dead man walking.
avant l'apocalypse
le 15 mars 1980 Le commencement, le début de tout. Tu viens au monde à la Nouvelle-Orléans en compagnie de ton frère jumeau James. Tu le précèdes de quelques minutes à peine, devenant ainsi l’aînée sans le savoir à cet instant, d'une future petite bande joyeuse. Après toi et James, viennent quelques années plus tard Caleb, Murphy et Pyper. Tous ensemble, vous formez une belle petite famille soudée, chose qui peut paraître étonnante étant donné que vous avez chacun un fort caractère dès le début, toi la première.
septembre 1998 - avril 2000 Cela fait deux ans, Jezabel, que tu sombres lentement mais sûrement. Deux ans, depuis que James est partit faire son service militaire. Le premier jour, tu as souris pourtant. Tu l’as même vanné, et tu l’as serré contre toi comme si de rien n’était. Mais rapidement, la déchéance. Tu n’arrivais pas à vivre sans lui. C’est comme si on t’avait arraché une partie de toi. Pendant dix-huit ans et neuf mois, tu avais été avec lui. Chaque minute, chaque jour, chaque nuit. Et voilà que du jour au lendemain tu étais seule. Tu ne savais pas comment faire pour être toi sans lui. Pour être Jezabel sans James. Alors tu as sombré.
Cela fait deux ans, Jezabel, que tu désespères ta famille. Tes parents, ton cadet Caleb, et heureusement que les filles sont bien trop jeunes pour se rendre compte de quoi que ce soit. Tu les désespères parce qu’ils ne savent pas quoi faire pour t’aider. Pour te ramener à la surface. Au début, tu as simplement cessé d’aller en cours, tu séchais l’école et tu trainais avec des fréquentations peu recommandables. De fil en aiguille, les cigarettes sont devenues des joints, agrémentés d’alcool, de déboire et d’insolence. Tu rejetais toute forme d’autorité et, pire encore, toute forme d’affection. Sauf quand il s’agissait d’ouvrir les cuisses. Plus facile de laisser quelqu’un entrer là, qu’approcher de ton cœur. Et il y avait cette colère, contre James, jugeant ce changement de voie comme un abandon.
Aujourd’hui, tu sors en titubant de chez… Merde, c’était quoi son nom déjà ? Il était blond, ou brun. T’en sais rien putain, il faisait noir. Il fait toujours noir pour toi, Jezabel. Et tu sais pas pourquoi, t’as la nausée. C’pas du dégoût, non, c’est quelque chose de physique. Quelque chose de réel.
Une réalité qui, au bout de quelques semaines, arrondie ton ventre que tu caches tant bien que mal. Tu ne dors que peu chez toi, tu fuis tes parents autant que tu peux. Ce qui grandit au fond de toi, tu ne sais pas comment l’aborder alors tu tentes de ne pas y penser. Déni profond alors que tu continues tes conneries quotidiennes, ta débauche. Quelque part, tu sais que ça ne peut pas durer comme ça. C’est peut-être pour ça que tu regardes pas en traversant la rue, inconsciemment. Sans même t’en rendre compte.
Le choc est brutal. Le klaxon de la voiture couvre le hurlement que tu pousses à t'en déchirer la gorge. A t'en exploser les poumons. Tu ne t'es même pas rendu compte des larmes brûlantes sur tes joues. T’as pas fait gaffe, c’est ta faute, mais il y a quand même cette peur innommable. Paradoxale. Et tout devient noir.
T’es pas encore majeure alors forcément, tes parents ont vite fait de débarquer à l’hôpital. T’arrives pas à supporter leurs regards. Tu vas bien, t’es à nouveau toute seule dans ton corps, et tu es en vie. Honteuse, pitoyable, mais en vie. Ils te ramènent à la maison sans un mot, mais ton père qui conduit a les larmes aux yeux. Tu ne l’as jamais vu comme ça, et tu te détestes un peu plus.
Dans l’entrée, ton petit Caleb vient se blottir contre toi et tu entends à peine ta mère congédier la baby-sitter qui a dut venir en urgence à cause de toi. Alors que tu te penches pour enfouir ton visage dans les cheveux de Caleb, ce dernier laisse échapper quelques mots.
« James est là, dans ta chambre. » Sur le pas de la porte de ta chambre, tu restes immobile. Jezabel. Le regard dans le vide. Pupilles vitreuses. Cernées. Joues creusées. Teint pâle. Cireux. Tu fixes la poignée comme si ce simple acte allait la faire tourner pour ouvrir la porte. Tes paupières sont lourdes, gonflées d'avoir trop pleuré. Ta gorge te brûle. Tu as les marques de tes propres ongles dans les paumes des mains. Mais tout cela n'est rien comparé au reste.
Au gouffre en toi.
Infini.
Dans lequel tu tombes inlassablement depuis deux ans.
