elle n’était à la fin, pas bien mieux que tout le monde. Elle venait de quitter Lafayette sans se retourner, la peur au ventre parce qu’elle avait craint qu’on l’avait laissée derrière, et qu’elle se retrouverait toute seule dans un camp où elle ne se sentait plus à sa place. A aucun moment elle n’avait pensé aux blessés, aux enfants du camp, aux malades qui pourraient avoir besoin d’elle; à ceux qu’elle avait rencontrés dans les couloirs du coin médecine du camp ou à d’autres, ces visages gravés dans sa tête qui pourraient un jour, avoir besoin de son aide. Il y avait d’autres médecins dans le camp, évidemment; Kara ne comptait pas parmi les éléments les plus indispensables - mais quand même, dans les couloirs des urgences déjà quand le monde avait été bien, un seul médecin avait pu faire une grande différence, selon les moments. Ce soir aurait été un de ces moments, si la blonde n’avait pas égoïstement fui à toutes jambes; était-ce la culpabilité qui déjà, tordait ses entrailles? C’était bien difficile à dire; entre la frénésie, la peur, l’inquiétude, l’horreur née de la mort de Rose juste sous ses yeux, la jeune femme avait bien du mal à décrypter tout ce qui se bousculait en elle. Probablement que d’ici quelques jours, ce serait plus clair; que d’ici quelques jours alors, elle la sentirait bien, cuisante et désespérée, la culpabilité. Elle avait rejoint Lafayette en promettant qu’elle aiderait - en assurant qu’elle pouvait être utile grâce à tout ce qu’elle avait appris dans ses études; et sans le moindre remord, elle venait de tout abandonner, dès que ç’avait été un peu trop difficile pour son coeur. Pourtant, au jour le jour, ç’avait été trop; sacrifier des gens qui pouvaient être aisément sauvés, juste parce qu’ils étaient jugés ‘inutiles’ par le Conseil, ou parce que l’effort dépenserait trop de temps et de ressources, c’n’était pas comme ça que Kara avait voulu devenir médecin. Abandonner ceux qui avaient besoin d’elle, n’était pas non plus ce dont elle avait pu avoir envie; y’avait même à parier que ç’allait à l’encontre des serments qu’elle avait été sur le point de passer, une fois son diplôme en poche.

Peut-être bien alors qu’à défaut, elle pourrait aider Jessie, Evalia, Hector, Luna; ce n’serait pas si mal de rassembler une famille dont chaque membre avait besoin des uns et des autres. Y’avait bien eu une époque, où Kara elle avait eu la conviction, juste au bord de son esprit, qu’elle appartenait à ce groupe, à cette unité. Maintenant, elle ne savait plus. Peut-être. Mais c’n’était pas pareil que quand elle avait été avec Absalon, tous les jours, à pouvoir confier ses maux et ses doutes, à trouver un équilibre qu’elle n’avait connu qu’avec sa famille. Elle n’savait pas si quelques mois avaient suffi à ce qu’ils perdent tout ça - mais beaucoup de choses changeaient dans un monde comme celui dans lequel ils vivaient. Eux deux en étaient la preuve, après tout hein; leur histoire née dans ce même chaos, quand Kara l’esseulée pendant trop longtemps, la craintive et sauvage, avait fini par offrir sa confiance et son coeur à quelqu’un de doux, gentil, et patient. Elle avait eu besoin d’Absalon - mais avait-il vraiment eu besoin d’elle? Il était dehors, après tout; et elle était dedans, et il n’avait visiblement pas senti le besoin de reposer sur elle quand il avait subitement décidé de voler des médicaments qu’elle aurait pu lui procurer d’autres façons. Peut-être n’y avait-il pas eu de solution idéale tout court; ou peut-être n’y avait-il pas eu ‘d’ensemble’ tout court. Elle n’avait pas la force de poser ces questions ce soir, comme elle n’avait pas eu la force de le faire la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Tout ce qu’elle put faire, c’est accrocher son regard dans le vide à ses paroles - il n’pouvait pas la perdre, qu’il disait. S’ils ne devaient parler qu’en terme de haute muraille dressée entre eux, ils s’étaient perdus depuis bien longtemps déjà, puisqu’ils venaient de passer des mois entiers séparés par les grandes remparts de Lafayette. Et maintenant c’était Hector et c’était Evalia - et il n’pouvait pas prétendre, Absalon, qu’entre eux trois, le choix n’serait pas vite fait pour lui. Et peut-être bien que c’était tout à fait normal. Ce soir, il perdait au change; il venait de laisser partir son oncle et c’était elle qui revenait, sans la moindre nouvelle de qui que ce soit, incapable de combler les vides. Et si ils étaient sortis, mais qu’ils s’étaient faits emmener par quelqu’un d’autre encore? Ils ne le sauraient pas, parce que Kara avait été de son côté à elle; à lutter pour une cause vaine qui lui avait coûté du temps et la simplicité d’une mission bien facile. Ils auraient pu, n’faire qu’aller chercher Evalia et Luna, plier bagages en un rien de temps, et ne plus en parler. Oublier Lafayette, si c’était possible. Oublier cet état et tout ce qui avait pu s’y passer. Est-c’que c’était vraiment possible? Contre son gré, sa bravoure, sa détermination s’envolèrent quand Absalon parla des ‘types de l’autre fois’ - elle n’voulait pas en parler, elle n’en avait que vaguement parlé avec Jessie pendant sa décontamination et après, elle avait juste enterré tout ça dans son crâne tout comme elle avait couvert les traces de plaie présentes sur ses chairs. Au moins, à défaut de beaucoup de choses, elle n’était pas idiote, Kara; elle savait ce que ça incluait, le fait qu’Absalon soit là en face d’elle - elle en laissa quelques secondes de flottement, silencieuse. Il semblait que tout le monde tuait des gens désormais, il semblait que c’était indispensable pour survivre aujourd’hui - elle avait survécu à quelque-chose elle-même, au dépend de la vie de certains de ces gars. Et au bout d’un moment, il était bien difficile de savoir où s’arrêtait l’instinct de survie. « Est-c’que ça va? » elle demanda après son temps de latence, observant son vis à vis sans une once de jugement; c’n’était pas comme s’il s’était porté volontaire, après tout. Et il n’était là, face à elle, qu’au prix des actes qu’il avait commis - tout comme elle n’était là, face à lui, qu’au prix de ceux qu’elle avait commis elle. « C’est pour ça que t’es là? T’es blessé? » s’enquit-elle, l’observant à nouveau de la tête aux pieds, comme si elle allait trouver la réponse d’elle-même, qu’Abe essaye de le lui cacher ou non. Il fallait quelque-chose de sérieux quand même, pour qu’Absalon soit là plutôt que dans le camp, coincé avec les autres parce qu’il aurait absolument tenu à aller sauver sa soeur. C’était une évidence, elle avait toujours eu au moins ça, Evalia, quelles que soient les pensées mélancoliques qui lui traversent la tête, en ce moment.
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MessageSujet: Re: (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive   (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive EmptyJeu 1 Juin - 13:57

