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 (int. 1) « ce n’était pas vain. » (sykes, mother and daughter)

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MessageSujet: (int. 1) « ce n’était pas vain. » (sykes, mother and daughter)   (int. 1) « ce n’était pas vain. » (sykes, mother and daughter) EmptyVen 7 Avr - 18:58

Pour chaque histoire, il y a toujours au moins deux versions. Pour chaque personne aussi. Il y a la facette que nous présentons au monde, et celle que nous gardons au plus profond de nous. Nous avons tous une part de lumière, et une part d'ombre. La capacité de faire le bien et celle de faire le mal coexistent en chacun de nous. Quand on sait brouiller la frontière entre les deux, on a le pouvoir absolu. Il faut savoir quand montrer l'une ou l'autre afin de manipuler les gens, leur faire croire ce que l'on désire, et les briser plus facilement. Mais parfois tout cela n'est pas qu'une question de pouvoir, il y a des moments où l'on ne contrôle plus rien, des moments où l'une des deux versions ne peut plus exister à cause de gros chocs émotionnels. Parfois les choses ne vont pas comme nous le voulons alors le bon comme le mauvais ne sont plus que des états secondaires, on ne discerne plus grand chose, on ne pense plus comme on le faisait avant. Les versions ne sont que des façades, façades que les gens remarquent en premier lieu, alors autant les perfectionner pour que les autres sachent à qui ils ont affaire d'un simple regard qui peut parfois soit se vouloir amical, soit au contraire, totalement antipathique. Sauf que cette histoire ne fait que de commencer, et ses deux versions sont loin d'être écrites, et Aspen croit qu'au final elle en sera l'un des personnages principal.
Elle a montré la pire facette de sa personnalité. Aspen Sykes, le monstre est revenu le temps d’une heure. Alors qu’elle bougeait dans les ruelles de Lafayette, en recherche de quelque chose à manger, un jour entier qu’elle n’a rien avalé à part de l’eau croupie trouvée dans un vase dans un jardin. Elle a faillit vomir en la buvant, mais elle a serré les dents, elle a encaissé. En sortant de cette maison qu’elle vient de fouiller, il y a eu des gens. Elle n’a rien dit, elle a juste pointé son fusil vers eux. Ils étaient deux. Un aspect horrible, un rictus décharné. Un homme, une femme. Lui plutôt petit et gras, l’autre grande et fine. Ils avaient l’air en bonne santé, d’où l’apparence horrible que leur trouva la femme blonde, ils étaient trop colorés au niveau de leurs joues pour avoir subit la dureté de l’épidémie. Ils l’ont pointé de leur arme immédiatement. Aspen ne s’est pas démontée. Depuis la mort de son fils, depuis que Luis a été sauvagement assassiné devant elle, qu’elle a été forcée de l’achever ; elle a laissé tomber l’humanisme. Elle a tiré sur le premier, une balle en pleine tête. La femme, elle a réagit immédiatement et Sykes s’est pris une balle dans le flanc. Puis la brune s’est retrouvée allongée sur le sol, une flaque de sang grossissant sous son corps désormais flasque. Abandonné par la vie.
Elle a serré les dents, encore une fois. Aspen s’est vue divaguer, elle avançait dans les rues, sans savoir exactement ce qu’elle faisait. Les mains appuyée sur le trou causé par la balle reçue. Mais elle avait du mal à faire un pas après l’autre. C’est comme ça qu’elle a finit par arriver dans son ancienne rue, dans les vestiges de sa vie passée. Elle arrive, elle ouvre la porte et s’écroule dans le couloir, la tête tourne. Les yeux dans le vague et le corps qui tressaute petit à petit. Elle convulse légèrement. Puis son crâne percute le mur, et c’est encore pire. Mais au bout de dix minutes de douleur, elle peut ramper, elle le fait, se dirigeant vers son ancienne salle de bain. Retrouver ses marques, retrouver tout ce qu’elle a quitté, c’est trop dur, elle pleure, nostalgie et douleur mêlée. Pourtant elle se relève un petit peu, durement, mais elle agrippe le rebord du lavabo et ouvre l’armoire pour trouver une compresse et de l’alcool. Par chance, il en reste, un petit peu. Mais elle a du mal, elle n’y arrive pas. Puis un bruit, quelqu’un qui ouvre la porte d’entrée. Aspen attrape son fusil, elle avance un petit peu dans le couloir, elle se cale contre un mur et pointe son arme vers la personne qui vient d’entrer.
Elle lâche son fusil, elle tombe à nouveau. Un fantôme, elle pleure. Un fantôme, elle hurle. Un fantôme, elle est là. Sa fille. Judith. Aspen avait raison, elle est toujours en vie, tout le chemin traversé n’est pas vain, toutes les heures à galérer dans la boue n’ont pas été vaines.
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Judith Sykes
Judith Sykes