Dans un sursaut de ta part, la porte s'ouvre en face de toi, sans que tu n'aies eu besoin de toquer. Dans l'encadrement, James. Rien que sa vision suffit à ouvrir à nouveau les digues et tu fonds en sanglots silencieux alors qu'il te fait entrer à l'intérieur, te pressant contre lui. Au milieu des bras de ton frère qui t'enlacent, tu pleures, Jezabel. T'accrochant à lui, t'enivrant de son odeur qui t’as tant manquée et qui n’as pas changée. Sa chaleur te réchauffe un peu, pas assez cependant.
Au bout de longues minutes, l'étreinte prend fin et tu te sens soulevée du sol. C'est James, qui, de toute sa hauteur, te porte dans ses bras. Tu as presque le vertige, mais sans doute à cause de ta faiblesse physique. Tu sens la présence de Caleb non loin, en retrait. Visiblement mal à l'aise. Fermant les yeux, tu te laisses porter par ton frère jusqu'à ton lit. Sans un mot, docilement, tu te laisses glisser sous les draps. Tu trembles en dépit des épaisses couvertures.
Le regard de ton jumeau ne te quitte pas. Il semble détailler chaque parcelle de ton visage bien qu'il les connaisse déjà par coeur, depuis le temps. L'une de tes mains vient chercher les siennes. Tu as besoin de sentir sa chaleur et tu t'endors ainsi en gardant les mains de James contre toi.
Tu restes clouée au lit pendant deux mois, Jezabel. La nuit, des cauchemars et des terreurs nocturnes emplissent la maison de tes hurlements. De tes pleurs. De tes peurs. Du manque de la drogue que tu es habituée à prendre quotidiennement depuis deux ans. Le seul qui parvient à t'apaiser, c'est James, qui se glisse dans ton lit. Serrée contre lui, minuscule dans ses bras, tu réussis alors à te rendormir. Parfois, il s'installe près du lit et pince les cordes de sa guitare. Bien qu'elle soit dépourvue de toute magie, l'effet rassurant et protecteur est le même. L'important n'est pas l'instrument. Mais la personne qui le fait chanter.
Tous les jours, c'est ton frère qui te prend dans ses bras pour te porter à la salle de bain. Comme vous vous amusiez à le faire étant enfants, quand vous aviez encore l’âge innocent de prendre vos bains ensemble : il te lave. Change tes vêtements. Au début, tu cachais ton ventre et la cicatrise, refusant toi-même de le regarder. Qu'importe ta poitrine, qu'importe la toison brune entre tes cuisses. Tu cachais ton ventre, Jezabel. Humiliée. Honteuse. Il aura fallu plusieurs fois pour qu'enfin, tu cesses de serrer tes bras autour de ton ventre.
De temps en temps, tu as la compagnie de Caleb et même de Murphy qui vient jouer sur ton lit.Deux mois, Jezabel. Deux mois à ressasser ou essayer d'oublier, ça dépend des jours. Mais tu n'oublieras jamais.
Pourtant, en ce petit matin, tu quittes ton lit par toi-même pour la première fois. Les jambes chancelantes, tu enfiles une robe de chambre par-dessus ta robe de nuit. Descend jusqu'à la cuisine. Tout le monde dort encore mais une esquisse de sourire étire tes lèvres, pour la première fois depuis longtemps.
Dans des gestes hésitants, de ceux qui ont perdu l'habitude, tu t'affaires à préparer le petit-déjeuner pour tout le monde. Petite routine perdue. Mais pas oubliée.
Tandis que l'odeur du café et du pain grillé embaume la maison, des pas attirent ton attention. Premier levé, James t'observe depuis l'entrée de la cuisine, comme s'il pensait rêver. Tu déposes les tasses que tu tiens, Jezabel, et te déplace jusqu'à lui. Sa grandeur te fait lever le menton pour pouvoir le regarder dans les yeux et tu lui offres un petit sourire.
Un sourire gratitude.
Un sourire amour.
Un sourire promesse.
« Merci. » Ta voix, d'ordinaire douce et cristalline, est rauque de ton mutisme prolongé, uniquement brisé par les cris de tes mauvais rêves. Mais cette fois, tu es vraiment là, Jezabel. Et tu comptes bien sortir de l'impasse.
Quoi qu'il en coûte.
Pour lui.
Pour eux.
Pour tout ce qui compte vraiment à tes yeux, ta famille.
rentrée, septembre 2000 Grâce au soutien de ton frère et de tout le reste de la famille, tu remontes la pente Jezabel. Tu t’accroches, tu te bats bec et ongles et après un petit séjour volontaire en cure de désintoxication tu décides de faire quelque chose de ta vie. Quelque chose qui peut rendre service à autrui, quelque chose qui peut, finalement, racheter les deux dernières années d’égoïsme dont tu as fait preuve. Quelque chose qui te ressemble. Quelque chose qui rendrait tes parents et ta famille fiers de toi.
