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 (kara), we should run away.

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Death
Death

ADMIN ▴ KEYS TO THE KINGDOM.
▴ inscrit le : 03/02/2017
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▴ points : 4586
MessageSujet: (kara), we should run away.   (kara), we should run away. EmptyJeu 23 Fév - 23:52

love will never ever let us fall apart.
kara winfield et absalon costello
I HEAR YOUR HEART BEATING RIGHT IN TIME, RIGHT FROM THE START I KNEW I HAD TO MAKE YOU MINE. AND NOW I'LL NEVER LET YOU GO. DON'T THEY KNOW THAT LOVE WON'T LIE? DON'T LISTEN TO THE WORLD, THEY SAY WE'RE NEVER GONNA MAKE IT. DON'T LISTEN TO YOUR FRIENDS THEY WOULD HAVE NEVER LET US START. AND DON'T LISTEN TO THE VOICES IN YOUR HEAD, LISTEN TO YOUR HEART.

Il avait souvent quitté les murs de Lafayette, Absalon. Il l’avait choisi, quand il avait décidé d’aider d’autres survivants à nettoyer les zones aux alentours du camp. Il en avait presque l’habitude à présent. On était toujours plus en sécurité à l’intérieur des murs de la ville, évidemment qu’il en avait conscience Absalon, mais la sécurité, elle était dû à ceux qui s’occupaient de vérifier aux alentours, si une horde de rôdeurs ne s’approchait pas trop du camp. Moins, y en avait, moins y avait de risque que le camp se fasse attaquer. Bien-sûr, y avait toujours le risque humain et vu le nombre de personnes qui avaient été virées du camp, Absalon était prêt à parier qu’il devait y en avoir du monde dehors qui avait bien envie de s’attaquer à Lafayette, pour voir le camp tomber, par simple envie de vengeance. Y avait plus de loi, à l’extérieur des murs, alors rien n’empêchait les personnes mécontentes de venir s’attaquer au camp. Pour l’instant, ce n’était pas arrivé, ou bien les attaques avaient été discrètes et vite stoppées, c’était difficile de savoir, alors que le conseil de Lafayette semblait plein de mystères. Peu importait, le camp tenait bon depuis quelque chose comme un an maintenant, peut-être un peu moins, peut-être un peu plus, Absalon, il avait tendance à perdre la notion du temps, depuis le début de cette apocalypse. Le camp tenait bon et c’était rassurant, d’avoir un endroit comme celui-là, pour se sentir en sécurité, ce n’était pas l’idéal peut-être, alors qu’y avait des règles qu’il avait bien du mal à comprendre Absalon, mais c’était mieux que rien, mieux que dehors. Il n’y avait pas passé beaucoup de temps lui dehors, parce que la famille Costello, elle était vite arrivée à Lafayette au début de tout ça, mais pour ce qu’il avait entendu des récits des autres, de ceux de Kara, tout particulièrement, il pouvait facilement se dire que Lafayette, c’était définitivement mieux que rien. Là, en dehors des murs, il en avait bien souvent une nouvelle confirmation, ce monde craignait et était bien dangereux. C’était à se demander parfois, ce qui avait bien pu se passer pour que les choses prennent une ampleur pareille. Pourquoi personne n’était intervenu avant que ce virus ou Dieu seul savait quoi ne se répande comme il l’avait fait. Des questions auxquelles personne n’aurait jamais de réponses dans doute, tant pis, plus important, c’était de survivre.

C’était compliqué parfois, ça aussi. Aujourd’hui, tout particulièrement, qu’il aurait pu dire Absalon, alors que les choses ne s’étaient pas passées comme prévues. Evidemment, que les choses pouvaient déraper facilement, il le savait, mais fallait croire qu’il n’y pensait jamais assez souvent alors qu’il était toujours revenu en une seule pièce de toutes les missions auxquelles il avait pu participer. Jamais vraiment trop blessé, quelques coupures, par-ci, par-là, mais jamais rien de vraiment grave. Une chance peut-être, alors qu’y en avait déjà plein, qui n’étaient jamais rentrés au camp. Mordus, tués, dévorés, y avait plein de trucs qui pouvaient empêcher quelqu’un de remettre les pieds au camp. Il en avait vu des gens mourir Absalon, encore aujourd’hui, alors qu’y avait eu plus de rôdeurs que prévus. Dans le groupe, y en avait déjà deux un qui était mort, deux autres dont lui et son partenaire avaient été séparés. Peut-être qu’ils étaient morts aussi. Peut-être qu’ils étaient rentrés au camp, si c’était le cas, y avait plus de chance pour qu’on considère qu’Absalon et son partenaire étaient morts plutôt qu’on leur renvoie de l’aide. Fallait pas non plus risquer trop de vie à Lafayette et de toute façon, la nuit tombait, le couvre-feu allait être mis en place, personne ne viendrait. Ils étaient coincés dans un bâtiment, avec des vivres bien limitées et trop de rôdeurs pour envisager de quitter la pièce dans laquelle ils s’étaient barricadés en urgence. Il n’avait pas envie qu’on le pense mort au camp, parce qu’il y avait sa famille là-bas, il y avait Kara et merde, il n’était pas mort. Pas encore, lui répétait la petite voix pessimiste – ou réaliste, peut-être – au fond de sa tête. Ils y étaient restés un moment, dans leur petite pièce, avant de tenter le tout pour le tout et de sortir. Au pire, mourir bouffer par un rôdeur ou complètement déshydraté, ça n’avait plus beaucoup d’importance. C’était peut-être un miracle, en vue des rôdeurs présent dans le bâtiment mais ils s’en étaient sortis. Y avait des moments où l’instinct de survie, il pouvait pousser à de véritables prouesses. Ils avaient retrouvé leur chemin jusqu’au camp de Lafayette, ce camp qu’ils avaient quitté depuis trop longtemps maintenant, plus longtemps que prévu, ils n’étaient pas allés bien loin, alors, ils auraient dû partir quelques heures, la journée, tout au plus et au lieu de ça, c’était trois jours qui s’étaient écoulés depuis qu’ils étaient partis. Ils avaient réussi à quitter leur planque de justesse et puis il avait fallu faire plein de détours à cause des rôdeurs qui trainaient partout dans le coin et enfin, ils étaient de retour à Lafayette.

Trois jours. D’un certain point de vue, dans une autre vie, c’était pas grand-chose, mais au beau milieu de l’apocalypse, trois jours, c’était bien trop long. Quand on leur avait ouvert les grilles, il l’avait bien compris Absalon, alors qu’y en avait un qui avait balancé un truc du genre ‘oh, on vous croyez morts !’ comme s’il s’agissait d’une banalité sans intérêt. Ça n’en était pas une, d’après Absalon. Ça voulait dire que ça fait trois jours, que ses parents le pensait mort, que sa sœur jumelle, enceinte jusqu’au cou, le pensait mort et que Kara devait le penser mort. Peut-être que dans leurs règles pourries, le conseil de Lafayette devrait penser à rajouter quelque chose du type ‘chaque individu ayant quitté le camp, sera considéré comme mort, seulement s’il ne revient pas au bout de deux semaines’ plutôt que d’enterrer les gens au bout de trois putain de jours. Arrivé au camp, Absalon était déjà fatigué, il avait faim, soif et en plus en une poignée de secondes, on avait réussi à le blaser et forcément, il n’avait pas le droit de se précipiter jusqu’à sa famille pour leur annoncer que non, il allait bien, y avait pas de souci à se faire, parce que forcément, avant d’en arriver là, il devait aller faire un tour à l’infirmerie. Au moins, là-bas, peut-être qu’il pourrait voir Kara, ou alors, il aurait la poisse jusqu’au bout et le médecin charger de vérifier qu’il n’avait pas été mordu, serait quelqu’un d’autre, peut-être pas un parfait inconnu, parce que tout le monde se connaissait plus ou moins dans ce camp, mais bon. Kara ce serait mieux. Il laissa un soupire, avant de s’asseoir sur la table d’auscultation, en attendant qu’on vienne s’occuper de lui. Il ne savait pas trop combien de temps il avait passé à attendre là, mais chaque minute le gonflait, il voulait juste retrouver ses proches là et on l’emmerdait à cause de cette histoire de ‘décontamination’. Il soupira encore quand la porte s’ouvrit et se releva bien vite en voyant Kara. Finalement, il n’avait pas la poisse jusqu’au bout. « Kara. » Ce fut le seul mot qu’il prononça avant de se précipiter vers elle pour la prendre dans ses bras. Peut-être que ça plairait pas au conseil de merde de cette ville, parce que techniquement personne n’était sûr qu’il n’avait pas été mordu, mais lui, il le savait alors, merde la décontamination, elle attendra.
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MessageSujet: Re: (kara), we should run away.   (kara), we should run away. EmptyVen 24 Fév - 2:01



i would choose you every time.
i know it’s warmer where you are and it’s safer by your side. and if you and i can make it through the night. and if you and i can keep our love alive, we'll find we can meet in the middle. bodies and souls collide, dance in the moonlight when all the stars align.
- KARA WINFIELD & ABSALON COSTELLO -

Trois jours. Dix heures à peine. Quarante jours. Kara, elle perdait facilement toute notion du temps. Sa vie, elle n’semblait plus s’arrêter ; surtout piégée entre une péripétie et la suivante. Une mauvaise nouvelle, et celle qui lui succédait juste après. Un décès après l’autre. Un deuil avant le prochain. Aujourd’hui, la sensation que la vie ne se suspendait jamais, pas même une seule seconde, était épuisante : depuis bien longtemps, la blonde avait perdu les souvenirs de quand son quotidien avait eu quelque-chose de facile. Elle avait pourtant travaillé dans un hôpital : et selon les journées, ç’avait été un véritable chaos, dans lequel elle avait navigué, de catastrophe en catastrophe, de famille éplorée en victimes traumatisées. Rien pourtant, n’aurait pu la préparer à c’qui l’attendait ici ; maintenant, ce fameux chaos il n’s’arrêtait pas. Il était là le jour, la nuit. Dès le moment où elle ouvrait les paupières, jusque dans ses cauchemars. Et quand quelqu’un mourait, il n’y avait pour le coup, pas de famille inquiète à prévenir, pas de proche qui patientait dans le couloir pour avoir la moindre nouvelle. La Winfield n’savait toujours pas ce qu’elle préférait, entre affronter les prunelles désespérées de quelqu’un dont la vie venait d’être réduite à néant par le deuil, ou le vide qui entourait chaque existence, maintenant que le monde était tombé en lambeaux. Souvent, ces moments-là, ils la projetaient face à ce qu’elle avait elle-même dans les tripes ou dans la tête : la jeune femme avait bien du mal désormais, à se souvenir si elle avait un jour pris le temps de pleurer sa mère. Elle avait fait c’qu’elle avait eu à faire, et elle avait continué d’avancer… mais ce songe n’avait jamais réussi à réellement avoir un sens avec tout ce qui s’était passé. Faire ce qu’il fallait pour les autres, ç’avait pourtant été son moteur pendant bien longtemps, le seul repère auquel elle se raccrochait coûte que coûte quand elle désespérait dans les mauvais moments de sa vie d’avant – quand, après une trop longue journée, elle s’demandait à quoi ça rimait, qu’est-c’que ça voulait dire tout ça, ou si c’en valait même la peine. Là, il n’y avait que trop peu de choses, trop peu de petits moments qui avaient leur sens pour Kara ; des illusions qui parvenaient de moins en moins, à l’aider à enfouir l’Apocalypse dehors, le temps d’un repos. Et si elle avait pris tout ça pour acquis, malgré tout ? Si elle avait tout perdu quoiqu’il en soit, même ces toutes petites choses, même ces minuscules et presque insignifiants petits rituels ? Trois jours, maintenant, qu’elle essayait de n’pas y penser, Kara. Et pourtant, soixante-douze heures ou presque, lui paraissaient avoir été aussi longues que toute une vie. C’était il y a plus de quarante-huit heures déjà, que la jeune femme avait essayé de s’enfouir sous ses couvertures, de fermer les yeux avec l’espoir que ça irait mieux, une fois qu’elle les rouvrirait : mais elle n’les avait jamais fermés, le sommeil n’était jamais venu lui apporter un brin de liberté ou de repos. Elle avait tourné, tourné, une heure ou deux, ses azurs n’pouvant s’empêcher de dessiner le vide juste à côté d’elle.

