Il avait de la chance, Dimitri et il faisait en sorte de ne jamais l’oublier. Même quand tout n’était pas rose entre les murs de Lafayette. Et puis, il était invisible lui, c’était un garçon sans histoire et bien loin de faire parler de lui. Il ne craignait rien, en théorie. Tant qu’il respectait les règles mises en place, il n’aurait pas de souci avec la milice ou le conseil. C’était ce dont il s’était convaincu lui-même, une valeur sûre sur laquelle s’appuyer dans ce chaos. Soit sage et tais-toi en sommes. Le plus dur c’était de se dire que la vie d’avant n’existait plus, que depuis deux ans, faire des projets pour le futur n’était plus vraiment une option. Il ne deviendrait jamais prof ou historien, il n’aurait jamais de mari ou de petit copain et il n’irait plus jamais en boite de nuit. Même si Dimitri restait optimiste, les choses n’allaient pas redevenir comme avant, du moins, pas de son vivant. Il faudrait plus de temps pour rétablir une vrai société et détruire le virus ou la maladie qui changeait les gens en zombies… la peste n’avait pas disparue en deux jours quoi. Mais Dimitri avait de la chance d’avoir sa maison, sa famille et des amis, il n’était pas seul, il n’était pas perdu dans un endroit qu’il ne connaissait pas. Alors oui, il relativisait et ses problèmes qui n’étaient rien comparés à ceux des autres. Alors il de remontrer le moral de ceux qui en avait besoin, c’était la seule chose utile qu’il pouvait faire.

Le métis avait d’ailleurs fini son service au café alors il décida aller voir l’un de ses amis. Il avait pris deux cafés, un macchiato caramel et un cappuccino… enfin, des boissons qui y ressemblaient parce qu’on était loin des vrais bons cafés qu’il servait jadis au starbucks. Il avait donc rejoint Jasper pour lui donner le macchiato. C’était ce qu’il commandait toujours avant… Lorsque les choses étaient encore normales. Il avait connu l’ex flic grâce aux habitudes de celui-ci et plus encore, grâce à son orientation sexuelle, en tout bien tout honneur, dans un bar gay. Ça aussi, ça lui manquait. Les bars gays c’était l’occasion de se trouver un plan cul en limitant les râteaux de la part d’hétéro… sauf quand un gay ramenait son pote hétéro hyper craquant avec lui… pas de bol. Enfin bref, Dim arriva vers le milicien et l’interpella. « Hey ! Ça va ? T’as une minute pour un café ? » Demanda-t-il avec son habituel enthousiasme en tendant le gobelet à son ami, ou son grand frère de cœur… au fond, c’était un peu ça aussi. Dimitri était fils unique et même s’il avait sa mère en guise d’amie et confidente, il ne confiait pas les mêmes choses à Madame Brown que celles qu’il pouvait confier à quelqu’un comme Jasper. Quoi que, Jasper était un ancien flic, Dim n’était pas un saint, jadis, il n’oserait pas lui racontait qu’il avait déjà bu à seize/dix-sept ans ou qu’il avait déjà demandé à des inconnus de se faire passé pour son grand frère pour entrer en boite. Des bêtises de gosses de son âge, il n’y avait pas mort d’homme, mais c’était mieux de garder ça pour lui.