Alors tu décides d’entrer à l’école de police de la Nouvelle-Orléans. Petite gamine de vingt ans pleine d’idéaux et d’espoir sur ce métier qui met des étoiles pleins les yeux. Tu t’investis là-dedans à fond, corps et âme pour la plus grande satisfaction de James. Même si ce dernier est retourné à sa carrière militaire, tu arrives désormais à avancer de ton côté parce que ta propre carrière te donne un but dans la vie.
Avec les années, tu découvriras à tes dépends que tout n’est pas rose au NOPD, tant par le sexisme que le racisme étonnement présent dans les rangs. Mais cela ne fera que renforcer d’avantage ton envie et ton besoin d’agir pour le bien à la fois commun et de chacun, pour tenter d’offrir un tant soit peu de justice à chacun.
de août à octobre 2005 Katrina ne fait de cadeau à personne lors du mois d’Août 2005 et votre famille n’échappe pas à la règle. James est toujours en service militaire à ce moment-là et tu es avec tes parents à la maison, Murphy est âgée de huit ans, Pyper vient d’en avoir cinq et Caleb affiche fièrement ses seize ans. Toi, t’es une jeune officier de police de vingt-cinq ans qui croque la vie à pleines dents.
Mais l’ouragan vient tout basculer, le quotidien, vos vies et celles de tous vos proches, celles des inconnus que vous croisez parfois par hasard dans la rue, celles des gens dont vous ne soupçonnez même pas l’existence. Pour les Haynes, les intempéries marquent le décès des parents. Par chance, tu t’en sors bien, de même que Caleb et tes petites sœurs. Physiquement tout du moins, car le décès de vos parents est des plus durs, surtout pour les plus jeunes. Dès cet instant, et puisque James ne peut encore revenir, tu prends soin de Caleb et de tes sœurs pendant quelques mois. Grâce aux assurances, tu prends un petit appartement du côté de la ville qui a été épargné et vous vivez ainsi tous les quatre jusqu’au mois d’octobre.
Le mois d’octobre où James quitte finalement l’armée pour te rejoindre à la Nouvelle-Orléans. Après de longues nuits blanches à discuter avec lui autour de nombreuses bières, à chercher comment passer du rôle de frère et sœur aînés au rôle de parents pour vos cadets, vous devenez les tuteurs légaux de ces derniers. James décide de déménager à Bâton Rouge et de s’engager dans la police là-bas, tandis que tu préfères rester à la Nouvelle-Orléans pour ta carrière. Vos cadets vivent avec James et, de toute façon, tu ne restes à NOLA que la semaine : chaque vendredi soir, tu rentres à Bâton Rouge et passe le week-end avec ta famille, avant de repartir tôt le lundi matin.
Et la vie reprend son cours, la routine s’installe, et le quotidien continue. Les mois s’écoulent doucement et si tu ne te poses pas sentimentalement, ce n’est pas le cas de James qui se marie l’année suivante. Honnêtement, au début, tu avais beaucoup de mal avec sa compagne. Et il t’aura fallu quelques temps pour ne plus la voir comme un danger dans votre relation privilégiée de jumeau, tombant finalement quelque peu dans la prétention mais la véracité que de toute façon, rien ni personne ne pourrait vous remplacer l’un pour l’autre.
soirée du 31 décembre 2009 Si comme chaque année les fêtes de Noël se sont faites en famille à Bâton-Rouge, tu es de retour à la Nouvelle-Orléans pour le passage à la nouvelle année. Pour une fois, tu n’es pas de service ce soir-là alors tu comptes bien en profiter jusqu’au bout de la nuit. Tu te fais belle, Jezabel, tu sors le grand jeu. Tu as envie de passer une nuit de folie et c’est dans cette optique que tu te rends avec tes collègues et amis au Beach on Bourbon, club qui comme beaucoup d’autres profite de cet évènement pour organiser une soirée inoubliable.
Et elle promet de l’être : les verres s’enchainent joyeusement, les musiques et les danses également. Vous décompressez du boulot de fou que vous avez chaque jour, toi la première Jezabel, et tu papillonnes au milieu de la foule armée d’un sourire à tout épreuve.
Au bout d’un moment, tu décides t’installer près de la fontaine décorative pour prendre un peu d’air frais et, ironiquement, fumer une cigarette. Petit plaisir coupable car, si tu ne fumes plus au quotidien depuis tes vingt ans, tu ne résistes pas à l’appel de la nicotine lorsque tu es en soirée ou que tu bois un verre. Assise sur le rebord de la fontaine, tu observes la foule qui s’excite au son des basses d’un air amusé. Tant et si bien que tu ne remarques pas immédiatement l’homme qui s’assied à côté de toi.