Absalon… Absalon, ça n’avait pas été grand-chose ; ça n’avait pas empêché les hantises de s’ancrer à  ses chairs, ni la tristesse de se rappeler à elle, ni la mélancolie de battre dans ses veines. Kara, elle avait toujours essayé de tout rationnaliser, d’une quelconque façon au moins ; elle aurait voulu que la théorie puisse se juxtaposer à tout ce qu’elle ressentait pour lui. Juste se dire que c’était le désarroi de la fin du monde, qui la poussait à tenir si fort à lui : peut-être qu’elle aurait alors pu projeter cette dépendance viscérale chez n’importe qui d’autre. Peut-être que c’n’était pas lui, que c’n’était pas elle ; que c’n’était pas eux deux, mais juste leurs êtres décharnés à la recherche de la chaleur et de l’affection. Mais le vide dans son lit, juste à côté d’elle, il avait fait écho à celui qui avait grandi dans ses entrailles, avec le désespoir, le désarroi, la peur, la tristesse. Abandonnant ses tentatives désespérées à trouver le moindre sommeil, la Winfield avait aussi laissé derrière la maison dans laquelle elle vivait, depuis son arrivée à Lafayette. Là-bas, rien n’lui rappelait la bâtisse dans laquelle elle avait grandi, ni le petit appartement qu’elle n’avait eu qu’à elle, quand elle avait décidé de prendre son envol : tant mieux, s’était-elle dit, s’acclimatant à tout ça, bien plus qu’à l’extérieur, dont les souvenirs se peignaient encore avec trop de détails dans sa mémoire. Maintenant, là-bas, tout à la maison lui rappelait Absalon. Le lit, la table de la cuisine où sa place restait vide. La douche ; où plus aucune chaleur n’pourrait remplacer celle du jeune homme, juste avec elle. Elle n’aimait pas la chaleur, de toute manière, Kara ; celle d’Absalon, tout contre elle, dans son âme, avait probablement été la seule qu’elle avait été capable d’accepter, d’aimer, de vouloir depuis le désert. Depuis combien de temps n’avait-elle pas vu Eva, non plus ? La blonde fuyait, comme elle n’avait jamais fui, sûrement, depuis le début de tout ça. L’extérieur l’avait forcée à rester debout, à continuer coûte que coûte, à n’pas se laisser abattre ; derrière les murs de la ville fortifiée, elle s’effritait, Kara, lentement mais sûrement, sans vouloir l’admettre, l’affronter, l’accepter. Mais maintenant qu’Absalon n’était pas là, c’était comme si les ténèbres grignotaient plus efficacement le monde, partout dans son champ de vision ; comme si elle le laissait faire – la prendre, la posséder, et peu à peu éteindre chaque parcelle de c’qu’elle était. Aujourd’hui, elle ressemblait surtout à une machinerie très efficace ; on n’lui demandait pas beaucoup plus – il n’y avait toujours eu à Lafayette, qu’Abe pour lui demander de l’amour, pour lui en donner, pour se préoccuper de Kara, l’humaine qui n’avait jamais trop payé d’mine, et n’avait pas vu l’Apocalypse venir. Celle qui n’était pas taillée pour l’extérieur… mais pas faite pour la solitude non plus. Il aurait dû le savoir, Absalon, ça. La rancœur injuste qu’elle éprouvait, Kara essayait d’la ravaler : c’était plus facile comme ça, en affrontant un visage après l’autre, un cas médical après l’autre, sans s’arrêter. Plus froidement que d’habitude, alors, de larges cernes sous les yeux, les prunelles éteintes, la jeune femme agissait comme ce qu’on lui demandait – guère plus. Il n’y avait qu’une leçon que le monde d’aujourd’hui pouvait imposer à quelqu’un : c’était au combien il était dangereux, cruel, rempli de gens malintentionnés et destructeurs. A force d’avoir eu cette morale assénée dans sa gueule, fallait croire qu’elle avait enfin touché le sol, Kara. Et tout ça pour quoi ? Parce qu’elle avait fait la bêtise, de s’attacher à quelqu’un, dans un univers aussi hostile ? Y’avait sûrement toujours eu cette petite voix, trop pragmatique, qui lui avait toujours dit que c’n’était qu’à cause du cœur au fond de son poitrail, qu’elle souffrait encore aujourd’hui. Mais elle n’avait pas pu s’en empêcher : d’vouloir remonter la pente, d’vouloir y croire, d’vouloir juste être avec lui, d’une façon plus évidente et plus infinie que n’le seraient jamais les monstres de l’Apocalypse, dehors. Ceux qu’elle n’avait que trop vus, ceux qui avaient tant menacé de l’engloutir et la dévorer – l’extérieur pourtant, il n’avait pas gagné. Elle aurait bien eu envie de croire que ce soit pour quelque-chose.

Mais Absalon n’était plus là ; et Kara fuyait à sa façon, la vérité qui devait peser sur les Costello, là-bas, dans la maison où elle n’avait pas remis les pieds depuis deux jours, maintenant. Lafayette était assez grande pour qu’une blonde comme elle, s’évapore en un clin d’œil : lâcheté, diraient certains – mais peut-être fallait-il qu’la vie arrête de s’acharner sur la pauvre, orpheline, esseulée Kara Winfield, rien qu’pour une fois. Elle n’voulait pas regarder Evalia, pour lire dans ses iris les questions qui étaient trop à la périphérie de son esprit : Absalon était-il vraiment mort ? Et tout ça pour quoi ? Avait-il été juste mordu, et avait-il choisi de s’éloigner du camp au maximum tant qu’il était encore conscient, pour sauver les gens qu’il aimait ? Ou aurait-il opté pour s’faire sauter la cervelle au premier signe de changement, si tel avait été le cas ? Tout le monde, pouvant prétendre connaître le brun, serait capable d’répondre à cette question, sans l’ombre d’un doute ; Kara aussi. C’était bien pour ça qu’elle n’se la posait pas. Tôt ou tard, quand la fatigue l’emporterait sur elle, elle savait aussi, qu’elle fermerait les yeux pour voir ces scènes, d’un réalisme trop intense, juste contre ses yeux : son cerveau, son imagination, ils parviendraient à envisager tous les scénarios possibles, rien qu’histoire de remuer le couteau dans la plaie. Et même si elle semblait somnoler dans les moments de pause, même si elle n’était pas particulièrement bavarde ces temps-ci, Kara, elle n’voulait pas abdiquer. Juste parce que… Parce que peut-être bien qu’elle aussi, elle finirait par s’faire sauter la cervelle. Juste pour un mec ; juste pour Absalon. Ou peut-être parce que trop, c’en était trop, et que d’toute manière, quoiqu’il advienne, ce présent partout autour d’eux, si oppressant et détruit, ce serait aussi leur avenir, l’avenir de n’importe quelle génération du futur. C’était le monde, maintenant, et il semblait bien que Kara s’y trouvait encore, juste parce qu’elle était trop têtue pour abandonner. « Winfield, quelqu’un pour toi en décontamination. » elle était dans l’action, Kara, alors même si elle ne releva le regard que d’un geste leste, en direction de la personne qui interrompit ses songes, elle aurait eu envie d’avoir le temps de la remercier. Réfléchir, ça n’lui allait pas – pas même par-dessus le vulgaire repas froid, qu’elle avait réceptionné un peu plus tôt dans la journée. Elle avait sauté le dîner de la veille, et depuis le début de la journée, elle n’avait rien avalé : l’envie, quelle qu’elle soit, avait le don de s’envoler en un rien de temps de toute manière. Et Kara, elle avait été habituée à la famine, d’une façon bien plus dure et impitoyable que des restrictions alimentaires à travers Lafayette. C’est pour ça qu’elle n’eut aucun mal à abandonner son simili-repas, le refilant à la première personne qu’elle croisa, avant de reprendre son poste. C’était ironique, quand même, la façon dont quoiqu’il arrive, dans le monde d’avant, ou maintenant au cœur de l’apocalypse, son job restait le centre de gravité de sa vie : Kara, elle avait développé une certaine capacité à s’détacher de tout ça. Non, depuis qu’elle était à Lafayette, en tout et pour tout, elle s’était facilement attachée à ceux qui faisaient son paysage, ceux qui partageaient sa vie ; mais elle avait affronté la mort de trop d’gens, pour rester le cœur ouvert à n’importe qui. Elle avait été bête, sans doute, d’croire qu’au moins en faisant ça, elle se protégerait de la peine de perdre quelqu’un à nouveau ; Absalon, il lui avait semblé être plus fort que ça, avoir plus de raisons de vivre que beaucoup de gens – et pourtant, elle était seule, à n’même pas savoir pourquoi elle lui en vouloir, d’être mort, probablement. Y’avait rien d’plus stupide que d’penser comme ça ; c’n’était pas comme s’il l’avait choisi, comme s’il avait baissé les bras, comme si ç’avait été parce qu’il s’en était fichu – mais Kara, tout c’qu’elle était capable de sentir en elle, comme une assurance inébranlable, c’était que c’était trop. Trop pour elle, du moins. Et tant pis si ça devait la rendre faible, d’être comme ça. Sur le chemin, elle récupéra la paperasse, indispensable aux ‘décontaminations’ ; celles-là même dont on se servirait pour la virer du camp, si elle devait faire la moindre erreur. Aujourd’hui, elle en était presque réduite à s’en foutre complètement – pourtant, ça n’avait été y’a pas si longtemps, que Lafayette avait été cette terre sacrée, où elle aurait tout donné, pour pouvoir s’réfugier. Ça n’semblait plus avoir de sens, maintenant, aussi paradoxale et désespérée cette impression était-elle. Elle n’en était pas encore à vouloir volontairement se faire virer de Lafayette ; il y avait Evalia ici, qui avait besoin d’elle, qui aurait besoin de n’importe qui, avec ce bébé, sans Absalon, avec sa vie. Kara, elle n’savait juste pas à quoi s’attendre, ni c’qu’elle trouverait, une fois qu’elle aurait assez de courage pour retourner jusqu’à la maison qu’elle avait partagée avec la famille Costello. Pour l’heure, le boulot était sa seule salvation ; le nez vers le sol, elle esquiva toute interaction, jusqu’à arriver à destination. Et peut-être qu’en une fraction de seconde à peine, elle avait franchi une autre dimension ; un monde de rêves beaux et enfin réconfortants – son visage, figé dans un marbre glacé depuis trois longs jours maintenant, sembla s’affaisser, s’effriter, s’effondrer ; l’humanité remontant comme un nœud au creux de la gorge de la Winfield. Absalon Etait-ce vraiment lui ? Ou était-elle tombée de fatigue sur le trajet ? Elle n’eut pas le temps de demander, ni même l’occasion de réaliser que ses jambes étaient toujours profondément ancrées dans le sol, secouées d’un frisson nerveux, avant qu’Absalon ne se lève pour venir vers elle. Et son étreinte… - son étreinte, elle n’eut rien d’un rêve, d’une illusion, d’une construction cruelle ou reposante de sa tête ; c’était Absalon. Il était réel, palpable ; son odeur, sa chaleur, sa voix. Dans ce monde, il n’y avait pas de place pour les miracles. Et pourtant – pourtant, c’était comme si toutes les désillusions que la vie avait imposée à Kara, s’envolaient, chaque battement tonitruant de son cœur comme un remède à son âme. Elle avait oublié tout, tout le reste de ce qui pouvait exister ; la paperasse, la fatigue, Lafayette, l’Enfer. Les doigts tremblants de Kara vinrent froisser les cheveux sales et humides du jeune homme, alors que de ses deux bras, elle enlaçait sa nuque avec la force d’une désespérée : la désespérée qu’il était bien l’seul à pouvoir voir – les autres, ils avaient droit au masque uniquement. Avec Absalon, elle était juste humaine, fragile, friable – la pauvre fille qui aimait trop facilement, et s’accrochait à ses derniers relents d’espoir comme si elle avait des serres. Il sentait la mort, la transpiration, le sang, l’arôme du disparu pendant trop longtemps. La senteur du réel. C’est sans doute pour ça uniquement, et comme pour se fondre en lui, que Kara enfouit son visage au creux du cou du brun – personne, personne jamais n’pourrait les séparer à nouveau. Elle n’voulait pas, elle n’pouvait plus ; c’était comme si ses muscles s’étaient figés maintenant, dans un genre de crispation paisible. Kara, elle n’pouvait pas vivre sans lui ; et elle n’en avait pas besoin, lui répondait l’univers, pour une fois. C’était d’ces étreintes, ces étreintes avec tout son cœur, qu’elle aurait voulu donner à son père, à sa mère, aux visages encore frais dans sa mémoire, aux êtres perdus. Mais il n’y avait qu’Absalon, alors c’était comme si elle déversait son amour et sa tristesse en une seule étreinte, nerveuse, tétanique : et les larmes enfin montèrent au bord de ses prunelles – l’humanité revenant, fracturant les barrages de sa contenance ; en serrant ses paupières si fort tout contre lui, elle retint ses sanglots. « J’ai cru-… » elle n’eut pas la force d’admettre plus, honteuse presque, un nouveau tremblement trahissant son corps, avant qu’elle ne s’accroche plus encore à lui. Elle n’voulait pas parler, elle n’voulait pas penser ; combien de fois en ces trois jours, avait-elle rêvé de juste s’abandonner à nouveau avec lui ? Elle avait cru, ouais, elle avait cru qu’elle ne l’pourrait plus jamais, qu’il était perdu, perdu à jamais comme beaucoup trop de gens encore. Elle avait cru qu’elle ne le reverrait plus jamais, qu’il ne la serrerait plus jamais contre lui, qu’elle ne se réveillerait plus jamais dans la nuit pour le voir à ses côtés ; elle avait cru que son cœur en mourrait, une bonne fois pour toutes, épuisé et las. Elle avait cru qu’il était mort, oui, parce qu’elle n’en avait que trop l’habitude, Kara – mais Absalon, il conjurait toujours le sort, tout comme il chassait ses cauchemars, apaisait ses hantises, pansait son âme. Juste comme ça ; comme il était le seul à le faire et comme personne ne l’ferait jamais.
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Death
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ADMIN ▴ KEYS TO THE KINGDOM.
▴ inscrit le : 03/02/2017
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MessageSujet: Re: (kara), we should run away.   (kara), we should run away. EmptyVen 24 Fév - 12:30

love will never ever let us fall apart.
kara winfield et absalon costello
I HEAR YOUR HEART BEATING RIGHT IN TIME, RIGHT FROM THE START I KNEW I HAD TO MAKE YOU MINE. AND NOW I'LL NEVER LET YOU GO. DON'T THEY KNOW THAT LOVE WON'T LIE? DON'T LISTEN TO THE WORLD, THEY SAY WE'RE NEVER GONNA MAKE IT. DON'T LISTEN TO YOUR FRIENDS THEY WOULD HAVE NEVER LET US START. AND DON'T LISTEN TO THE VOICES IN YOUR HEAD, LISTEN TO YOUR HEART.

Quitter Lafayette, il le faisait en sachant qu’il faisait quelque chose de bien Absalon. Il savait qu’il aidait les autres personnes du camp en faisant ce qu’il faisait et c’était bien ce qui lui permettait de quitter encore les murs de la ville pour partir affronter l’enfer qui continuait de se développer, là, dehors. Il en avait essuyé pourtant, des blessures, des déceptions, des peurs de voir sa fie s’achever parce que les choses ne tournaient toujours pas comme prévu et il aurait pu se dire que c’était bon maintenant, il avait assez donné, alors qu’on lui foute la paix. Il aurait pu choisir de faire n’importe quoi d’autre à l’intérieur du camp, pour être utile et se dire qu’il avait bien mérité cette trêve, qu’après tout, il avait bien le droit maintenant de juste rester en sécurité, auprès de sa famille et de la femme dont il était tombé amoureux. Pourtant, y avait toujours quelque chose qui le poussait à passer les murs de la ville pour aller nettoyer le périmètre. Ce n’était pas parce qu’il avait besoin d’aller tuer des rôdeurs comme si ça pouvait l’aider à passer ses nerfs sur quelque chose. Non, après tout, il se souvenait trop bien que ces rôdeurs, ces monstres, ils avaient été humains avant tout et maintenant, on les tuait pour rester en vie. C’était pas ce genre de besoin qui le poussait à faire ce qu’il faisait. C’était peut-être un certain gout pour ce qui était risqué, le même qui l’avait poussé un jour à rejoindre la police et à y rester quoi qu’il ait pu lui arriver là-bas. Il en avait vu des vertes et des pas mures même au sein de la police, pourtant, il n’avait jamais laissé tomber ça, tout comme il ne semblait pas vouloir laisser tomber ce poste qu’il avait au sein du camp de Lafayette. C’était peut-être aussi parce qu’il l’aimait, cette impression de faire quelque chose de bien pour les autres, pour s’assurer que ceux à qui il tenait, ils étaient bien en sécurité entre les murs du camp. Alors, même après aujourd’hui, même après qu’on n’ait pas hésité à le dire mort sur tous les toits de la ville sans essayer de chercher ou diable il pouvait être, y avait de fortes chances pour qu’il continue de faire ce qu’il faisait. Prendre les mêmes risques en ayant parfois cette petite voix au fond de sa tête qui lui disait que, peut-être qu’un jour, il n’aurait pas autant de chance qu’aujourd’hui. Peut-être oui, mais peut-être aussi qu’un jour, le havre de paix que représentait Lafayette finirait par tomber et qu’il pourrait aussi crever à ce moment-là.

