Funny you're the broken one but I'm the only one who needed saving

Clover ft. Isaak

Le soleil est haut dans le ciel quand tu passes les portes du camps. C'est ton seul repère temporel désormais, ta montre ne marche plus depuis quelques semaines. Pourtant tu l'a garde au poignet, cadeau d'une mère à présent disparue. Ton sac à dos est à moitié rempli de provisions trouvées dans un vieux motel. La cuisine avait été dévalisée, mais l'une des chambres regorgeait de petits trésors dont tu t'es emparé. Une gourde neuve,quelques boites de conserves et d'autres broutilles qui trouveront une utilité dans le camps. Murphy est perchée sur sa tour, comme Raiponce attendant son prince charmant. Tu devrais lui dire que t'as croisé Jonas avant d'arriver à lafayette. Tu devrais lui annoncer qu'il n'a probablement pas survécu compte tenu de votre séparation- due à une horde - et aux cris du jeune homme. Pourtant tu te contentes de lui faire un petit signe de la main pour lui faire savoir que tu vas bien. Tu sais qu'il y a toute l'épreuve de la décontamination qui t'attend, comme si tu pouvais ramener le virus, comme si c'était une maladie transmissible par l'air que tu respires. C'est totalement stupide et pourtant tu les laisses faire, tu penses à la prochaine personne que tu vas croiser. A Clover.

Ton sac fermement tenu compte ton torse, tu avance d'un pas pressé vers le vide grenier. C'est là que sera Clover, dans un recoin à l'arrière du bâtiment. Tu peux déjà l'imaginer opérer de sa magie avec ses fils de couleurs pour rafistoler les vêtements de chacun. Tu t'arrêtes avant de pénétrer dans la bâtisse et te met la main dans les cheveux pour les remettre en place. Ton cœur s'emballe autant qu'il se serre. Ta main glisse dans la poche intérieure de ta veste. Tu joues quelques secondes avec le tissu avant de tirer une photo que tu observes un peu trop longtemps. Lily et toi, Toi et Lily. Vous formiez une couple étrange. Un duo qui en faisait sourire plus d'un. Pourtant ça te rendait heureux.  Ses longs cheveux roux, son regard si intense et son sourire angélique. T'as envie d'hurler autant que tu voudrais te terrer dans le silence. Tu choisis la seconde option et serre la photo entre tes mains avant de la fourrer dans la poche arrière de ton jean. Tu soupires et agrandis le trou de ta veste avant de te diriger vers le petit stand de Clover. C'est étrange ce sentiment, tu voudrais la prendre dans tes bras et sentir l'odeur fruité de son parfum . Pourtant tu sais que ça ne fera que te briser le cœur. Elle n'est pas Lily. C'est une copie dont tu ne peux pas t'éloigner, un clone qui hante tes jours...et tes nuits. Tu tentes de ne pas voir la ressemblance, mais tes pupilles azures ne peuvent s'empêcher de la scruter de haut en bas. T'en oublie presque qu'elle te regarde, qu'elle te se demander pourquoi t'es si silencieux d'un coup. Alors tu te caches sous ta carapace et utilise le sarcasme, arme redoutable. "Ca va ? Pas trop fatiguée ?" Tu regardes la pile de fringue devant toi, tu deviendrais dingue si tu devais rester assis ici toute la journée. Ton sac tombe au sol alors que tu retires ta veste et la dépose sur la table. "Paraît que t'as des doigts de fée". Tu souris en haussant les épaules. T'as bien remarqué qu'elle aime recoudre les vêtements. Elle doit se  sentir "normale" de nouveau, comme elle était avant. Ça se voit dans son regard, du moins toi, tu t'en rends compte. Alors à chaque retour de mission, tu t'arranges pour lui apporter quelque chose. Bien entendu, tu ne lui fais pas part de ce petit secret. Tu prétends te baisser afin de faire ton lacet et vérifie que personne ne vous regarde. Il n'y a pas grand monde ce midi, tout le monde à l'air occupé. Alors tu ouvres ton sac et attrape un bandeau que tu as repéré dans l'une des chambres du motel. Il est en bon état et t'as évidemment pensé à Clover. Malgré l'apocalypse, elle est toujours bien apprêtée. Et puis Lily elle en portait souvent, elle aimait tenir ses cheveux en place quand elle révisait.  Tu te relèves et pose discrètement le tissu sur ta veste. T'as bien remarqué qu'elle bataille avec ses cheveux, qu'elle perd un temps fou à remettre les mèches derrières ses oreilles alors qu'elle se concentre à recoudre. "Histoire que tu bousilles pas ma veste parce que tu vois rien"

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