« Vous avez du feu ? » Il a dût se pencher vers toi et hausser un peu sa voix grave pour que tu l’entendes par-dessus la musique. Forcément, tu laisses échapper un rire et réplique, non sans offrir ton briquet au brun :
« C’est un peu dépassé comme technique de drague. » Il rit aussi, allume sa cigarette et te rends le briquet qui, en l’absence de poche sur ta robe, retourne à sa place originelle : l’intérieur de ton soutien-gorge. C’est une scène banale dans un endroit comme celui-ci, surtout lors d’une aussi grande fête, mais il y a quelque chose de spécial. Quelque chose dans le regard et dans le sourire de ce beau brun qui te charme plus que nécessaire. Et cela n’a rien à voir avec le bourbon qui réchauffe tes veines. De fil en aiguille, vous finissez par boire un verre et fumer une autre cigarette, puis à danser ensemble au milieu de la foule. Difficile à dire si c’est l’alcool qui t’embrase autant, où le regard ténébreux de cet inconnu. Ses mains qui effleurent ta taille.
Et vient le compte à rebours, celui que tout le monde scande le plus fort possible. Tu n’échappes pas à la règle, toujours en compagnie de ton bel inconnu. Lorsque finalement, tout le nightclub, toute la ville hurle à la bonne année et s’embrasse pour marquer le coup, c’est vos lèvres qui se rencontrent inévitablement. Chaudement. A bout de souffle. Un baiser qui dure plus longtemps que ceux des autres autour de vous, et que vous finissez sur un éclat de rire complice et amusé. Cela ne va pas plus loin, parce que tu rejoins tes amies ensuite, et que tu sais que tu ne reverras jamais ce gars. Pourtant, aussi brève qu’a été votre rencontre, elle marque ton cœur d’une étrange chaleur, d’un étrange sentiment.
matinée du 3 janvier 2010 La reprise au boulot se fait en douceur malgré la grosse gueule de bois et la migraine qui t’ont suivi après les festivités de fin d’années. Mais ce matin, t’es particulièrement de bonne humeur, Jezabel. Tu as ce petit sentiment que cela sera une bonne journée et c’est d’un air joyeux qui tu passes les portes du poste de police pour prendre ton service.
« Haynes, tu viens en salle de réunion ? On va nous présenter le nouveau ! » La collègue qui s’adresse à toi, petite blonde au tempérament insouciant, sautille presque à côté de ton bureau et tu ne résistes pas à son sourire suppliant. Ni à ses beaux yeux bleus pétillants. Odette et toi êtes des plus différentes, tant par vos caractères que physiquement, mais c’est avec elle que tu t’entends le mieux et, au fil des années, elle revêt sans peine l’étiquette de meilleure amie. Alors quand elle te prend la main pour t’entraîner vers la salle de réunion tu n’opposes aucune résistance.
La pièce est déjà pleine des gens de votre équipe, impatients à l’idée de rencontrer leur nouveau collègue. Curieux également. Toi, Jezabel, tu t’en moques un peu : tant que cette personne est compétente et fait bien son travail, c’est tout ce qui t’importe.
« Pousse tes fesses, Jones, » lance-tu à l’un de tes collègues réguliers pour prendre sa place sur la chaise qu’il occupait, lui accordant un sourire amusé. Avec Jones, vous avez l’habitude de vous charrier et de blaguer gentiment entre vous, preuve en est la révérence exagérée qu’il fait lorsque tu t’assoies à sa place. Une ambiance bonne enfant règne dans la salle de réunion pendant une dizaine de minutes avant que votre supérieur ne fasse son entrée. Rupert est un vieux de la vieille, comme on dit, à la moustache impressionnante et au ventre un peu rebondi. Au premier abord il a l’air du typique vieux flic et con, mais quand on apprend à la connaître il a plus le caractère d’un grand-père. D’ailleurs, chaque Noël au poste, c’est lui qui revêt le traditionnel costume du Père Noël.
« Bon, comme vous le savez, on accueille un nouvel élément dans la brigade aujourd’hui, » commence Rupert de sa grosse voix un peu rouillée, provoquant un silence presque religieux dans la salle.
« Je compte donc sur vous pour permettre à l’agent Niall Prescott de bien s’intégrer au sein de l’équipe. Oubliez pas de lui montrer comment marche la machine à café. » Des rires s’élèvent de la part de tous aux derniers mots de Rupert alors que la porte s’ouvre sur ledit Prescott.
Et ton cœur qui ne sait pas s’il rate un battement ou s’il s’arrête, Jezabel. Odette perçoit de suite ton trouble car tu sens sa main se poser sur ton épaule accompagnée de quelques mots du style « est-ce que ça va ? » et tu bafouilles quelque chose d’incompréhensible sans pouvoir détacher ton regard du brun qui vient d’entrer. Le nouveau de l’équipe. L’inconnu du nouvel an. Qui commence à saluer tous ces petits collègues, ces derniers lui souhaitant chaleureusement la bienvenue alors que tu restes en retrait avec Odette. Intérieurement, tu ris et pleures en même temps. Mais bon, peut-être qu’il ne te reconnaîtra pas ? Après tout, vous aviez bien bu, il ne se souvient peut-être pas de t…
« Hey ! » Il s’adresse à toi et viens même dans ta direction avec un sourire étonné. Magnifique. Tu fonds de l’intérieur et ne peut résister à répondre à son sourire, laissant même échapper un petit rire lorsqu’il se retrouve face à toi.