Il voulait juste arrêter d’y penser, à tout ce qui pouvait le tuer, à longueur de temps. C’était trop compliqué, de ne penser qu’à ça. Il savait bien Absalon que le monde ne ressemblait plus à grand-chose désormais, qu’il était tombé en ruines et que la mort était partout. Mais à trop penser comme ça, on finissait sans doute par perdre complètement espoir et lui, il n’avait pas envie de finir complètement désespéré. Il avait encore de nombreuses raisons de se battre. Ses parents, qui étaient encore là, ceux-là qui l’avait sauvé d’un destin tragique, bien des années plus tôt. Il avait Evalia, sa sœur jumelle, il ne l’avait jamais abandonnée, jamais laissée tomber, même si à une époque, il lui avait bien semblé qu’elle cherchait à tester ses limites, à voir le moment où il disait stop et qu’il lâcherait, comme tous les autres, comme tous ceux qui l’avaient abandonnée cours de sa vie en se fichant bien de ce qu’elle deviendrait. Lui, il ne ferait jamais ça. Ils avaient toujours été tous les deux, inséparables. Elle était enceinte en plus, alors ce n’était ni le moment idéal, ni les conditions rêver pour avoir un bébé, mais ce gamin, c’était un espoir auquel il pouvait s’accrocher aussi. Son neveu ou sa nièce, pour qui il avait envie d’être là. Bien sûr, il y avait Kara aussi. Cette rencontre inattendue, au beau milieu de l’apocalypse. Il n’avait pas pensé une seule seconde à ça, Absalon, depuis que le monde était tombé, l’amour et tout ce qui allait avec, c’était un truc auquel il avait renoncé au début de tout ça. De toute façon, ça n’avait jamais été un milieu dans lequel il avait particulièrement excellé. Il avait eu des histoires plus ou moins longues, mais rien d’assez fort pour que ça puisse durer pour toujours. Alors, ce qu’il ressentait pour Kara, c’était un truc qu’il n’avait pas prévu, qu’il n’aurait même pas prévu s’ils s’étaient rencontrés dans de meilleurs circonstances. C’était un sentiment fort, puissant et rassurant. Parfois blessant aussi, quand il n’était pas avec elle, quand il avait peur de la perdre. Mais Kara, elle faisait aussi partie de ses bonnes raisons de se battre. Il ne savait pas ce que serait l’avenir, il était plus incertain que jamais, mais il se disait que tant qu’il était avec Kara, le futur était forcément moins effrayant qu’il pouvait en avoir l’air. Alors pour elle, pour le reste de sa famille, il n’avait jamais perdu espoir, même dans les pires moments, même quand il voyait le temps passer et aucune ouverture s’offrir à lui, même quand il avait tenté le tout pour le tout pour s’échapper et rentrer jusqu’à ce camp, rentrer auprès de sa famille et auprès de Kara.

Le combat en valait la peine, il l’avait su Absalon et il était doté d’un instinct de survie qui l’avait poussé à dépasser ses limites sans doute et maintenant, il était là, il était à Lafayette. Bien vivant, même pas mordu. Tout allait bien. Si on oubliait qu’il n’avait pas dormi depuis plusieurs jours, qu’il n’avait que très peu mangé et bu pendant ce même laps de temps et qu’ainsi, il devait souffrir de carences diverses et variées, facilement oubliées pour l’instant, alors que l’adrénaline suffisait à maintenir l’équilibre au sein de son organisme, pour encore quelques minutes, quelques heures peut-être, avant qu’il soit complètement vidé des dernières forces qui pouvaient lui rester. Il fallait de toute façon, qu’il passe par la décontamination avant de pouvoir rentrer chez lui, se trouver quelque chose à manger et se mettre au lit pour récupérer de tout ça. Au moins, on lui avait filé une bouteille d’eau quand il était rentré au camp, comme quoi, ils pouvaient être vraiment généreux à Lafayette. Fallait dire qu’en trois jours d’absence, il n’avait pas eu besoin ni d’eau, ni de nourriture, ni même d’utiliser l’eau chaude pour une douche, peut-être que ça voulait dire qu’il allait pouvoir y rester quinze plombes sous sa prochaine douche, pour compenser celles qu’il n’avait pas pu prendre les derniers jours. Entre le confort d’un lit, un repas et une bonne douche, il ne savait même pas ce qu’il pourrait choisir en premier. De toute façon le plus important avant tout ça, c’était sa famille. Il voulait les revoir, il voulait les rassurer. Heureusement alors qu’on lui avait envoyé Kara comme médecin. Il ne savait pas si c’était parce qu’ils s’étaient dit qu’ils seraient heureux de se revoir ou si c’était juste un hasard, peu importait. Ils étaient ensemble maintenant et il n’hésita pas à venir serrer la jeune femme dans ses bras. Il avait envie de la garder comme ça, tout contre lui, pendant des heures et des heures. Elle lui avait tant manqué, sa présence, son odeur, sa voix, elle toute entière. Il laissa échapper un léger ricanement à son début de phrase, quand bien même ça n’avait rien de grave, fallait l’excuser, il était épuisé. « Ouais, moi aussi à un moment, j’y ai bien cru. » Il en soupira légèrement. Ça avait été  plus de peur que de mal au final. Heureusement. Il avait cru qu’il allait crever, quelques secondes, à un moment, avant de se dire qu’il ne pouvait pas mourir, qu’il voulait revoir ses parents, sa sœur, le bébé de cette dernière et puis Kara. Il avait voulu revoir Kara, sentir sa peau contre la sienne et la saveur de ses baisers, revoir son sourire qui  pouvait si facilement effacer tous les problèmes, même ici au beau milieu de l’apocalypse, alors il s’était battu pour tout ça et de toute évidence, il avait gagné. Il ne tarda pas à déposer ses lèvres contre celle de blonde, l’embrassant comme si c’était tout ce dont il avait besoin, la chose qui lui avait manqué le plus pendant tout ce temps, bien plus que l’eau, la nourriture, le sommeil. Il aurait bien voulu ne se contenter que de ça, cette étreinte, ce baiser et oublier le reste, mais ils étaient dans l’infirmerie, pas tranquillement dans ce chez eux qu’il avait bien envie de retrouver. « J’ai pas été mordu. » Qu’il précisa alors, comme si cette histoire de décontamination venait de lui revenir à l’esprit. Elle pouvait toujours vérifier si sa parole ne suffisait pas, mais elle devait bien savoir qu’il n’aurait même pas remis les pieds à Lafayette s’il avait été mordu. « J’vais bien. » Qu’il précisa après. Si ou oubliait la faim, la soif, la fatigue,  et les quelques plaies, ici et là, qu’il avait récoltées dans sa fuite, il allait bien. « J’vais vraiment bien, maintenant. » Maintenant qu’il était avec elle, tout allait bien, mais il la laisserait faire son job quand même, qu’elle puisse remplir sa paperasse et faire plaisir aux dirigeants de Lafayette, quand il aurait trouvé la force de la lâcher en tout cas. « Je t’aime, Kara. » Ça médicalement, ça n’avait sans doute aucune importance, mais pour lui, c’était ce qui comptait le plus, après tout ça faisait des jours maintenant qu’il avait envie de les prononcer ces quelques mots et pouvoir les redire, ici en face d’elle, c’était le meilleur remède contre tout ce qu’il avait pu subir ces derniers jours.
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MessageSujet: Re: (kara), we should run away.   (kara), we should run away. EmptyVen 3 Mar - 4:29



i would choose you every time.
i know it’s warmer where you are and it’s safer by your side. and if you and i can make it through the night. and if you and i can keep our love alive, we'll find we can meet in the middle. bodies and souls collide, dance in the moonlight when all the stars align.
- KARA WINFIELD & ABSALON COSTELLO -

Elle n’était pas ce genre de fille, Kara. Elle n’était pas censée l’être, du moins. Et elle n’l’avait jamais été. Peut-être était-ce l’Apocalypse qui la rendait si faiblarde, à tomber des nus pour un homme, à s’accrocher à celui-ci comme à l’oxygène essentielle à sa survie. Avant Absalon, elle avait eu l’impression que trop de temps était passé depuis sa dernière vraie histoire ; quelque-chose de doucereux, de salvateur et reposant. Elle avait eu tout ça et bien plus avec lui, au creux de son bras, à sentir sous son oreille un cœur battant régulièrement, vivant et combatif, lorsqu’elle se lovait contre lui. Elle avait déjà entendu des gens agoniser, la blonde ; elle avait assisté à la lente mort qui avait peu à peu pris tout ce qui avait construit son monde, s’était-elle dit. Et pendant combien de temps avait-elle cru, et espéré, qu’Absalon serait celui qui conjurerait le sort ? Peut-être que la Winfield pragmatique et logique qui avait habité à Denver, et évolué dans les couloirs familiers de l’hôpital où elle avait commencé son travail, l’aurait trouvée stupide, la naufragée du désert qui cherchait le confort dans l’affection d’un presque inconnu. Mais à s’laisser prendre au jeu, Kara, elle était complètement perdue dedans maintenant. D’l’autre côté du monde, elle n’avait plus de père, plus de mère, plus de carrière – et son appartement n’était probablement plus qu’un champ de ruines que quelqu’un avait dû saccager pour essayer de survivre, à la recherche de tout ce qu’elle avait laissé derrière elle. L’avenir, le présent, tout avait fini par fondre comme sa peau sous le soleil aride du désert, et la blonde avait perdu bien des choses qui avaient fait d’elle la femme qu’elle avait été, avant. Avant. Avec Absalon, elle avait oublié d’penser à tout ça, au familier qui s’était envolé de devant elle, à tout ce qui lui avait échappé, les circonstances qui l’avaient blessée ; Kara, elle n’se serait jamais imaginée sourire au beau milieu du chaos. Alors pourquoi fallait-il que le moindre repos pour elle, s’transforme trop vite en un cauchemar ? Celui-ci était éveillé, maintenant ; il gravitait partout autour d’elle, polluait chaque bouffée d’air qu’elle avalait dans ses poumons. Soixante-douze heures, que la jeune médecin avait senti douloureusement passer, comme si elle avait passé tout ce temps assise devant une horloge, à regarder les aiguilles tourner, sans même ciller. Elle aurait dû détester se sentir si impuissante. Elle aurait peut-être même dû souhaiter faire s’effondrer les remparts de Lafayette avant d’accepter le sort qui se nouait un peu plus sous ses yeux, à chaque heure qui défilait. Avec Eva, elles n’avaient pas osé en parler – elles n’avaient pas voulu en parler, fuyant l’évidence qui s’était incrustée dans leurs yeux : elle l’avait lu, le défaitisme qui venait tant bien que mal, dans les prunelles de la brune, pour les fois où elle n’avait pas tenu. Et puis, maintenant, elle avait abandonné Eva depuis trop longtemps, se dirait-elle si elle était capable de formuler la moindre pensée logique dans sa tête. Y’avait toujours Hector, les individus qui portaient le même patronyme, partageaient la même histoire : un filament d’espoir dont Kara n’connaissait que trop bien l’importance, pour avoir elle-même tout perdu. Mais égoïstement, la blonde se serait presque dit qu’elle avait besoin d’Eva ; peut-être de ses espoirs, de sa ténacité, de son entêtement.

Est-ce qu’Evalia allait bien ? Est-c’qu’elle était inquiète, préoccupée, dévastée par le défaitisme qui aurait fini par s’imposer à elle ? Si quelqu’un devait lui poser la question, Kara se découvrirait bien incapable de répondre quoique ce soit : trois jours, dans ce monde-là, c’était beaucoup trop long. Face au visage d’Absalon, alors, elle aurait plus facilement parié sur un fantôme, une hallucination, l’espoir instillé dans son imagination par l’épuisement qu’elle avait laissé grandir en elle pendant trop longtemps. L’espoir, c’n’était pas pour elle ; il semblait qu’elle avait navigué de déception en déception, de désillusion en désillusion. Parfois, elle en arrivait même à oublier son ancienne vie, les victoires qu’elle avait eues là-bas, l’existence qu’elle avait réussi à se construire : ça n’avait pas été facile de survivre à chaque année d’études dans le monde de la médecine, et les urgences, l’action là-bas, l’énergie chronophage diffusée par les couloirs de l’hôpital, ç’avait été quelque-chose. Kara, elle gérait plutôt bien le stress, l’inquiétude, ou même le sang sur ses mains – elle savait donner les gestes de premier secours à n’importe qui, et pendant bien longtemps, elle avait été sure que tout ça soit suffisant pour que le monde n’semble pas se retourner contre elle à la première occasion. Comme elle avait eu tort ; il avait fallu qu’elle se trouve dans la marée de gens dont l’avenir avait été emporté par une de ces Apocalypses qu’on aurait vendu dans un film catastrophe, gore et horrible. Où est-c’que s’arrêtait la fiction, et commençait le vrai monde ? Ses mains, accrochées à la veste d’Absalon, elles se serraient sur du vrai ; quelqu’un de vraiment palpable, quelqu’un qui lui rendait son étreinte et sentait comme dans ses souvenirs. C’était Absalon : tout dans ses sens le lui murmurait, comme une vague de soulagement qui aurait pu être aussi aisée que ça. Elle avait cru… ouais, elle avait cru tout plein de choses, des idées qui avaient tourné en spirale dans sa tête et lui filaient le vertige, maintenant qu’elle se sentait plus que jamais accrochée à ce qu’il y avait juste sous ses pieds. Le sol, cette pièce dans laquelle elle avait été des dizaines de fois, face à des visages vaguement familiers, des gens avec qui elle avait un peu parlé, avant de passer à autre chose. Mais là, c’était Absalon. Et elle aurait pu jurer que rien que pour ça, son cœur semblait vouloir s’échapper de sa poitrine pour venir littéralement se fondre en lui : où qu’il aille, peu importait pour combien d’temps, il semblait déjà l’embarquer avec lui quoiqu’il en soit. La jeune femme aurait voulu avoir assez d’énergie en elle pour s’écarter, répondre avec le mordant d’une tape contre l’épaule au ricanement d’Absalon. Il n’pouvait pas se permettre de ricaner à son désarroi ; pas par sarcasme, pas par ironie, pas parce qu’il avait survécu, et que tout ce qu’elle avait cru n’était, heureusement, pas du domaine de la réalité. Elle n’pouvait pas, pourtant, faire avec un tel face à face ; elle n’voulait pas parler, pas réfléchir, pas ressasser. Ces trois derniers jours lui semblaient être plus pesants que jamais, maintenant, comme si ses muscles se défaisaient enfin de toute leur tension – littéralement, un peu plus et elle s’effondrerait contre Abe. C’était pourtant lui qui mériterait une pause ; peut-être devait-elle continuer de faire bonne figure, peut-être devait-elle tenir bon, et même se presser pour que le brun puisse retrouver sa famille. Peut-être même que c’était ce qu’il voulait plus que ça, ce moment rien qu’à eux deux.