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MessageSujet: Re: (int. 1) « ce n’était pas vain. » (sykes, mother and daughter)   (int. 1) « ce n’était pas vain. » (sykes, mother and daughter) EmptyVen 7 Avr - 20:04

« ce n’était pas vain. »

Judith presse le pas, ses yeux surveillant frénétiquement les environs ainsi que la descente inexorable de l’astre solaire. Elle est parvenue à s’éclipser pour quelques heures, usant de cette brèche découverte des mois plus tôt, plus sur un coup de tête que par une décision mûrement réfléchie. C’est pas faute d’avoir essayé de se raisonner, mais plus l’idée lui tourne dans la tête, plus il devient difficile de lui résister. Elle a l’impression que des millénaires se sont écoulés depuis qu’elle s’est retrouvée enfermée derrière les hautes barricades du quartier Ouest. Une vie entière. Un monde qui aurait eu le temps de se disloquer, puis de se reformer. Le Big-Bang version zombie. Derrière les gravats, les façades délabrées, les rares corps étalés dans les ruelles, Jude parvient à deviner les contours de la ville qui l’a vue naître, grandir, pleurer et rire tout à la fois. Seulement Lafayette est défigurée, au même titre que le rôdeur qu’elle aperçoit en s’engouffrant dans l’avenue familière. Balafrée, brisée, morte de l’intérieur. Sa main gauche lui fait mal, à force de serrer le manche du couteau de cuisine, mais Judith ne s’arrête pas un instant. Elle a beau faire la fière, elle a beau avoir déjà tué des morts-vivants, elle doute d’être capable de s’en tirer si jamais elle tombait au beau milieu d’un groupe d’entre eux. Dans le fond, la jeune femme n’a pas d’autre arme que celle-ci, une formation martiale pour le moins sommaire – frappe et tire-toi, le plus souvent, quand c’est pas simplement de fuir courageusement – et puis elle n’a jamais été réellement confrontée à ce nouveau monde. La Nouvelle-Orléans purulente, elle ne la connaît qu’au travers des défenses du camp, elle ne l’aperçoit que dans l’horizon chargé de sang et d’odeurs nauséabondes. Aussi difficile que ça soit à encaisser, elle est actuellement incapable de survivre seule. Probablement. Après tout, qui peut le dire avec certitude ?

Sauf qu’il ne vaut mieux pas tenter le diable. Sortie et rentrée, le plus vite possible. C’est ce qu’elle se répète depuis qu’elle a osé franchir les limites de son refuge. Le sanctuaire est loin derrière elle, le but seulement à quelques minutes. Il est trop tard pour faire marche arrière, alors elle marche plus vite. Elle trottine, ses semelles frottant le sol avec le moins de bruit possible. Penchée vers l’avant, le regard et les oreilles aux aguets. Une biche aux abois, dont les grands yeux clairs trahissent l’angoisse. Celle de tout perdre, en une poignée de minutes, par stupidité. Est-ce qu’il fallait vraiment qu’elle suive cette idée ridicule ? Aussitôt, la réponse lui vient : oui. Pour Elise. Son Elise à l’âme fêlée, sa petite sœur cassée. Celle qui hurle plus qu’elle ne parle, celle qui repousse la moindre étreinte avec la rage au ventre. Elles ne se comprennent plus et, naïvement, Judith veut tenter d’arranger ça avec des souvenirs de leur passé commun. Des photos sans doute. Si elle trouve, peut-être pourra-t-elle s’encombrer de quelques jouets de Luis, pour Gina. Son sac à dos est presque vide, seule une bouteille d’eau s’y ballote à chaque pas qu’elle fait. Le soleil termine sa course, Jude s’immobilise sur le perron de cette grande demeure. Une partie d’elle craint ce qu’elle pourrait y trouver. Parce que dans le fond, tous ses cauchemars commencent comme ça ; elle rentre enfin à la maison, seulement tout ce qu’elle revoit, ce sont les corps de ses proches. Ceux qu’elle a aimé, ceux qu’elle a espéré retrouver.