« Si je m’attendais à te trouver ici, quelle drôle de coïncidence ! »Ses mots te font encore rire et tu hoches la tête en passant une main nerveuse sur ta nuque.
« C’est une véritable surprise oui… Du coup, tu t’appelles Niall. » Ouais, parce qu’au nouvel an, vous n’aviez même pas échangé vos prénoms. Il sourit à nouveau, ton beau brun plus si inconnu dont tu connais déjà le goût des lèvres. Il fait fondre ton cœur.
« Ouais, c’est ça. Niall Prescott, je viens d’arriver dans la région. Et… et toi ? » Machinalement, tu mordilles ta lèvre inférieure et ne remarque même pas qu’Odette s’est éclipsée.
« Jez. Jezabel Haynes. » Et encore son sourire, son regard qui te transperce, le monde autour de toi qui disparaît.
« Enchanté, Jez. » Il te tend la main.
Eclat doré à son annulaire opposé.
Fatidique.
Bravo Jez, tu t’entiches d’un homme marié. Bien joué.soirée du 17 mars 2013 Elle y tenait, Odette, à cette petite fête pour ta promotion. Elle y tenait tellement qu’elle a réservé la moitié d’un bar et qu’elle y a accroché une guirlande
« CONGRATULATIONS LIEUTENANT HAYNES », ballons compris. Son enthousiasme est adorable et, comme d’habitude, tu ne réussis pas à résister à son air d’ange. Evidemment, les trois-quarts de la brigade sont invités. Evidemment, Niall est là également. Cela fait trois ans maintenant que vous êtes collègues. Trois ans que tu le connais, que tu blagues avec lui comme si de rien n’était, que vous bossez ensemble et plutôt bien. Trois ans que tu tombes chaque jour, un peu plus amoureuse de lui.
Tu ne lui en veux pas pour le baiser échangé le soir du nouvel an alors qu’il est engagé, après tout, la liesse et l’euphorie faisait perdre la tête à tout le monde ce soir-là. Mais il est vrai que la découverte de son mariage fut assez surprenante et… Décevante. Pour ton petit cœur déjà bien trop entiché. Toi qui ne t’attaches jamais à personne, Jezabel, te voilà réellement et profondément amoureuse d’un homme marié. Evidemment, tu ne lui a jamais rien dit, ni rien laissé paraître. Et encore moins rien tenté. Parce que les hommes maqués, c’est chasse gardée. Tu n’es pas du genre à vouloir briser les couples et le bonheur des autres, alors tu préfères te taire et enchaîner les aventures de ton côté pour essayer d’oublier ton cœur.
Mais comment l’oublier quand, chaque jour, tu dois faire face à son sourire charmeur ? Comme celui qu’il t’adresse en ce moment en pénétrant dans le bar, une bouteille de vin ornée d’un ruban à la main.
« Félicitation, Lieutenant Haynes, » souffle-t-il avec un clin d’œil en s’approchant de toi, te tendant la bouteille. Lorsque tu la prends, tes doigts effleurent les siens et tu frissonnes imperceptiblement.
« Merci, Prescott. Pour la bouteille, fallait pas. » Tu souris aussi, incapable de t’en empêcher, et l’inconscient se penche vers toi pour déposer brièvement ses lèvres sur ta joue.
« Tu mérites tout ça plus que quiconque, Jez. » après l'apocalypse
d'octobre 2015 à la fin de l'année Les forces de l’ordre sont en ébullition. Si les militaires sont mobilisés pour confiner les
contaminés, la police n’est pas au repos pour autant. Il faut contenir les gens, les civils qui paniquent, qui appellent nuit et jour au poste. Ceux qui veulent profiter du chaos qui s’installe déjà et braquent, pillent des magasins, des boutiques, tout ce qu’ils peuvent. James fait partie des militaires mobilisés et toi, tu as quitté sans avoir trop le choix, la NOPD pour rester à Bâton-Rouge et t’occuper de tes frères et sœurs. Les filles n’ont que quinze et dix-huit ans, alors heureusement que Caleb est là pour t’aider un peu.
Le souci, c’est que t’arrives pas à rester sans rien faire, littéralement, à la maison. Alors tu fais en sorte d’intégrer les rangs des bénévoles de la police de Bâton-Rouge : tes états de services jouent en ta faveur, tout comme ta carrière, surtout en comparaison aux idiots qui se présentent avec la simple et furieuse envie d’avoir un peu de pouvoir. Et une arme gratos.