La saveur des lèvres d’Absalon, de toute manière, chassa l’univers tout entier pour de longues secondes. Un vrai havre de paix qui fit vibrer le palpitant de la jeune femme, comme s’il abandonnait toutes ses fonctions vitales pour n’être que ça – l’organe qui vivait pour leurs baisers. Elle aurait voulu qu’il dure éternellement, que ce soit tout ce dont elle avait besoin pour croire que plus jamais elle n’connaitrait cette peine, ces peurs, ces inquiétudes, cet épuisement. Trop tard, pourtant. Elle cilla, d’une surprise plus liée à sa fatigue qu’autre chose, probablement, dès lors qu’il s’écarta – si elle avait pu revenir coller ses lippes contre les siennes, elle l’aurait fait. Elle en avait envie, envie ; plus envie que n’importe quoi d’autre là maintenant. Elle aurait pu même en être assez égoïste pour oublier Evalia, Hector, tous les autres qui s’étaient tout autant inquiétés qu’elle, pendant ces trois interminables jours. « J’te fais confiance. » elle hocha la tête après avoir murmuré ces mots ; de ses deux mains, elle vint enlacer le visage du jeune homme, ses doigts en dessinant les détails, les cicatrices, les traces d’une saleté dont il allait devoir se débarrasser. Quand ils en auraient fini ici. Plus tard. Dans une autre vie, celle qui s’étendait au-delà des quatre murs de cette pièce. Celle qui allait plus loin que les secondes qu’ils s’octroyaient, rien que pour eux. Insidieusement, par eux-mêmes, les doigts de Kara vinrent fourrager quelques mèches des cheveux d’Absalon ; comme elle le faisait quand ils étaient si tranquilles, juste l’un avec l’autre. La Winfield n’oubliait que rarement les gens autour d’elle, ceux à qui elle avait voulu vouer sa vie, quand elle avait choisi de devenir médecin. Mais tout disparaissait, dès qu’elle était avec Absalon. Et il allait bien. Et elle allait bien, maintenant. La blonde hocha la tête, ses yeux se perdant dans le vague alors qu’elle retenait avec peine un soupir de soulagement. « Me fais plus ça. Plus jamais. » c’n’était pas un sarcasme qu’elle venait de lâcher, avec un ricanement comme il en avait été capable lui, quelques minutes plus tôt. C’n’était pas une petite réplique cinglante, agrémentée d’un sourire sardonique qu’elle lui offrait, là : non, Kara était assez pitoyable pour lancer cette phrase comme une vraie supplication, un trémolo dans la voix. Elle était fatiguée, après tout. « Moi aussi… » marmonna-t-elle dans un sourire mielleux, qu’elle vint enfouir contre son tee-shirt, au moment de coller son oreille contre son torse à nouveau. Elle voulait n’entendre que ça, que le cœur d’Absalon, la voix d’Absalon, et le silence. « Moi aussi, je t’aime. » finit-elle par dire avec plus de forme, plus de douceur. Combien d’temps avaient-ils ? Etait-ce possible que tout Lafayette les oublie, et les laisse tranquilles ? Ça semblait être définitivement trop demander. Alors Kara, elle s’enivra de l’instant, huma encore une fois le parfum du jeune homme, resserra insidieusement la prise de ses doigts sur le vêtement qu’il portait, avant de : « Il faut que tu t’assoies… » malgré le sourire, c’était un ordre sous-latent de la main qu’elle colla contre son poitrail pour le pousser à retourner vers la table d’auscultation qu’il avait abandonnée. « Je vais devoir vérifier si tu n’as pas de plaie. N’importe quoi. J’veux dire… tu connais la procédure. » éviter les infections, les maladies, les petits trucs qui pouvaient paraître anodins mais s’transformer en un problème majeur si tout le monde à l’intérieur mourait d’une grippe mutante et ainsi de suite. Ils étaient paranoïaques comme ça, à Lafayette. A raison, pensait Kara, au moins d’un point de vue hygiénique. Humainement parlant, c’était autre chose. A quelques pas de là, elle trouva une bouteille d’eau, encore pas mal remplie – la sienne – qu’elle tendit à Absalon ; elle aurait pu, aller réclamer de l’eau pour aider un membre des nettoyeurs déshydraté, mais elle n’avait pas envie de quitter la pièce. « Est-c’que tu es entré en contact avec des rôdeurs, pendant que t’étais dehors ? » elle demanda, enfin, après avoir pincé les lèvres ; la réponse était souvent la même, mais c’était la première question de la liste, l’ouverture rituelle de la séance de décontamination. Elle n’voulait pas faire tout ça, Kara ; pas maintenant, pas comme ça. Pas avec lui. Mais ce n’serait certainement pas un de ses vices de procédures qui donnerait un prétexte au conseil de jeter Absalon dehors. Plus maintenant ; jamais.
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Death
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MessageSujet: Re: (kara), we should run away.   (kara), we should run away. EmptyVen 3 Mar - 22:01

love will never ever let us fall apart.
kara winfield et absalon costello
I HEAR YOUR HEART BEATING RIGHT IN TIME, RIGHT FROM THE START I KNEW I HAD TO MAKE YOU MINE. AND NOW I'LL NEVER LET YOU GO. DON'T THEY KNOW THAT LOVE WON'T LIE? DON'T LISTEN TO THE WORLD, THEY SAY WE'RE NEVER GONNA MAKE IT. DON'T LISTEN TO YOUR FRIENDS THEY WOULD HAVE NEVER LET US START. AND DON'T LISTEN TO THE VOICES IN YOUR HEAD, LISTEN TO YOUR HEART.

Pendant tout le temps qu’il avait passé à l’écart du camp, Absalon n’avait eu de cesse de penser à Eva, à Hector et à Kara. Il avait été là, à se demander ce qu’ils pouvaient bien penser, à espérer qu’ils ne le pensent pas mort, mais qu’ils ne soient pas assez fous pour aller risquer leurs vies pour essayer de le retrouver. Il n’avait certainement pas envie qu’ils prennent des risques pour le retrouver. Il aurait facilement pu dire qu’il n’avait pas envie que qui que ce soit, risque sa vie pour lui venir en aide et pourtant, il se disait à présent, que si le conseil de Lafayette leur avait envoyé une équipe pour les secourir, il n’aurait pas passé tant de temps loin du camp. Mais non, évidemment, tout ce qu’ils avaient fait, ça avait été de les décrété mort. Il ne serait qu’à peine surpris, si en rentrant dans la maison dans laquelle il habitait, avec sa famille et Kara, il découvrait qu’on avait refilé sa chambre à quelqu’un d’autre. Quoi que, techniquement, sa chambre était libre depuis qu’i partageait celle de Kara, mais là n’était pas la question. Il avait l’impression que le conseil de Lafayette l’avait enterré bien vite et sans doute qu’il n’était pas le premier, ni le dernier à se faire oublier si rapidement par les autorités du camp, mais ça avait quelque chose de vexant. Ce n’était que trois jours après tout. Si sur le coup chaque heure qui était passé lui avait semblée être beaucoup trop longue, maintenant, il se disait que c’était quand même relativement court comme temps et que vu l’ambiance dehors, ils pourraient se donner la peine de laisser le bénéfice du doute à ceux qui ne rentraient pas en temps en et heure, après tout, il pouvait se passer beaucoup de chose justifiant qu’ils soient juste coincés quelque part, sans pour autant être mort. Lui, il n’était pas mort, il était là, bel et bien vivant et il n’aimait pas franchement l’idée que ses proches aient pu penser le contraire, simplement parce que personne ne s’était donné la peine d’aller vérifier ce qui avait bien pu se passer. En même temps, c’était Lafayette, il n’aurait pas franchement dû être surpris.

Ce camp, il était sécurisé, y avait des grandes murailles pour empêcher les rôdeurs de rentrer, y avait du monde, pour faire en sorte que personne n’attaque, ils étaient armés, assez équipés pour avoir de l’électricité, de l’eau chaude et survivre en profitant d’un confort plutôt agréable. Clairement, y avait beaucoup d’avantage à vivre dans le camp de Lafayette, on pouvait difficilement le nier, c’était certainement mieux que dehors. Mais y avait ce conseil un peu bizarre, qui faisait régner l’ordre en instaurant des règles un peu inutiles parfois et puis la milice qui semblait faire peur à tout le monde. C’était utile de mettre des règles en place, mais à ce point, il n’était pas sûr que ce soit vraiment efficace. C’était plutôt le meilleur moyen de préparer un genre de soulèvement si on lui demandait son avis à lui ; mais bon, de toute évidence, personne n’en voulait de son avis et lui, il s’en fichait un peu, tant qu’on lui foutait la paix, il voulait bien se plier aux règles qu’on lui imposait, même si parfois ça le faisait chier, il se disait que si ça pouvait lui permettre de rester en sécurité avec ses proches, ils pouvaient largement s’y faire. Ça ne lui ôtait cependant pas de l’idée que le déclarer mort au bout de trois malheureux jours, c’était vraiment abusé de la part du conseil. A en juger la réaction de Kara, elle y avait cru elle. Alors sans doute que c’était le cas pour son oncle et pour Evalia. Il n’allait pas tarder à les retrouver pour rétablir la vérité et ça irait mieux, mais quand même, ça faisait trois jours pendant lesquels ils avaient cru ne jamais le revoir. Evalia, peut-être qu’elle avait su, dans le fond. C’était peut-être idiot, mais Absalon, il avait toujours cru qu’il y avait un lien spécial entre eux, que comme ils étaient jumeaux, ils étaient capable de le savoir comment l’autre allait, même s’il n’était pas dans les parages. Un genre de sixième sens, qui ne l’avait jamais trompé lui, ouais, il avait l’impression de savoir quand sa sœur avait des problèmes, même quand il n’était pas avec elle, alors, elle devait le ressentir aussi. Ou alors, c’était juste complètement idiot, après tout, personne ne l’avait jamais prouvé qu’y avait un lien si spécial, entre les jumeaux. Qu’importait, lui, il s’était beaucoup rattaché à ça pendant ces derniers jours.

Mais maintenant, c’était bon, il était de retour, il avait Kara avec lui, sa sœur et son oncle qui n’étaient pas loin. Tout allait bien maintenant. Tout irait bien. Elle avait cru qu’il ne reviendrait pas Kara et malgré ce rire qu’il avait lâché, c’était bien vrai, que lui aussi, à un moment, il avait eu quelques doutes là-dessus, alors qu’il avait été faible et complètement épuisé. Il s’était demandé s’il aurait la force ce continuer ou s’il allait juste crever, loin du camp, loin de ceux qu’il aimait. Mais en pensant à eux, fallait croire que la force lui était revenu de nulle part et il était là maintenant, soulagé de pouvoir de nouveau serrer Kara dans ses bras, de pouvoir entendre le con de sa voix, respirer son parfum. Il esquissa un sourire, alors qu’elle lui disait qu’elle lui faisait confiance. Il n’en doutait pas dans le fond. Heureusement qu’ils avaient envoyé Kara alors, ça éviterait qu’on observe chacune des blessures qu’il avait en craignant que ce soit une morsure qui menace de le transformer dans les prochaines heures. Non, évidemment, il ne serait pas revenu au camp, s’il avait été mordu, ou, juste assez longtemps pour faire ses adieux, avant de disparaitre pour se tirer une balle en pleine tête pour ne jamais avoir à se transformer en l’une de ces créatures. « Je suis vraiment désolé. T’en fais pas, ça se reproduira pas. Promis. » Il ne savait pas s’il serait capable de la tenir cette promesse, après tout, il était nettoyeur dans ce camp et s’il venait à quitter son poste, il faudrait qu’il trouve autre chose, c’était la règle ici. Sauf qu’il était flic de base, alors il était probablement plus utile dehors qu’à l’intérieur, à moins de rejoindre la milice, mais ça c’était loin d’être son truc. Mais clairement, lui non plus, il n’avait pas envie de connaitre une situation similaire à celle-là, alors il serait plus prudent à l’avenir, probablement moins déterminé à trop s’éloigner du camp aussi. En serrant Kara dans ses bras, en l’entendant dire qu’elle l’aimait, ça lui donnait surtout envie de ne plus la quitter d’un pouce, si seulement il avait été d’une quelconque utilité ici, dans le coin médecine, sans doute qu’il se serait trouvé un poste avec elle. « Okay. » Sans se faire prier, il recula, alors qu’elle le poussait vers la table d’auscultation où il se laissa de nouveau tomber. « Je sais. » Qu’il répondit à ses propos, il avait l’habitude de passer par cette fameuse décontamination, après tout, c’était la même chose à chaque fois qu’il rentrait au camp après une mission, si bien qu’il retira sa veste, puis son t-shirt, pour laisser à Kara, tout le loisir d’examiner les plaies, qu’il avait, ici et là. Ce n’était probablement pas ça qui risquait de le tuer, mais plus la fin ou la soif, une condition qui s’améliora au moins, quand Kara lui passa une bouteille d’eau qu’il ne se priva pas d’engloutir. « Nan, je suis allé cueillir des fleurs. » La question était débile, elle méritait bien une réponse, débile. Le but des nettoyeurs étaient d’aller éliminer les rôdeurs des environ après tout, mais y avait toujours cette même question, qui bizarrement aujourd’hui était plus énervante que d’habitude. Il laissa échapper un soupire. « Désolé. Oui. » Autant se donner la peine de bien répondre aux questions, même s’il était épuisé, qu’il n’avait pas envie de perdre encore du temps sur des questions idiotes, sans doute que ça irait plus vite s’il y mettait de la bonne volonté, ce qui restait plus facile à faire avec Kara, alors heureusement qu’ils l’avaient envoyé elle, sinon, il aurait probablement été insupportable avec l’autre médecin.
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MessageSujet: Re: (kara), we should run away.   (kara), we should run away. EmptyDim 5 Mar - 20:23



