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 (josh), in every life, we will find each other

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MessageSujet: (josh), in every life, we will find each other   (josh), in every life, we will find each other EmptyJeu 2 Mar - 22:42



sorry seems to be the hardest word          
yesterday's gone and you will be ok. place your past into a book, burn the pages, let 'em cook. yesterday is dead and gone and so today. eyes stingin' from the black smoke.
- NORA BLAKE & JOSHUA BURROWS -

L’espoir fait vivre, qu’on disait. L’espoir fait vivre. Mais Nora, elle était fatiguée, et peu importait le nombre de fois où elle se répétait cette phrase, comme un mantra censé galvanisé son être, rien ne changeait. Elle était toujours aussi fatiguée, jusqu’aux os, et dans chaque fibre de ses muscles et de ses chairs. Ce genre d’épuisement à l’arôme familier, qui faisait revenir des visions d’un passé qu’elle aurait voulu plus lointain ; sauf que cette fois-ci, quand sa main cherchait à se refermer autour de la présence de Joshua pour y croire encore, il n’y avait plus personne. Joshua n’était plus là, sûrement depuis bien plus longtemps qu’elle n’avait été prête à l’admettre, à l’époque : rien de tel qu’une apocalypse et la mort, pour remettre les pendules à l’heure. D’ici, au moins, ça n’semblait pas être un tel gâchis, d’avoir foiré quelques-unes des décisions de son existence, pour se retrouver où elle avait été, dans sa vie d’avant. Quoiqu’il en soit, elle n’avait plus rien. Et même si elle était restée la fiancée idéale aux yeux du jeune homme, si elle avait balayé ses ambitions pour s’accrocher aux bonheurs qui n’se limitaient qu’à lui et lui uniquement, elle serait toujours la même ruine de personne. Parce qu’elle n’avait plus de boulot, plus de maison, plus de mission l’assignant à l’autre bout du monde, plus d’espoirs, plus de fiancé. Ses rares possessions se limitaient désormais au pied de biche qu’elle serrait dans ses doigts, et Diego, qui demeurait malgré tout être un électron libre, vaquant à ses occupations comme l’animal sauvage qu’il était devenu pour survivre. Peut-être s’devait-elle de devenir comme lui, pour tenir bon ; sauvage, au point de n’plus rien attendre de personne, s’attacher à quelques personnes au gré de ses caprices, sans pour autant s’enchainer à ces êtres qui mourraient irrémédiablement. Parce que c’était la fin du monde, et que la seule destination qu’ils avaient droit devant, c’n’était pas le bonheur ou l’espoir ; c’était la mort. Elle en arrivait à s’demander pourquoi elle tenait bon, pourquoi elle était venue jusqu’à l’hôpital de Lafayette, avec l’espoir de trouver quelque-chose que les dizaines, peut-être centaines de gens qui étaient passés avant elle, auraient pu oublier. Des pansements, du désinfectant, des cachets d’aspirine ; peut-être de la morphine, ou de l’alcool à soixante-dix, qu’elle serait cap’ de boire au goulot, tant la seule compagnie du désespoir, était souvent trop pesante. Pour le coup, ouais, elle aurait bien envie de pouvoir s’prendre une cuite juste pour se prendre une cuite ; ça faisait bien longtemps qu’elle n’avait plus eu la possibilité de faire une chose pareille. Et peut-être que c’était son jour de chance, après tout, alors qu’elle arpentait les couloirs sans croiser qui que ce soit : aucune présence hostile, morte ou vivante. Parce que ouais, maintenant, après des mois à laisser l’humanité se décharner peu à peu, même les vivants s’mettaient à foutre le monde en l’air. Dans son for intérieur, Nora elle savait qu’elle n’était pas c’genre de personne – qu’elle n’pourrait jamais l’être. Mais après avoir vu tant d’aspects dégueulasses dans la société qui avait été là, autrefois, elle n’pouvait pas blâmer ceux qui adoptaient la loi de la jungle.

Elle au moins, elle avait un gros clébard et un pied de biche pour se défendre, s’il fallait en arriver là. Quoique, peut-être que Diego se contenterait d’passer son chemin : il ne l’avait jamais fait jusque-là, mais l’univers était à présent devenu c’truc imprévisible, où même un souffle de vent pouvait devenir la trahison ultime de la part du karma. Une stupide odeur de sang planant dans l’air, l’arôme gerbant des cadavres qui jonchaient le sol, partout ; partout, ça n’sentait que la fin. Et sûrement que la blonde faisait juste partie des idiots qui jouaient sur la corde d’un genre d’endurance, par habitude plus que par envie ; c’était difficile, d’puiser dans le fossé noir de désillusions qui était à la place de son cœur, désormais. Et comment la blâmer ? Aucun des jours qui n’étaient passés depuis cette nuit-là n’avait eu quoique ce soit de bon. Y’avait bien eu quand, au cœur des ténèbres, l’épaisse silhouette de Diego s’était détaché de l’obscurité, pour venir se coucher juste à côté d’elle, comme si lui aussi, il avait eu besoin d’une présence, et qu’il avait trouvé la personne la plus désemparée qui soit, à des kilomètres à la ronde. Parfois, rien que par ironie, survivance inutile de sa rancœur, Nora s’disait qu’elle s’entendait plus avec ce pit bull qu’elle n’s’était jamais entendue avec Joshua ; et qu’au moins, avec Diego, ils avaient ce commun-accord qui ferait que l’autre n’poignarderait pas l’autre dans le dos, juste parce que, pour un temps, ils avaient deux trajets différents. Ca aidait, de se souvenir des mauvais côtés d’elle et Joshua, comme s’ils étaient les choses les plus importantes à retenir et à ressasser : parfois, elle pourrait en jurer qu’il n’lui manquait pas tant que ça, alors. D’la même façon qu’il n’lui avait pas manqué, quand elle avait balancé ses affaires dans un sac, pour quitter leur appartement sans se retourner, pleurant toutes les larmes de son corps parce qu’il l’avait trahie. Bon dieu, maintenant, la pragmatique et trop réaliste Nora Blake détestait la dépendance qui allait avec l’amour : surtout quand l’histoire n’s’achevait pas sur un point final, mais sur un putain de cliffhanger qui lui pesait sur l’âme. « Essaye de n’pas t’attirer trop d’ennuis. » elle adressa au chien, alors qu’il accélérait l’allure de son côté à travers les couloirs, reniflant ici ou là. Comme s’il avait besoin de son avis d’humaine faiblarde pour quoique ce soit ; elle vit le pelage argenté du chien tourner à l’angle d’un couloir, disparaître derrière des débris, et elle repartit vaquer à ses propres occupations. Dans l’atmosphère poussiéreuse, à la lumière d’un jour encore bien levé, Nora parcourut les quelques pièces qui se trouvaient là, suivant les restes d’indications qui se trouvaient sur les panneaux accrochés aux murs. Elle trouva la réserve, enfin, farfouillant dans les tiroirs en essayant de faire le minimum de bruit possible : bien sûr qu’elle n’se croyait pas indestructible au point que l’idée d’attirer une horde de rôdeurs – ou même un seul de ceux-ci – ne lui soit pas totalement effrayante. Comme prévu, la pêche ne s’avéra pas particulièrement fructueuse ; dans un tiroir de bureau, elle trouva une barre de céréales, qu’elle s’empressa d’ouvrir pour commencer à la manger : c’était son premier repas de la journée, après tout. Par terre, comme abandonné là par inadvertance, elle trouva un rouleau de sparadrap, qu’elle ouvrit tout de suite également, pour en détacher un petit bout, et essayer de consolider la branche droite de ses lunettes, fragile depuis la nuit où tout s’était précipité, comme ça, dans l’équilibre précaire auquel elle avait fini par se faire.

Le reste du sparadrap bien emballé à nouveau, elle le rangea dans son sac, son déjeuner coincé entre ses lèvres, alors qu’elle continuait de chercher, en des pas silencieux, des gestes soigneux et discrets, la moindre indication de quoique ce soit d’autre qui pouvait rester. Elle commençait à avoir l’œil pour toutes ces choses, choisissant de ne rien dénigrer ; un peu plus tôt, elle avait trouvé un chemin jusqu’à un espèce de magasin de chasse, où il n’y avait plus eu aucune arme utile, mais d’où elle avait récupéré une épaisse veste, dans laquelle elle s’était rapidement emmitouflée – elle lui servirait pour la nuit, et tant pis si elle semblait trop grande de prime abord : quand on retroussait les manches, ça allait – à l’exception du fait que les pans du manteau lui arrivaient presque aux genoux. Elle avait aussi trouvé deux boites d’un genre de bouffe lyophilisée, sans savoir quand est-ce qu’elle trouverait le temps de cuisiner ça, ou même d’avoir de l’eau ou un récipient à même de le faire. L’espoir fait vivre, hein. Au pire, peut-être bien qu’elle finirait par s’laisser prendre au jeu, et à bouffer les pigeons, les rats, les écureuils ou les chats que Diego ramenait ; le désespoir fait vivre, quelle que soit la façon. Le désespoir, ouais, elle voulait bien croire que c’est ce qui la fit se relever encore une fois, sans oublier son pied de biche, son sac à dos, tous ses sens en éveil. Assez en éveil pour qu’elle entende du boucan, les pieds qui touchaient le sol, enjambaient les débris avec un peu de discrétion, comme elle l’avait fait – pas assez de discrétion pour que ça ne s’entende pas dans les couloirs eux-mêmes. Sans un son, Diego était revenu, un grognement discret roulant dans sa gorge, tandis que Nora, elle, elle aurait volontiers cherché une issue, un endroit où se planquer, comme une lâche. Et pourtant, ses instincts, l’habitude lui disaient que c’n’était pas un rôdeur : ils n’pouvaient pas se déplacer si agilement au milieu de décombres, de meubles renversés, d’une zone désolée comme ici. Non, c’était un humain ; un humain comme la blonde n’en avait plus vu depuis des lustres. Le désespoir, la faim, la sensation de sa barre de céréales toujours coincée entre ses dents – tout ça, Nora l’avait oublié, alors que tout ce qu’elle pouvait faire, c’était se coller contre le pan de mur qui se trouvait juste derrière la porte. Forcément, le boucan grandissant du chien allait attirer l’intrus ; et quand celui-ci fit un pas après l’entrée, Nora, elle eut cette palpitation au creux du poitrail – un instant d’hésitation qui aurait pu lui filer la nausée. Elle connaissait cette silhouette, l’arrière de ce crâne, cette présence. Mais non, c’n’était pas possible. Pas dans ce monde-là. C’n’était pas possible. Il y eut sans doute une fraction de seconde, où il la remarqua enfin elle et son allure pitoyable et son pied de biche ; un éclair azuré, familier, qui pourtant ne suffit pas à retenir son bras. Sans réfléchir, et parce que l’humanité était inhumaine, parce que c’n’était pas possible, elle envoya un coup de pied de biche dans les côtes du nouveau-venu. Dans les côtes de Joshua, lui imposa subitement son esprit, se connectant avec la réalité alors qu’il lâchait un grognement, et que-… que-… Il était là. Vivant, et il s’était mangé son pied de biche comme une personne bel et bien réelle. Et il était là, soumis à son regard à elle qui le sonda, de la tête aux pieds, des pieds à la tête, alors que l’air lui manquait, les mots l’avaient désertée, l’espoir et le désespoir se mêlaient dans un cocktail au goût amer, qui faisait même remonter son cœur juste au creux de sa gorge. C’n’était pas possible – et ses deux mains encore enserrées autour de son pied de biche, elle aurait bien eu envie de refoutre un coup, juste pour la forme.
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MessageSujet: Re: (josh), in every life, we will find each other   (josh), in every life, we will find each other EmptyVen 3 Mar - 1:07

just save me from this darkness.
nora blake et joshua burrows
PLEASE DON'T LET THIS TURN INTO SOMETHING IT'S NOT. I CAN ONLY GIVE YOU EVERYTHING I'VE GOT. I CAN'T BE AS SORRY AS YOU THINK I SHOULD BUT I STILL LOVE YOU MORE THAN ANYONE ELSE COULD. ALL THAT I KEEP THINKING THROUGHOUT THIS WHOLE FLIGHT IS IT COULD TAKE MY WHOLE DAMN LIFE TO MAKE THIS RIGHT.