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intrigue 2 : kara winfield & absalon costello.

Il aurait fait n’importe quoi pour protéger sa sœur jumelle. Il avait l’intime conviction, Absalon qu’il aurait donné sa vie sans hésiter, si jamais ça avait pu sauver la vie d’Evalia. Ça avait été vrai avant l’apocalypse, toutes les fois où, alors qu’il n’avait été d’un gamin, il n’avait pas hésité à s’interposer entre sa sœur et les coups qu’on pouvait vouloir lui infliger, quand ils s’étaient retrouvés dans ces familles d’accueil complètement pourries. Des années plus tard, même si leurs vies avaient été beaucoup plus stables, plus calmes, parce qu’Hector était venu à leur secours en les adoptant, il aurait quand même sacrifié sa vie pour sauver celle de sa sœur. C’était d’autant plus vrai aujourd’hui, alors que l’apocalypse faisait rage et que tout le monde était en danger. C’était une promesse qu’il n’avait jamais eu besoin de lui faire à haute voix, à Evalia : il la protégerait toujours, envers et contre tout, peu importait les risques, les dangers, il serait toujours là pour la protéger. C’était déjà une promesse à laquelle il avait failli le jour où il avait été expulsé de Lafayette. Il n’avait plus été là pour elle depuis des mois et la culpabilité le rongeait depuis le temps. Il avait abandonné Kara, quand bien même à elle aussi, il avait fait tout un tas de promesses auxquelles il avait vraiment cru. Il s’en voulait pour les avoir abandonnées, il s’en voulait probablement encore plus aujourd’hui, alors que sa sœur, sa nièce et son oncle étaient quelque part, il ne savait trop où, alors qu’il y avait des zombies partout et plus des mecs qui semblaient n’avoir que peu d’intérêt pour les autres survivants. Il aurait dû suivre Hector, que ce dernier soit d’accord avec ça ou non, il aurait dû l’accompagner. Ça aurait forcément pu changer les choses, ils auraient été deux pour gérer, peu importait quel problème s’était imposé à son oncle. Au moins, il aurait la certitude d’avoir fait de son mieux pour aider. Là, il savait juste qu’il n’avait rien fait.