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i know it’s warmer where you are and it’s safer by your side. and if you and i can make it through the night. and if you and i can keep our love alive, we'll find we can meet in the middle. bodies and souls collide, dance in the moonlight when all the stars align.
- KARA WINFIELD & ABSALON COSTELLO -

Trois jours plus tôt, elle aurait pu croire que ça n’avait été qu’une question d’heures ; un temps douloureux, mais qui s’envolait vite, quand elle parvenait à se concentrer sur ses tâches à elle. C’était comme ça que la survie se forçait un chemin dans les instincts de chaque membre du camp : à Lafayette, ils avaient tous un rôle, ils étaient tous un élément d’une machine bien huilée. Et pour Kara, sa place était vitale : généralement, elle était des premiers visages que les arrivants voyaient, la médecin qui rencontrait les nouveaux, inspectait les blessures, pansait les plaies suintantes de douleur. Elle était parfois celle qui devait remplir un formulaire de refus, qui propulserait immédiatement un survivant dehors, pour des raisons médicales qui auraient été totalement gérables, dans l’hôpital de Denver où elle avait reçu toute sa formation. Et encore et encore, la blonde avait essayé de ne pas se laisser bouffer par la mécanique impérieuse des choses ; elle essayait de rester humaine quoiqu’il en soit : ses touchers étaient doux, compatissants, attentifs, hantés encore aujourd’hui par l’affection qu’elle avait toujours éprouvé à l’égard des autres. C’n’était plus facile comme avant, de s’attacher aux faciès inconnus des malades et des blessés : bien assez tôt, peut-être bien qu’ils retomberaient dans une ère où une simple grippe tuerait comme un virus malin, faute de ressources et de moyens. Il y avait une logique de survivance, dans l’ordre froid d’un cycle similaire à une machinerie dénuée d’âme : ce serait facile, sans doute, de ne pas observer l’autrui, de laisser se fondre les visages des uns et des autres dans un ensemble qui n’avait pas d’importance. Ça n’avait jamais été le genre de personne que Kara Winfield avait été ; et malgré les mois, les épreuves, les peines, elle espérait que la douleur n’finirait pas par l’user à ce point-là. Pendant combien de temps avait-elle cru que Lafayette serait sa chance, à mieux, à tout et n’importe quoi d’un tant soit peu humain, si elle y arrivait ? Elle y était maintenant, pour sûr, mais la jeune femme ne savait pas ce qu’elle y trouvait, dans c’camps, au-delà de la sécurité froide octroyée par de hautes murailles, des gardes armés, des portes closes. Elle était juste chanceuse d’être de l’autre côté de celles-ci ; chanceuse aussi d’avoir un vrai rôle ici pour prouver sa valeur, pour savoir où elle allait, et pour n’pas avoir été remise dehors bien assez tôt. Mais ici, sauver des vies, c’était comme être suspendu à la lame tranchante d’un couteau : il y avait les restrictions, évidemment. Et y’avait toutes les fois où c’n’était pas possible – toutes les fois où quelqu’un d’autre jugeait que c’n’était pas nécessaire, que tenter, s’montrer ambitieux comme ça, ne ferait que consommer leurs ressources sans rien leur apporter. C’était toutes les fois où quelqu’un revenait avec une morsure qu’il essayait de cacher, et que la blonde devait appeler des gardes pour qu’ils le jettent dehors, sans qu’elle ne bronche. Et c’était accueillir les autres, les survivants, quand elle n’aurait voulu se concentrer que sur une personne. Trois jours plus tôt, tous ses songes avaient été focalisés sur Absalon, et Absalon uniquement ; il avait été dehors, elle l’avait vu partir, elle avait osé déposer un baiser sur ses lèvres ‘pour la chance’ avec un sourire tendre, avant qu’il ne sorte. Une vraie habitude, l’attitude réminiscente de leurs obligations : elle, elle restait ici, et lui, il allait dehors, parce que c’était son choix.

Mais une fois le soir venu, seulement deux personnes étaient revenues, sur les quatre qui étaient parties. Et Kara, à cause de l’inhumanité de c’monde, elle aurait presque pu vivre avec ça, si un des revenants avait été Absalon. Peut-être avait-elle mérité chaque sursaut de peine, de désespoir, de douleur et de peur qu’elle avait essuyés, pour avoir pensé comme ça ; ça n’avait pas été faute de demander, d’avoir veillé pour aussi longtemps qu’il le faudrait, la foi dans les tripes pour une nuit au moins. L’évidence pourtant, s’était faite un chemin dans l’esprit des gens, et sur les lèvres des habitants du camp : et les ‘nettoyeurs’ sans nom desquels bien peu de gens se préoccupaient dans leurs existences bien à eux, ils savaient à quels risques ils s’exposaient quand ils quittaient les remparts fortifiées, de toute façon. Ici et là, partout où elle avait gravité ou posé le regard, Kara, elle avait presque cru qu’elle avait été la seule à en avoir quoique ce soit à faire. La seule à qui ça pouvait crever l’cœur comme ça, l’indécision, et quand tous les autres, eux, avaient déjà scellé le sort de la personne à qui elle tenait le plus, à des kilomètres à la ronde. Sans doute qu’Absalon, si les rôles devaient être inversés, il n’comprendrait pas : il avait son oncle, il avait sa sœur jumelle, et Evalia elle-même était enceinte. Tellement de choses pour lesquelles continuer de vivre et s’accrocher aux maigres filaments d’espoir qui pouvaient encore persister dans l’air putride. Mais Kara, elle, c’était comme si elle portait toutes les peines de tous les deuils qui avaient épuisé son âme ; l’image tenace des visages de ceux qu’elle avait perdus, définitivement perdus. Au fond du fond, en trois jours à peine, la blonde n’savait pas ce qu’elle avait fait avec les informations qu’elle avait eues à disposition. Elle n’avait rien accepté, rien ingéré et digéré. Elle n’avait pas désespéré, n’avait pas espéré non plus : sûrement que si Abe n’était pas rentré encore aujourd’hui, elle se serait effondrée de fatigue dans son lit, en espérant ne rêver de rien. Au moins, l’épuisement l’aurait emporté sur le reste ; sur les images dégueulasses de la mort sanglante qu’on n’pouvait qu’attendre, après trop de temps passé à l’extérieur. Pourtant, peut-être que Kara, elle devrait apprendre à avoir foi en l’instinct humain, la survie brute à l’état pur qui pouvait galvaniser certaines personnes : combien d’gens auraient pu la condamner, elle, dans ses traversées du désert, ses désespoirs silencieux ? Elle avait manqué d’eau, de nourriture, de sommeil pendant tellement longtemps. Peut-être aurait-elle dû mieux savoir. Et peut-être avait-elle mieux su, derrière les apparences faibles qu’elle avait portées en masque pour les soixante-douze dernières heures. L’introspection, Kara avait fait de son mieux pour surtout l’éviter. Elle avait cru, plein de choses, alors ouais. A chaque fois qu’on avait annoncé une nouvelle arrivée, elle avait cru que ça pouvait être lui – et si, s’était-elle dit. A chaque fois qu’elle avait vaguement fermé les yeux, somnolant seule avec elle-même, elle avait cru que ses rêves pourraient au moins la reconnecter avec les bons moments, désormais trop loin sous les couches d’inquiétude qui la hantaient. Peut-être bien avait-elle dû croire aussi à certains moments, qu’il n’reviendrait pas ; parce qu’elle n’pouvait décemment pas vivre de trop d’espoirs, de trop de volontés basées sur rien d’autre que le silence et l’absence. Peu importe c’qu’elle croyait, la seule réalité qui l’emportait toujours, c’était celle qui lui avait mille fois hurlé en pleine face que le monde était cruel. Qu’il l’avait été avant, et qu’il l’était encore plus maintenant que les zombies commençaient à être dangereusement plus nombreux que les vivants.

N’avaient-ils pas mérité une pause, alors ? Avec le temps, Kara, elle n’savait plus vraiment ce qu’était, une pause. Elle se souvenait de l’époque où elle avait trouvé le rythme effréné des urgences impitoyable et cruel. Mais là, c’était autre chose, encore. Alors qu’est-ce qu’ils pouvaient avoir de plus que ça, Absalon et elle, la chance de respirer quelques secondes, de se sentir l’un contre l’autre en ignorant les procédures, pour quelques secondes au moins, parce qu’une personne quelque-part, dont elle n’avait même pas observé le visage, l’avait envoyée elle pour inspecter le nouvel arrivant ? La Winfield, elle était la première, sûrement, qui bondirait sur la première occasion qui viendrait pour oublier l’univers tout entier à nouveau : passé, futur, c’était si facile de se concentrer sur le présent, quand elle se sentait enveloppée dans Absalon sans concession. Ca n’se reproduira pas. Maintenant que son esprit pouvait s’arrêter, enfin, Kara n’eut aucun mal à le croire : ç’avait beau être une promesse ambitieuse et disproportionnée, alors qu’il quittait si souvent Lafayette pour aller fricoter avec des rôdeurs à tous les coins de rue, la blonde devenait volontiers idiote à tout croire dans c’qu’il lui promettait. Peut-être que ce serait plus facile, alors, de passer totalement à autre chose, de laisser cette péripétie derrière eux avec un beau point final, une fois qu’ils auraient fini avec la décontamination. Avec cette conviction dans la tête, ce désir plus pressant que jamais battant dans ses veines, désormais, Kara avait repris son calepin et son formulaire, ne cillant qu’à peine lorsqu’Absalon se retrouva à moitié nu devant elle : elle l’avait déjà vu, dans de bien meilleures circonstances que ça, et même avec encore moins de vêtements sur le dos. Ici, dans cette pièce, elle avait vu tous les mecs, toutes les nanas qui passaient par les quartiers médicaux, enlever leurs vêtements pour des inspections presque intrusives qu’elle était forcée de faire, pour la sécurité de tout Lafayette. Ce n’serait certainement pas ici, alors, qu’elle se perdrait dans des songes chargés de luxure : à choisir, elle préférerait se lover dans les bras d’Absalon juste pour s’endormir. Pour une semaine ou pour toute une vie, elle avait encore du mal à savoir, à quel point elle voulait échapper à la vie brutale qui les épuisait tant. Sans crier gare, ce fut surtout le sarcasme incontrôlé et presque impensé du jeune homme qui la fit tiquer, elle seule avec ses pensées. Kara serra les dents, ravalant sa salive comme si elle essayait de déglutir un nœud lourd comme le plomb : celui des images de ces derniers jours, à coup sûr. « C’est pas marrant. » elle se retrouva à balancer d’une voix chargée d’une rancœur qu’elle n’voulait pas ressentir à son égard – certainement pas sur ça. Elle aurait probablement souri d’un air malicieux, comme si de rien n’était, si ç’avait été un autre jour : en toute honnêteté, elle aurait trouvé ça marrant, un autre jour qu’aujourd’hui. Il s’était excusé, pourtant, Absalon, avant qu’elle ne réagisse ouvertement, mais il semblait qu’ils étaient tous les deux d’un côté opposé d’un spectre qui leur avait fait vivre trois jours très différents. Et si Absalon avait été celui dans l’action, celui occupé à survivre, elle avait été celle qui vivait, ici, trois jours aussi longs que les mois qu’elle avait passés dans le désert, trois jours dont l’arôme solitaire lui avait rappelé la mort lente et douloureuse qu’elle n’pouvait pas, qu’elle n’pouvait pas ressasser. Et personne n’était mieux placé pour le savoir que l’homme en face d’elle. « J’essaye de faire mon job, là. Si t’es capable de faire preuve de sarcasme quand je pose des questions de base, pour quelque-chose qui te semble évident, peut-être que la moindre des choses, serait que tu respectes c’que les autres doivent faire. » ce qu’elle avait dû faire. Comme tenir la barre d’un navire en perdition pendant trois minuscules jour. Un rien, dirait-on, parce que la vie allait à toute allure, maintenant. Kara, fallait croire qu’elle avait une perception différente du temps qui passait ; elle, elle jurerait qu’elle avait passé les trois plus longs jours de son existence, trop familiers et trop pénibles à la fois. Trois jours, c’n’était pas grand-chose non ; c’était un fossé pourtant, entre la vie et la mort. « J’étais là. J’t’ai attendu, ce soir-là. Et-… et les autres, ils sont revenus, sans toi. Et tout le monde disait que si vous n’reveniez pas, c’était-… » ce fut comme si elle mâcha ses mots, mordant douloureusement sa langue alors que son regard probablement en disait plus long que n’importe quel vocabulaire déshumanisé, ici. « J’ai pas envie d’être là non plus, okay ?! J’suis juste-… j’peux juste être la pauvre conne qui remplis ces feuilles, avec ces questions débiles ! Et, même si tu les trouves marrantes, j’pourrai rien faire, rien faire si tu meurs dehors, ou si ils décident que tes réponses mettent le camp en danger ! » elle la connaissait, la procédure Kara, on la lui avait martelé dans la tête, presque comme un lavage de cerveau. C’était la frustration qui lui brûlait la gorge, là, alors qu’elle s’énervait toute seule, probablement. Elle avait cru, elle avait cru qu’elle avait appris à maîtriser son stress, ses inquiétudes, ou même ses sentiments d’impuissance quand elle avait fait ses études. Mais là, c’était un tout autre niveau. Surtout quand il était question de lui. Et Kara regretta ses mots, elle regrettait de perdre les pédales pour quelque-chose d’aussi simple que la survie ; elle aurait dû savoir, peut-être, qu’on n’pouvait pas faire d’omelette sans casser des œufs. Qu’au moins, Absalon, il était revenu, et qu’il serait du bon côté des remparts de Lafayette, ce soir et pour aussi longtemps que possible. Mais-… mais. Elle s’étouffa sur le sanglot traitre qui faillit lui faire perdre complètement la maîtrise de ses derniers brins de pensée ; elle n’pouvait pas faire ça. « J’veux juste finir ça. Qu’on puisse passer à autre chose. » est-c’que c’est tant demander ? Après trois jours, elle espérait que non. Kara, elle était encore assez idiote pour croire qu’y’avait une fin à tout ça.


Dernière édition par Kara Winfield le Jeu 9 Mar - 2:52, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (kara), we should run away.   (kara), we should run away. EmptyDim 5 Mar - 23:06

love will never ever let us fall apart.
kara winfield et absalon costello
I HEAR YOUR HEART BEATING RIGHT IN TIME, RIGHT FROM THE START I KNEW I HAD TO MAKE YOU MINE. AND NOW I'LL NEVER LET YOU GO. DON'T THEY KNOW THAT LOVE WON'T LIE? DON'T LISTEN TO THE WORLD, THEY SAY WE'RE NEVER GONNA MAKE IT. DON'T LISTEN TO YOUR FRIENDS THEY WOULD HAVE NEVER LET US START. AND DON'T LISTEN TO THE VOICES IN YOUR HEAD, LISTEN TO YOUR HEART.