Il ne savait pas trop où aller Joshua. Il ne savait jamais où aller. Il trainait un peu dans les mêmes zones depuis un moment maintenant, depuis qu’il avait perdu ce petit campement où il avait été installé avec quelques autres personnes, depuis qu’il avait perdu Nora. C’était elle qui était venu le déloger de son luxueux appartement de Las Vegas, bien avant que les choses ne soient trop critiques. Oh, si Nora n’avait pas été là, Joshua, il serait mort comme le roi des cons, trop bourré pour voir que le monde était en train de s’effondrer. Nora elle lui avait sauvé la vie à sa façon. C’était toujours ce qu’elle avait fait. Déjà l’autre fois, quand elle l’avait retrouvé après tout ce qui avait pu se passer là-bas, loin des États-Unis, dans une guerre qui l’avait épuisé, détruit de tellement de façon que de retour chez lui, il s’était contenté de fréquenter les bars, les casinos et tout ce qui pouvait aller avec. Mais Nora, elle était revenue vers lui, elle l’avait sauvé de déchéance. Il l’avait aimée, il avait chéri sa vie avec elle. Elle avait fait de lui un homme meilleur. Mais il s’en était fallu de pas grand-chose pour qu’il sombre de nouveau. Une lettre qu’il avait trouvé sur le coin d’une table, dont elle avait eu l’intention de lui parler bien après avoir pris sa décision, comme s’il n’avait pas son mot à dire là-dessus, fiancé ou non. Elle était repartie pendant plusieurs mois ça avait été bien assez long pour qu’il sombre de nouveau. Il ne savait pas pourquoi elle était revenue vers lui quand tout ça avait commencé, mais elle avait été là et au milieu de l’enfer, de tous ces trucs qui lui rappelaient cruellement la guerre, les souvenirs traumatisant qu’il avait trop souvent essayé de faire disparaître, à coup d’alcool et de luxure, tout ça, c’était revenu bien vite. Mais ça avait été, puisqu’il avait eu Nora. Maintenant, elle n’était plus là. Est-ce qu’elle était morte ? Peut-être bien oui. Mais il n’avait vraiment pas envie de penser comme ça lui, il était revenu au camp, y avait plus personne, juste les cadavres de ceux qui étaient tombés, mais pas le corps de Nora. Alors, elle s’était enfuie, alors, elle était encore en vie quelque part.

Il ne savait pas s’il la reverrait un jour, mais il fallait bien qu’il s’accroche à cette idée, parce que franchement, sans Nora, il ne savait même plus pourquoi il continuerait de se battre. Ce monde était devenu quelque chose de bien pourris et il avait l’impression Joshua, qu’il ne redeviendrait jamais comme avant. Est-ce que c’était plus mal que l’humanité finisse par s’éteindre au milieu de ce chaos ? Y avait des moments où il se disait que non. Parce qu’il avait vu de quoi l’humanité pouvait être capable et que même sans se retrouver au front, il avait suffi d’allumer la télé ou de pencher le nez vers un bouquin d’histoire pour s’en rendre compte. Dans ses moments de solitude les plus désespérés, il arrivait à penser comme ça Joshua, à se demander à quoi ça servait de continuer à vivre comme ça ? Milah, elle lui avait déjà parlé des camps, de ce qu’elle savait de ça, ça ressemblait bien à ce genre de personnes qui arrivaient tant bien que mal à construire quelque chose de normal, mais de son point de vu à lui, ça ressemblait à une utopie, un mirage et ils tomberaient tôt ou tard ces camps. Comme celui dans lequel il avait été. Il devenait un peu plus pessimiste au fil des jours qui passaient. Nora, ça avait été sa seule raison de garder l’espoir. Pourtant, ils n’avaient jamais eu l’occasion de faire le point sur ce qu’ils étaient, sur ce qu’il restait d’eux, depuis qu’ils avaient rompus leurs fiançailles, dans un monde pareil, est-ce que ça avait vraiment de l’importance ? Il s’en fichait. Est-ce que c’était vraiment le bon moment-là, pour chercher à qui la faute ? Lui parce qu’il n’avait pas cru en ses rêves de carrières, qu’il n’avait pas compris son ambition ? Elle, parce qu’elle n’avait pas jamais eu l’intention d’écouter ce qu’il avait à dire avant de prendre sa décision, elle qui avait fait passer sa carrière avant leur histoire ? Lui, qui avait eu trop peur qu’il lui arrive encore malheur, elle qui n’avait pas pris ça en compte, qu’il puisse s’inquiéter pour elle. Elle qui était partie sans demander son reste, lui qui avait fini par aller voir ailleurs. Merde, ce serait débile d’en parler maintenant de tout ça, parce qu’ils avaient tous les deux été de beaux idiots. T’façon, le mariage idéal qu’ils avaient commencé à préparer avant tout ça, c’était pas demain la veille qu’ils l’auraient, qu’importait la bague de fiançailles qu’il se trimbalait encore sur lui, comme un souvenir de tout ce qu’ils avaient bêtement abandonné. S’il avait su que le monde ressemblerait à ça quelques mois après tout ce bordel, il aurait agi différemment, il l’aurait même accompagnée où qu’elle ait été, pour son job, juste pour passer plus de temps avec elle. C’était trop tard. Tout était trop tard.

Il soupira alors qu’il passait par l’une des portes de l’hôpital de Lafayette. Il avait une méchante plaie contre le bras, un truc qu’il s’était fait quand il avait été poursuivi par des rôdeurs. Il aurait peut-être dû aller voir Milah, mais en fuyant son camp de fortune, il n’avait pris qu’un sac, dans lequel y avait à peine de quoi boire et manger pour lui, alors pas question d’aller lui échanger ça contre de quoi soigner cette plaie et Milah, elle n’offrait rien, elle échangeait.  Elle avait raison dans le fond, ce qu’elle faisait, ça semblait bien marcher, elle n’hésitait pas à voler au plus naïfs – elle avait essayé avec lui – avant de disparaitre. Elle s’en fichait du reste du monde, elle ne s’occuper que d’elle-même et au final, elle s’en sortait pas mal. Ouais, lui, il aurait tendance à venir en aide à n’importe quoi, quitte à sacrifier un peu de ses possessions, par réflexe ou juste parce qu’il était complètement con. C’était pas pour rien que Milah avait cru qu’elle pourrait le berner facilement, fallait croire qu’il l’était vraiment, naïf. Là en tout cas, il allait se démerder tout seul et peut-être que s’il prenait des trucs en plus, il irait la voir Milah, si elle était sans un bon jour, elle lui filerait peut-être un verre, sait-on jamais y avait des jours où elle était plus généreuse que d’autres celle-là, presque sympa même. Avançant dans les couloirs, il avait entendu du bruit. Il tendit l’oreille, se demandait si c’était vraiment un chien qu’il entendait ou juste son imagination. Peut-être que sa plaie s’était infectée et qu’il avait de la fièvre après tout. Il continua d’avancer, si y avait un chien là-dedans, le mieux, c’était de le sortir de là avant qu’il se fasse bouffer. Est-ce qu’il allait vraiment perdre un temps précieux, dans un hôpital infesté de rôdeur, pour un chien ? Il était vraiment con des fois, y avait pas à dire, mais, quand il poussa la porte de la pièce source du bruit, plus le temps penser à un potentiel chien alors qu’il venait de se prendre un coup dans les côtes. Il n’avait pas besoin de ça, en plus de son bras qu’il sentait toujours douloureux. Il lâcha un grognement  attrapant le pied de biche qui l’avait frappé, prêt à l’arracher des mains de son propriétaire pour lui en foutre un coup dans la tronche, mais il relâcha rapidement prise reculant de quelques pas sous l’effet de la surprise. Nora. Il avait vraiment envie de jeter un coup d’œil à son bras, c’était mauvais signe tout ça, ça devait être méchamment infecté et la fièvre sacrément haute pour qu’il la voit, ici. Mais il se sentait pas si mal que ça pourtant.  « Nora ? Est-ce que … » Est-ce que quoi ? Est-ce que c’était vraiment elle, quand même il la connaissait assez bien pour la reconnaître malgré l’obscurité de la pièce. Est-ce qu’elle était vraiment là ? Le coup dans ses côtes il avait eu l’air bien réel quand même. Il s’approcha venant plaqué l’une de ses mains sur sa joue, celle avec moins de sang dessus qu’il aurait voulu, mais l’une était recouverte du sang qui avait coulé de la blessure et l’autre il l’avait plaquée contre la dite blessure un moment, pour limiter les pertes de sang justement, avant de pouvoir faire un semblant de bandage avec les moyens du bord. « J’suis revenu au camp et t’étais plus là. J’te cherchais … » Et c’était au fin fond d’un hôpital alors que la seule chose qu’il était venu chercher, c’était de quoi désinfecter, recoudre et recouvrir cette fichue plaie qu’il l’avait trouvée. Fallait croire qu’y avait quand même des moments dans une vie où le hasard se décidait à bien faire les choses
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MessageSujet: Re: (josh), in every life, we will find each other   (josh), in every life, we will find each other EmptySam 4 Mar - 5:21



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- NORA BLAKE & JOSHUA BURROWS -

