Ram Iqbal Tendulkar est né le 6 juillet 1985 à Bangalore, au sein d’une famille sans histoire. Son père travaillait en tant que chercheur en biochimie pour un grand groupe pharmaceutique indien, tandis que sa mère était femme au foyer et restait à la maison pour s’occuper de son fils. Ram a eu la chance de ne manquer de rien durant sa jeunesse. Contrairement à beaucoup d’indiens de son âge, il avait à manger dans son assiette à chaque repas, des vêtements propres à se mettre sur le dos, et un accès privilégié à l’éducation. Mais cela ne l’empêchait nullement de faire les quatre cent coups avec ses copains dès que la cloche sonnait. Bien qu’il ait toujours eu une aversion poussée pour l’injustice et une profonde envie de répandre le bien autour de lui en temps normal, s’il trouvait une action peu glorieuse amusante, il ne cédait pas à l’appel de l’adrénaline et se laissait tenter. Le vol à l’étalage et à l’arrachée, ainsi que les farces de mauvais goût faisaient partie de ses passe-temps préférés. Il n’était qu’un gamin après tout

Il décrocha son diplôme de fin de secondaire sans problème, et intégra l’Alliance Business School de laquelle il sortit en 2009 avec un MBA en Management des Opérations option Aéronautique et spatial en poche. Après avoir travaillé pendant quelques mois dans diverses entreprises de la Silicon Valley indienne, il fut recruté aux Etats-Unis chez Boeing. Une nouvelle vie s’offrait alors à lui. Il quitta sa ville natale pour rejoindre le Nouveau Continent, au mois de février 2013.

Il emménagea alors en Louisiane, à la Nouvelle Orléans. Quelque peu déboussolé par le choc culturel auquel il faisait face, son intégration aux Etats-Unis ne fut pas simple pour lui. Il avait du mal à comprendre beaucoup de choses dans son nouveau pays, notamment le tour de taille impressionnant d’une grande partie de la population qui l’entourait, l’incompréhension des gens face à son accent, et l’insipidité des plats américains. Mais les femmes étaient belles – en général, et le salaire était plus satisfaisant, il n’avait pas de réelle raison de se plaindre.



Et puis un jour les morts se sont mis à marcher, et ce fut la fin du monde tel que Ram le connaissait. La fin du monde, vous vous rendez compte de la gravité de cette expression ? Le ciel lui tombait sur la tête, tout était en train de se terminer. Sa carrière, son confort, ses rêves. Il faudrait bientôt vivre comme à l’âge de pierre, chacun défendant sa peau et obéissant à la loi du plus fort. Dès lors que l’infection fut hors de contrôle, il prit la décision de s’éloigner le plus possible du centre urbain de la Nouvelle Orléans, emportant avec lui provisions, objets pouvant faire office d’armes, et vêtements de rechange. Il s’est installé dans une petite cabane de pêcheur abandonnée dans un bayou, où il a pu rester une quinzaine de jours sans être dérangé. Dans l’année qui a suivi, il a vagabondé autour du lac Salvador pendant un temps avant de faire cap vers l’Ouest. C’est un peu par hasard que Ram s’est retrouvé à Lafayette après ce long périple dans la campagne de Louisiane, mais il y voit beaucoup de nouvelles opportunités. Le retour à la civilisation après tant de temps en solitaire ou presque, représente tout un lot de tentations, d'idées, d'espoirs, et le réveil assuré de vices enfouis..