Et puis encore une fois, tout part en couilles. Malgré les protections militaires, les précautions du ministère de la santé, et toutes ces conneries, le virus étrange et effrayant se propage. Les médias n’en perdent pas une miette, véritables hyènes à l’affut du moindre scoop. « Vous voulez un scoop ? L’humanité est dans la merde. » Voilà ce que t’as répondu à un journaliste un peu trop présent au poste de police qui brandissait son magnétophone comme le Saint-Graal. Un instant, cette réplique t’as semblée être une parfaite phrase que le commandant Shepard aurait pu balancer à Khalisah Bint Sinan al-Jilani. Ouais, les références aux jeux vidéos te détendent ces derniers temps, il faut bien ça.
Face à la menace, James vous rejoint sans crier gare et après une brève discussion, vous vous mettez d’accord pour quitter Bâton-Rouge. L’endroit n’est plus sûr, et vous avez votre famille à protéger. C’est alors un véritable plan de survie qui se met en marche, tout semble irréel. James et toi possédez chacun une voiture, alors toute la nourriture présente dans la maison est stockée dans les coffres. Vous embarquez également un maximum de fringues solides, de sport ou les matos de randonnée, les chaussures de marche, même les affaires de camping au cas-où. Des babioles comme des piles rechargeables, des batteries sans vous douter qu’un jour les téléphones, ce ne sera plus qu’un souvenir. La pharmacie de la salle de bain est entièrement vidée dans un sac, lui-même jeté dans l’un des véhicules. Finalement, James prend Caleb et Murphy de son côté, alors que sur ton siège passager c’est Pyps. Pyps qui a ses gants de boxe sur les genoux. Mais Pyps qui garde quand même sa main posée sur ta cuisse. Alors tu retiens un soupir, les sanglots qui depuis des jours menacent de faire surface, et tu lui adresse un sourire rassurant et maternel.
« Tout va bien se passer mon chat. »décembre 2015 En quittant Bâton-Rouge, vous avez fini par trouver une maison abandonnée aux alentours de Rosedale. Au début, t’étais un peu réticente à l’idée de t’y installer mais tu n’as pas fait la fine-bouche longtemps, et tant pis sur « les anciens habitants ». Vous aviez besoin d’un toit, et vous l’aviez. L’hiver approchant, et afin d’économiser un maximum vos ressources, le salon s’est transformé en véritable dortoir. Tous les lits des chambres y ont été descendus et vous y dormiez ainsi, les Haynes collés les uns aux autres pour un peu de chaleur. Un peu d’amour et d’espoir. Au moins, vous êtes ensemble. C’est la phrase que tu ne cesses de te répéter chaque jour, Jezabel. Il ne semble n’y avoir plus rien, plus de Gouvernement, plus de médias, plus d’institutions. Mais il reste les Haynes, toujours ensemble, toujours soudés quoi qu’il arrive.
Régulièrement, James et toi devez vous rendre en ville pour récupérer des provisions, ou des médicaments lorsque l’un des plus jeunes tombe malade. La première fois, ton frère voulait t’empêcher de venir avec lui, arguant que s’il vous arrivait quelque chose, Caleb, Murph et Pyps seraient livrés à eux-mêmes. En un sens, il n’avait pas tort, mais son côté militaire lui faisait avoir cet air supérieur de celui qui s’y connait mieux et mine de rien, ton ego n’a pas apprécié. Alors tu ne lui as pas laissé le choix et tu l’as suivi. Tout s’est bien passé, et James a changé d’avis pour les fois d’après, au moins à deux, vous pouviez vous couvrir l’un l’autre.
« J’vais chercher les conserves, occupes toi des couvertures, » chuchote James à ton attention alors que tu fais la grimace :
« J’vais sans doute prendre des rideaux, doit plus rester grand-chose en couvertures. » Vous êtes dans un magasin déjà bien dévalisé, aux étalages renversés, plongé dans la pénombre. Faire les courses n’est plus comme avant, la preuve en est ta lampe torche et ton neuf millimètres, remplaçant la liste et la calculatrice du budget du mois. Sur ton arme, un silencieux dérobé à la police de Bâton-Rouge avant de quitter la ville : heureusement, cet accessoire t’as sauvé la mise de nombreuses fois. Parce que t’as toujours un peu de mal à les approcher pour leur planter un truc dans la tête, à ces… Ces choses. Les morts vivant. Les infectés. Les marcheurs. Difficile de trouver un nom officiel, et sans doute que ça les rend encore plus effrayant.