Les retrouvailles avec Joshua, d’aussi loin que Nora pouvait s’en souvenir, elles avaient toujours fini avec un goût amer. Un vrai arôme dégueulasse dans la bouche, des larmes au bord des yeux, un nœud au creux de la gorge et les tripes complètement retournées : la totale, en gros. La rancœur de la blonde, peut-être, plus qu’autre chose, s’exprimait dans ces songes-là, quand elle ressassait son retour de mission, Joshua au bar, Joshua qui avait arraché la page de leur histoire, abandonnant les chances de ce qu’ils auraient pu être, là où elles avaient été laissées. La Blake n’avait pas la prétention d’avoir bien fait les choses, elle, d’avoir toujours pris les meilleurs choix qui soient : mais quand elle était partie, y’avait encore eu quelque-chose à sauver entre eux. Quand Josh avait définitivement décidé d’enterrer son cœur et d’étouffer ses sentiments comme une braise mourante, ils étaient morts, tous les deux, une bonne fois pour toute. Mais peu avait importé le nombre de fois où la blonde s’était dit ça, comme un réveil quotidien au coin de son crâne quand elle s’était réveillée seule, sans emploi stable, sans véritable avenir, elle avait aussi été cette pauvre fille incapable de tourner la page. Comment aurait-elle été censée faire ? Joshua, il semblait qu’il s’était trop incrusté dans son histoire et dans son cœur : il avait été ses espoirs et ses désespoirs tout à la fois, ses joies et ses tristesses. Et à chaque fois qu’elle avait ressassé un souvenir en particulier, ç’avait été lui qui avait été le spectre à ses côtés, pour lui rappeler au combien ils avaient pu être évidents à une époque. Elle avait même plus souvent su lire en cette histoire entre eux deux, qu’en elle toute seule : peut-être que si elle s’était mieux connue de base, Nora aurait toujours su que retourner sur le terrain n’avait pas été ce dont elle avait eu besoin. Qu’au contraire, ça l’aurait paralysée de peur et dévastée un peu plus. Qu’est-c’qu’elle aurait fait, alors ? Elle aurait perdu moins de temps pour sûr. Mais en dehors du journalisme, de la vérité enfouie à des milliers de kilomètres de chez elle, qu’elle avait amenée aux yeux de tous, qu’est-c’qu’il y avait eu, pour elle ? Tant de problématiques que Joshua n’avait pas comprises, ni même explorées, ni même effleurées de l’esprit ou du cœur – à croire que cette histoire, elle n’avait pas inclus la moindre idée de compassion, d’compréhension, d’empathie. Ils auraient fait un beau couple marié, dis donc, dans ces conditions-là. Un sarcasme qui avait été l’unique direction que Nora avait su s’donner, avec le temps ; ils auraient couru droit dans le mur, si son futur mari s’était attendu à c’qu’elle choisisse son futur en accord avec ce qu’il voulait pour elle. Ils auraient foncé droit dans ce même mur, si elle avait cru qu’elle pourrait le changer un tant soit peu. A force de penser à ce désastre, Nora, elle en arrivait presque parfois à s’dire que l’Apocalypse, elle était tombée à point nommé. Au moins, ça réglait plein de problèmes, ça répondait à plein de questions, et ça coupait net le moindre fantasme d’un futur meilleur : peut-être bien au fond, que le vrai Prince Charmant n’avait pas été à Las Vegas, et que Nora, elle ne l’rencontrerait jamais. Peut-être bien que les derniers souvenirs qu’elle aurait toujours de l’amour, seraient les dernières heures destructrices de son histoire avec Joshua.

Et elle n’pouvait plus rien faire contre ça : au moins, elle pouvait blâmer le monde maintenant, plus que sa propre attitude, ou son aveuglément vis-à-vis d’un homme qui n’avait jamais vraiment été à l’image de c’qu’elle avait eu en tête et dans le cœur. S’il avait dû être surpris qu’elle choisisse de retourner en mission, d’essayer au moins, alors Joshua ne l’avait jamais connue non plus. Pour une pauvre fille esseulée qui essayait de survivre, elle pensait souvent à Joshua, Nora. Comme une idiote, à tourner et retourner encore des hypothèses d’une possibilité qui n’avait jamais existé : avec ou sans zombies, ils s’étaient ruinés, ils n’avaient été plus rien, bien avant que les morts ne s’mettent à revenir à la vie pour bouffer tout le monde. Et y’avait eu tout un temps, où elle aurait eu vraiment envie de lui balancer un coup de pied de biche entre les côtes, à Josh. Toute une période, des mois entiers durant lesquels elle s’était persuadée qu’il n’pouvait pas comprendre : ni elle, ni sa peine, ni ses traumatismes. Ni le mal qu’il lui avait causée, parce qu’il était trop fier pour accepter que sa fiancée poursuive sa carrière. Y’avait plein de choses qu’elle n’avait pas surmontées, d’autrefois, Nora ; le monde entier l’avait blessée, traumatisée, mais ça faisait encore plus mal quand ça venait de l’homme à qui elle avait offert son cœur tout entier. Alors s’il y avait un télépathe quelque part qui la trouverait complètement stupide de ressasser une colère insidieuse pendant tout c’temps, c’était tant pis. Elle s’en fichait bien, Nora ; au fond, elle n’l’avait jamais vraiment crachée et exprimée, sa vraie rage. C’était un peu comme chez le psy après les mois qu’elle avait passés, prise en otage par des tarés : à celui-ci non plus, elle n’avait pas beaucoup parlé, et elle avait toujours su maintenir des apparences décentes. Au moins, elle n’avait jamais été un abonné des comptoirs de bar, aguichant tout ce qui passait. Ils avaient vraiment été des idiots, Joshua et elle, à croire qu’ils pourraient être quoique ce soit de bien. Il lui faisait du bien, au moins, quand il galvanisait son énervement motivé, quand il faisait battre à toute allure le cœur de la blonde contre son poitrail. Et elle pouvait aussi s’dire, au moins parce que ça pouvait en valoir la peine, qu’il lui avait sauvé la vie aussi à de nombreuses reprises, Joshua. Des pensées qui faisaient un drôle de cocktail la plupart du temps – de celui qui la laissait muette et totalement indécise sur ce qui en valait la peine encore dans ce passé, et ce qui était bon à jeter. Elle savait surtout que quelques minutes plus tôt, elle n’aurait même pas donné sa barre de céréales en reconnaissance à quelqu’un qui lui aurait prédit un avenir dans lequel elle reverrait son ancien fiancé. Ç’avait semblé être impossible – ce genre de délires stupides qui n’en valaient pas la peine. Déjà au fond de sa cellule, à l’autre bout du monde, avoir Joshua à ses côtés avait été l’opportunité d’une vie, un signe envoyé par elle n’savait quelle autorité supérieure lui permettant de survivre, d’y croire encore, d’en vouloir encore, même au milieu du chaos. Mais que ça, ça arrive deux fois dans sa vie ? Vraiment impossible. Alors, ‘est-c’que… – la question qu’il ne finit pas, elle lui brûlait les lèvres à elle aussi, et Nora se serait elle-même chargée de la balbutier si elle n’était pas restée muette comme une idiote, trop occupée à ravaler le nœud battant dans sa trachée. C’était elle, ça, elle le savait, elle n’en était que trop sure, pour être obligée de quotidiennement vivre avec elle-même et ainsi de suite. Choix, conneries, peurs, traumatismes, tout l’ensemble. Et c’était lui ; elle le savait, parce qu’il avait encore ses doigts enroulés autour de son pied de biche, dans une prise qui gardait la jeune femme ancrée à la réalité.

Peut-être que Lafayette n’était pas une si grande ville que ça. Moins grande que le monde entier, le vaste horizon dans lequel elle avait cru s’être complètement perdue. Sans voiture, sans vrai moyen de transport, sans miracle, ils n’auraient pas pu aller où que ce soit d’autre, de toute manière. Est-c’que Joshua aurait embarqué un sac, acceptant l’idée qu’elle soit morte, et partant vers autre part, comme si tout le pays lui était disponible ? Elle n’savait plus, franchement. Tout autant qu’elle aurait voulu avoir la foi, un genre de croyance stupide en lui, l’expérience lui avait déjà appris toutes les leçons cruelles gravées en elle. Surtout concernant Joshua. Mais il l’avait cherchée, qu’il disait ; il était retourné au camp pour elle, qu’il disait. Et sa main sur sa joue, celle vers laquelle elle aurait voulu pouvoir se pencher, comme pour se lover contre sa paume. Et son regard… Comme un crétin épris, le cœur de Nora manqua un battement. Peut-être deux, même. De ces faiblesses desquelles elle aurait jurée avoir été débarrassée, avec la fin du monde, toutes ces prises de tête qui ne laissaient définitivement aucune place à l’amour complexe et amer qui les avaient achevés. « Bah… je m’étais dit qu’il valait mieux que j’reste pas dans les parages. J’avais plus de chance de me faire bouffer avant que tu m’trouves, honnêtement. » et elle n’avait pas cru qu’il la trouverait ; devait-elle lui dire, ça ? Probablement pas. Alors au moins, Nora s’était contentée d’un vague sarcasme, comme une évidence qu’il n’pourrait au moins pas discuter : elle serait morte si elle était restée là-bas, par espoir en lui ou par lâcheté, ça n’avait pas d’importance. « Excuse-moi… pour le coup de barre. J’me suis dit qu’après les zombies, les fantômes ce serait pas si surprenant. » et puis elle avait eu peur, comme elle n’avait que trop souvent peur depuis qu’elle était toute seule. Parce que ça lui rappelait leur temps, trop loin de chez eux. Parce que ça lui rappelait à elle quand elle était partie sur ce job, en le laissant derrière ; ce vide, ce désespoir duquel elle n’lui avait jamais parlé, parce que lui pendant c’temps, il avait été en train de s’en taper d’autres. La réalité revint s’insinuer sous la peau de Nora en un rien de temps avec le fil de ses pensées, au même moment où Diego profita de la diversion d’eux deux pour revenir juste à ses côtés, faire remarquer sa présence. La seule présence réconfortante sur laquelle elle avait pu reposer, ces derniers temps. Et au moment où elle regarda la truffe du chien se pencher vers le jeune homme pour le sniffer avec attention, les yeux de la blonde tombèrent sur la profonde entaille qu’il avait au bras, le sang qu’elle n’avait même pas remarqué jusque-là. « Tu saignes. » comme s’il n’l’avait pas déjà vu et senti lui-même, tiens. C’était pourtant assez préoccupant pour Nora, pour qu’elle sorte de cette espèce de stase indécise, attrapant le bras de Joshua comme si elle était une experte en médecine, soudainement : « Eurk, c’est vraiment dégueu en plus. » oui, non, en fait, elle n’était pas du tout experte en médecine, bien au contraire, sa grimace en disait long – même avec les zombies, elle n’était pas habituée à tout ça, le sang, le gore, le beurk comme elle dirait si bien. « En plus, t’attends pas à trouver grand-chose ici… J’ai déjà fait plusieurs pièces et faut croire que tous les gens du coin ont eu la même idée… » n’importe quel idiot se précipiterait vers un hôpital pour avoir des ressources médicales et la base pour les urgences de ce genre, c’n’était pas une surprise. Mais Nora avait espéré une pêche plus fructueuse que ce qu’elle avait eu jusque-là : pour sûr, Joshua avait besoin de désinfectant de toute façon, au moins ça.
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MessageSujet: Re: (josh), in every life, we will find each other   (josh), in every life, we will find each other EmptySam 4 Mar - 14:43

just save me from this darkness.
nora blake et joshua burrows
PLEASE DON'T LET THIS TURN INTO SOMETHING IT'S NOT. I CAN ONLY GIVE YOU EVERYTHING I'VE GOT. I CAN'T BE AS SORRY AS YOU THINK I SHOULD BUT I STILL LOVE YOU MORE THAN ANYONE ELSE COULD. ALL THAT I KEEP THINKING THROUGHOUT THIS WHOLE FLIGHT IS IT COULD TAKE MY WHOLE DAMN LIFE TO MAKE THIS RIGHT.

