nom : Wheeler, nom d'adoption, identité obsolète pour un monde qui ne s'en soucie plus. Origines et traces d'un passé oublié, d'une famille décomposée dont il ne reste que de vaines promesses, souvenirs d'une vie oubliée.
prénom : De ton premier prénom
Samantha trop long, trop classique, trop barbant. Samantha c'était la fille de son père, la petite princesse de la fratrie, la BCBG capricieuse. Samantha c'est le visage angélique que tu présentais pour plaire, cachant l'ado casse-pied qui faisait le mur et rentrait à l'aube en espérant que ses frères aient eu le bon sens de la couvrir. Et ton regard séraphique camoufle tes pires déboires à l'insu des biens aimés. Un prénom ne peut pas porter malheur. Coïncidence. Suprême hasard. Et pourtant il fallut que tes parents te nomment également
Cassandre, prénom maudit à l'histoire tâché de sang, douce fatalité qui t'arrache les tympans. Tel le serpent il ensorcelle, il charme pour mieux étouffer et faire sien. Il est à ton image, une tendresse exquise qu'on regrette aussitôt après avoir cédé. Cassandre la femme aux vérités qui ne sont jamais bonnes à dire. Celle qui fut rejetée, malmenée, punie. Elle tenait le destin des hommes entre ses mains et ne put empêcher la chute. Elle manipula pour obtenir et paya sa traîtrise, briser le cœur d'un dieu n'est pas sans conséquences. Toi-même tu casses sur ton passage, sans le vouloir, sans le savoir. Et le destin t'a jugé coupable pour tes crimes, tu payes ton égoïsme comme Cassandre paya pour ses fautes.
âge : vingt-sept années éphémères dans un futur brouillé, incertitudes au bout de la langue et passé qui pèse lourd dans le cœur.
date et lieu de naissance : en octobre 1989 à
Boston dans le Massachusetts, tes parents ont traversé le pays pour venir te chercher et te ramener chez eux à Austin, Texas.
nationalité : américaine, t'es née ici et t'as jamais rien connu d'autre que les USA, peu importe dorénavant tu ne bougeras plus d'ici, les voyages se limitent à la survie et la grande aventure s'est transformée en cauchemar.
origines : françaises selon tes parents, un sang d’
Écosse s'y mêle mais ne t'appartient pas, enfant adoptée tu ne connais rien de ce qui a été et aujourd'hui ça n'a plus la moindre importance.
situation civile : Seule, t'as fait de l'amour ton fond de commerce et aujourd'hui tu ne sais même plus comment t'y prendre. Amoureuse à temps-plein. En couple à temps-partiel. T'as été mariée trois fois, sous les noms de Rachel Woods, Dolores Hamilton et Anna Miller. Une seule alliance parmi tous ces diamants a réellement compté. Tu voulais oublier ces hommes de passage qui ne t'avaient pas regardé ou mal, ces aventures au goût amer, ces rejets que tu camouflais sous un masque de petit soldat fier. Parfois si fragile, si chancelante, sans point d'encrage, jouant des rôles dans lesquels tu te perdais. Petite fille tremblante ou séductrice chevronnée. Pour lui tu voulais changer et faire la paix avec toi-même, abandonner tes masques et tes peurs. Ta dérive éperdue, prête à te donner au premier venu pour lui prendre tout ce qu'il avait à donner. En quête d'un regard qui te reconstruirait. Parfois tu croyais qu'il était ce regard. Qu'il te reconstruisait. Et puis t'as cligné les yeux. Et il a disparu. Faut pas cligner des yeux, c'est dangereux, tout s'évapore en un éclair. Alors aujourd'hui volage, avec un petit "v" mais de grandes envolées. Tu te contente de goûter à quelques friandises de temps à autre, mais tu respectes les doses d'amour homéopathiques que tu t'es fixée. Tu te prends les pieds dans tes émotions. Désirant le seul être que tu ne peux avoir. La frustration te tort le cœur et le corps dès que tu croises son regard.
ancien métier : mauvaises fréquentations, mauvais amours, mauvaise pente. En te cherchant tu t'es perdue sur le chemin de l'
escroquerie et les petites magouilles entre amis sont devenues de véritables fraudes haïssables. Tu utilisais ton charme pour vivre dans l'avant, tu l'as utilisé pour survivre dans l'après.