Les trois derniers jours avaient été compliqués. Il avait bien cru qu’il n’allait pas survivre et comme la plupart des êtres humains sans doute, ça avait créé en lui une peur qui l’avait pris au fond des tripes et l’avait parfois complètement désespéré. Il faisait partie de ceux qui n’avaient pas envie de mourir. Il n’avait pas survécu plus d’un à cette fichue apocalypse pour crever comme ça. Il ne savait même pas ce qu’il y avait après. Il ne savait pas si cet enfer allait s’arrêter un jour ou s’il monde était condamné à rester comme il était, dans les deux cas, il n’avait pas envie d’abandonner. Y en avait sans doute pour qui, ça avait été plus simple de se tirer une balle dans la tête quand tout avait commencé, pour ne pas avoir à souffrir des pertes, de la peur, de la faim, de la soif et de tout ce qui pouvait aller avec. Il pouvait facilement comprendre, que certains aient pu prendre une décision pareille, mais lui, il en était complètement incapable. Lui, il avait la volonté de survivre et il ne savait pas si c’était parce que c’était un instinct qu’il avait gravé en lui ou si c’était parce qu’il avait des raisons de survivre, parce qu’il avait sa sœur, bientôt un neveu ou une nièce et puis Hector et Kara. C’était quelque chose qu’il n’avait pas franchement envie de découvrir, parce qu’inévitablement, la réponse à cette question, il ne l’aurait que s’il perdait tout ceux en qui il tenait. Ce qu’il savait, c’était qu’il avait envie de survivre à tout ça et que ça l’avait poussé à lutter contre tout ce qui aurait pu le faire abandonner pendant ces trois jours. Evidemment, quand il avait commencé à penser à ceux qu’il laisserait derrière s’il devait crever ici, ça avait sonné encore plus comme une évidence, il devait rentrer dans ce camp et si ça devait se faire en rampant parce qu’il était complètement à bout de force, alors il serait rentré dans ce camp. Il avait su ce qu’on allait dire au camp, il savait comment ça fonctionnait, alors il s’était bien douté que chaque minute qu’il passait dehors, c’était une minute de plus pendant laquelle ses proches le pensaient mort. Une autre bonne raison de continuer, envers et malgré tout pour rentrer. Ça avait été dur, vraiment dur et pourtant, il y était arrivé. Il était là maintenant, enfin de retour à Lafayette, bien vivant, qu’importait ce que le conseil, ou ceux qui les avaient abandonné à leur sort, pouvait bien en penser.

On lui avait vite confirmé quand il avait remis les pieds à l’intérieur du camp, qu’on l’avait cru mort et on lui avait presque dit ça en rigolant, comme si c’était une banalité. Peut-être que ça le devenait, alors que de toute évidence, y en avait beaucoup qui n’avaient pas eu la même chance que lui et qui n’étaient, vraiment jamais revenu au camp parce qu’ils avaient été tués. Mais il ne pouvait pas s’empêcher de penser que c’était franchement injuste. Peut-être que dans le lot des personnes qu’il connaissait, de ses amis, y en avait qui s’étaient proposés pour aller voir s’il était encore en vie – ce qu’il aurait fait lui, sans hésiter si un de ses amis n’était pas rentré – mais, il pouvait si facilement imaginer le conseil de Lafayette déclarer que ce serait un risque qu’ils ne pouvaient pas prendre, des ressources gaspillées et que de toute façon, c’était trop tard, si lui et son camarade avaient été encore en vie, ils seraient rentrés avec les autres. C’était comme ça que ça fonctionnait à Lafayette et ça faisait partie des nombreuses choses dans ce camp qu’il n’arrivait pas à comprendre. Il semblait logique à ses yeux que les survivants s’entraide et considère chaque vie importante, c’était le meilleur moyen de s’en sortir, mais ce n’était que son avis à lui et de toute évidence, le conseil de Lafayette ne pensait pas du tout de la même façon. Combien de personnes les médecins comme Kara avaient dû se résoudre à laisser crever parce qu’il n’était pas question d’utiliser les ressources à dispositions pour un cas que le conseil avait jugé désespéré ? C’était complètement absurde d’après lui, mais il avait bien compris, avant aujourd’hui, que c’était plus facile pour le conseil de Lafayette d’enterrer prématurément les gens que de se donner les moyens de les sauver et pourtant, il était presque certain que si c’était l’un des membres de ce fameux conseil qui se retrouvait dans la merde, là, le rationnement, il serait tout de suite beaucoup moins important. Ceux qui faisaient les règles étaient bien les seuls à pouvoir les contourner. Peut-être qu’il avait un peu trop réfléchi à tout ça ces derniers jours, ou ces dernières minutes avant que Kara n’entre dans la pièce et que ça l’avait complètement agacé et pour sûr, la fatigue et tout ce qui allait avec, parce qu’il avait manqué de crevé, pendant ces derniers jours, ça n’aidait pas.

Alors la décontamination aujourd’hui, elle lui semblait encore plus gonflante que d’habitude et pourtant, c’était Kara qu’il avait en face d’elle. Il avait eu envie de la revoir pendant ces derniers jours, il avait eu envie de la serrer dans ses bras et de lui parler, d’écouter sa voix ou de simplement la regarder. Mais pas ici, pas dans cette pièce à se faire examiner comme s’il avait des chances d’avoir attrapé la peste et qu’il allait la refiler à tout le monde. Il n’avait pas envie d’être là à répondre à des questions complètement débiles. D’habitude, fallait croire qu’il avait un peu de mal à y mettre du sien, qu’il se contentait de répondre aux questions sans être là à se dire qu’elles n’étaient pas logiques. Il le savait très bien, pour les avoir entendues, encore et encore à chaque fois qu’il était rentré de mission, mais il savait que plus vite il y répondrait plus vite il serait sorti de là. Ça marchait aussi pour aujourd’hui, sans doute. Alors il aurait probablement dû se contenter de répondre à la question sans aller plus loin, mais ça avait été plus fort que lui, alors que de toute façon, il était définitivement trop épuisé pour réfléchir convenablement, la première réponse qui était sortie de ses lèvres, il ne l’avait absolument pas contrôlée. « J’ai dit que j’étais désolé. » Il serra les mâchoires, alors que c’était pas la peine d’en faire un  drame. Ils étaient tous les deux sur les nerfs, il pouvait parfaitement comprendre que ça n’avait pas été facile non plus pour Kara, mais ils n’allaient quand même pas s’engueuler maintenant, pour juste une phrase qu’il avait lancé à la va-vite sans y réfléchir. Il laissa échapper un long soupire, avant de desserrer de nouveau les dents. « Je suis désolé. » Qu’il répéta sur un ton un peu plus posé que précédemment. « J’ai pas réfléchi, c’est sorti tout seul. » Il se faisait les mêmes réflexions, d’habitude aussi, mais d’habitude, c’était différent, il n’avait quasiment pas dormi, ni mangé, ni bu pendant trois jours, alors il était complètement au bout du rouleau. « Je suis juste épuisé et du coup je suis agacé et leurs questions, ça aide pas. Toi aussi, tu dois l'être, alors désolé. » Les questions, là maintenant, elles ne faisaient que lui rappeler à quel point ce fameux conseil pouvait être complètement absurde, alors non, vraiment ça n’aidait pas, mais il savait très bien qu’il n’avait pas le choix. « T’as raison. J’arrête. On peut continuer. » Il laissa échapper un nouveau soupire, avant de tendre le bras pour pouvoir poser sa main contre la joue de la jeune femme, y déposer une caresse du bout du pouce. « Je suis désolé. Pour tout. » Encore un désolé, il ne savait plus à combien il en était, mais c’est qu’il l’était vraiment. Pas juste pour cette remarque, mais aussi pour tout ce qu’elle avait pu ressentir à cause de lui ces trois derniers jours. Il esquissa un léger sourire qu’il voulait rassurant avant de venir ramener quelques mèches de ses cheveux blonds derrière son oreilles et de laisser retomber son bras. Maintenant, il allait laisser faire son job sans broncher. Alors qu’elle pose ses questions, qu’ils en finissent et ils pourraient passer à autre chose, ils en avaient, de toute évidence, tous les deux envie.
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MessageSujet: Re: (kara), we should run away.   (kara), we should run away. EmptyJeu 9 Mar - 4:56



i would choose you every time.
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Ces derniers temps, l’imagination de Kara la poussait à s’demander à quoi pouvait ressembler l’espoir; était-ce une lumière qu’il fallait sans cesse réveiller, écarter des ténèbres pour qu’elle continue de survivre? Etait-ce une corde qui s’usait irrémédiablement, où chaque filament entaillé représentait une croyance réduite à néant? Etait-ce un chemin fait de bosses, de hauts et de bas, de virages à cent-quatre-vingt degrés? Parfois, dans le désert, elle aurait juré que c’était un point accroché sur l’horizon inatteignable, qui n’faisait que ressembler, finalement, au paysage qu’elle avait tout juste laissé derrière elle. Peut-être était-elle trop pragmatique. Ou peut-être était-ce la seule idée à laquelle se raccrocher, dans le monde qu’ils avaient désormais; celle qui disait que l’espoir de toute manière, il était dérisoire, quand la réalité qu’ils avaient était l’image d’une zone désolée, où les morts revenaient à la vie, ayant l’aspect de créatures hideuses qui s’mettaient à dévorer leurs congénères? Comment est-ce que tout se finirait? Elle était une scientifique, elle était médecin, peut-être aurait-elle dû savoir alors, la blonde, ou au moins croire qu’il puisse y avoir un remède. Mais tout c’qu’elle pouvait imaginer comme fin du monde, c’était juste la prolongation de tout ça: un jour, les rôdeurs réussissant à passer les barrières de Lafayette pour tous les dévorer. Ou un jour, la maladie mutant pour se développer chez les vivants sans aucune raison, et les tuant à petit feu. Et quand elle regardait le ventre rebondi d’Evalia, un oeil distrait dardant les contours de la silhouette de la jeune femme, Kara avait son coeur qui se serrait pour ce petit être. Juste une existence innocente, qui n’avait définitivement rien demandé, mais qui tombait dans un monde plus détruit que jamais: comment est-ce que ce bébé allait-il voir le jour? Comment allaient-ils réussir à le faire survivre? Etait-ce une responsabilité qui lui retomberait sur les épaules, à Kara, de faire accoucher Eva en sécurité, et de s’assurer qu’elle et le bébé survivent quoiqu’il advienne, malgré les moyens drastiques qu’ils avaient à peine? Et si Evalia se mettait à avoir une hémorragie? Et si le bébé ne descendait pas, et qu’il fallait faire une césarienne? Clairement, une procédure impossible à réaliser maintenant; clairement, un poids sur le coeur de la blonde, qu’elle n’arrivait pas à formuler. C’n’était pas de la peur, c’était... c’était pire que de la peur, pour sûr. Des craintes qui n’avaient fait que s’accentuer  pour les trois derniers jours qui venaient de passer; ç’avait été, complètement incroyable pour Kara, de sentir son inquiétude vis à vis de tout ça grandir encore plus, comme si elle avait été persuadée d’avoir atteint le maximum de ses capacités. Mais peut-être était-elle juste une cocotte minute au bord de l’explosion à chaque fois que le soleil apparaissait sur l’horizon, rappel tortionnaire du temps qui, lui, continuait de circuler à sa guise, inchangé et indifférent au sort des hommes. Et si Absalon était mort? Et si Evalia et son bébé le rejoignaient prématurément, à cause des erreurs que Kara ferait sur le moment de l’accouchement, à cause du désespoir, à cause de la tristesse, de l’épuisement - ou même parce que c’était médicalement, toujours une possibilité qu’il ne fallait jamais oublier? Elle les connaissait, ses cours de médecine, Kara; elle s’était presque lavé le cerveau avec ceux-ci à l’époque de ses études, ambitieuse et déterminée à réussir coûte que coûte dans cet univers impitoyable. Les risques, les inquiétudes, les peut-être, le jargon, elle avait tout assimilé: et pour autant qu’elle avait été persuadée à l’époque, d’avoir toujours les moyens d’agir, maintenant, il n’lui semblait qu’elle n’avait plus que ses deux mains. Et trop peu de foi.

Appréhender ce futur, penser au lendemain avait été douloureux comme un coup de poignard, s’enfonçant progressivement entre ses côtes avec les heures qui étaient passées. Trois jours, elle aurait juré que c’n’était pas grand-chose, avant; son endurance prouvait qu’elle pouvait rester éveillée, ou ne dormir qu’une toute petite poignée d’heures pendant trois jours entiers. Mais trois jours dans l’Apocalypse, c’était - définitivement - une vaste différence entre la vie et la mort. Kara, elle n’avait pas écouté les membres du Conseil, les on-dit qui avaient trainé dans tout le camp; elle n’avait pas écouté ce que d’autres appelaient des évidences indiscutables. On pouvait même dire qu’elle avait été une idiote en plein déni; ç’avait été ses songes, ses souvenirs, son expérience au milieu du monde désolé qui l’avaient trahie. Et elle avait péché; péché d’agnosticisme, d’avoir perdu foi en l’humanité quand elle aurait été prête à jurer que ce serait toujours ce qui lui ferait tenir bon. Dans les couloirs des urgences, il lui en avait fallu aussi, du courage et de la volonté pour continuer: accidents de voiture, victimes poignardées, hommes et femmes lambda qui finissaient avec une balle dans les tripes parce qu’ils avaient été au mauvais endroit, au mauvais moment... Kara, elle aurait juré qu’elle avait eu des tripes, et que celles-ci avaient été endurcies par tout ça. Les zombies, ça n’avait pas été envisageable, pour sûr. Et au fond, elle avait beau chercher, la Winfield, elle n’savait pas ce qu’elle aurait pu faire mieux; ce qui aurait pu, dans ces trois derniers jours, l’encourager à y croire plus évidemment. Il n’y avait pas eu d’indice, pas de bonne nouvelle incroyable, pas de remède contre les maux du genre humain. Il n’y avait même pas eu de chose infime pour lui remonter le moral, à la blonde ; un cheesecake au citron, par exemple. Et si le goût du citron lui-même, ce qu’elle avait tant aimé d’aussi loin qu’elle s’en souvienne, finisse lui aussi par prendre un goût amer à ses lippes dès qu’elle penserait à Absalon? Il était bien le seul, à savoir, que Kara Winfield pensait aux cheesecakes au citron pendant de grosses parties de sa journée. Déprimée, désorientée, impuissante, des sentiments auxquels elle aurait répondu avec une bonne gourmandise de ce genre, rien que pour se détendre, rien que parce qu’elle avait été simple comme ça, comme fille. C’était stupide, ouais, indéniablement, la distance que son esprit avait pu parcourir dans les ténèbres du doute et du défaitisme: elle ne savait que trop bien, au fond, que la vie n’tenait qu’à un fil comme ça. Qu’il aurait suffi d’une seconde, d’un rien pour qu’Absalon passe du contrôle total de la situation, à une mort certaine à cause d’une horde de zombies sortant de nulle part. Parfois, elle se demandait si c’était comme ça, dans le fin fond du pays; les petits villages, les fermes isolées - est-ce qu’ils étaient envahis de zombies, aussi? Ou est-ce que les gens vivaient encore d’une certaine façon, presque normalement? Avaient-ils encore de l’espoir, eux? Dans le désert, après tout, elle n’avait pas croisé de rôdeur voulant la bouffer; ç’avait été la nature, sa cruelle prédatrice, celle qui n’avait eu de cesse de la faire passer de tourment en tourment. Froid, chaud, vents chargés de sable, illusions d’optique, canicule, aridité. Au fond, peut-être bien qu’elle avait moins peur des rôdeurs que du vaste rien du tout désespéré qui s’étendait à perte de vue. Le monde était décharné, déconstruit, les maisons étaient vides, à peine décentes pour s’y réfugier, l’électricité et l’eau potable n’étaient que de lointains souvenirs. Dehors, y’avait une loi de la jungle qui tuait peut-être autant que les morts-vivants. Alors Absalon, il aurait peut-être même pu mourir à cause de ça; crever à cause de l’humain plutôt que de l’inhumain. Quelle ironie - des songes mornes et cruels que Kara, la sauveuse de vies, n’aurait jamais dû avoir sans doute. On devenait médecin par vocation. On devenait médecin par croyance pour le genre humain, la chance et le devoir de survivre. Qu’est-ce qu’elle était maintenant, elle?