Nora, ça avait été comme une ancre à sa vie, la seule personne au monde qui avait su y donner un sens, quand plus rien n’avait tourné convenablement. Joshua, il avait été un type plein d’assurance, trop plein d’assurance. Depuis son plus jeune âge, il n’avait que trop peu douté de lui. Ça avait eu ses avantages, au moins dans ses débuts à l’armée. Après, ça avait été nettement plus compliqué. Les choses avaient dérapées et il était revenu chez lui complètement traumatisé. Il n’avait jamais cru que tout ça puisse avoir une influence pareille sur son esprit. Trop fier peut-être, il ne s’était même pas donné la peine d’aller voir le psy, se contenant de manquer les rendez-vous sans s’en soucier. Il préférait passer son temps à dépenser l’argent de ses parents au fond des casinos de la ville et à pas loin de trente ans, il avait été ce genre de type que ses parents venaient récupérer au commissariat de police parce qu’il avait fait des conneries en étant complètement bourré. Mais y avait eu Nora après. Elle était revenue vers lui, après la guerre et sa simple présence dans sa vie avait réussi à chasser les démons qu’il avait ramenés avec lui de la guerre. Ça avait eu quelque chose de logique, sans doute, alors même qu’ils avaient connu le même enfer tous les deux. Mais il n’avait jamais guéri, avec Nora dans sa vie, il s’était contenté d’enfouir les problèmes au plus profond de son âme avec l’espoir qu’ils finiraient par disparaitre et le déni avait plutôt bien marché. Il avait facilement pu jurer que tout allait bien, tellement bien qu’il avait demandé Nora en mariage, qu’elle avait accepté et qu’ils auraient pu être heureux ensemble. Pourtant, dès lors que Nora était partie, tout était revenu à la surface et pendant les quelques mois qu’elle avait passé, il ne savait même pas où, il était redevenu ce pauvre type, traumatisé qui soignait ses blessure à coup d’alcool, de jeux et de filles dont il oubliait les prénoms en moins de deux.

Il savait bien, que ça faisait de lui le roi des cons, tout comme il savait bien que tout ça, ça ne l’avait jamais aidé, ça n’avait qu’empirer le truc, alors qu’il avait fini par vraiment la perdre Nora. Il s’était facilement, si facilement répété qu’après tout, ça avait été son choix à elle, de partir, Dieu seul savait où en lui en touchant à peine trois mots, sans lui laisser l’occasion de vraiment en discuter avec lui. Il avait considéré que si elle était capable de prendre une décision mettant sa vie en danger sans même se donner la peine de lui en parler, c’était qu’elle ne devait pas en avoir grand-chose à faire, de ce mariage qui se profilait à l’horizon et évidemment, elle avait dû se dire la même chose le concernant, quand elle l’avait retrouvé dans les bras d’une autre fille. Alors, est-ce qu’ils avaient été juste complètement idiots, l’un autant que l’autre ? Ou est-ce que c’était que lui ? Maintenant, il ne savait même plus Joshua. L’histoire tournait en boucle dans sa tête, alors même que ça n’avait pas d’importance, le monde venait de s’effondrer, alors y avait plus important à faire que d’essayer de comprendre le pourquoi du comment ils en étaient arrivés là tous les deux. Ce qu’il savait pour sûr, c’était que sa vie, depuis des années maintenant, elle n’avait eu de sens qu’avec Nora à ses côtés, que son départ, ça avait été un vide que rien ni personne n’avait réussi à combler, certainement pas l’alcool qu’il avait fait couler à flot dans ses veines, l’argent qu’il avait balancé à tout va et toutes les filles qu’il avait fréquenté, le temps d’une nuit à peine. Il en avait encore plus conscience maintenant, alors qu’au beau milieu de l’apocalypse, y avait que Nora, qui lui donnait une raison de survivre. Ça avait été une évidence flagrante au moment où il l’avait perdue, des mois plus tôt. Retrouver Nora avait été le seul objectif qu’il avait eu en tête, la seule bonne raison de survivre, alors qu’au fond du trou, il en avait fini parfois à se demander, si une bonne balle en pleine tête, ce ne serait pas plus facile. Mais, il ne pouvait pas abandonner, par tant qu’y avait encore une chance que Nora soit en vie et puisqu’en rentrant au camp, cette fois-là, il n’avait pas eu la preuve qu’elle était morte, est-ce que ça ne voulait pas dire, qu’y avait des chances qu’elle soit vivante ? Il y avait cru, assez pour continuer, assez pour se retrouver dans cet hôpital en cet instant précis et croiser de nouveau la route de la jeune femme.

Maintenant, il se sentait soulagé, rassuré, mais aussi complètement épuisé, comme si toute la fatigue qu’il avait accumulée depuis des mois, venait de nouveau s’imposer à lui. Ou peut-être que c’était à cause du sang qui continuait de couler de son bras. Il n’en savait rien, il s’en fichait complètement. Nora, elle était là, après tout ce temps. Il peinait à y croire et pourtant, le coup qu’il s’était pris dans les côtés, il était sûr et certain qu’il était complètement réel et c’était Nora qui tenait le pied de biche, il n’était pas en train d’halluciner, c’était bien elle. Il lâcha un léger ricanement à ses propos, de ceux qui prouvaient plus facilement son épuisement qu’autre chose. Parce qu’y avait probablement rien de drôle, mais il était vraiment content qu’elle soit là. « Ouais, c’est sûr, t’as bien fait. » Heureusement qu’elle n’était pas restée là-bas, elle serait morte sinon, comme tous les autres. Heureusement qu’elle s’était enfuie, qu’elle ne l’avait pas attendu et si c’était parce qu’elle avait cru qu’il ne reviendrait pas pour elle, heureusement alors, qu’elle avait perdu sa foi en lui. « C’est pas grave, ça va, j’ai connu pire. » A en juger l’étendue des dégâts sur  son bras, y avait déjà ça qui était plus grand qu’un coup de barre dans l’abdomen. Il s’en remettrait, il s’en était remis au moment où il avait reconnu Nora. Alors, il relâcha sa prise autour de cette barre de fer qu’elle avait entre les mains, il n’avait plus besoin de la retenir, après tout, elle n’allait pas le cogner à nouveau, non ? Alors qu’elle remarquait la blessure à son bras, lui, il remarquait le chien à ses côtés. « C’est ton chien ? » Là, il aurait pu avoir envie de rire, parce que ça avait quand même quelque chose de comique, après tout, il était venu à cause des aboiements du chien, parce qu’il avait cru qu’il était coincé quelque part et qu’il fallait l’aider et c’était ça, après des mois et des mois à chercher Nora, qui les avait réuni.  Il la laissa regarder son bras, même si, aux dernières nouvelles, elle n’était pas plus avancée en médecine qu’il ne l’était. « J’ai connu pire que ça aussi. » Il n’avait pas besoin de lui rappeler cette époque où ils avaient été retenu en otage après tout, il en avait essuyé des tortures là-bas, des trucs pires, sans aucun doute, dont les cicatrices étaient marquées sur son corps pour le restant de sa vie. « Il doit bien rester de quoi désinfecter ça quelque part, et du fil et une aiguille … » Il n’avait pas besoin de grand-chose de plus. A la limite, il pouvait se servir d’un truc de solution hydro-alcoolique dont les médecins se servait pour se désinfecter les mains, ça risquait de faire vraiment mal, mais là aussi, il était certain d’avoir connu pire. « Au pire, je connais quelqu’un qui pourra me dépanner, mais faut que je trouve quelque chose à lui refiler en échange. » Milah, elle avait sûrement de quoi désinfecter et refermer cette plaie, il lui semblait qu’elle avait toujours tout ce dont on pouvait avoir besoin, mais qu’elle ne cédait rien gratuitement. « Toi ça va ? T’es pas blessée ? » Elle avait l’air bien, comme ça, mais il ne pouvait pas s’empêcher de s’inquiéter. Son bras, sa blessure, il s’en occuperait après, quand il serait vraiment sûr et certain que tout allait bien pour Nora et quand il aurait réussi à décrocher son regard d’elle. Pour le moment, il avait trop peur qu’elle disparaisse de nouveau, s’il la quittait des yeux, même pour quelques secondes.
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MessageSujet: Re: (josh), in every life, we will find each other   (josh), in every life, we will find each other EmptyMar 7 Mar - 3:59



sorry seems to be the hardest word          
yesterday's gone and you will be ok. place your past into a book, burn the pages, let 'em cook. yesterday is dead and gone and so today. eyes stingin' from the black smoke.
- NORA BLAKE & JOSHUA BURROWS -

