T'avais finalement laissé Irvin et Kennan derrière toi, ils pouvaient sans aucun doute se débrouiller et toi, tu devais impérativement parvenir à rejoindre ta fille. C'était ton but premier et tu espérais que plus rien ne te détournerait à présent de ton objectif ... Ceci dit, tu doutais d'être en mesure de pouvoir passer inaperçue un sabre à la main, cadeau d'Irvin. Tu n'avais pu t'en départir, n'ayant aucune autre arme à disposition, et même si tu ne savais pas manier le sabre, il s'agissait d'une arme comme une autre et tant qu'elle pouvait infliger des dégâts, ça t'allait. Il suffisait que tu sois en mesure de te défendre, espérant ne pas te retrouver face à face avec une arme à feu, là, ce serait une autre histoire. Un peu plus et tu te promènerais avec le couvercle d'une poubelle en métal faisant office de bouclier. C'était horrible, improbable, comment la situation avait-elle pu dégénérer à ce point ?

Tu avais poursuivi ton chemin, ne trouvant aucune réponse satisfaisante à ta question, longeant les murs et empruntant les ruelles. Certes, cette technique n'était pas infaillible, tu l'avais bien vu plus tôt, mais c'était certainement la moins risquée. Moins que courir comme une folle dans les rues principales. Tu voulais certes rejoindre ta fille le plus rapidement possible, mais tu ne parviendrais jamais jusqu'à elle si tu te faisais tuer dans l'exercice, alors mieux valait être prudente. Mais décidément, la discrétion, c'était pas dans ta nature. Ton sabre, longue arme tranchante que tu n'avais pas l'habitude de manipuler ni de trimbaler sur toi, alla se cogner contre une poubelle ou autre chose, que tu ne remarquas pas immédiatement, sursautant suite au bruit que cela provoqua. Tu te concentras plutôt sur les alentours, histoire de voir si quelqu'un non loin avait entendu le vacarme que t'avait causé. Tu maintenais le sabre devant toi, un peu à la manière d'une épée, ça ne devait pas être bien différent, si ?

Heureusement que tu n'avais pas concentré ton attention sur l'objet du vacarme, car non loin de toi, une sombre demoiselle tourna le coin de la rue, arme au poing. Décidément, t'étais mal barré et tu n'arrivais pas à cerner les intentions des infiltrés ... Il n'était surement pas là pour tous, vous tuez ? Si ? Tu en doutais, sinon, vous seriez déjà tous mort, non ? Néanmoins, il y avait cette lueur dans son regard qui ne te rassurait en rien. Prendre la fuite ne serait peut-être pas une mauvaise solution, mais il n'était pas impossible qu'elle cache un flingue et alors là, la fuite ne servirait à rien. Tu serres finalement les dents, ainsi que ta prise sur le sabre.

Faith & Noa

Watch Your Back

Les combats à la street fighter, très peu pour elle. Après avoir eu son lot de spectacle sanglant et inutile, Faith avait décidé de s’en aller, s’éloigner un peu de son groupe. Elle avait beau leur être redevable pour beaucoup de choses, il y avait des limites à ne pas franchir. L’inutilité de leurs jeux l’exaspérait au plus haut point. Elle réfléchissait aux paroles d’Aliénor qui résonnaient encore dans sa tête alors que la brune avançait, un tournevis à la main pour percer des têtes et une arme de poing cachée sous ses vêtements. Elle avait besoin de se vider la tête, de survivre véritablement mais non pas à cause de combats à deux balles, mais bien parce qu’il fallait trouver à bouffer, affronter des morts-vivants et autres conneries du genre. Aliénor disait que pour les Horsemen, les affrontements à la mort représentaient une façon de survivre. Jamais Faith ne pourrait désapprouver plus encore de telles paroles. Si elle comprenait son point de vue, elle ne s’y accordait pas. C’était des crétins, à prétendre que pareils jeux pouvaient leur permettre de survivre. Ils voyaient le sang couler et ils ne se sentaient plus pisser. En attendant, c’était pas ça qui amenait la bouffe à la maison, c’était pas ça qui garantissait leur confort ou leur intelligence par rapport aux autres survivants. Ce n’était qu’une perte de temps qui leur apporterait des ennuis, Faith en était persuadée.

Alors elle avançait. Longeait les murs, se tournait et retournait. Faith avait appris à surveiller ses arrières en toutes circonstances. Le moindre bruit suspect, le moindre craquement, qu’il s’agisse d’une brindille ou d’un morceau de verre sur la chaussure, la faisait dresser l’oreille et tendre son tournevis en avant. Elle n’était pas des plus effrayantes avec un tel instrument dans la main, mais si elle était capable de trouer des crânes de morts-vivants, rien ne la retiendrait de crever l’œil d’un être encore vivant. Rien non plus ne laissait présager qu’elle pourrait tirer son arme de sous ses vêtements si c’était nécessaire. En d’autres termes, la jeune femme était préparée à la moindre attaque. Le monde ne tournait pas rond, et elle savait que dans la plupart des esprits des survivants, ce n’était pas non plus très carré dans leurs petites têtes. Un bruit aiguë, qui se répercuta en écho sur les murs environnant, immobilisa Faith. Une silhouette se dressait devant elle, qui bientôt, la repéra également. Se mordant la lèvre, la brune hésitait à fuir. De loin, elle ne captait qu’une longue arme effilée en guise de défense. Pourtant, muée par une pulsion soudaine, Faith s’avança. Sa main droite ne quittait pas son tournevis, son autre main reposant dans son dos prêt à user de son glock 17 si nécessaire. Elle sifflota doucement. Aucun morts à l’horizon malgré le vacarme ambiant. Soit il n’y avait vraiment pas d’autres dangers, soit les morts étaient encore loin. Prenant la parole, elle se dressa devant l’inconnu, qui avait de quoi impressionner avec un sabre, si ce n’était sa prise fort peu assurée. « Bonjour la discrétion. T’es seule dans le coin ? Une réponse honnête est préférable. » Super le début de discussion. Faith et son empathie légendaire. « Qu’est-ce tu viens foutre là ? T’es au courant que les dangers courent les rues ou bien t’as envie d’attirer les morts comme les vivants sur toi ? » Franchement, elle avait pas été très maline à faire un brouaha de dingue. Bravo la survivante.