Au moins, y avait Kara et elle ne représentait pas qu’une maigre consolation, elle représentait bien plus que ça, évidemment. Elle lui avait manqué pendant tout ce temps et malgré les mois qui avaient pu s’écouler sans qu’ils ne se voient, sans même qu’ils ne puissent se parler ou avoir des nouvelles l’un de l’autre, les sentiments qu’il avait pour elle, ils étaient intacts. Alors, malgré tout, malgré les craintes dans ses tripes, la déception, la culpabilité, avoir Kara en face de lui, c’était un très grand soulagement. Alors, il ne pouvait pas imaginer qu’elle reparte au camp comme si de rien n’était, il ne voulait pas la perdre de vue, il ne voulait pas risquer de la perdre à tout jamais. Il était certain qu’il devait bien y avoir une autre solution, ils allaient la trouver, parce qu’il était hors de question cette fois qu’il reste bien sagement ici pendant que les autres prenaient tous les risques. C’était sa famille qui était dehors et bien évidemment, que ça le rendait fou qu’ils ne soient pas rentrés, comme prévu. Mais Kara, à ses yeux, elle en faisait partie de cette famille et s’ils avaient eu la chance de se rencontrer dans d’autres circonstances, avant tout ce bordel, peut-être qu’un beau jour, il aurait sorti une bague, posé un genou à terre pour lui demander de devenir sa femme, histoire d’officialiser leur histoire et de lui donner une véritable place au sein de sa famille. Ici, il semblait bien qu’ils n’avaient pas besoin de ça. Elle faisait partie de sa famille, parce qu’elle faisait partie de sa vie et il ne la laisserait pas retourner là-bas toute seule. Il avait bien compris à quel point le conseil pouvait être impitoyable et il était bien placé pour savoir que trainer dehors seul, c’était une bien mauvaise idée. C’était comme ça que lui, il avait fini par se faire attraper par les horsemen. Cette mésaventure qu’il aurait voulu être capable d’oublier. Il n’avait pas forcément envie d’en parler pendant trop longtemps, alors il avait expliqué les choses sans se faire prier. Il avait eu du mal à continuer là-dessus sans finir par demander à Kara ce qui lui était arrivé à elle, pour que son t-shirt soit, ainsi tâché de sang, ça lui titillait l’esprit et forcément, y avait une partie de lui qui aurait trouvé plus simple de parler de ce qui avait pu mal se passer pour elle, plutôt que de s’attarder sur son cas à lui. Mais si ça ne lui faisait pas plaisir à lui de s’étendre sur ses malheurs, évidemment que ça ne ferait pas plaisir à la blonde de s’étendre sur les siens. Il haussa les épaules à sa question. « Ouais, ça va. » C’était pas la réponse la plus sincère au monde, juste celle qui convenait le mieux. De toute façon, il fallait bien que ça aille, c’était pas comme s’il avait la possibilité de complètement s’effondrer. « Ouais, je suis pas au top de ma forme. » Il avait l’impression d’avoir mal à peu près partout et de nombreux hématomes contre sa peau et il ne pouvait pas jurer qu’y avait pas de dégâts internes après tout, avec les moyens du bord c’était pas évident de savoir. Lui il se disait que s’il tenait debout, malgré la douleur, c’était déjà bon signe. Mais ça allait quand même, il n’avait pas le choix de toute façon.
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MessageSujet: Re: (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive   (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive EmptyDim 4 Juin - 5:20

 
the finish line.

Y’avait une raison bien précise, pour laquelle l’absence d’Absalon avait été particulièrement cruelle pendant ces derniers mois, pour elle. Quelque-chose qu’elle n’avait pas trouvé, ni même cherché, avec Evalia. C’n’était pas le sexe évidemment, ni l’acte tout simple de se lover dans les bras de quelqu’un, c’n’était pas l’aisance d’une conversation qui n’avait pas beaucoup d’intérêt sur les cheesecakes au citron ou les douches chaudes du camp. Leur relation n’était pas née de ça. Leur relation n’avait pas été si forte grâce à ça. Probablement que même arrivée à Lafayette, la blonde avait encore été dans son désert; seule, avec ses songes, et esseulée face à ses cauchemars. Elle avait souvent observé son reflet dans le miroir au début, incapable de se reconnaître; la faim l’avait amaigrie, et le désespoir semblait avoir durci ses traits. Ça, c’était sans compter les cicatrices bien nouvelles que son corps avait arborer- surtout les traces de brûlure, laissées par les longs jours au soleil aride, parfois sans eau, parfois sans nourriture. Elle n’avait pas dû avoir une allure bien plaisante au début, Kara, et ç’avait été un lent procédé, que de passer de ce fantôme-là, à la fille qu’elle avait été, quelques mois plus tôt. Absalon avait été étroitement lié à ce procédé presque phénoménal: il avait été plus efficace que les psychiatres de Lafayette, face auxquels elle était restée muette pendant de longs mois. Il n’avait pas eu besoin de lui poser des questions, il n’avait même pas essayé de la presser avec celles-ci, ou avec des attentions trop étouffantes, comme pour brusquement lui rappeler que le monde n’était pas mort en plein milieu d’un désert comme elle aurait pu le croire. Ce qu’elle avait appris à devenir avec le Costello, ç’avait été doux, ç’avait été lent et patient, stable et évident. Parfois ils n’avaient pas eu besoin de parler, juste parce qu’ils n’en avaient pas spécialement envie, ou le besoin. Parfois, ils avaient parlé de tout et de rien. D’autres fois, elle avait littéralement pleuré dans ses bras pendant des heures, relâchant la pression des souvenirs, des remords, des peurs qui remontaient en elle pour essayer de la ruiner. Absalon l’avait protégée de la ruine, encore et encore - chaque progrès qu’ils avaient fait pour lentement reconstruire sa confiance en la vie, n’avait jamais été détruit par quoique ce soit, tant qu’il avait été là. Il lui avait manqué, quand il avait disparu du jour au lendemain, comme ça - quand il lui avait été arraché, littéralement. Le Conseil n’avait, sans conteste, pas attardé plus d’une pensée aux conséquences de leurs choix; après tout, ils avaient bien dit que Kara leur était trop importante pour qu’elle aille se balader à l’extérieur si elle devait se faire attaquer par des timbrés dès qu’elle foutait un pied dehors. Alors est-c’qu’elle aurait pu se mettre à prétendre qu’Absalon Costello était trop important à son équilibre mental, pour être jeté du camp de la sorte? Probablement avait-elle toujours su que ç’aurait été inutile de discuter; probablement même que s’il n’avait pas brisé une part de sa confiance, le choix aurait été évident pour Kara - elle serait sortie, elle aussi. Elle l’aurait suivi où qu’il aille. Mais il n’lui avait pas laissé ce choix; il n’lui avait laissé le choix de rien du tout dans cette situation, et pour la deuxième fois qu’elle le voyait, elle n’savait pas Kara. Elle n’osait pas essayer d’voir s’ils étaient toujours ce qu’ils avaient été, des mois plus tôt déjà, avant qu’il ne disparaisse de sa vie.