La passion, c’était ce qui avait guidé Nora, dans la plupart des chemins de sa vie. On n’devenait pas une reporter, mettant sa vie en danger sur des terrains risqués, parce que c’était facile et accessible : la blonde avait fait de longues études, qu’elle avait elle-même financées à la sueur de son front, à l’ardeur de sa volonté. De petit boulot en petit boulot, de galère en galère ; combien de nuits sans sommeil avait-elle passée, elle, dans son studio d’étudiante, avant d’enfin décrocher le gros lot ? Et aussi facilement que ça, un claquement de doigts, une décision arbitraire faite par un connard derrière un bureau, Nora Blake aurait pu être le nom en bas d’un édito stupide sur la météo ou les chats écrasés pendant le week-end. Il n’y avait jamais rien eu d’aisé dans le futur qu’elle s’était choisi, Nora. Il n’y avait rien eu de facile non plus, à renouer avec Joshua, après leur retour aux Etats-Unis. Elle se souvenait d’à quel point ç’avait été difficile au début, d’à quel point elle avait hésité : son héros gravé à sa mémoire était brusquement descendu de son piédestal quand elle l’avait trouvé dans un bar, avachi devant un verre d’alcool, probablement le trentième de sa soirée. Peut-être alors, qu’à chaque tournant désastreux d’sa vie, on pouvait dire que Nora n’avait eu que ce qu’elle méritait : à jouer avec le feu, on finissait par s’y brûler. A force d’aller prendre des photos et recueillir des témoignages en plein territoires risqués, on finissait par s’faire prendre en otage par un groupe rebelle. A force de s’enticher d’un coureur de jupons, prompt à l’alcoolisme et je m’en-foutiste, on finissait par être une victime de ce système impitoyable. Parce qu’au fond, elle avait été passionnée aussi pour ça ; passionnée dans chaque effort qu’elle avait fait pour aider Joshua à se sortir des bouteilles et des verres d’alcool. Passionnée dans sa patience, ses volontés sans demi-mesure, le temps qu’elle avait consacré à lui, à eux deux ; et elle avait presque pu jurer à l’époque qu’en aidant le jeune homme à lentement mais sûrement guérir, elle s’était aidée elle aussi. Elle avait toujours été généreuse comme ça, Nora, persuadée de donner un sens à son existence, sa présence sur cette terre, en recueillant la voix des autres et en leur donnant un microphone mondial, des pages et des pages d’articles complexes et longs, pour s’exprimer. Dans le monde idéal qu’elle s’était construit dans son imagination, fruit de ses ambitions et de ses rêves, elle aurait pu être tout plein de choses, Nora. Plus qu’une pauvre fille traumatisée qui passait trois fois par semaine chez son psy, à détourner le regard dès que les questions devenaient trop personnelles, trop ancrées sur le passé, trop douloureuses comme les traces de cicatrices qui restaient sur sa peau. C’était la passion, aussi, alors, plus désespérée que chargée de conviction, qui avait poussé Nora à étudier sous tous les angles le boulot qu’on lui avait donné, après tout ça ; l’opportunité qu’une blessée qui s’était soignée, pouvait prendre. Au fond, ça n’avait pas été si risqué que ça, ça n’avait pas été si loin que ça ; mais l’humanité était aussi imprévisible qu’une tempête, passant d’une bise doucereuse à des vents destructeurs en un rien de temps. Oh, elle avait eu besoin de ça, elle avait désespérément cherché à quoi rimait sa vie sans son job, sans son rêve, sans son but au-delà des limites d’une petite vie d’américaine moyenne, confortablement installée dans son monde à elle.

Et ouais, au moment décisif, elle n’avait pas compris pourquoi Joshua n’avait pas pu comprendre lui aussi ; pourquoi il n’avait même pas été capable d’faire preuve d’assez d’affection, d’empathie, ou même de pitié pour la pauvre fille désolée qu’elle avait été, à l’époque. Aurait-elle, elle, été capable de comprendre si elle l’avait vu plier bagages pour repartir s’engager dans l’armée ? Elle n’savait pas ; elle n’avait pas su, du moins, quand elle y avait pensé à l’autre bout du monde, à ressasser ses doutes et ses culpabilités. Et puis, elle avait fini se dire que ouais, elle aurait trouvé un moyen de surmonter ça – elle aurait certainement fait mieux que ce que Joshua avait fait, avec eux deux. Peut-être aurait-elle été assez stupide pour prendre ses valises à elle aussi, pour aller le rejoindre. Peut-être aurait-elle juste passé tout ce temps à s’inquiéter, à tourner et retourner ses doutes, ses craintes, des ‘peut-être inlassables et tortionnaires. Elle n’l’aurait jamais enterré. Elle n’l’aurait jamais balancé à la porte comme un moins que rien. Et surtout, surtout, elle n’l’aurait jamais remplacé par qui que ce soit d’autre, dans leur lit, leur appartement, leur bulle d’existence à eux. Elle avait pu se mentir sur plein de choses, Nora, se croire plus noble que beaucoup d’autres gens ; mais elle savait qu’elle n’avait jamais été une volage, une traitresse, une menteuse. Elle savait qu’elle se serait mille fois accroché à Josh comme une désespérée pitoyable avant de renoncer à lui. Il avait été sa salvation, son espoir aux heures les plus noires de sa vie, il avait été son repère, l’homme qui avait hanté ses songes quand ils étaient rentrés au pays, et qu’ils avaient supposément dû reprendre leurs vies. Il avait été l’homme qu’elle avait aimé. Celui avec lequel elle s’était fiancée, quand bien même dans tous les plans de futur que l’elle étudiante avait pu faire, il n’y avait jamais eu le moindre mariage à l’horizon. Alors la blonde qu’elle était, elle avait probablement commis des erreurs, elle avait probablement blessé Joshua, aussi. Mais la décision du point final entre eux deux, le choix d’arrêter d’faire battre son cœur pour elle, pour eux deux, ç’avait été sa responsabilité à lui, et lui uniquement. Des mots que Nora n’s’était jamais abaissée à prononcer : arrivée des mois trop tard pour faire quoique ce soit, elle n’avait certainement pas voulu s’abaisser à s’battre pour du vent, à ramper pour quelqu’un qui l’avait déjà rabattue plus bas que terre. Maintenant, il lui semblait déjà à Nora, que ça faisait bien longtemps qu’elle portait toutes ces peines, toutes ces réalités impitoyables et que son cœur oscillait entre réconfort et rancœur, quand elle regardait Joshua. Et pourtant, au milieu des zombies, il lui avait encore tant de fois sauvé la vie. Peut-être aurait-elle pu se dire à de nombreuses reprises, qu’elle pouvait juste passer l’éponge, laisser le passé de leur vie d’autrefois, au passé bien défini et sur lequel plus rien dans la société n’pourrait revenir. Ce n’serait pas demain la veille qu’ils pourraient s’asseoir sur le canapé qu’elle avait en tête, dans toutes les images qui avaient composé leur histoire ; dans leur salon, comme elle s’en souvenait si bien. Ils avaient parlé survie, restrictions, bouffe, armes, planques, et à la fin, parler d’amour ou de cœurs meurtris n’avait pas eu de sens. Mais peut-être que Nora était-elle juste stupide, ou passionnée, ou pitoyable ; mais rien n’s’était apaisé pour elle. Ni les peines, ni la trahison, ni la colère. Pas même un genre de dégoût tenace qui électrifiait sa peau comme un méchant coup de jus, dès que Joshua attardait une attention affectueuse vers elle, et qu’elle s’demandait à combien d’autres femmes il l’avait fait.

Etait-elle alors, une salope au point de croire qu’y’en avait aussi ici, des femmes comme ça, au cœur de l’Apocalypse qui ruinait le monde ? Est-c’que Joshua, il était perdu à c’point ? Est-c’que, de toute manière, elle avait quoique ce soit à dire si c’était le cas ? Pourtant, Nora, elle, elle pourrait jurer qu’y’avait des toiles d’araignées dans son vagin, comme si le sexe était un lointain souvenir, comme si elle avait été frappée d’un subit cas de ménopause qui l’avait complètement bloquée. Elle avait été passionnée en amour aussi ; et le cœur brisé, ça n’lui était certainement pas venu à l’idée de balancer son corps dans des étreintes qui n’avaient pas de sens, avec qui que ce soit. Y’avait des zombies par dizaines, dehors, et elle avait été seule depuis des semaines maintenant, pourquoi devait-elle penser à ça comme si c’était en quoique ce soit important ? Elle n’avait compté que sur elle-même pendant tout ce temps, et elle s’en sortait plutôt bien, mine de rien ; il semblait qu’elle avait déjà plus de trucs sur elle, dans son sac, que lui. « Ouais. Je sais. » elle dit, alors, en réponse aux mots probablement bienveillants de Joshua ; depuis que tout avait commencé, Nora aurait pu jurer qu’elle retrouvait l’homme dont elle était tombée amoureuse. Celui qui l’avait serrée contre lui aux heures les plus noires de leurs vies, celui qui l’avait faite passer avant lui, quoiqu’il advienne, parce que leur survie tout court ne dépendait qu’à un fil. Loin du champion de Las Vegas, fils à papa et égoïste, pour sûr. Mais elle aussi, elle avait été mieux, à l’époque aussi ; mieux que l’idiote traumatisée qui comptait sur un mec et pleurait parce que celui-ci lui avait brisé le cœur. Elle voulait y croire, du moins. Alors oui, elle avait bien fait, de n’pas compter sur Joshua : la dernière fois que ç’avait été le cas, il lui avait piétiné le cœur, et pire encore ; fallait avouer qu’elle apprenait vite ses leçons, la Blake. « Bah-… je dirais pas que c’est mon chien-mon chien. Disons qu’il reste sa propre personne… » peut-être bien que s’il devait être un être humain, il serait aussi un mec qui se réclamerait si indépendant, qu’il tromperait sa fiancée sans la moindre hésitation, parce qu’elle le décevait. Ou peut-être qu’il serait celui qui partirait. Au fond, l’égoïsme était un trait de caractère réminiscent quoiqu’il advienne : pour sûr, il avait sauvé la vie de Diego plus d’une fois, quand la blonde s’était, elle, endormie le ventre vide. « J’l’ai appelé Diego, parce que j’avais pas vraiment de truc sous la main pour m’aider. Et puis-… » elle s’interrompit, serrant les dents. Diego, c’était le prénom d’un petit garçon qu’elle avait rencontré là-bas, sur le terrain ; un gamin qui avait perdu une jambe bien trop tôt, et duquel elle avait une photo, quelque part, dans son appareil soigneusement conservé dans son sac. C’n’était pas important. Probablement que Diego l’enfant, lui, était mort. Nora n’pouvait qu’espérer qu’il n’soit pas revenu en zombie hideux mangeur de chair humaine. Elle soupira, rehaussant la bretelle de son sac sur son épaule ; « J’vais bien. J’suis pas blessée. Enfin, rien de frais. » mais Nora, elle portait ses peines sur la longue durée. Et y’avait eu une époque où il avait été la seule personne avec qui elle s’était autorisée un peu de vulnérabilité. Les cauchemars, les peines, le dégoût vis-à-vis de quelques cicatrices, il connaissait ça, et elle n’avait au moins pas eu besoin de lui raconter en long, en large et en travers des images qu’elle avait en tête. Parce qu’il avait eu les mêmes. Alors même si elle s’était ouvert la main en trébuchant quand elle avait fui le camp, même si elle s’était cogné la tête, même si elle avait passé des nuits à dormir, tous les muscles de son corps crispés par la peur jusqu’à en avoir des crampes au bout d’une poignée d’heures à peine, elle n’avait pas envie d’en parler. « Y’a plein de pièces que j’ai pas faites. J’suppose qu’on devrait continuer à chercher. » contre ses doigts, elle sentit le museau de Diego lui apporter un genre de soutien silencieux ; il était drôlement talentueux, ce chien, pour tomber à pic. Elle eut un sourire pour la forme, à l’adresse de Joshua, au moment de gratter la tête du clébard. L’hôpital était grand, mieux valait ne pas trainer s’ils voulaient éviter qu’une simple plaie sanglante devienne un vrai problème.
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MessageSujet: Re: (josh), in every life, we will find each other   (josh), in every life, we will find each other EmptyMer 8 Mar - 18:22

just save me from this darkness.
nora blake et joshua burrows
PLEASE DON'T LET THIS TURN INTO SOMETHING IT'S NOT. I CAN ONLY GIVE YOU EVERYTHING I'VE GOT. I CAN'T BE AS SORRY AS YOU THINK I SHOULD BUT I STILL LOVE YOU MORE THAN ANYONE ELSE COULD. ALL THAT I KEEP THINKING THROUGHOUT THIS WHOLE FLIGHT IS IT COULD TAKE MY WHOLE DAMN LIFE TO MAKE THIS RIGHT.