Séduisant des hommes fortunés et rongés par la solitude, proies faciles que tu dépouillais pour avoir ce que tu ne possédais pas. De l'amour liquide pas à crédit. Des noces bien sombres pour un ange meurtri.
ancien lieu d'habitation : tu vagabondais ici et là, toujours sur la route. T'étais dans le provisoire. La fuite. Finalement ça a toujours été ton style de vie, tu évitais les flics et la fureur de tes ex-amants. Aujourd'hui tu fuis les morts en plus des vivants. Les derniers mois avant l'état d'urgence déclarée tu vivais à
L-A avec ton fiancé de l'époque. Quand il t'a quitté tu t'es dit qu'il était temps de rentrer chez toi à
Austin, point de chute qui t'a ramené auprès de ta famille juste à temps. Pour trop peu de temps.
just survive somehow.
(001), Tu restes
loyale, avant ou après, tu n'as jamais été du genre à planter un couteau dans le dos de quelqu'un qui t'est cher, si tu as moins de scrupules avec le commun des mortels tu ne trahis par contre jamais ceux qui te sont proches.
(002), Tu es
passionnée, ou du moins tu l'étais. Tout ou rien mais rien à moitié alors il faut foncer, tête en bas, pieds au plafond. Quand tu entreprends quelque chose tu vas jusqu'au bout, peu importe les objections ou les obstacles.
(003), Tu es
fonceuse tu ne crains pas de retrousser tes manches et partir en expédition, tu as tendance à te jeter dans la gueule du loup si au final tu peux en tirer quelque chose. Miser gros pour gagner gros. Tu n'es pas de celles qui se défilent, pas de celles qui renoncent. La prudence, la sécurité, à tes yeux il y avait quelque chose de très ennuyant dans le « connu », le « quotidien » le « familier ». Aujourd'hui t'as conscience que c'est devenu un luxe pour lequel tout le monde prie. Même toi. Il te fallait toujours plus de bruits, de nouveautés, de rencontres. En réalité tu es une vraie tête brûlée et le fait que tu souffres d'insensibilité congénitale à la douleur n'arrange rien et y est même pour beaucoup, tu te mets souvent dans les pires situations te prenant pour une sorte d'héroïne dont le super pouvoir serait de ne rien ressentir. Inconsciente comme tu es tu attires les ennuis comme la lumière attire les papillons de nuit. Peut-être que t'as aussi une certaine poisse? Ne rien ressentir ne signifie pas ne jamais être blessée. Bien au contraire. Ce que tu as toujours perçu comme un super pouvoir et en réalité une putain de malédiction. La douleur est vitale. C'est elle qui envoie la décharge, ce signal qui vous dit attention, risque imminent, arrêt immédiat. C'est elle que tu as oublié et qui a coûté la vie de ton aîné Chris. T'as poussé, encore, encore trop et tu as chuté, il est resté derrière pour couvrir vos arrières. Pour retenir les rôdeurs. Pour vous offrir une chance. Tu l'entends encore vous hurler de filer, qu'il vous rejoindra. Il ne vous a jamais rejoint et tu ne te le pardonnes pas. A présent la moindre ecchymose te panique, rappel à la réalité. Ta maladie est dangereuse, elle t'a coûté une cicatrice du cœur, amouragie qui jamais ne s'arrêtera de saigner.
(004), Autrefois tes plus grands atouts pour parvenir à tes fins étaient ton humour, ton charisme, ta sensualité. Tu avais toujours le mot pour rire, un sourire charmeur, un regard en biais, une touche d'esprit. L'argent de ton paternel t'as permis de suivre des études élitistes dans une grande université de l'Ivy-League sans t’endetter. T'as beau ne pas y être restée longtemps et n'avoir aucunement hérité des manières de bourgeoises de ta mère tu sais faire preuve d'une rare éloquence dans tes discours. Tu avais l'art et la manière de faire et dire les choses dans un monde où tu savais les apparences capitales.