La porte est à moitié ouverte, le verrou forcé par quelqu’un. Un charognard, une personne désespérée. Peut-être l’un des leurs, peut-être l’un de ceux exilés, peut-être un survivant des premières heures. Judith passe quelques secondes penchée dans la mince ouverture, à écouter le silence, à se rassurer. Y’a personne, fonce. Et la voilà qui se faufile, de l’entrée jusqu’au corridor, de l’escalier jusqu’aux chambres situées à l’étage. Enfin, c’est ce qu’elle veut faire quand un bruit la fait se figer brusquement. Elle s’est trompée : y’a bel et bien quelqu’un. Nerveusement, elle refait sa prise sur le couteau ; sa paume humide de sueur elle l’essuie rapidement sur son pantalon. Un grognement la fait serrer les mâchoires. Sauf que c’est pas un zombie, ceux-là font des sons différents. Elle les connaît à force de les entendre gémir devant les barricades, quand les Nettoyeurs tardent à faire leur boulot. C’est humain. Ça a mal. Six mètres. Son réflexe de survie lui hurle de faire demi-tour, de se tirer tant qu’elle le peut – curieusement, la voix est celle d’une Elise enragée. Un sermon du père, de temps à autres, siffle à ses oreilles. Ne fais pas ça. Mais il faut bien qu’elle sache, non ? Et si c’était Luis et sa mère ? Et si c’était des sales types, des raclures qui te sauteront dessus dès qu’ils verront ta chair fraîche et tes vêtements presque propres ? Cinq mètres. L’espoir, absurde diraient certains, de revoir les derniers membres de sa famille la pousse plus loin. Quatre mètres. Les jointures de ses doigts sont blanches. Elle a la main qui tremble à force de serrer bêtement. Trois mètres. La porte est grande ouverte, il suffirait qu’elle se penche pour voir qui est à l’intérieur de la salle de bain. Sauf qu’elle le fait pas. Elle a trop peur de voir la vérité.

Deux mètres et son pied bouscule quelque chose, une lampe jetée au sol des mois plus tôt. La céramique craque sous sa chaussure. Elle se maudit, ses muscles se tendent, elle retient sa respiration. Le monde se réduit à cette ouverture, à ce souffle surpris qu’elle a cru entendre. Un mètre. Sa silhouette se dessine maintenant, couteau en main, faussement prête à en découdre. Judith tient son arme haut, comme on lui a appris, sauf qu’elle ne sait pas si elle parviendra à poignarder quelqu’un aussi facilement qu’un rôdeur. Et là, c’est l’apocalypse dans sa tête. Le déluge et l’illumination en même temps. C’est pas un charognard. C’est pas un inconnu. Ses yeux s’écarquillent au point de ressembler à des soucoupes, au point de lui faire mal et de s’inonder de larmes. Elle ne voit pas le sang qui macule l’abdomen d’Aspen, pas plus qu’elle ne s’embarrasse du fusil qu’elle tient vers elle. Elle n’entend pas ses pleurs, ni son hurlement. Tout ce qu’elle peut comprendre, c’est que sa mère est là, devant ses yeux. En vie. En vie, putain.

« … Mom ? »

Le mot sort étrangement, faible et bancal. Une voix surprise, éraillée, plus grave. Elle en a bavé, la gamine, mais elle reste droite. Sur ses jambes prises de tremblements. Elle aimerait dire autre chose, sauf que sa gorge ne veut plus coopérer. Tout lui fait subitement mal. Mal au cœur, mal aux mains, mal aux bras. Mal à l’âme. Un sanglot lui brûle les lèvres, Judith doit se faire violence pour le retenir d’éclater. Une seconde, puis deux. La façade vole en éclats quand elle se jette aux pieds d’Aspen, incapable de se tenir plus longtemps à l’écart d’elle. Sa mère. Son univers. Elle sent rien, Jude, pas le sang, pas le mal qui ronge les traits de sa génitrice. Pas même l’absence de Luis à ses côtés. Elle sent rien de plus que la chaleur de sa mère, que son parfum rendu âcre par la sueur et les épreuves. Le même, en dépit des années, des mois. Le même. Et elle redevient subitement une enfant, une gamine oubliée. Ça fait longtemps qu’elle n’a pas pleuré comme ça.