Silencieusement, sac à dos sur l’épaule, tu te diriges vers le rayon du linge de maison dans le mince espoir d’y trouver au moins une ou deux couvertures en stock. Mais à peine passes-tu la gondoles voisine qu’une forme humanoïde dans la pénombre te fait sursauter et, par réflexe, serrer la main sur ton arme, éteindre ta lampe torche. Il faut quelques secondes pour que tes pupilles s’habituent à la pénombre mais tu remarques rapidement que l’individu semble humain, à ses gestes, en train de lui-même remplir un sac de provisions. Étrangement, cela ne te rassure pas pour autant : les marcheurs il est facile de les tuer, les hommes qui peuvent être encore plus dangereux, c’est une autre histoire. Penché sur son sac, l’homme ne semble pas t’avoir remarqué alors tu avances en silence jusqu’à lui. Mais à l’instant où tu es à portée, il se lève d’un bond et, tout comme tu braques ton arme sur lui, il pointe le canon d’un pistolet sur toi. T’es bien trop occupée à fixer l’arme en question les premières secondes pour regarder son visage, et c’est sa voix basse et étonnée qui attire finalement ton attention.
« Jez ?! » Réflexe encore, tu rallumes ta lampe torche et cache d’une main sur ta bouche l’exclamation de surprise qui t’échappes.
« Niall ! » Sans avoir besoin de vous concerter, vos armes se baissent et vous vous retrouvez dans les bras l’un de l’autre pour une étreinte forte. Au gout de désespoir et de soulagement.
« Mon dieu, tu es vivant, tu es vivant… » Tu répètes ces mots, Jezabel, sans pouvoir t’en empêcher ni refouler les perles salées au coin de tes yeux ou ton sourire nerveux et soulagé. Niall rit doucement de ta réaction, attendri, et vient essuyer les larmes qui t’échappent.
« Oui, tout va bien, je suis en sécurité. Et toi, tu as trouvé un endroit sûr ? » Tu hoches la tête vivement :
« Avec mes frères et sœurs, oui, une maison non loin de la ville. Tu es… » Impossible de savoir comment finir ta phrase, mais Niall comprends et il hoche la tête à son tour, passant machinalement une main dans tes cheveux.
« Je suis avec ma femme et notre enfant, ils vont bien aussi, c’est gentil de demander. » Un petit haussement d’épaules de ta part alors que tu réponds, non sans manquer de sincérité :
« Bien, je suis soulagée et contente pour toi alors. Fait attention à eux, et à toi. » Tu n’en dis pas plus car au loin, tu entends James chuchoter ton nom.
« Mon frère, faut que j’y aille. » Il n’y a rien de plus à dire, et quelque part cette étrange sensation que tu vois Niall pour la dernière fois t’effraies. Le brun semble ressentir la même chose car, dans un dernier élan d’émotion, il prend ton visage de sa main libre pour embrasser ton front longuement.
« Prends soin de toi Jezabel. »Lorsque tu rejoins James à l’entrée du magasin, t’as envie de pleurer. De hurler. De brûler le monde entier et de le réduire à un tas de cendres.
« Plus de couvertures ? » demande ton jumeau, plus pour la forme et le principe, car il sait très bien lire dans tes yeux.
« Plus de couvertures, » tu répètes d’une voix un peu monotone en passant les portes du magasin. A côté de votre voiture, un marcheur solitaire rôde. Il s’écroule d’une balle entre les deux yeux, ou ce qu’il en reste, avant même que James n’ai pu dégainer son arme.
février 2016 Elle pleure, Murphy. Pyps aussi. Tout le monde pleure. Sauf James et toi. Vous êtes autour du corps sans vie de Caleb, vie que James a été forcé de lui ôter pour ne pas le transformer en monstre. Tout le monde pleure sauf vous deux. Parce que quelque part vous pensez que vous n’avez pas le droit. Que vous devez être fort pour soutenir les larmes des autres. Même si vos cœurs sont brisés également. Même si, à cet instant, tu demandes au bon dieu pourquoi tu n’es pas morte lorsque tu t’es faites renversée à vingt ans. La nuit s’écoule difficilement, longuement, lourdement. Comme la boule au creux de vos gorges. Un instant, James s’éloigne et sans un mot, tu le rejoins. Sans un mot, tu te blottis contre son dos, passe tes bras autour de sa taille. Ses mains s’accrochent aux tiennes et, au soubresaut de ses épaules, aux muscles crispés de son dos, tu sais qu’il pleure enfin. Sans un bruit. Alors toi aussi, tu te laisses aller aux larmes. Vous pleurez silencieusement, là où personne ne peut vous voir. Vous pleurez à bout de souffle et finalement, ton presque cadet se détache de ton étreinte pour pouvoir te faire face. Son regard débordant de souffrance te serre le cœur, comme dans un étau, et tu te mords la lèvre pour ne pas redoubler en pleurs. Tes mains tremblantes passent sur sa mâchoire mal rasée, barbe de quelques jours qui se teinte de roux.