Il savait très bien Joshua qu’il avait commis une liste d’erreurs tellement longue, que s’il devait les écrire quelque part, il pourrait remplir plusieurs pages d’un cahier. Il ne savait même pas pourquoi, dans le fond, il avait fait autant de conneries. Il l’aimait Nora, il n’avait jamais cessé de l’aimer et le concept qui disait ‘loin des yeux, loin du cœur’ il n’avait jamais été vrai. Ce n’était même pas parce qu’il avait remis en question tous les sentiments qu’il pouvait avoir pour elle, qu’il avait fini par picoler comme un trou avant d’aller se taper n’importe quelle nana du coin comme si ça n’avait pas eu d’importance. Ce n’était pas parce qu’il avait eu besoin de nouveauté dans sa vie, comme s’il était enraciné depuis des années et des années avec la même fille et que la force de l’habitude avait créé une routine qui ne marchait pas entre eux ou ce genre de conneries qui venaient parfois expliquer les adultères. Il ne pouvait pas non plus prétendre être tombé sur une fille à qui il n’avait pas pu résister et dont il était tombé follement amoureux en l’absence de Nora. Il ne savait pas pourquoi il avait fait ça. Peut-être que ça avait commencé un soir où il avait été tellement bourré que s’envoyer en l’air avec une autre fille ne ressemblait pas vraiment à un problème, après tout, à partir du moment où on se souvenait plus de son propre nom, peut-être que plus rien n’avait d’importance et que ça avait continué comme ça les soirs suivant. Dans le fond, Joshua lui-même serait incapable d’expliquer ce qui avait bien pu lui passer par la tête à ce moment-là et c’était probablement l’une des millions preuves qui pouvaient justifier qu’il aurait vraiment eu besoin de faire l’effort de se pointer chez le psy, au lieu de prétendre que tout allait bien dans sa vie. Y avait rien qui allait en vérité dans sa vie à ce moment-là et dès lors que Nora était partie, il avait de nouveau sombrer dans cet état complètement désespéré, qui indéniablement faisait de lui un pauvre con.

Il n’avait même pas eu l’occasion de s’excuser auprès de Nora, d’essayer de faire tout ce qui était en son pouvoir pour qu’elle le pardonne, ou qu’elle lui donne une autre chance, parce qu’en un rien de temps, le monde s’était complètement effondré. Elle lui avait balancé sa bague de fiançailles à la tronche, quand elle l’avait retrouvé avec une autre fille, cette même bague qu’il avait eu dans la poche de sa veste quand ils s’étaient enfui et c’était pas juste parce qu’il l’avait oublié au fond de sa poche comme si ça n’avait pas d’importance, c’était qu’une poignée de jours plus tard, elle était revenue vers lui, pour lui dire, qu’il fallait se barrer avant qu’il ne soit trop tard. Depuis ils étaient sur la route ensemble et franchement, il s’était toujours dit qu’entre deux zombies à tuer, lui présenter des excuses, ça aurait eu quelque chose de complètement déplacé. Il avait eu envie de lui demander pourquoi c’était lui qu’elle était venu chercher, alors qu’il l’avait trompée et trahie, elle aurait très bien pu décider de se barrer toute seule, ou avec n’importe qui qui ne l’aurait jamais traitée aussi mal qu’il l’avait fait. Ça faisait partie des questions qu’il se posait depuis un moment, encore plus depuis qu’il était seul avec ses pensées et parfois trop peu de trucs pour venir le divertir. Pourquoi lui hein ? Comme s’il le méritait, au pire, si elle n’était pas venu à lui, il aurait été bouffé dans les premiers parce qu’il aurait été trop bourré pour comprendre que c’était pas juste une grosse blague. Quoi que, les quelques jours qui avaient suivi le retour de Nora, il avait essayé de faire des efforts, enfin, il aurait bien vite resombré dans tous les cas. Il n’aimait pas, être là à continuellement penser à cette histoire alors qu’y avait des zombies un peu partout qui voulait juste bouffer tout ce qu’il y avait d’encore en vie. Souvent, il se disait que c’était complètement inutile de ressasser le passé comme ça, parce que de toute façon, y avait rien qui allait changer. Nora était partie, pendant cinq mois et il n’avait eu ni coup de téléphone, ni lettre, ni rien pour lui faire comprendre qu’il se faisait du souci sans raison et lui, au final, peut-être qu’il l’avait trompée dans une volonté de se venger ou une connerie du genre. Après tout, il pouvait bien être con comme ça.

Il lui avait sauvé la vie depuis. C’était au moins ça, même s’il n’allait pas prétendre que ça réparait tous ses torts. Au moins, quand il était tout seul dans son coin à se dire qu’il n’était qu’un pauvre abruti, qui aurait pu avoir une belle vie, mais qui avait tout foutu en l’air avant même qu’une putain d’apocalypse ne décime tout sur son passage, il pouvait quand même se rassurer un peu en se disant, qu’il l’avait sauvée Nora et qu’il la sauverait toujours, s’importait le prix à payer. Maintenant, elle était là en face de lui, alors, le passé, il pouvait bien être ce qu’il était et elle pouvait peut-être elle, se dire qu’il n’était qu’un pauvre con qui en plus de l’avoir trompée, n’avait jamais cru en ses rêves, elle pouvait le détester en silence autant qu’elle le voulait, ça ne changerait rien au fait qu’il la protégerait jusqu’à son dernier souffle. Il donnerait sa vie, sans hésiter, si ça pouvait la sauver Nora, au moins, il donnerait à sa mort plus de sens que sa vie n’en avait jamais eue. Alors ouais, heureusement qu’elle était partie de ce camp avant qu’il ne soit trop tard, même si ça avait voulu dire qu’ils avaient été séparé et qu’il avait à des moments complètement désespéré au point de croire qu’il ne la reverrait jamais, avant de se ressaisir en disant que non, il devait y croire, parce qu’y avait plus que ça qui comptait à présent. Il lui adressa un léger sourire alors, avant de baisser les yeux sur le chien qui était juste là. « C’est probablement un bon compagnon de route. » C’était mieux que rien, mieux que la solitude qu’il avait parfois trop cherché, alors qu’il avait repoussé tout un tas de personne. Au moins avec Milah, il s’entendait bien là-dessus, à s’entraider quand c’était nécessaire et à se foutre la paix le reste du temps. Et puis y avait Ellie aussi. Mais Ellie, c’était différent, c’était une gamine, rien d’autre qu’une adolescente et malgré tout ce qu’il pouvait dire et ses volontés d’être seul, il n’avait pas pu se résoudre à l’abandonner complètement derrière lui. Elle avait trouvé un chien comme compagnon et lui des filles, à croire que finalement, le passé aurait toujours un brin d’importance. Quoi qu’au moins, il n’avait eu d’aventure avec aucune de ses filles. Il avait définitivement d’autres priorités en tête ces derniers temps « Diego, c’est bien comme nom. » Il ne savait même pas pourquoi il disait ça. C’était pas comme si ça avait un quelconque intérêt dans le fond. Tout ce qui comptait pour l’instant c’était Nora. Et elle allait bien qu’elle disait. Elle s’en sortait probablement mieux que lui et les nombreuses blessures qu’il se coltinait avec l’apocalypse et qui ne faisait qu’ajouter des cicatrices sur son corps. Nora elle était intelligente, rusée, alors il n’était pas surpris qu’elle aille bien. Il l’avait toujours su sans doute ou au moins, il s’était donné la peine d’y croire. « J’savais que t’allais bien. J’savais que je finirai par te retrouver. » Si ça n’avait pas été le cas, il n’aurait jamais eu la force de continuer. Le monde était pourri, il ne pensait pas qu’y avait ne serait-ce qu’un petit espoir qu’il redevienne comme avant, alors si en plus il ne devait plus y avoir Nora dedans, vivre aurait été strictement inutile. Il avait continué, avec comme seule idée en tête, celle de la retrouver un jour. Il la fixait depuis probablement trop longtemps au moment où enfin, il reposa les yeux vers la coupure sur son bras. Il aurait presque pu oublier ça, juste en fixant Nora. « Ouais, t’as raison. » Il aurait pu pourtant ne faire que la fixer, pendant un moment, parce qu’il était content de l’avoir retrouvée et que ça lui permettait d’oublier tout le reste. « Le coin à l’air assez dégagé, mais on est jamais trop prudent. » Alors il sortit une arme à feu du sac qu’il avait avec lui, pour la tendre à la blonde. « Si jamais le pied de biche n’est pas suffisant. » Si, parce qu’évidemment, les armes à feu, c’était pratique mais très bruyant, il avait tendance à préférer son arc, même si là, il n’était pas certain de pouvoir s’en servir avec le bras en vrac.
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MessageSujet: Re: (josh), in every life, we will find each other   (josh), in every life, we will find each other EmptyLun 10 Avr - 4:59



sorry seems to be the hardest word          
yesterday's gone and you will be ok. place your past into a book, burn the pages, let 'em cook. yesterday is dead and gone and so today. eyes stingin' from the black smoke.
- NORA BLAKE & JOSHUA BURROWS -