Dernière édition par Judith Sykes le Lun 10 Avr - 23:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (int. 1) « ce n’était pas vain. » (sykes, mother and daughter)   (int. 1) « ce n’était pas vain. » (sykes, mother and daughter) EmptySam 8 Avr - 14:08

Elle n'y croit pas, les sensations sont bien là, tout lui semble réel, mais elle n'y croit pas. Comment est-ce possible ? Qu'après un peu plus d’un an elle soit là, dans cette maison. Aspen se demande comment elle a pu faire pour pouvoir réussir à savoir. Pour ne serait-ce savoir que sa mère était là. A moins que ça ne soit qu'une pure coïncidence. Ces derniers temps elle a senti l'abattement poindre le bout de son nez, parce que elle était épuisée, la mère Sykes avait peur, peur de ne plus réussir à intégrer le camp, il n'était plus là, le petit Luis, et elle ne voulait pas croire que le reste de sa famille soit décédé. Pourtant elle n'a pas abandonné. Pour pouvoir survivre il faut bouger, il faut avancer et c'est l'unique solution, et c’est ce qu’elle a fait, en attendant de rejoindre Lafayette. Mais là, Aspen a l'impression d'halluciner, qu’elle nage en plein rêve. Il faut qu’elle se réveille, parce que si ce n'est pas la réalité, c'est sacrément un enfoiré son subconscient de jouer ainsi avec ses sentiments, avec ses peurs et avec cette relation familiale si principale pour elle. Parait-il que pour savoir si l'on est dans un rêve ou non, qu'il faut compter ses doigts, dans un rêve, il nous en manque toujours un, mais quand ses yeux se posent sur ses mains, ils sont bien au nombre de dix. Mais c'est probablement de la connerie. Ça l'est c'est sûr. Parce qu’elle est bien incapable de discerner la réalité du songe, et là, elle n'est plus en mesure de pouvoir le faire. Elle veut pouvoir y croire, elle veut savoir que c'est possible. Il le faut, parce que si elle n’y croit pas, sa fille va s'envoler à nouveau. Et ce rêve, elle veut le garder, le saisir à pleines mains pour être persuadée que ce n'est pas un mirage, que tout est bien réel. Aspen veut pouvoir être sûre. Et lorsqu’elle la voit, quand elle regarde son visage qui lui a tellement manqué, elle comprend instantanément que tout ça n'est pas une illusion, tout cela arrive indubitablement. Et pour clôturer le tout, elle ressent son cœur battre la chamade, elle a les mains moites, du mal à respirer, autant de signes qui ne trompent pas sur la réalité de la scène onirique qui se déroule sous ses yeux. Elle l’a retrouvée, elle est tout bonnement là, et plus jamais elle ne veut être séparée du fruit de ses entrailles. La douleur la consumait quand elle n'était plus présente, elle te tuait à petit feu, et c'est une sensation tellement désagréable qu’elle ne plus jamais la ressentir. Puis merde quoi, non mais c'est trop incroyable. Il y a tellement de choses qu’elle aimerait lui demander, à sa fille.
Aspen lâche son arme, elle ne veut plus la tenir et alors qu’elle voit sa fille debout devant elle, elle se met à pleurer. Elle est bien incapable de retenir ses larmes, qui sont le résultat d’une année d’enfer, d’une journée qui a failli bien la perdre. « … Mom ? » Un simple mot, transformé en une interrogative directe qui sonne comme de la rhétorique. Il n’en faut pas plus pour la mère de se sentir fondre. Puis Jude s’approche d’elle, pleurant également. Elle vient se blottir dans ses bras et Aspen ignore la douleur, elle ne ressent que la plénitude du moment présent. La quadragénaire attrape sa fille et la serre contre elle, respirant la douce odeur de sa peau, profitant du contact d’un être humain aimé qui lui avait terriblement manqué. Sa fille est là, pourtant, elle ne devrait pas. Elle le sait, mais elle ne peut que se réjouir du fait qu’elle ait osé, qu’elle soit parvenue jusqu’à sa mère. « Hush… I’m here to you my sweetie... » Elle sent ses propres larmes couler sur la nuque de sa fille. Elle ne les retient pas, cela est inutile, parce qu’elle lui a manqué, parce qu’elle sent que c’est inutile.
Mais irrémédiablement, la douleur rattrape le corps. Elle grimace et lâche un gémissement dû à sa blessure à l’abdomen. Elle se rattrape sur sa fille, manquant de dégringoler au sol. Elle finit par se laisser glisser contre le mur et s’assied au sol, incapable de tenir debout. Aspen a mal. Elle ne sait même pas si la balle est sortie et a traversé totalement le corps. Elle sait que si ce n’est pas le cas, elle risque d’en mourir si on ne la retire par rapidement et qu’on ne la soigne pas. « Jude, help me. A bullet… here… dit-elle, la voix haletante en pointant de son doigt ensanglanté la plaie qu’elle a au ventre. » Elle sait que sa fille avait quelques connaissances en médecine, elle lui a même appris les gestes de premiers secours quand elle était plus jeune. Bien lui en a fait. « Don’t know if the bullet has gone over my body... » Elle souffre le martyr, et il faut que sa jeune fille l’aide, toute seule, elle n’y arrivera pas, ce n’est pas possible.

