nom : Ratchford, image d'une fracture bien trop présente. Ratchford, c'est un vide, une absence qui se fait ressentir. Ça râpe et crache. Ça accroche les voyelles et ça blesse. Patronyme aux allures austères, c'est la grande amazone qui se dresse à ses côtés. Femme guerrière, furieuse valkyrie revendiquant paroles et actes de droiture. prénom : Hester. Des lettres qui tâchent, révélatrices d'un mal-être qu'on dissimule vicieusement. Hester la mauvaise, Hester la rebelle. C'est l'esprit indomptable, les lèvres sauvages. Des cils qui s'agitent frénétiquement quand les tambours grondent. Les sirènes hurlent au jour comme à la nuit, une guerre silencieuse se tapit. âge : Vingt-sept ans, les tourments ne font que s'empiler dans ce crâne qui s'oublie. Des années sont effacées, des histoires sont emmêlées. La bête noire se répand. Panique sur le pont et corps à la mer. C'est la dérive de l'esprit. date et lieu de naissance : Les branches s'effritent. Il cavale, le triste chevalier, il s'écrase sur les grandes parois d'albâtre avant de repartir au galop. Faisant ployer les quelques arbres sur son passage, il effraie, il repousse. Triste est le Zéphyr en cette nuit du 8 décembre. Au milieu de ses rafales de vent se trouve un tout autre souffle. Un souffle nouveau. Chicago l'affolée mais Chicago renaît. nationalité : Les droits du sol. Un bout de bitume qui donne les privilèges. La nation mère, dominatrice d'un monde en déclin. C'est l'Amérique dans la tête comme sur les papiers. origines : Un géniteur américain et une mère américano-italienne. C'est le menton levé qu'elle affiche ses couleurs et sa langue maternelle aux ponctuations dansantes. situation civile : Veuve, ce n'est pourtant pas l'épidémie qui a emporté celui qu'elle appelait mari. Elle garde précieusement cette bague autour du cou, dernier souvenir d'une vie non regrettée. orientation sexuelle : Femmes, hommes. La mort ne viendrait-elle pas toquer à leur porte avant même l'approche de l'épilogue ? La sauvageonne ne se pose pas de question, elle sait que seule une âme pourrie et croupissante l'attire. Le sexe importe peu tant qu'elle souffre. Un monstre aux milles secrets, une bête sans nom se nourrissant des vices. Voilà son idéal. ancien métier : La poussière enrobait les étagères et un silence mortuaire envahissait les lieux. Corps fragile oublié derrière le comptoir, la clochette ne retentissait que rarement. Les âges et les époques se mélangeaient en cet établissement vieillissant. Une entreprise familiale qui dépérissait mais fascinait encore quelques adeptes. Une lumière vacillante dessinait des ombres grimaçantes au-dessus des clients, faisant parfois pleurer les enfants. Ancienne gérante d'une boutique d'antiquités aux côtés de sa mère, les affaires étaient maigres. ancien lieu d'habitation : La ville des vents, une puissance parmi d'autres. Elle vient des buildings, des centres d'affaires. Chicago la bien-aimée. camp actuel : Lafayette. groupe : not fade away. crédits : (c) faust + (c) hqgifhunting

(001), Hester, elle a grandi avec sa mère. Celle qu'elle se plait à appeler Madone. Unique matriarche. Reine d'un royaume couvert de ronces et de venin. La représentation même de la femme puissante et libre. Celle qui dit non haut et fort. Celle qui dresse ce doigt sans peur ni crainte face à ces hommes corrompus jusqu'à la moelle. C'est l'exemple d'une vie, l'alpha d'une meute sauvage et sans limites. Hester, sang fidèle à la génitrice. Elle suit maladroitement les grandes empreintes de la mère, gardant les épaules droites et le front levé vers le ciel. Hester, imitation de la guerrière. (002), les dents claquent et les lèvres pincent. Phalanges blanchies et doigts