Il y avait tellement de choses de ces derniers mois qu’elle avait eu besoin de lui dire. Tellement de choses qui semblaient hors sujet, maintenant qu’ils étaient là, l’un en face de l’autre. Et ça lui faisait mal au coeur, à la blonde; Absalon n’était pas un étranger, non, mais elle savait à quel point le monde pouvait aller vite. Et déjà, il semblait la traiter comme une étrangère. Pas dans ses attentions, pas dans ses regards, pas dans-... elle ne savait quoi, qui paraissait encore doux et naturel entre eux deux, la façon qu’il avait de la rassurer. Elle était en sécurité avec lui. Mais se sentait-il en sécurité avec elle? Avait-il envie d’être avec elle? Était-elle la personne qu’il avait attendue et désirée voir, ce soir? Elle n’pouvait pas répondre à ces questions, subitement, l’insécurité plantée progressivement au fil du temps, au fil des découvertes qu’elle avait faites, sur le pourquoi du comment Absalon et Hector s’étaient retrouvés dehors. Et ce vague sentiment de lointain, créé par le temps et les hautes murailles de Lafayette, sembla la poursuivre jusque-là, si près du brun. Il remonta en elle comme un genre de bile amère, quand elle serra les lèvres dans une moue circonspecte face à la réponse du jeune homme. ‘Ouais, ça va’. Elle n’pouvait s’empêcher de s’dire que ce n’serait pas ce qu’il lui aurait dit, à Lafayette. Elle n’pouvait s’empêcher de s’dire qu’ils n’seraient pas comme ça, s’ils étaient encore à Lafayette et si les derniers mois n’avaient pas existé. Fut-elle capable de cacher sa déception? A la lumière ambrée des bougies, peut-être; « Évidemment. » qu’elle dit, sans savoir si c’était de l’amertume qu’elle ressentait, de la peine ou de la hargne - et contre qui? Absalon? Le Conseil? Elle-même? Le reste du monde? Ça faisait bien longtemps qu’elle avait renoncé à faire le tri sur les sentiments d’impuissance qui venaient si souvent lui serrer le cœur, quand elle pensait au jeune homme ou à sa vie tout court. Aujourd’hui était encore un parfait exemple d’au combien elle n’avait pas la moindre prise sur quoique ce soit: elle avait laissé une petite fille mourir, et dans tout ça, ses amis n’étaient pas sortis du camp, alors même que ç’avait semblé si évident pour elle. Il avait raison, Absalon, de n’pas se reposer sur elle, de n’pas vouloir dépendre d’elle, d’une quelconque façon. Evalia avait eu tort, manifestement, puisque désormais la Winfield rejoignait la liste de tous ceux qui l’avaient un jour abandonnée. Qu’est-ce qu’il se passait pour elle, maintenant? Avait-elle des problèmes? Était-elle blessée? Et si Hector s’était fait prendre avant même de la trouver? Eva n’saurait rien de tout ce qui s’était préparé; elle rentrerait juste à la maison pour découvrir qu’une autre personne s’était volatilisée sans crier gare, et qu’elle était toute seule, vraiment toute seule, avec son bébé. Et le truc, c’était que la dépression postpartum, ça n’s’en allait pas comme ça; ça n’se réglait pas subitement parce qu’on se retrouvait vraiment tout seul, au pied du mur. Eva était brave et forte, mais Luna n’était qu’un tout petit bébé qui demandait plus d’attentions que la brune ne lui en avait jamais donné. Kara aurait dû faire autrement; elle aurait dû penser à tout ça. Elle aurait dû-... elle n’savait pas. Elle n’savait pas ce qu’elle aurait pu faire de plus pour qu’Absalon sache qu’il pouvait compter sur elle; avec ses maux ou avec des stupides trafics de médicaments. Elle aurait voulu être l’exception dans la vie d’Evalia - au moins être ça. Mais non, elle avait échoué de partout. « J’devrais... » elle n’arriva pas particulièrement à articuler d’autre mot, bien contente qu’il n’y ait en fait que la lumière des bougies autour d’eux; au moins, peut-être qu’Absalon ne vit de tout ça que le sourire pincé qu’elle força sur ses lèvres, comme elle se forcerait à sourire pour faire plaisir à quelqu’un d’autre qu’elle. Un sourire aussi vrai que les ‘ça va’ de son vis à vis. Il ne vit pas, probablement, les larmes qui montèrent trop vite à la bordure de ses paupières, flouant l’image nette de la flamme de la bougie qu’elle attrapa, pour partir en direction de ce qui était sans doute la chambre, où elle était censée trouver d’autres vêtements.
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MessageSujet: Re: (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive   (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive EmptyDim 4 Juin - 15:50

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intrigue 2 : kara winfield & absalon costello.