(005), Tu es
anticonformiste et indisciplinée les règles, les ordres, les indications, tout ces machins ce n'est vraiment pas ta tasse de thé, tu n'as jamais aimé qu'on te dicte ta conduite et c'est pour cela que le conseil de Fallon n'a pas mis très longtemps à te mettre dehors. Expulsée pour tout un tas de raisons qui sont vraiment toi. T'y as laissé ta sœur cadette, tu la préfères derrière ces murs. Tu refuses qu'elle paye de sa vie tes erreurs, tu ne peux pas permettre que ça se reproduise. Encore.
(006), Tu es
observatrice – persévérante – persuasive c'était important dans tes escroqueries de savoir manier les mots et avoir l’œil partout, sans être Sherlock Holmes t'as appris avec le temps où regarder, à décoder le comportement des gens, à insister lourdement et t'accrocher comme la pire des sangsue.
(007), Tu es
empathique mais tu le caches bien, t'as tendance à croire que dès qu'autrui sait qu'il compte aux yeux de quelqu'un il se met à en profiter, ton affection est bien vivace et réelle mais imperceptible, tu as des priorités. Depuis ton enfance tu es maladroite en relation humaine, quand tout n'est plus un jeu, un pari, un défis, quand tout devient sérieux c'est là que t'as la trouille. Mais têtue comme tu es impossible de l'admettre, tu préfères te la jouer moqueuse, te cacher derrière un mur de cynisme, beaucoup plus facile, beaucoup moins compromettant.
(008), Gamine adoptée tu ignores qui tu es. D'où tu viens. Et si ta famille t'a offert la sécurité d'un foyer rassurant elle n'a jamais su combler les trous des absences, des doutes, de la remise en question. Fruit d'une erreur, gosse indésirable qu'on rejette pour raison inconnue tu t'es perdue sur le chemin de la reconnaissance et la recherche d'amour inconditionnel.
(009), Complexe et éparpillée. tu n'as pas un seul visage, mais trop, des masques que tu changes selon les besoins. Si tu gardais tes mystères tu étais obsédée par ceux des autres. Tu ne pouvais t'empêcher de les analyser, les décortiquer. T'es celle qui voit tout même quand tu ne le veux pas. Parfois tu t'attaches, souvent tu feintes d'être l'amante, l'amie, l'alliée. Tu n'accordes nullement ta confiance car tu pars du principe que tout le monde finit par décevoir. C'est ainsi. Les gens ont besoin d'un petit coup de pouce, qu'on leur chuchote à l'oreille mais ce n'est qu'une aide pour faire tomber d'un côté ou de l'autre. Comme le monde actuel. Il les enlaidit mais il n'est pas à l'origine de toute cette noirceur. L'espèce humaine est mauvaise, ce foutoir n'en est qu'une démonstration.
(010), Tu es la discrétion même, celle qui se dérobe, qui est partout à tout moment surtout là où on ne te veut pas, t'es comme un serpent, tu t'engouffres avec une surprenante dextérité dans les failles, tu repères les passages, tu analyses les erreurs. Tapis dans l'ombre tu attends patiemment, calmement le moment adéquat, on t'entend à peine, on peine à te voir, tu files et te faufiles avec habilité. T'es comme de l'eau, on a beau vouloir t'attraper tu trouves toujours une issue. La reine du camouflage et de l'esquive. C'est comme ça que t'as survécu jusqu'ici.
(011), Cleptomane dans l'avant ce trait ne fut que décuplé dans l'après, t'es une voleuse. Tu dérobes tout ce qui passe sous ta main, sous tes yeux, tu as besoin de tout prendre, tout récupérer. Comme le pire des parasites, aux aguets, tu sautes sur la moindre occasion. T'es pas là pour faire une boucherie, toi tu observes dans le silence, dénichant armes, matériel, vivres. Tu laisses les autres se fatiguer et viens ensuite leur dérober. La petite voleuse n'a qu'une loi : ce qui est à toi est à moi.
(012), Tu as toujours bossé pour toi. Intéressée au possible tu n'as jamais eu l'esprit d'équipe, tu penses d'abord à toi avant les autres... mais tu retournes sur tes pas quand t'es attachée à la personne. Individualiste et personnelle t'as pas vraiment de scrupules, ton credo : la fin justifie les moyens. C'est ce qui t'a coûté ta place dans le camps, "nous avant eux", si en dehors c'est ce qui vous a maintenu en vie toi et ta sœur, ici ça n'a plus lieu d'être. Tu commences seulement à le comprendre, trop tard.