L’amour était cruel: Nora, à force de ressasser c’genre de phrase toute pourrie, elle avait découvert que c’était une leçon que la vie avait toujours essayé de lui inculquer. Des silences de sa mère, quand la petite fille avait demandé où était son papa, s’il se préoccupait un tant soit peu d’avoir un enfant, ou s’il l’aimait. Et sans s’en rendre compte, Nora l’adulte s’était laissée prendre au jeu, comme ça, au fin fond d’une cave lugubre dans un pays étranger, où rien d’autre qu’un homme n’avait été son repère pendant des mois entiers. La machine impétueuse de son coeur avait été mise en route au moment le plus sombre de son existence - d’une façon désespérée, fougueuse et fragile tout à la fois. Nora, elle avait tant laissé Joshua glisser sous sa peau, dans les fibres de son corps et les fragments fragiles de son âme, qu’elle n’pourrait jamais le détester. C’était pathétique; il pouvait piétiner son coeur autant qu’il le voulait, il pouvait avoir couché avec tout Las Vegas sans un songe pour elle, qu’elle, elle demeurait cette créature stupide et frêle. Et les plaies béantes créées en elle par son fiancé n’s’étaient jamais rempli de hargne ou de haine, de vrai désir de se prouver à elle-même qu’elle pouvait s’en relever, faire mieux, subsister et continuer. Non, évidemment qu’elle avait été la pitoyable pauvre fille qui avait pleuré pendant des jours entiers, embrassant la solitude qui avait été sienne à son retour, zappant de film romantique stupide en film romantique niais. Oh, en quelques jours, elle avait probablement condensé tous les clichés de l’imbécile qui n’pourrait jamais faire son deuil du coeur brisé dans sa poitrine, et sans doute était-ce pour ça aussi, que ç’avait été vers lui, vers sa porte à lui, que ses premiers instincts l’avaient conduite, quand elle avait découvert la prescience d’une fin du monde bien cruelle. Quand elle n’pouvait pas le regarder, alors, quand ses yeux fuyaient à la recherche d’une contenance ou d’une distraction n’importe où ailleurs, c’n’était pas parce qu’elle était en colère et qu’elle retenait des paroles venimeuses. Quand elle n’parlait pas de tout ça, c’n’était pas pour s’éviter de s’énerver après lui, pour le préserver ou préserver ce non-dit qu’ils étaient depuis qu’ils traversaient le pays tous les deux, au milieu des décombres de leur vie d’avant. Elle n’disait rien parce qu’y’avait de fortes chances qu’elle n’tienne pas, de toute façon: plonger dans ses yeux clairs lui faisait un mal de chien, et si elle devait s’mettre à parler, probablement que les assurances que l’Apocalypse avaient forcé en elle n’se révéleraient être qu’un masque friable qui s’effondrerait, comme elle. Elle pleurerait plus vite et plus intensément qu’elle ne crierait, pour sûr: pourtant, il semblait que ç’avait été dans un autre univers, qu’ils s’étaient retrouvés assez saufs et stupides pour être dans leur appartement, Joshua avec une autre femme et elle assez préoccupée par le coeur ruiné entre ses côtes. Si elle devait parler de tout ça à qui que ce soit, on lui dirait probablement d’s’en remettre, maintenant: devait-il y avoir la moindre place pour les peines d’un monde sur lequel ils n’reviendraient jamais? Alors Nora, elle était la piètre fille qui trimballait ces bagages en plus du reste, en plus de la mort et du pourri qui flottaient constamment dans l’air. Elle était celle qui avait vécu avec ça en tête, pendant des mois et des mois, et des mois; peut-être que la peine la gardait en vie, au moins jusqu’à un certain degré. Peut-être que la déception, les remords, les pleurs qui n’avaient jamais été lâchés, les protégeaient d’retomber dans cette relation-là. Elle n’pouvait pas, elle n’pouvait rien envisager avec Joshua, rien apprécier de lui avec tout ce qui se serrait dans sa gorge dès qu’elle sentait ses prunelles à lui, l’observer elle.

Il l’avait observée aussi, quand ils avaient été l’un en face de l’autre, dans cette vague confrontation dont il n’avait probablement même plus conscience, lui, puisqu’il avait été à moitié bourré au moment de celle-ci. Et parfois, elle s’était demandée s’il l’avait un jour observée pour vraiment la voir; elle avait été la pauvre victime traumatisée et effrayée qui avait eu besoin de lui, ouais. Mais au fond, elle avait aussi été la fille qui, une fois sortie de cet enfer, avait essayé de reprendre sa vie; celle qui l’avait aidé lui, également. De qui était-il tombé amoureux, Joshua, s’il n’avait pas été capable d’accepter tout d’elle? Oh, franchement, pourquoi est-c’que Nora, elle était encore à penser à tout ça? Cette bague n’était plus à son doigt depuis bien longtemps désormais, elle l’avait dégoûtée dès que la blonde avait senti au combien elle n’avait plus rien signifié pour l’homme à qui elle avait confié tellement. Tellement. Était-ce le même genre de déception cuisante qui avait laissé sa mère célibataire, très jeune, et avec une fille sur les bras? Peut-être au moins, que Nora n’s’en sortait pas si mal, dans les ruines fumantes du bonheur qu’elle avait cru trouver grâce à un homme. Ne fais jamais confiance aux hommes; ç’avait été le mantra de sa mère après chaque rupture avec tous les ‘hommes de sa vie’ qui étaient venus la sauter. Las Vegas avait toujours été la ville du péché, la ville qui gangrénait la foi niaiseuse que Nora avait eue en toutes les bonnes choses de l’existence: Joshua n’avait été qu’un individu de plus parmi la flopée de types qui étaient passés dans sa vie, et avaient brisé le coeur de sa génitrice. Elle aurait pu retenir quelques leçons de là, aussi jeune avait-elle été: pendant ses études, alors qu’elle n’avait laissé aucune histoire d’amour, aucun petit-ami la détourner de ses ambitions, elle avait cru qu’elle s’en était bien sortie. Mais elle s’était brûlée les ailes, littéralement, pour le mauvais homme. Ça faisait bien longtemps, alors, Nora, qu’elle n’avait plus la prétention de bien choisir ses compagnons de route: elle avait déversé tellement d’énergie, d’espoir, de foi aveugle, de sentiments effervescents dans Joshua, que c’était désormais des traits de sa personnalité qu’elle sentait agoniser de jour en jour. Il n’y avait pas vraiment grand-chose, partout autour, pour les réveiller, les faire s’élever de leurs cendres et renaître, littéralement. Quand elle avait quitté leur appartement, à Josh et elle, elle avait été sure qu’elle n’voulait même pas essayer, même pas y croire à nouveau; l’Apocalypse finalement, était tombée à point-nommé et n’faisait que faire perdurer ça en elle. Une armure, qu’il était de plus en plus facile de porter de jour en jour: il en allait de sa survie, désormais, bien plus que de l’intégrité du palpitant au creux de son poitrail. Placer toute sa foi en un chien n’avait pas semblé être une si mauvaise décision; et avec du recul, la Blake était tout à fait capable d’abdiquer, et de reconnaitre que c’était lui qui l’avait choisie, bien plus qu’elle ne l’avait choisi. Les gros chiens lui avaient facilement fait peur, à une époque, à cause des clichés, à cause des croyances traditionnelles dans leur société bidon. Et les pitbull comme ça, avaient été les principales victimes de ce système: Nora, elle avait volontiers fermé les yeux sur ça, bien peu consciente qu’un jour, elle devrait sa survie à un animal de c’genre. Elle s’demandait parfois si Diego avait, genre, senti son aura désespérée et dégueulasse de loin, remontant les traces de cette odeur fétide de pauvre fille esseulée, jusqu’à arriver jusqu’à elle. Est-c’que le chien avait fait preuve d’un genre de compassion, comme trop peu d’êtres humains en faisaient preuve, aujourd’hui? Ou même avant- dans tous les pays désolés, déchirés par la guerre et le danger où elle avait été, pour son travail, Nora n’avait jamais vu une once de compassion aider qui que ce soit, ou réécrire le monde avec une bonne dose de bonté et de patience.