Il allait bien. C’était une phrase qu’il n’avait eu de cesse de se répéter, encore et encore tout au long de la journée, comme si ça aurait pu suffire à la rendre un tant soit peu vraie. Il s’était dit que ça allait et que du coup, ça ne servait à rien qu’il reste enfermé là-dedans à attendre que le temps passe, qu’il pouvait rejoindre Hector, qu’il devait rejoindre Hector pour s’assurer que tout allait bien, pour l’aider, pour retrouver sa sœur, sa nièce et Kara. Il avait continué de se répéter que ça allait, comme ça au moins, il n’avait pas besoin de repenser à tout ce qui avait pu le mettre dans cet état, tous les souvenirs qu’il avait envie d’oublier, et tout ce qui faisait qu’au fond, ça n’allait bien. Bien au-delà des blessures physiques qui marquaient sa peau, évidemment, que ça n’allait pas. Il avait été le pauvre gars à regretter la mort d’un type que Matthew avait tué pour lui sauver la vie, il était celui qui quelques semaines plus tôt avait eu besoin qu’on lui sauve la vie, parce qu’il ne pouvait simplement pas tuer quelqu’un d’autre. Puis il avait été celui qui avait mis de côté tous ses principes pour sauver la vie de Kara, parce que, tant que c’était pour elle, il était prêt à tout, parce que la vie de la blonde, elle était forcément plus importante que celles de ces types, plus importante que la sienne à lui aussi. Il avait regretté après, évidemment, il avait été hanté par ce qu’il avait fait ce jour-là. Mais il s’était bien souvent rappelé, que ces types, ils avaient voulu faire du mal à Kara et que le type l’autre fois, il avait essayé de le tuer. Ce qui s’était passé chez les Horsemen, c’était différent, ce n’était même pas histoire de sauver quelqu’un à qui il tenait et ce n’était qu’à peine une volonté de sauver sa propre vie, puisque, dans d’autres circonstance, le type en face de lui n’aurait certainement pas voulu sa mort et lui, il n’aurait pas voulu la sienne.

Non, ça n’allait pas, parce qu’il avait tué ce type comme ça, pour s’en sortir, parce qu’on l’avait forcé à le faire, comme un spectacle éblouissant aux yeux de ceux qui avaient regardé. Il avait entendu des paris dans la foule, des rires, des cris, comme si ça avait été un genre de match de catch complètement normal au terme duquel les deux sportifs rentraient tous les deux en vie chez eux. Mais ça n’avait pas été ça, ça avait été un combat à mort, un combat dans lequel il avait joué sa vie sans en avoir franchement envie et toute les fois où il s’était dit que ça allait, aujourd’hui, il avait eu l’assurance que bientôt il reverrait sa sœur, qu’il reverrait sa nièce aussi, ce petit bout de bébé qu’il n’avait aperçu que beaucoup trop furtivement. Il avait cru qu’y aurait son oncle aussi. Qu’y aurait Kara et que tout irait vraiment bien. Il n’était pas déçu que Kara soit là, il n’allait pas dire qu’il aurait préféré qu’Hector revienne à sa place, ou que ce soit Evalia. Ce serait faux, évidemment, il était content, rassuré, qu’au moins, Kara soit là, mais ne pas savoir ce qui était arrivé aux autres, c’était pas évident. Ça rajoutait un poids dans son cœur et un argument pour le convaincre que ça n’allait pas. Mais comme un réflexe qu’il avait pris au cours de la journée, il avait dit que ça allait, parce qu’il fallait que ça aille, parce qu’il voulait que ça aille, mais il devina bien assez vite que ce n’était pas la réponse qu’elle attendait Kara. Ce n’était pas qu’il n’avait pas envie de lui parler, qu’il n’avait pas envie se confier à elle ou de devoir compter sur elle pour pouvoir le ramasser, c’était qu’il avait l’impression que c’était juste pas le moment et que, plus longtemps il se voilerait la face, mieux ce serait. Est-ce qu’elle, elle allait bien ? Il ne savait toujours pas ce qui lui était arrivé à elle, et ils n’étaient probablement que tous les deux de beaux idiots à tenter de sauver les apparences, comme si ça pouvait changer quoi que ce soit. Il laissa échapper un soupire alors qu’elle s’éloigna, tentant un discret ‘Kara’ pour essayer de la retenir avant qu’elle ne disparaisse dans le couloir. Il était trop con et il lui semblait qu’il était passé maitre dans l’art de tout faire de travers. Ça lui donnait envie de s’énerver, de casser tout ce qui lui passerait sous la main, mais ce n’était probablement pas le truc à faire ici et maintenant. Il traversa juste le couloir à son tour alors, frappant légèrement contre la porte, sans oser la pousser, ils en aient partagé une, de chambre pendant un moment ne lui donnait pas le droit de la priver de son intimité. « Kara. Je suis désolé. » Pour tout un tas de choses, dont son talent inouï pour tout foirer. Il laissa encore échapper un soupire avant de se laisser tomber contre le mur juste à côté de la porte. « Y a plus rien qui va. » Et il ne disait pas ça parce que c’était ce qu’elle semblait vouloir entendre, c’était juste que c’était comme ça et que le déni, ça ne marchait, malheureusement pas aussi bien qu’il l’aurait voulu. « J’sais pas comment gérer ça, alors j’me mens à moi-même en me disant que ça finira par aider. » C’était certainement pas à Kara qu’il essayait de mentir, il ne l’avait jamais fait ça, c’était pas aujourd’hui que ça allait commencer. « Ça marche clairement pas, mais je suis assez débile pour continuer d’essayer. » Ça faisait des mois entiers qu’il essayait, des mois qu’ils se persuadait que tout ça c’était la faute de son oncle, alors que c’était loin d’être le cas, des mois qu’il se disait que ça allait parce qu’il fallait bien tenir le coup et qu’y avait plus Kara, ni Eva pour écouter ses confessions de toute façon. Maintenant y avait Kara et il continuait de la même façon, mais maintenant, y avait plus Hector, alors peut-être que ça rendait la vérité encore plus cruelle, peut-être qu’il ne verrait plus jamais son oncle et que, comme le dernier des abrutis, il avait passé les derniers mois à lui faire des reproches qu’il ne méritait absolument pas, au moins, il avait saisi sa chance de s’excuser auprès de Kara à défaut de ne pas – de ne plus – pouvoir le faire en face d’Hector ou d’Evalia.
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MessageSujet: Re: (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive   (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive EmptyDim 4 Juin - 18:35

 
the finish line.