(013), Tu n'es pas la sanguinaire, la sadique, la cruelle, tu es celle qui toujours manipule, se rapproche pour sucer jusqu'à la moelle tout ce que tu peux retirer des autres, derrière de beaux sourires se cachent des trahisons, des mensonges, des félonies. Tu n'as jamais été l'amie, dans la vie d'avant ou dans celle d'après, t'es celle qui voile son vrai visage pour obtenir ce qu'elle désire. Et dans ta vie d'avant comme dans celle d'après, t'as été prête à toutes les bassesses pour cela.
(014), des tiens il ne reste que ta jeune sœur et toi-même. Ce monde a eu tôt fait de vous déchirer, de vous éparpiller ici et là, tu n'as pas la moindre idée de ce qu'il est advenu de tes jeunes frères Aiden et Matthew. Tu les as perdu alors qu'une horde ravageait votre campement, t'as l'espoir fou qu'ils soient en vie, quelque part. En sécurité. Tu te complais dans le déni refusant d'admettre l'impossible, ne pouvant supporter un autre deuil. Le deuil de trop. T'as déjà trop encaissé. Les pertes comme marques indélébiles qui t'enchaînent à tes anciens démons. Ton cadet Ethan a trouvé la mort à peine quelques jours avant que Fallon ne vous trouve vous. La Faucheuse bien décidée à profiter de la moindre faiblesse. Pas d'une morsure. Pas d'une balle. Pas d'une mauvaise rencontre. Une simple coupure l'a poussé vers une lente agonie, dépérissant sous tes yeux impuissants d'une septicémie. Tu gardes sa croix autour du cou, elle pèse si lourd parfois que tu as l'impression qu'elle brûle ta peau, ton épiderme réagissant aux affres du manque comme souvenir de ton incompétence. T'as pas su garder ta famille unie. Vivante.
(015), Pourquoi dit-on la peine, la douleur, le chagrin ? Ce n'est pas un état unique. On devrait dire les peines, les douleurs, les chagrins car la souffrance initiale se décompose en mille séquences aussi douloureuses que le choc premier, qui le perpétuent, l'enflent. Les tiennent prennent tant de place qu'elles parasitent tes rêves, terreurs nocturnes se manifestant par des hurlements qui percent les ténèbres de la nuit. T'en viens à craindre ton propre sommeil. Refusant de fermer les yeux tu batailles contre tes chimères en les sacrifiant sur l'autel de l'insomnie.
(016), Tu te raccroches à un homme qui ne veut plus de toi et sa haine agit comme un baume sur tes plaies ouvertes, te persuadant que c'est un châtiment pour tes échecs passés.
(017), de cet homme tu étais enceinte. Avant que tout s'écroule. T'as pas eu l'occasion de lui dire et tu ne l'auras plus jamais. T'étais pas sure d'en vouloir de cet enfant, jusqu'à ce que son existence soit mis en péril par ce qui était désormais advenu de votre monde. T'as réalisé que tu voulais le garder, malgré votre train de vie, le froid, la faim, la peur.. Comment pouvais-tu imaginer qu'il survivrait? Tu sais pas. Mais t'y as cru, t'as espéré si fort. Enceinte sur les routes. Enceinte en pleine apocalypse. T'avais ta famille pour veiller sur lui. Ça n'a pas été suffisant. Tu ressens encore la scène, revoyant chaque passage lors de tes nuits agitées. Un hurlement déchirant, Chris accourant. T'étais en sang. Et bien que tu ne ressentais aucune douleur physique tu savais. Tu perdais ton bébé, ton dernier lien avec Liam. Tu t'es reprise. T'as continué. Interdisant à tes frères et sœurs de parler du bébé. Ils n'en ont jamais reparlé, il fallait oublier, prétexter que ce n'était jamais arrivé pour avancer. Tout ce qu'il restait de votre amour, même ça t'avais pas réussi à le sauver. T'as eu l'impression de perdre Liam une seconde fois.