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MessageSujet: Re: (int. 1) « ce n’était pas vain. » (sykes, mother and daughter)   (int. 1) « ce n’était pas vain. » (sykes, mother and daughter) EmptyMar 11 Avr - 0:36

« ce n’était pas vain. »

Pendant quelques minutes, tout ce qui existe pour Judith se trouve entre ses bras. Son univers se réduit à la femme, amaigrie, tremblante, affaiblie qu’elle serre férocement contre son cœur. La courageuse femme qui l’a mise au monde deux décennies plus tôt. Dans son étreinte, la survivante a le sentiment étrange d’avoir retenu sa respiration depuis trop longtemps. Les odeurs lui semblent différentes, les sons et les couleurs, les saveurs qui s’attardent dans sa bouche. Meilleurs. Tout est plus vrai, maintenant qu’Aspen est là. Et sans qu’elle ne sache pourquoi, le cri de détresse de la scientifique la ramène brutalement à la réalité. Leur réalité, emplie de zombies, de sang, de morts et de choix discutables. Elle rattrape instinctivement le corps contre elle, remarquant pour la première fois la fleur carmine qui a fleuri au niveau de l’abdomen de sa mère. L’hémoglobine est encore fraîche, elle a taché ses propres vêtements, elle imprègne jusqu’à l’air ambiant d’un arrière-goût ferreux. Avant même qu’Aspen ne tente de lui faire comprendre, Judith sait. En dépit de l’adrénaline furieuse qui fait battre son cœur plus vite, des quelques larmes qui se sont attardées dans ses yeux mouillés, son esprit fait rapidement le tour de la situation. Ce n’est pas la première blessure par balle qu’elle voit – même si c’est assurément la plus traumatisante, parce qu’elle atteint sa génitrice. Kara lui avait demandé son aide pour quelques opérations de ce type, même si l’équipe médicale du camp était plus menée à traiter des amputations ou des maladies et blessures bénignes. Ce n’était pas toutes les semaines que quelqu’un se faisait abattre à Lafayette. Et à cette pensée erratique, Jude se souvient de ce qui l’a poussée à suivre cette idée stupide de sortir. Dans la matinée, le Conseil a annoncé l’exécution de Pratt, ce qui a provoqué un véritable mouvement de foule colérique. Les gens ne comprenaient pas. Les gens avaient peur qu’ils ne finissent par tous les tuer, parce qu’ils avaient eu le malheur de contester un peu trop fort leurs décisions. Alors Judith a préféré prendre la poudre d’escampette. Elle a fui. Lâchement, diraient certains. Par instinct de préservation, diraient d’autres.

« It’s gonna be okay, it’s gonna… » « Don’t know if the bullet has gone over my body... »

Les lèvres de Judith se pincent, si fort qu’elles en deviennent blanches. Toutes ses facultés mentales sont désormais focalisées sur l’instant présent. Se soucier des tensions à Lafayette ne servait à rien. Il fallait qu’elle sauve sa mère. Il fallait qu’elle se souvienne des conseils de Kara, de tous les cours qu’elle a pu suivre à la faculté de médecine et qu’elle mette de côté ses doutes.