Rien dans sa vie n’avait habitué Kara à l’échec; c’n’était pas dans son attitude de baisser les bras, de se laisser abattre, ou même de n’pas faire tout ce qu’elle pouvait pour obtenir ce qu’elle voulait. Ses parents avaient été fiers de ses ambitions, et de l’énergie qu’elle déversait dans celles-ci: on aurait facilement pu la sous-estimer, la blonde à l’allure angélique qui ne payait pas de mine, mais elle s’était souvent saignée pour avoir d’excellents résultats, et réussir à la hauteur de ses propres attentes. Parfois même, Kara en avait perdu conscience d’au combien elle avait grandi dans un monde de privilèges - y’avait eu des étudiants avec elle qui avaient eu de moins bonnes notes, de moins bons résultats, mais qui s’étaient toujours pointés avec des cernes de six pieds de long parce qu’en plus de leurs études, ils travaillaient pour vivre, se nourrir, s’habiller; toutes ces choses qui lui avaient paru totalement acquises, à elle. Elle avait eu de la chance, c’était du moins ce sur quoi elle avait réussi à se concentrer, avant qu’elle ne découvre que face à la maladie, face à l’adversité et au désespoir, l’argent ne faisait rien. Son père était mort exactement comme tous les autres gens frappés d’un cancer en phase terminale; la seule différence, c’était qu’il avait eu des obsèques pompeuses, qu’on avait pu lui choisir un beau cercueil dans lequel passer l’éternité. A moins que les mots sous-terre ne se soient aussi réveillés en morts-vivants; ce qui voudrait presque dire alors, que son père était à Denver, six pieds sous terre, en train de gesticuler comme un asticot sans conscience. Peut-être comme sa mère, d’ailleurs; Kara n’avait évidemment pas eu la force de planter un couteau dans le crâne de celle-ci pour abréger ses souffrances - elle avait juste fui comme une lâche, comme une pauvre petite fille propulsée dans un monde plus brutal que tout ce qu’elle avait pu craindre. Peut-être alors que les morsures des rôdeurs l’avaient transformée elle-même en un rôdeur; combien de cauchemars avait-elle fait à ce sujet, Kara? Sans ses parents comme boussole constante à sa vie, elle avait senti les impressions d’échec se faire plus cuisantes que jamais; et dans le désespoir, elle n’avait souvent même pas su pourquoi ou comment elle s’accrochait encore à la vie. Tout ce qu’elle avait pu vouloir pour son avenir était mort depuis belle lurette; alors quand les choses étaient comme ça, pourquoi est-c’que les gens continuaient d’essayer de tenir bon? Lafayette l’avait presque débarrassée de cette question; ç’avait presque semblé normal de vouloir vivre, là-bas. Mais combien de fois à l’extérieur, la Winfield s’était-elle demandée à elle-même, pourquoi est-c’qu’elle continuait? Pourquoi est-ce qu’Hector et Absalon avaient continué, s’ils avaient été tant persuadés qu’ils ne reverraient plus jamais les gens à qui ils tenaient? Pourquoi est-c’que l’humanité continuait tout court, à voir ses représentants, l’un après l’autre, mourir dans des circonstances toujours plus dégueulasses et morbides? Après tout, peut-être que leur temps était venu à tous; que c’n’était que la nature, la biologie qui rétorquait à l’indifférence humaine, et envoyait une violente gifle dans la gueule, sous la forme d’un virus qui progressivement, les exterminerait tous. Il tuait même des petites filles qui n’avaient rien demandé, n’avaient jamais rien fait de mal, et avaient débordé d’un espoir presque incroyable, au milieu du chaos. Rose n’avait rien mérité de ce qui lui était arrivé; elle n’avait certainement pas mérité la lente agonie douloureuse que la blonde avait lue sur son visage. Dans ces circonstances-là, on était censés lui dire à Kara, d’arrêter de pleurer, qu’elle était chanceuse d’être encore vivante; mais elle n’savait pas, elle. Elle n’arrivait pas à y croire.