meurtris. La peau se déchire, le sang cavale le long de ces courbes irrégulières. Hester, nerveuse. Hester, soucieuse. La pression compresse ses poumons, étreint férocement son cœur. Les doigts s'agitent, des séquelles du passé. Blessures enflammées remontant dès que les émotions ne savent plus se tenir. Rongeur cannibale, ce sont des doigts décharnés qu'il laisse après son passage. (003), pourriture endormie, démon enchanté. La nuit n'est qu'un songe quand les mots viennent à manquer. Les minutes de pertes s'enchainent et s'épousent. Gangrène asphyxiante déployant ses terribles tentacules. Les tissus se détériorent mais le corps lutte. Amnésie rétrograde. La mémoire qui s'empoisonne, l'âme qui s'emprisonne. La course au temps, la quête de souvenirs perdus. (004), mariée abattue à la hache. Couple au destin funeste, rien ne présageait pourtant une telle fin. La femme était absente mais les belles paroles et les promesses dans le vent répondaient toujours à l'appel. Une relation de mensonges, de faux-semblants. Un mariage pour rentrer dans une des cases de la société. Le couple aimant, parfait quand les rideaux s'ouvraient sur le monde. Visages massacrés par les grimaces et âmes torturées quand la nuit venait à tomber. (005), gamine souffrant d'une absence masculine. Elle a évolué en imitant sa mère mais aussi les garçons. Offrant des fleurs aux autres filles et grimpant dans les arbres. Hester, c'était l'enfant perdue qui cherchait son chemin. Celle qui ne savait où aller. La haine semblait pourtant  lui avoir montré la voie. Une petite flamme qu'elle n'a cessé d'alimenter jours après jours. Une flammèche qui s'est transformée en un gigantesque bûcher. Toute une haine uniquement dirigée vers ce père absent. Ce père lâche, possédé par ses propres biens. Même si Hester n'a jamais rencontré celui qu'elle décrit comme un monstre, elle connait chacun de ses traits, les a mémorisé par cœur dans l'espoir de le retrouver un jour. (006), les guerres laissent des traces. Le corps est marqué, la chair transpercée est rétablie mais la cicatrice subsiste. Vilaine tâche rosée ornant l'épaule droite. C'est au fer rouge qu'elle a été marquée durant l'une de cette course à la vie. (007), le fil se brise. Moments de dérive inattendus, panique saisissant le corps désarmé. C'est le carnet qui reste prêt à offrir ses pages. Des récits qui s'enchainent, unique remède pour ne pas virer dans la folie. La folie de l'oubli. Roman d'une vie inachevée, incomplète, aux morceaux mal agencés. Le papier se froisse et se déchire sous la frustration. Se rappeler, se rappeler. Les efforts sont vain. (008), Hester, l'espoir trop grand. Jeune fille qui se voyait comme sa mère. Fausse idéalisation de soi. Un masque trop lourd à porter quand la vérité est prête à éclater. Une faiblesse dévoilée qui ne cesse de couler le long de ses plaies. La guerre révèle la vraie nature de l'Homme. Femme au regard transperçant, à la voix calme et sévère. C'est une force qui émane d'un mental pourtant faible. Les médicaments, un échappatoire. Une solution trop simple. Un abus qui la mené à un million de problèmes. La haine de soi, la haine d'être faible. (009), les enfants, véritable point faible de la valkyrie. L'innocence et les rires pures qui font vrombir son cœur, qui lui rappellent ce que l'espoir peut encore être présent dans ce monde en décomposition. Une insouciance qui la pousse à verser quelques larmes mais comme toujours ce ne sera que la faute d'une poussière. (010), Hester, femme au cœur sauvage. Pensée libre et actions impulsives. C'est l'essence de la rébellion qui court dans ses veines. L'adrénaline qui empêche de courber l'échine et la colère qui soutient les regards.