Elle était irritable et elle n’pardonnait pas, voilà c’qu’elle était. Et tout le monde, Absalon en tête, pourrait essayer de la dédouaner en disant que c’était la fatigue, la faim, le stress; la faute à l’univers tout entier avant que ce ne soit quelque-chose qui était en elle. C’qu’elle était. Ou ce qu’elle devenait. Kara, elle aurait juré pourtant, que sans Absalon, sans ces moments salvateurs et tranquilles avec lui, entre un jour et le suivant, elle perdrait la boule. Elle serait constamment une cocotte minute dans laquelle la pression grimperait, grimperait sans ne jamais redescendre. Est-c’que l’explosion était la seconde phase, après le désespoir? Avaient-ils été censés imaginer, dans un coin de leur tête, que la vie puisse devenir ça? Une question qu’elle sembla poser en silence en observant le jeune homme en face d’elle. Elle, elle n’arrivait pas à gérer; pas sans lui, du moins. La solitude, ça l’avait dévastée, et elle n’pouvait pas retourner à ça. Elle n’voulait pas. Au bout d’un moment, il devait bien y avoir un quotas d’âmes laissées à la Faucheuse, qu’on n’pouvait décemment pas dépasser sans devenir timbré. Avec Absalon, son coeur serait mort pour sûr. Et les derniers filaments d’espoir auraient été irrévocablement réduits en miettes. Des mots qu’elle n’pouvait sans doute pas se permettre de dire aussi directement, quand ils naviguaient dans cet univers-là; ce serait comme pousser le Bon Dieu dans la direction d’une cible idéale. Ce serait comme faire reposer sur Absalon une responsabilité de trop. Dans la tempête qui avait emporté la situation, comme ça, sans crier gare, Kara se retrouva à pincer les lèvres, hochant la tête en regrettant les mots qui étaient déjà sortis. Parfois, entre Absalon et elle, ç’avait été juste anodin, réflexe, organique : elle n’avait pas eu besoin de dire des mots aussi directs pour qu’il comprenne, pour qu’il sache qu’il avait sa place dans son âme à elle. Et elle n’pouvait décemment pas transformer un sentiment si naturel en une responsabilité qu’elle ferait peser sur lui: elle crèverait à petit feu, presque insidieusement, presque sans même s’en rendre compte elle-même et sans rien contrôler, s’il devait disparaître comme tous les autres. A trois jours près, peut-être étaient-ils au bord du gouffre. Jusque-là, ses douleurs à Kara, n’avaient jamais été causées par Abe; il les avait guéries, pansées, et atténuées. Un rôle qu’il était le seul à pouvoir remplir; probablement que tout plein de gens n’auraient même pas la patience dont il faisait preuve, lui, avec elle. « J’suis désolée aussi. » elle admit sans difficulté, couvrant les doigts d’Absalon de ses doigts, pour prendre la main qu’il avait posée sur sa joue, et l’enrouler de ses deux paumes à elle. Elle n’avait certainement pas eu le temps de faire son deuil des contacts avec lui, de la sensation de sa peau contre la sienne, de sa présence juste-là. Elle n’aurait jamais pu, Kara était prête à croire au moins à ça; à l’ardeur avec laquelle son coeur gonflait, comme gorgé d’un sang qui courait à toute vitesse dans ses veines; à la chaleur du bout de ses doigts, la folie des papillons qui voletaient au creux de son ventre quand elle le regardait. « Finissons-en avec ça. Pour rentrer à la maison. » la maison - surtout maintenant qu’Absalon serait là; le sourire aisément rayonnant à cette idée, Kara aurait pu jurer que l’oxygène maintenant, était moins blafard que quelques heures plus tôt. « Peut-être... que tu peux t’occuper du questionnaire, pendant que j’m’occupe de tes plaies. » suggéra-t-elle même, tendant le formulaire dans un vague haussement d’épaules, un éclair presque mutin dans les yeux - drastique changement, sans doute. C’n’était techniquement pas autorisé, c’n’était techniquement pas la bonne chose à faire; elle s’en fichait. Elle lui faisait confiance, à Absalon, bien plus qu’à n’importe qui d’autre dans ce camp, surtout le Conseil. Et en lisant dans sa tête, le jeune homme n’aurait qu’à s’abstenir de ses remarques. Et surtout, surtout, il y avait des chances que ça divise la durée de cette séance par deux: il semblait bien qu’ils avaient tous les deux besoin d’une douche et d’une nuit de sommeil réparateur, bien plus que n’importe quoi d’autre.
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Death
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ADMIN ▴ KEYS TO THE KINGDOM.
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MessageSujet: Re: (kara), we should run away.   (kara), we should run away. EmptyVen 10 Mar - 14:00

love will never ever let us fall apart.
kara winfield et absalon costello
I HEAR YOUR HEART BEATING RIGHT IN TIME, RIGHT FROM THE START I KNEW I HAD TO MAKE YOU MINE. AND NOW I'LL NEVER LET YOU GO. DON'T THEY KNOW THAT LOVE WON'T LIE? DON'T LISTEN TO THE WORLD, THEY SAY WE'RE NEVER GONNA MAKE IT. DON'T LISTEN TO YOUR FRIENDS THEY WOULD HAVE NEVER LET US START. AND DON'T LISTEN TO THE VOICES IN YOUR HEAD, LISTEN TO YOUR HEART.

Il était revenu au camp, il était vivant. Il avait retrouvé Kara et bientôt, il reverrait Evalia et Hector. Il avait du mal à se focaliser sur autre chose que sur ça. Ça faisait trois jours qu’il ne pensait plus qu’à ça. Trois jours qu’à chaque fois qu’il fermait les yeux, il imaginait le moment où il serait de retour dans cette maison dans laquelle il vivait depuis que lui et sa famille étaient arrivés à Lafayette. C’était la maison, maintenant. Quand bien-même ça appartenait plutôt à un parfait inconnu qui était mort maintenant, alors ils avaient récupéré une baraque et à peu près tout ce qu’il y avait eu dedans. Il n’avait eu de cesse d’y penser, ces trois derniers jours, au moment où il serait enfin de retour et ça l’avait motivé à continuer. Ça le motiverait toujours à continuer, quoi qu’il arrive, parce que sa place, elle était là, aux côtés des siens. Y avait son oncle, sa sœur jumelle et Kara. Il n’avait certainement pas pensé qu’il tomberait amoureux au beau milieu d’une apocalypse. Il avait été ce genre de type qui y avait cru en l’amour pourtant. Il avait pensé qu’un jour, il rencontrerait la bonne personne et qu’ensemble ils seraient heureux, il avait voulu se marier un jour, avoir des enfants, la belle maison avec la clôture blanche et le chien pour aller avec. Il n’avait rien eu de tout ça avant l’apocalypse, il avait bien eu des histoires avec des filles, des trucs des fois assez sérieux, mais rien qui n’avait vraiment duré au point de le conduire à tout ça. Il se souvenait qu’avant l’apocalypse, y avait eu une fille, qu’il avait vu plusieurs fois, sans savoir où ça allait les mener et puis après le monde s’était effondrer. Peut-être qu’elle était encore vivante cette fille, quelque part, planquée dans un camp comme celui de Lafayette, peut-être qu’elle était morte et qu’elle errait quelque part dans les rues de Chicago, prête à bouffer n’importe qui. Ça n’avait plus d’importance, pas plus que tous les rêves qu’il avait pu avoir avant tout ça. Il n’allait pas se marier, il n’avait pas envie d’avoir d’enfants dans des conditions pareilles. Y avait déjà Evalia qui allait avoir un bébé, il serait là pour l’aider avec ça bien entendu, mais il préférait tout autant ne pas devenir père aujourd’hui. Mais il avait Kara aujourd’hui et il ne savait pas de quoi serait fait leur avenir, mais il savait qu’il voulait rester avec lui et ça ressemblait sans doute à des promesses de mariage, mais il voulait que ça dure, jusqu’à ce que la mort les sépare.

Ce ne serait pas aujourd’hui en tout cas, parce qu’aujourd’hui, il était là, bien vivant et il avait l’intention de faire en sorte que ça dure le plus longtemps possible. Evidemment que sortir du camp pour aller affronter des rôdeurs, il semblait bien que ça limitait ses chances de survies. C’était risqué et indéniablement, il était plus en sécurité à l’intérieur du camp que dehors. Mais, fallait bien que quelqu’un s’y colle et il avait les capacités nécessaires pour le faire. Il savait se défendre, il savait tirer avec une arme. Il se démerdait plutôt bien en tant que nettoyeur, après tout, rares avaient été les fois où il avait passé tant de temps dehors parce qu’il avait rencontré des problèmes en chemin. Ça avait déjà dû arriver une fois ou deux qu’il ait plusieurs heures de retard, mais il pouvait quand même se dire qu’il s’en sortait pas mal, qu’il savait ce qu’il faisait, au moins tant qu’il avait des rôdeurs en face de lui et pas d’autres humains. Il n’avait pas envie de se retrouver en face d’autres humains à devoir se demander s’il devait ou non les tuer pour rester en vie. C’était ce genre de questions qu’il se posait parfois, mais auxquelles il ne voulait pas de réponse. Pour l’heure, ça n’avait pas d’importance, tout ce qui comptait maintenant, c’était que ces trois jours, il allait pouvoir les mettre derrière lui et passer à autre chose. C’était tout ce qu’il voulait maintenant. Oublier ce qu’il avait connu pendant ces trois longs jours et aider Kara à oublier ce qu’il avait pu lui faire subir quand il était absent. Il n’avait jamais voulu lui imposer ça, il n’avait jamais voulu lui faire de mal, bien au contraire, depuis le jour où la blonde était entrée dans leur maison, lui, il avait juste voulu l’aider à se remettre, au moins un peu, de tout ce qu’elle avait pu connaitre quand elle avait été dehors livrée à elle-même. Il avait voulu l’aider, l’épauler du mieux qu’il le pouvait mais certainement pas lui faire de mal. Alors il pouvait promettre qu’à l’avenir, elle n’aurait plus jamais à s’inquiéter pour lui et faire de son mieux pour tenir cette promesse, il pouvait au moins faire ça pour elle. Il le ferait, parce que de toute façon il n’avait pas envie de se retrouver lui, dans une situation similaire.

Il avait déjà assez donné pour ces trois derniers jours. Maintenant, il voulait pouvoir avoir la paix. Il voulait pouvoir rester auprès de ceux qu’il aimait, aussi longtemps qu’on le lui permettrait. Pas assez longtemps sans doute, alors qu’il fallait bien remplir son rôle à Lafayette. Ça au moins, il pouvait comprendre, que tout le monde devait, d’une façon ou d’une autre, se montrer utile au camp, parce c’était pas en se tournant les pouces que les choses allaient pouvoir fonctionner. Il remplirait encore son rôle, une autre fois, avec toujours la même idée en tête, celle qu’il devait absolument revenir en un seul morceau pour retrouver Kara, Eva et Hector. C’était le genre d’idée qui avait de quoi le motiver, c’était ce qui l’avait conduit à rejoindre le camp, aujourd’hui, malgré la faim, la fatigue et tout ce qui pouvait aller avec. Ça le rendait peut-être difficilement supportable, alors qu’il avait les nerfs en vrac et que tout ce que le conseil pouvait faire, là, maintenant, ça avait tendance à l’énerver. Après tout, ils avaient dû être les premiers à dire qu’il était mort, comme si ce n’était pas bien grave. Dans le fond, si y avait bien un truc qui manquait à ce camp, c’était probablement la notion de compassion. Laisser les gens crever, parfois, ça ne posait pas plus de problème que ça. La preuve étant que personne n’avait bougé le petit doigt pour venir l’aider, lui et son camarade, ils s’étaient démerdés par eux même pour retrouver le camp. Maintenant on trouvait même encore le moyen de les emmerder avec des questions à la con. Mais il allait s’y plier, évidemment, avec un peu plus de bonne volonté que tout ce qu’il avait pu montrer jusqu’à présent, parce qu’évidemment, il n’avait pas le choix et que, plus vite ce serait fait, plus vite il pourrait rentrer. Il lui adressa un sourire à Kara alors qu’elle s’excusait. « C’est pas grave. » Après tout, elle ne faisait que son job et c’était lui qui se montrait complètement insupportable, parce qu’il était à bout de nerfs. Il se sentait mieux là déjà, ses doigts posés contre la joue de la jeune fille, puis, entre ses mains, un simple contact physique, presque banal et qui pourtant était complètement réconfortant et apaisant. Parce que c’était Kara, qu’elle lui avait manqué et qu’il était content d’être là, avec elle, encore vivant, pour pouvoir toucher sa peau. Il hocha la tête alors suite aux propos de la jeune femme. Ouais, qu’ils en finissent avec ça, pour pouvoir rentrer à la maison, c’était tout ce qu’il voulait Absalon : rentrer à la maison. « Okay. » Il attrapa le fameux formulaire, le crayon qui allait avec, prêt à répondre aux fameuses questions qu’ils posaient pour cette phase de décontamination, qui d’après Absalon, c’était qu’à moitié utile. Vérifier si y avait pas de traces de morsure, ça devrait suffire. Il se frotta légèrement les yeux, histoire d’y voir plus clair alors que la fatigue lui donnait l’impression de voir flou. « Faut que je retire le reste de mes vêtements ? » C’était dans la procédure ça aussi après tout et ça avait quelque chose d’assez gênant en principe, moins, sans doute quand c’était Kara en face de lui, après tout, elle l’avait déjà vu nu, mais ce serait toujours dérangeant, ici dans cette pièce, loin de l’intimité qu’ils s’étaient construit dans leur nouveau chez eux. Mais, il s’y plierait à ça aussi, si Kara jugeait que c’était nécessaire.
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MessageSujet: Re: (kara), we should run away.   (kara), we should run away. EmptyMar 11 Avr - 0:12



i would choose you every time.
i know it’s warmer where you are and it’s safer by your side. and if you and i can make it through the night. and if you and i can keep our love alive, we'll find we can meet in the middle. bodies and souls collide, dance in the moonlight when all the stars align.
- KARA WINFIELD & ABSALON COSTELLO -