Et finalement, Lafayette n’avait été qu’un court secours, qui aujourd’hui s’effondrait complètement dans sa tête. Est-ce que les types à l’intérieur, ceux dont elle avait vaguement entendu parler sans même les croiser, avaient pris le contrôle de tout le camp? Avaient-ils tué le Conseil? Tout autant qu’elle entretenait avec eux une relation à double-tranchant à cause des décisions qu’ils avaient récemment prises, la blonde savait bien qu’ils n’seraient pas remplacés par mieux. Et Evalia était là-bas, encore; et Hector aussi. Et si c’était aussi simple que ça, hein? S’ils n’étaient ni tombés sur le Conseil, ni sur la milice, mais sur ces types, qui auraient tiré une balle dans la tête d’Hector dès qu’il aurait fait un geste? Qu’est-ce qu’ils auraient fait de Luna ou d’Evalia? Elle n’voulait pas y penser, Kara, parce que dès qu’elle se projetait à l’orée de ce genre de pensées, son esprit naviguait tout seul vers des destinations macabres au possible. Ce soir, probablement que ses cauchemars seraient faits de ces images-là; de tout ce qui pourrait se passer, maintenant qu’elle n’était pas là pour aider. Aider en quoi, d’toute manière? Disait sa conscience - elle n’avait pas aidé Ariane, ni Rose, ni Absalon, ni sa mère. Alors pourquoi devait-elle être surprise, hein, de se sentir n’servir à rien, maintenant qu’elle était là? Quelle idiote elle avait été, pour avoir en tête déjà, tout un tas de scénarios merveilleux où ils seraient tous rassemblés, et où ils pourraient avoir une trêve, dénuée de toute souffrance, de toute peine ou de toute inquiétude. Ça n’existait pas, ce genre de moment, à l’extérieur. Soudainement, elle s’en rappelait. Aussitôt entrée dans la chambre qu’elle ne connaissait même pas, Kara s’empressa de se débarrasser du tee-shirt qu’elle portait, comme s’il était devenu brûlant comme de l’acide, contre sa peau. Si elle pouvait le faire s’effriter en poussière rien que d’un toucher, elle le ferait; mais Kara ne put rien faire d’autre qu’observer les épaisses tâches rouges, les traces qui avaient traversé le tissu pour se coller à sa peau, les tâches qui parsemaient aussi son épiderme sur ses bras, dans son cou, sur ses mains. Elle n’avait vraiment servi à rien, aujourd’hui, en plein coeur du chaos - se fustigea-t-elle; elle n’avait ni aidé Evalia, ni Rose, ni Hector, ni Absalon. Combien de fois allait-elle se répéter ces noms, comme un mantra dont le seul but était de se torturer intérieurement? Au moins, ce genre de hargne envers elle-même, lui donna un bon prétexte, autre que la tristesse incontrôlable, de laisser les larmes échapper à son contrôle: elles roulèrent d’elles-mêmes en un flot continu sur ses joues, entrecoupées de sanglots qu’elle taisait au creux de sa gorge. Sa trêve solitaire ne fut pas de longue durée, avant qu’elle ne sursaute presque en entendant les coups d’Absalon contre la porte, et sa voix, si près. Soudainement, il semblait qu’ils n’arrivaient plus à s’parler, alors que ç’avait été une chose si évidente, il n’y a pas si longtemps que ça. Pourtant, elle n’exigeait rien, elle n’avait rien demandé - elle n’était déçue par personne d’autre qu’elle; alors elle ne savait pas pourquoi il s’excusait. Elle l’écouta quand même, le coeur serré, alors qu’elle se rappelait tout d’un coup, de tous les songes qu’elle avait pu avoir pour lui. Elle savait à quel point l’extérieur était solitaire; et ç’aurait été injuste de croire qu’il n’avait pas souffert de leur absence, à Evalia et elle, comme elles avaient souffert de la sienne. Le front collé contre la porte, Kara lâcha un soupir du fin fond de ses poumons, comme si ça pouvait l’apaiser un tant soit peu- elle essuya les sillons de ses larmes, se concentrant plus sur ça que sur le fait qu’elle n’avait pas de tee-shirt sur elle, quand elle ouvrit la porte. Sans un mot, elle s’assit à côté de lui, son épaule droite contre son épaule gauche à lui; « T’as pas besoin de... m’parler de choses dont t’as pas envie de parler, maintenant. Mais-... me dis pas non plus que ça va. » dit-elle simplement - elle n’voulait pas accepter ses excuses parce qu’il n’avait pas besoin de lui en faire - elle-même, ce soir, elle n’se sentait pas particulièrement la force de mettre en mots ce qu’elle avait vécu, avant de quitter le camp. Ça n’avait rien à voir avec Absalon, ç’avait à voir avec ses remords, les images ensanglantées qu’elle avait accrochées aux yeux. Elle comprenait. « T’as pas besoin de prétendre, avec moi. » si l’histoire semblait dire que Kara s’était plus souvent reposée sur Absalon que l’inverse, elle voulait quand même croire, elle, qu’il savait. Qu’il savait qu’elle était là pour lui, qu’elle prendrait soin de lui comme il avait pris soin d’elle. Qu’elle sacrifierait aussi sa vie pour lui, et qu’elle en crèverait s’il devait lui arriver quelque-chose; tant pis pour tous les autres. Les autres, ils s’en fichaient d’eux, aussi: le Conseil, les Horsemen, tous ceux qui croyaient qu’ils avaient leurs vies entre leurs mains, de la façon la plus arbitraire qui soit. Il n’y avait qu’Absalon qui avait sa vie, sans concession et sans secret.
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MessageSujet: Re: (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive   (int. 2/abe) who we are and who we need to be to survive EmptyDim 4 Juin - 21:17

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intrigue 2 : kara winfield & absalon costello.