« Tu as fait le bon choix. Il n’y avait pas d’autre solution. » Il le sait, mais tu sais surtout qu’il à besoin de l’entendre. De ta voix, de tes mots. De tes lèvres qui viennent ensuite s’écraser sur son front tandis que tu te mets sur la pointe des pieds. Alors c’est à son tour de t’enlacer, avec une force presque douloureuse mais délicieuse. Il tremble, à moins que ce ne soit toi, et son visage viens s’enfouir dans le creux de ton cou.
« Je t’aime James. Maintenant on va tous rester ensemble. On va tous se protéger. Plus personne ne mourra. Personne. »Au petit matin, Murphy annonce son départ. Tu ne comprends pas, tu n'acceptes pas. Tu hurles, et il faut toute la force de James pour te maîtriser. Maîtriser ton hystérie. Ta peur innommable. Tu supplies Murphy de rester, de ne pas partir. Il ne faut pas vous séparer. Rien n'y fait. Elle s'en va avec Jonas, son petit ami avec vous depuis un moment déjà. Elle s'en va et Pyper se réfugie dans les bras de James. Elle s'en va et tu as envie de crever. Elle s'en va et le monde s'écroule un peu plus.
mars 2016 Lafayette. Ça sonne comme un espoir. Comme un renouveau. Comme un endroit où élever, un minimum correctement, la seule petite sœur qu’il te reste. Être à nouveau une famille avec James et Pyper. C’est un militaire que vous avez croisé en janvier qui vous en a parlé et si l’idée a fait son chemin dans vos esprits depuis, c’est avec la mort de Caleb et le départ de Murphy qu’elle est devenue véritable objectif. Que faire d’autre, après tout ? James et toi devez protéger Pyper de ce monde, préserver votre cadette.
Cadette avec laquelle tu agis un peu trop en mère poule, tu en as conscience et tu fais des efforts pour laisser du lest. Mais c’est compliqué. Chaque nuit tu rêves douloureusement du départ de Murphy, de la mort de Caleb, songes ténébreux auxquels s’ajoutent les visages des autres proches que tu ne reverras jamais. Tes parents, Odette, Niall, et bien d’autres. Alors l’idée qu’il arrive quoi que ce soit à Pyps te file la nausée.
Lafayette. Vous arrivez à entrer tout trois dans le camp, sans compter que l’on pense de suite que les capacités de James comme les tiennes seront utiles à la communauté. Il y a un toit au-dessus de vos têtes, de la nourriture dans vos assiettes, mais… Mais tu ne te sens pas vraiment chez toi. Même si un foyer ne se résume pas à un endroit, mais aux personnes qui le composent. Et ton foyer manque cruellement de personnes. Chaque jour, tu scrutes l’horizon, espérant voir Murphy et Jonas revenir sains et saufs. Tu lui passerais un savon, pour la forme, pour le principe, mais tu serais la plus heureuse du monde.
Au sein du camp, tu trouves un nouveau rôle, un nouveau but. Autrefois, tu voulais nettoyer les rues de l’injustice, finalement c’est un peu pareil. Plus violent, certes, d’être nettoyeur que flic. Avec une poignée d’autres gens, vous êtes chargés de repousser les marcheurs qui rôdent trop près du camp, de les tenir à distance, de faire le ménage quoi. T’as toujours été plus douée avec des armes qu’un aspirateur. Cette activité te plaît, elle te permet de te défouler tout en ayant le sentiment de te rendre utile pour les citoyens de cette communauté. Pour tous les innocents, les bons. Pour ta petite sœur. A défaut d’avoir pu protéger Caleb et retenu Murphy.
de nos jours Murphy. Murphy est revenue. Seule, mais elle est revenue. A tes yeux, c’est le plus important. T’as même pas réussi à lui mettre un savon, Jezabel, tu l’as juste serrée contre toi à l’en étouffer et sans pouvoir retenir tes larmes. De joie et de soulagement. Murphy est revenue et vous êtes tous les quatre à Lafayette, pour le meilleur ou pour le pire. James, Pyps et toi, ça fait un an que vous êtes arrivés au camp. Un anniversaire plutôt morbide en un sens, car il rappelle tout ce que vous avez perdu. Tous ceux que vous avez perdu. Mais tu te répètes qu’au moins, maintenant, vous êtes ensemble. Il n’y a rien de plus important, il n’y a rien de plus fort. La suite, qui peut la prédire ? Récemment, un homme a été abattu sur ordre du Conseil car il était suspecté de voler des vivres, des munitions, et autres conneries. Une exécution. Tu n’aimes pas les méthodes de ce Conseil, ni de la milice, mais que dire pour l’instant ? Quiconque oserait ouvrir la bouche serait au mieux qualifié d’ingrat incapable de reconnaissance, au pire jeté en prison voir exécuté également. Cette ambiance de dictature ne te plait pas, Jezabel, mais dans l’incapacité de faire quoi que ce soit, tu te contentes de prendre soin de tes cadets et d’exercer ton rôle de nettoyeur. Advienne que pourra.