De bien des façons, alors, au coeur d’une Apocalypse de zombies, ou dans le passé, Diego aurait été un bon choix de compagnon. Meilleur que d’autres - elle s’en voulait d’en être réduite à penser comme ça, à avoir cette phrase brûlant le bord de ses lèvres. Elle s’en voulait d’avoir perdu foi en lui, et de peu à peu se sentir perdre sa foi si naturelle en l’humanité toute entière: Nora, elle avait aimé le monde, les gens, les autres, l’inconnu - ç’avait été l’organe vital de son travail, de ses désirs et de ses ambitions; ç’avait été ce qui l’avait rendue si vaillante, au moment d’aider Joshua comme il l’avait aidée, au fond de son trou à elle. Mais comment n’pas perdre complètement ces repères si naturels, quand tout en elle n’était qu’un champ de bataille, fait de cendres et d’anciennes bâtisses d’assurance, réduites à néant? « Au moins il n’est pas bavard. Et pas trop exigeant. » Diego n’attendait rien d’elle - définitivement, elle en attendait plus de lui; la nuit, elle avait besoin de lui pour se sentir sauve, protégée et accompagnée. La journée, il suffisait qu’il ait une réaction en particulier pour qu’elle sache qu’un danger potentiel était en approche: rôdeur ou humain, ça n’avait pas d’importance, souvent. La blonde, pour sûr, était trop épuisée là maintenant pour chercher la bagarre de quelque façon que ce soit - avec des paroles chargées de sous-entendu ou des attaques directes: se concentrer sur Diego, apprécier le chien à sa juste valeur, et répondre à son contact par quelques caresses était tout ce qui importait. Au moins, alors que sa gorge se serrait progressivement au contact de Joshua, maintenant, l’animal apportait un équilibre réconfortant, qui l’apaisait toujours autant. Elle en eut bien besoin, au moment où le jeune homme ouvrit la bouche à nouveau; ça lui fit un mal de chien, à Nora. Littéralement. Pour toutes les questions qu’elle n’avait jamais posées, les choses qu’ils n’s’étaient jamais dites: elle le dévisagea, probablement, incapable de prétendre ou de ravaler ses ressentiments, pour cette fois-là. Il avait su qu’elle allait bien. Il n’avait pas perdu espoir de la revoir, et ç’avait même été une assurance immuable dans son crâne. Vraiment? Au coeur d’un monde où les zombies bouffaient les vivants, et où les vivants s’entretuaient de plus en plus? Vraiment? C’était ici et maintenant, dans ces circonstances-là, après une séparation impromptue, suite à une attaque de monstres sanguinaires, qu’il croyait autant en elle? Pas quand elle essayait de reprendre sa vie en mains, de renouer avec son travail? Pas quand elle soupesait une décision dans tous les sens, et essayait de faire du mieux qu’elle pouvait? Il la condamnait, là, au-dessus d’une lettre, et dès qu’elle disparaissait de sous ses yeux, il enterrait leur histoire dans le néant, baisait d’autres femmes, oubliait leurs efforts et leurs promesses, et faisait comme si plus rien, d’elle ou d’eux deux, n’avait la moindre importance? Elle avait manqué de mourir bien plus souvent ces derniers mois que dans les vingt-huit précédentes années de sa vie. Mais c’était maintenant, maintenant, hein, que Joshua avait la noblesse d’attendre, d’avoir foi en elle comme elle avait eu foi en lui? Elle n’pouvait pas rester là, elle n’pouvait pas le regarder; soudainement une réalité brûlante qui sembla s’injecter en elle par chaque pores de sa peau. Ils n’pouvaient pas se permettre, de s’lancer dans tout ça, là maintenant. Ni jamais, sans doute. Alors autant se concentrer sur ce qui était là, réel et palpable; comme le noeud que Nora dût avaler en déglutissant douloureusement, et le bras ouvert de Joshua, aussi. On n’est jamais trop prudent, ouais. Même avec les gens qu’on pensait connaître par coeur, ceux à qui on vouait une confiance aveugle - Nora, elle n’avait pas besoin de se souvenir d’au combien elle s’était plantée, dans sa vie. Elle avait envie de marcher, alors, peut-être même d’effacer les dernières secondes pour se retrouver seule à nouveau, avec Diego, et les évidences qu’il y avait entre un humain et un animal: rien de traitre ou de mensonger. Rien de lourd comme un passé partagé et rempli de blessures. Elle était conne, franchement, comment pouvait-elle souhaiter ne jamais avoir retrouvé Joshua, même pour une fraction d’instant? La foulée qu’elle fit pour prendre la tête de la marche, ne lui suffit qu’à peine pour avaler une bouffée d’air, avant que le Burrows ne l’arrête. « Merci. » elle marmonna, d’un ton monocorde heureusement, en dévisageant l’arme qu’il lui offrait; « J’suis toujours pas... une experte en ça. Mais plein d’choses ont changé, j’suppose. Ce serait pas le premier miracle. » et là, c’était définitivement une pique à double-tranchant, plus qu’une remarque dénuée de réflexion: après tout, les zombies en avaient créé assez, de miracles autour d’eux pour que Joshua s’accroche à l’idée de la revoir un jour; pour qu’il croie en elle ou en elle n’savait quelle connerie qu’il avait balancée en même temps que leur histoire, à un autre tournant de leur histoire. Peut-être que ça l’avait même rendu fidèle, dévoué et toutes ces choses - l’homme mis à nu qui protégeait les pauvres imbéciles prises en otage par des connards; peut-être que ça pouvait tout réparer, et peut-être que Dieu existait aussi. La Blake ne se fit pas prier pour prendre l’arme, passer à autre chose, et la glisser sous son épaisse veste, à sa ceinture, avant de reprendre sa marche: ça, ça n’avait pas changé, elle était toujours comme un barrage, une bombe à retardement qui menaçait d’exploser trop souvent. Le carnage avait juste été repoussé par la distance et les doutes. Mais c’était toujours une mauvaise idée. Et toujours trop tard.
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MessageSujet: Re: (josh), in every life, we will find each other   (josh), in every life, we will find each other EmptyJeu 4 Mai - 18:10

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L’apocalypse, elle avait tout changé du quotidien. Lui, avait tout ça, il n’avait été qu’un pauvre type, un mec qui s’était bercé d’illusion pendant tellement de temps que ça lui avait semblé complètement réel à l’arrivée. Il avait cru que tant que Nora était dans sa vie, tout irait bien et ça avait justifié tous les écarts qu’il avait pu faire dès lors qu’elle était partie, sans lui demander son avis, sans même prendre le temps de lui parler de tout ça. C’était elle qui était partie, ça faisait aussi partie des excuses dont il s’était servi quand il avait été tout seul comme un con, que les jours s’étaient enchainés, puis les semaines, sans qu’il n’ait la moindre nouvelle de la jeune femme. Il avait attendu, avant d’avoir l’impression qu’elle n’en avait pas grand-chose à faire de lui puisqu’elle ne se donnait même pas la peine d’au moins le contacter pour lui dire que ça allait. Le silence et la solitude, il les avait supportés peut-être plus longtemps qu’elle ne voulait bien l’imaginer Nora. Non, il n’était pas parti avec une autre fille le soir même de leur dispute. Il avait attendu, sans même savoir où elle était, mais ça avait duré des mois, alors un jour, il s’était juste dit qu’elle n’avait même pas l’intention de revenir vers lui et il avait baissé les bras, il avait bu, beaucoup trop bu, il avait fini la soirée avec une fille et à chaque fois qu’il avait recommencé, il s’était dit les mêmes choses, encore et encore : il ne pouvait pas tenir sans Nora. Elle s’en fichait de lui et de ce qu’il pouvait penser de ce qu’elle faisait. Elle l’avait laissé tomber. Ça avait rendu tout beaucoup plus acceptable et ça avait justifié d’aller chercher le réconfort dans les bras d’autres filles. Maintenant, y avait plus d’alcool pour amoindrir les peines, plus de bonnes excuses pour justifier ses actions. Maintenant le monde n’était plus le même et Joshua, trop souvent, il se disait que tous ces mois avant l’apocalypse, il aurait voulu les passer avec Nora, à Las-Vegas ou à l’autre bout du monde, en sécurité ou en train de frôler le danger de nouveau. Du moment que c’était avec elle, tout aurait été acceptable. Maintenant, tout ce qu’il avait, c’était une liste de regrets qui ne semblaient même plus avoir leur place dans ce nouveau monde.

Il voudrait pouvoir s’excuser, lui dire qu’il était désolé pour ce qu’il lui avait fait, qu’il regrettait de lui avoir fait du mal, qu’il avait été un imbécile. Mais est-ce que c’était le moment de revenir là-dessus ? Y avait des monstres à chaque coin de rue et des humains cinglés, prêts à tout pour survivre. Ça semblait déplacé de revenir là-dessus maintenant. Alors tout ce qu’il pouvait faire Joshua, c’était faire tout ce qui était en son pouvoir pour que Nora elle, elle survive à tout ça. Il l’avait fait pendant des mois et des mois, il l’avait protégée, pendant tout le chemin qu’ils avaient fait ensemble et quand ils avaient été séparés, il s’était juré qu’il la retrouverait. C’était chose faite maintenant, alors il allait continuer, il allait faire tout ce qui était en son pouvoir pour la protéger, même s’il fallait qu’il crève pour y arriver. Il voulait qu’elle vive, elle, parce qu’elle faisait partie de ceux qui méritaient de survivre à tout ça. Parce qu’elle était quelqu’un de bien et que c’était vraiment pas juste si y avait que les pourris pour survivre à cette apocalypse. Nora, il fallait qu’elle s’en sorte, quel que soit le prix à payer.  Il voulait qu’elle vive parce qu’il l’aimait, qu’il avait tout gâché, qu’il lui avait fait du mal et qu’il avait probablement détruit une partie de sa vie. Il se disait qu’il devait bien y avoir une partie d’elle qui continuait de le détester pour ce qu’il avait fait, il le méritait, mais elle pouvait bien se mettre à le haïr de tout son être, à lui faire payer ses erreurs de toutes les façons possibles et imaginables, il resterait là, à ses côtés, déterminés à la protéger envers et contre tout. Ça au moins, il savait faire. Il savait se battre, il était plutôt résistant, il savait bien se servir des armes qu’il avait en mains et il était assez méfiant envers le reste du monde pour ne pas se faire avoir comme un imbécile par le premier inconnu qu’il croiserait sur son chemin. Il savait survivre en situation de crise, c’était déjà ça. A défaut de ne pas savoir vivre correctement, dans un monde normal, il savait comment rester en vie dans un monde qui n’avait plus de sens et tant qu’il tenait encore debout, sa vie il la vouerait à Nora, comme il aurait dû le faire dans le passé.

Il aurait voulu la serrer dans ses bras, là maintenant et lui dire qu’il l’aimait, il aurait voulu lui dire tout un tas de choses et pourtant, tout ce qu’il avait trouvé à faire, c’était parler du chien qui l’accompagnait. C’était ridicule peut-être. Dans le fond, est-ce qu’ils n’avaient pas besoin tous les deux de balancer tout ce qu’ils avaient sur le cœur une bonne fois pour toute ? Il n’en savait rien Joshua. Il avait bien prouvé qu’il était nul pour comprendre les autres, pour savoir comment gérer ce genre de situation. Au moins, il n’était pas si différent de ça que Diego, comme compagnon de route. Il n’était pas nécessairement bavard et il n’était pas exigeant, plus maintenant en tout cas. Peut-être qu’il l’avait trop été à une époque. C’était différent maintenant. « C’est une bonne chose, je suppose. » Il n’en savait rien, lui dans le fond. Des compagnons de route ces derniers temps, il n’en avait pas eu beaucoup. Lui il s’était contenté de petites alliances, avec des humains, plus qu’avec des animaux, rien qui n’ait duré bien longtemps, parce que ça semblait bien plus simple comme ça. La seule dont il avait voulu la compagnie, c’était Nora. Elle était là maintenant, il avait su qu’il la retrouverait et il n’avait pas l’intention de la perdre maintenant. S’ils devaient fouiller cet hôpital pour trouver de quoi soigner la plaie qu’il avait contre son bras, autant qu’elle soit armée de quelque chose de plus utile qu’un pied de biche. Il n’était pas con, il avait compris le sens de sa remarque. Il se focalisa sur l’arme, comme si c’était plus simple. « Tu retires la sécurité là … » Il la retira rapidement avant de la remettre. « Tu vises et tu tires. Attention au recul. » Elle savait probablement déjà tout ça, mais qu’importait, parler d’arme, c’était plus simple que de rebondir sur ce qu’elle avait dit. « De toute façon, c’est à utiliser en cas d’extrême urgence seulement. » Ça aussi, elle devait bien le savoir, le bruit attirait les zombies, alors elle savait qu’il ne fallait pas tirer à tout va avec une arme à feu.  « Tu l’sais déjà. Désolé. » Au moins, il pouvait remettre ça sur le sang qui avait perdu, celui qui continuait de dégouliner contre son bras, la fièvre, d’une potentielle infection ou la fatigue qu’il accumulait depuis trop longtemps. Il suivit rapidement Nora, un couteau dans sa main encore valide, histoire de pouvoir se défendre si ça devenait nécessaire. Il la suivrait en silence, après tout, c'était ce qui faisait un bon compagnon de route non ? Et quand bien même il aurait été de nature bavarde, là, c'était clairement plus sage de se concentrer sur ce qu'il y avait partout autour d'eux. Il venait de la retrouver, pas question de la perdre à nouveau si rapidement.  
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