Pendant bien longtemps, les choses avaient été faciles pour les Costello. Ils avaient eu la chance de trouver Lafayette peu de temps après le début de l’apocalypse. Ils avaient été acceptés parmi les rangs des survivants au débit de tout ça et dès lors, ils avaient été protégés par les hautes murailles du camp. Peu importait le temps qu’ils passaient dehors, Hector ou lui pour les missions qu’ils se devaient d’accomplir, ils revenaient toujours à l’intérieur et l’horreur du monde extérieur, ressemblait plus à des échos de ce que les autres survivants pouvaient raconter plutôt qu’à des trucs qu’ils avaient vraiment connu. Il n’avait pas toujours été certain alors, d’être la personne la mieux placée pour conseiller, écouter, réconforter Kara, quand elle, elle lui avait raconté son histoire, dévoiler peu à peu tous les tourments qu’elle avait pu connaitre, il n’avait jamais vraiment su si ses mots, ses gestes ou le simple fait qu’il se donne la peine de l’écouter, ça avait pu l’aider. Il avait cru qu’il ne saurait jamais vraiment ce que ça faisait d’être coincé dehors, d’être séparé de ses proches et pourtant, il beau jour, y avait Hector qui avait été mis à la porte. Il avait tenu bon, alors que sa sœur était enceinte et qu’il avait eu Kara. Quelques mois plus tard pourtant, ça avait été son tour à lui et maintenant, le monde dont il avait été protégé pendant des mois et des mois, il était en plein dedans. Maintenant il comprenait peut-être mieux qu’avant les peines de Kara ou de tous ceux qu’il avait pu écouter, parler de leur parcours en dehors des murs. Maintenant le monde lui semblait plus horrible qu’il ne l’avait jamais été auparavant. C’était peut-être débile, parce qu’il avait toujours su ce qu’il y avait au-delà des murs, mais jamais il n’avait cru que ça pourrait être aussi compliqué.

Les rôdeurs, il semblait pouvoir gérer. Ils n’étaient plus humains et plus le temps passait, plus la chaire qui se décomposait de leurs corps rendait les choses plus faciles. Ils n’étaient que des monstres à présent. Les tuer n’était pas un problème. Mais c’était différent avec les autres humains. Qu’ils soient bons ou mauvais, est-ce que ça faisait une différence ? Lui il avait juste l’impression d’avoir ôté plus ou moins injustement des vies. Lui, il ne savait pas s’il méritait plus de vivre que le type que Matthew avait tué pour le sauver ou que le type qu’il avait battu à mort dans cette maudite arène. Peut-être qu’il valait au moins mieux que les types qui s’étaient attaqués à Kara, que les horsemen qui capturaient des gens en les forçant à s’entretuer. Eux, ils étaient des pourris, ça ne voulait pas dire pour autant qu’Absalon avait la volonté de tous les tuer. Il ne fonctionnait lui. Et c’était peut-être ce qui finirait par le tuer. Lui, il était celui qui culpabilisait pour les morts qu’il laissait dans son sillage, parce qu’il avait toujours cru qu’il ne serait pas comme ça, qu’il ne serait pas un tueur. Ça avait été si simple d’y croire, depuis l’intérieur de Lafayette. Mais l’extérieur, c’était vraiment des millions de fois différents. Là, aussi, il avait pu expérimenté la douleur lancinante qu’on pouvait ressentir quand quelqu’un pouvait manquer. Kara lui avait manquée, Evalia aussi et y avait eu des moments, il avait cru qu’il n’arriverait jamais à continuer si jamais il ne les trouvait pas, dans la seconde. Il avait cru que ce serait fini ça, que maintenant, ils seraient tous ensemble à nouveau et que tout serait infiniment plus simple. Mais ils n’étaient pas tous là. Y avait pas Hector, y avait pas Evalia et la déception elle était clairement douloureuse elle aussi. Alors sans doute, qu’au bout d’un moment, il fallait plus qu’une phrase, répétée en boucle pour aider à aller mieux. Ça n’allait pas alors, c’était la conclusion évidente de tout ça. Il leva les yeux vers Kara alors qu’elle sortait de la chambre et suivit son mouvement du regard. Il ne tarda pas à attraper ses doigts entre les siens, ressentant cette douleur dans ses phalanges qui lui rappelait la force avec laquelle il avait frappé ce type. « J’aurais voulu que ça aille. » Il avait essayé, il avait fait de son mieux, mais toutes les peines, toutes les douleurs, elles étaient bel et bien là, ancrée en lui sans qu’il ne sache comment lutter à présent. « Je sais. » Qu’il répondit à la remarque de la blonde, alors qu’il serrait un peu plus fort ses doigts dans les siens. Il laissa échapper un soupire avant de détourner le regard, fixant ce qu’il pouvait distinguer du mur d’en face, malgré la pénombre. « J’ai tué ce type et j’ai pas l’impression d’avoir gagné quoi que ce soit, ou de mériter d’être encore en vie. » Pourquoi est-ce qu’il le mériterait plus que le type de toute façon ? Parce qu’il avait Eva, Kara, Hector ? Parce qu’il était plus fort ? Ça ne justifiait rien. Il avait tué ce type avec toute la rage qu’il avait eue en lui sur le moment et c’était bien tout ce qu’il était capable de retenir de ça. Bien vite, il était venu essuyer une larme qui était venue couler contre sa joue. Il aurait pu jurer que c’était vraiment pas le moment de craque, mais il ne l’avait pas fait pendant des mois, pas face à Hector parce qu’il devait lui prouver qu’il n’avait pas à s’inquiéter, il ne l’aurait pas fait face à Evalia non plus, parce qu’il avait toujours fait en sorte d’être fort pour qu’elle, elle puisse baisser les armes. Mais là, c’était Kara et elle avait raison, il n’avait pas besoin de prétendre que tout allait bien, pas avec elle, alors dans le fond, c’était peut-être justement le meilleur moment, le seul moment qu’il avait pour enfin craquer.
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