« Let me see… »

Son souffle agité trahit son trouble, mais les mouvements de la jeune femme sont mesurés. Ni trop lents, ni trop rapides. Elle a déjà examiné des blessures. Rationnaliser ce qui est en train d’arriver lui permet de garder un certain contrôle. Elle ne peut pas se permettre de se questionner sur l’assaillant de sa mère, sur les raisons de cette blessure, sur son propre manque d’expérience. Il faut qu’elle agisse. Rapidement. Avant de voir son rêve mourir dans ses bras. Judith soulève le haut de la blessée, serrant les mâchoires à s’en faire mal aux dents pour que cette fois son visage ne trahisse pas l’inquiétude qui la taraude. L’état d’Aspen est légèrement moins grave qu’elle ne le pensait, mais un seul moment de doute peut changer la donne. Il faut d’abord déterminer si la balle a traversé. Au vu du sang qui macule l’arrière de son dos, elle a bon espoir. Et c’est un soupir de soulagement qui fend la barrière de ses lèvres quand elle aperçoit le trou de sortie. Propre, à défaut d’être inoffensif. Elle attrape une des serviettes qui traîne encore dans l’armoire de la salle de bain et la glisse sous les doigts déjà visqueux de sa mère.

« Keep pressure on it, I’ll be back real quick, okay ? »

Elle n’a rien sous la main, rien à part ce sac avec une bouteille d’eau. Elle n’a pas été assez prévenante ; sans laisser réellement le temps à Aspen de répondre, Judith se relève et court à l’étage – à la recherche d’un peu d’équipement, d’un rien. Dans la seconde qui suit elle grimpe les escaliers, les redescend tellement vite qu’elle manque de rater l’une des marches. Dans sa main, la seule chose utile à terme : un nécessaire à couture, que sa mère avait toujours dans un tiroir de sa table de chevet. Elle se jette à genoux, son visage empreint d’un sérieux peu commun, commence à réviser dans sa tête les étapes à suivre. Sur le côté, elle avise la bouteille d’alcool et les quelques compresses étalées là. C’est maigre, mais ça suffira. A dire vrai, elles n’ont pas vraiment le choix. Une autre serviette est hâtivement roulée en boule pour être calée sous la tête d’Aspen, elle l’incite à se positionner sur le côté, celui encore intact et elle sort sa bouteille d’eau pour asperger un peu les blessures. Elle la garde à proximité pendant qu’elle imbibe une autre compresse. Juste avant, Jude accroche le regard de la scientifique, y lit toute la douleur qu’elle ressent, toute sa détresse.

« This is gonna hurt. » La compresse d’une main, une troisième minuscule serviette – un gant de toilette probablement, elle sait plus – dans l’autre. « Just in case. »

Juste au cas où elle aurait envie de hurler à cause de la douleur. Dans le meilleur des cas, il aurait fallu lui proposer quelque chose de plus résistant, comme une ceinture, mais c’était tout ce qu’elles avaient. Pas grand-chose. Une fois qu’Aspen a décidé si elle voulait mordre le bout de tissu ou prendre sur elle, Judith attaque sans hésiter. Elle désinfecte la plaie avec le moins d’hésitation et de temps possible, ses prunelles fixées sur les plaies desquelles dégouline encore du sang tiède. Trop de sang.

« You’re doing great mom, it’s gonna be okay. » Sempiternelle même phrase. Une formule contre le mal. « Just a little more… »

Le pire est à venir. Elle s’essuie rapidement les mains sur son sweat, sur ses cuisses, sur une quatrième serviette piquée à la hâte. C’est le bordel autour d’elle, un chaos de sang et d’angoisse. Mais Judith est surprise de voir que ses dextres ne tremblent pas ; elles sont assurées, elles savent ce que l’on attend d’elles. Quand elle enfile le fil dans l’aiguille, elle ne s’y reprend pas à trois fois. D’une main elle presse les bords de la plaie, de l’autre elle pique. Encore et encore. La chair qui frémit, qui saigne, la chair de sa propre mère. Elle s’efforce de ne pas y penser, parce que ça rendrait les choses trop difficiles. Impossibles. Les émotions ne servent à rien quand la situation est autant désespérée. Projetée de Charybde en Scylla, la jeune femme n’a même pas pensé à demander où était Luis. Ce sont des questions qui peuvent attendre, finalement. La vie de sa mère est entre ses mains. Et elle pique, elle tire, elle recoud. Parce que c’est tout ce qu’elle peut faire pour elle. Lui sauver la vie.

traduction des paroles de Judith :
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