Trois jours plus tôt, Kara aurait pu jurer qu’elle s’endurcissait, au moins un peu. Qu’être à Lafayette, sauve ici, protégée par les épais remparts de la ville fortifiée, lui permettait de faire le tri dans sa tête. En apparences, elle vivait très bien: c’était presque confortable, le rythme qu’il y avait encore ici, malgré tout ce qui se passait dehors. Parfois, prise dans le mécanisme de son travail, de cette passion qui l’avait toujours habitée, la blonde en oubliait où elle était, et ce que ça signifiait. On pouvait s’demander si les zombies étaient encore là, dehors, ou si miraculeusement quelqu’un, quelque part, avait trouvé une solution qui leur permettait de juste vivre, au moins jusqu’à un certain degré. Mais ces soixante-douze et quelques dernières heures avaient rouvert le cratère de doutes et de peur qui était né en elle, dès que la nouvelle était tombée: oh, la perspective qu’elle et sa mère aient à survivre dans un univers aussi hostile l’avait chamboulée, affaiblie, et effrayée comme une pauvre petite fille. Bien souvent, ç’avait été sa génitrice qui avait porté leur duo sur ses épaules, plus que la jeune et clinquante Kara Winfield: mademoiselle l’étudiante, soumise constamment au stress des urgences, des examens, des nuits sans dormir, n’avait pas vraiment faire fière allure, face aux premiers morts-vivants sur lesquels elles étaient tombées. Parfois, à force de ressasser ce passé à des milliers de kilomètres, Kara essayait de recréer les images le mieux possible - elle essayait de mettre un ordre logique dans la frénésie qui avait coûté sa vie à sa mère, rien que pour savoir si elle était responsable de sa mort aussi. Survivre au milieu de tellement de cadavres était un vrai calvaire, la blonde en avait eu nettement la preuve quand elle avait été à l’extérieur; et au final, une fois qu’elle avait passé les portes de Lafayette, elle avait juste embrassé le déni. Une échappée qui n’avait fait que se refermer sur elle, serpent perfide ayant empoisonné ses veines d’un venin paralysant; Kara avait plus souvent fixé le vide que donné de sens à ses actions, pendant ces trois derniers jours. Elle avait oublié l’extérieur qui lui avait tant pris, tant imposé - le dehors qui l’avait traumatisée; mais au-delà des hautes murailles de la Lafayette sécurisée où elle s’était si bien installée, la pauvre fille faiblarde, Absalon aurait très bien pu s’faire bouffer par des monstres cannibales. Ç’aurait été la goutte d’eau faisant déborder le vase, elle en était sure. Ç’aurait été le deuil qui aurait fait elle n’savait quoi d’elle; une statue de cire prête à fondre sous la pluie, comme si chaque goutte était une attaque mortelle? Une armure d’acier froid et insensible? Au moment d’être enserrée dans les bras du jeune homme pour la première fois en trois jours, elle n’avait pas su ce qu’elle avait ressenti en premier. Du soulagement? De la culpabilité? De la colère? A Lafayette, on n’oubliait pas que dehors, c’était la mort; Kara était peut-être la seule dans c’genre de dénégation stupide du réel - et elle avait vu les gens partout autour d’elle, condamner l’homme qu’elle aimait, sans même essayer quoique ce soit. Les détestait-elle, pour ça, alors? La milice qui faisait la fière entre les murs du camp, mais qui n’foutait pas les pieds dehors pour un de leurs concitoyens? Le Conseil qui siégeait comme une assemblée de rois, mais n’compatissait pas avec les fourmis qu’ils utilisaient, et piétinaient sans vergogne dès qu’ils n’en avaient plus l’utilité? Était-elle en colère contre elle-même, pour avoir subi, faibli, pour être si épuisée quand elle aurait bien cru qu’elle se prouverait, et qu’elle prouverait au moins à Absalon, qu’elle était mieux que ça?

Elle savait bien, la Winfield, que dans la relation qu’il s’était construit, le brun la voyait comme une pauvre petite chose fragile comme du cristal, qu’il dorlotait, consolait, serrait tendrement contre lui. Et elle avait besoin de tout ça - oh, elle avait besoin de lui comme elle avait besoin d’air, et la pauvre ombre de jeune femme qu’elle était, là tout de suite, dans cette pièce avec lui, prouvait qu’elle n’était pas capable de grand-chose de mieux, quand il n’était pas dans les parages. Elle s’était trop brusquement retrouvée confrontée à la fille du désert, celle qui avait été toute seule avec ses cauchemars, celle qui n’pouvait pas fermer les yeux sans que les images sur le voile de ses paupières ne deviennent des souvenirs trop palpables. En trois jours à peine, elle avait régressé plus qu’elle ne l’aurait cru: Kara était-elle dépendante d’Absalon, alors? Étaient-ils ce genre d’individus, dans c’genre de relation? Elle n’savait plus, et elle pourrait jurer qu’elle n’était plus à ça près: y avait-il quoique ce soit de mal, dans le fait qu’une fille comme elle, ait tant besoin de quelqu’un comme lui dans sa vie? Il avait perdu des gens, lui aussi, il savait c’que ça faisait - et qu’est-ce qu’Absalon deviendrait, s’il devait perdre sa jumelle? S’il devait la perdre elle? Peut-être bien que Kara n’avait pas la prétention de signifier autant pour lui qu’il n’signifiait pour elle: il n’avait pas été un cadavre d’humanité, quand ils s’étaient rencontrés. Il lui avait confié des choses, peu à peu, à mesure qu’elle se dévoilait aussi, mais ça n’avait jamais été avec le même désespoir décharné qu’elle. Elle, elle n’avait personne d’autre que lui, personne d’autre qui valait autant que lui. Personne d’autre dont elle avait tant besoin, pour sentir un brin de son âme subsister, et s’accrocher à quelque-chose qui en valait la peine. Elle était folle, pourtant, d’aimer en plein milieu de la fin du monde; un privilège qu’elle ne s’était même pas octroyé quand elle avait été étudiante, dévorée par son boulot et la tête remplie de mots scientifiques qu’elle essayait de recracher le plus fidèlement possible. Les histoires de coeur de Kara, avaient surtout été des histoires de cul, des collections de petits moments qui l’avaient détendue dans le chemin rocailleux qu’elle avait choisi comme vie. C’était bien, le sexe, ça détendait, ça relaxait, ça permettait aussi de croire qu’on n’était pas complètement seul. Mais aucune de ses relations passées n’avait la saveur de ce qui papillonnait dans ses entrailles, quand elle regardait Absalon. Ou quand elle l’embrassait. Son parfum était son repère dans le noir, le contact de sa peau, la seule chaleur qu’elle pouvait aimer encore aujourd’hui. Et quand elle entendait sa voix, c’était comme si son sang ne faisait qu’un tour dans ses veines - dans le bon sens du terme cela dit, probablement en une expression que personne n’avait jamais utilisé avant elle. Peut-être bien, alors, qu’elle était dépendante de lui; la Winfield voulait bien jurer que c’n’était pas d’une façon toxique et destructrice: les espoirs étaient aisés avec Absalon, les sourires chatouillaient ses lèvres comme jamais, et déjà, quand son coeur battait, s’écrasait contre sa poitrine, c’était pour toutes les bonnes raisons, et non pas assommé par la peine. Il était là, maintenant; et aussitôt qu’ils auraient laissé cette salle carrée et simpliste derrière eux, ils pourraient même oublier que ces trois jours avaient existé. Kara, elle voulait bien opter pour cette solution; c’était déjà facile, dans un certain sens- il suffisait qu’ils partagent un baiser, entrelacent leurs doigts ensemble, pour que la blonde jure que c’était tout ce qui importait, qu’il soit revenu.

Évidemment alors, qu’elle était désolée pour tout un tas de raisons propre à elle - elle était désolée qu’y’ait une part de son cerveau qui continue de tourner à l’inquiétude et à la peine. Elle était désolée qu’il ait besoin de passer par cette procédure, et avec elle. Peut-être aurait-ce été mieux qu’il règle ça avec quelqu’un d’autre, et qu’ils se retrouvent dans de meilleurs conditions, sans qu’elle ne soit obligée de se concentrer sur son travail avant tout le reste. Parce que plus les secondes passaient, plus elle entendait son palpitant lui donner des ordres avant sa tête: elle voulait garder sa main dans la sienne, elle voulait l’embrasser de nouveau, elle voulait s’allonger avec lui sur cette table d’auscultation, se lover dans ses bras forts, et s’endormir. Maintenant elle se rendait compte qu’elle était épuisée comme jamais, Kara. Assez pour ne pas vraiment capter la question qu’il posa, au premier abord; elle le dévisagea, lâchant un ‘hm?’ interrogateur, avant que ses neurones ne suivent le chemin tout tracé par la procédure. Et voilà que la Winfield n’était pas assez fatiguée pour n’pas s’retrouver à rougir comme une idiote, croisant ses bras autour de sa poitrine, ne sachant pas quoi faire d’autre de ses mains: elle l’avait déjà vu nu, Abe, évidemment. Oh, évidemment, oui. Et elle en avait toujours été bien contente pour sûr. Mais là, c’était dans le cadre de son travail, cette sacro-sainte mission qu’on exigeait d’elle jour après jour, ici. Un faux pas, et ils pourraient tous les deux se retrouver en dehors du camp, en moins de deux. Quelle responsabilité. Pourtant, les pensées frivoles de la blonde, elles étaient bien loin du cadre bien défini et bien net du travail. Et ses joues lui brûlaient, maintenant, alors qu’elle essayait de retrouver un peu de contenance en pinçant les lèvres. « Ehm... oui. Ouais. J’vais devoir... tout inspecter. » il connaissait la procédure, elle connaissait la procédure, est-ce qu’il avait vraiment eu besoin de poser cette question? Et avait-elle vraiment besoin de réagir comme une vierge? D’exaspération envers elle-même, Kara ferma les paupières, glissant ses doigts dans ses cheveux, lissant une mèche derrière son oreille: « On peut faire ça par étape... si tu veux. Je peux m’occuper du reste pendant que tu remplis le formulaire, et comme ça... » comme ça, ça ira plus vite. Et il n’aurait pas besoin de s’mettre debout au milieu de la pièce avec son formulaire à la main, tout nu, et occupé à lire des questions cons pendant qu’elle le scrutait dans tous les sens. Elle préférait largement le ‘scruter’ de façon suave et niaiseuse, quand elle était lovée dans ses bras alors qu’ils dormaient ensemble entre ses draps. Elle préférait observer les tracés de ses tâches de rousseur, le dessin de ses muscles sous la lumière du soleil qui venait depuis la fenêtre de sa chambre, le matin. Elle préférait glisser ses doigts blancs sur la peau mâte d’Absalon, quand elle le caressait tendrement, sans s’en lasser. Soudainement, cette auscultation médicale était totalement déplaisante. « D-... » elle allait s’excuser, encore, force de l’habitude, mais elle décida d’opter pour la sincérité froide et sans détour: « T’étais dehors pour trois jours, évidemment tout le monde te croyait mort, et peut-être bien que ça a fait plaisir à certains. (...) Tout c’que j’sais, c’est que j’préfère tout... tout faire bien. Parce qu’on sait jamais. » allaient-ils vraiment devoir discuter politique, Conseil et ainsi de suite? Ils étaient plutôt d’accord sur le principe, d’accord sur la façon de vivre le cul entre deux chaises: tous les deux avaient des convictions, des croyances, une certaine morale impétueuse et entêtée. Mais Evalia était enceinte, Kara avait peur de dehors comme de ses cauchemars, et Absalon et Hector, eux aussi, ils n’pouvaient pas prétendre que dehors, c’était mieux qu’ici. Même si ici, était une jungle assassine et mensongère. Ils pouvaient se faire confiance, aveuglément, sans borne, corps et âme, coeur et esprit... n’était-ce pas ce qui importait, en premier lieu? Eux quatre, eux deux, ‘la maison’?
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Death
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MessageSujet: Re: (kara), we should run away.   (kara), we should run away. EmptyJeu 4 Mai - 19:30

love will never ever let us fall apart.
kara winfield et absalon costello
I HEAR YOUR HEART BEATING RIGHT IN TIME, RIGHT FROM THE START I KNEW I HAD TO MAKE YOU MINE. AND NOW I'LL NEVER LET YOU GO. DON'T THEY KNOW THAT LOVE WON'T LIE? DON'T LISTEN TO THE WORLD, THEY SAY WE'RE NEVER GONNA MAKE IT. DON'T LISTEN TO YOUR FRIENDS THEY WOULD HAVE NEVER LET US START. AND DON'T LISTEN TO THE VOICES IN YOUR HEAD, LISTEN TO YOUR HEART.

Les trois jours qu’il avait passé loin du camp de Lafayette, ils avaient été longs, si bien qu’il avait eu l’impression parfois que c’était beaucoup plus de trois jours qui s’étaient écoulés. Pourtant, il avait gardé le compte dans un coin de sa tête, regardant le soleil qui se levait pour marquer le début d’une nouvelle journée, puis la nuit qui venait s’imposer comme la fin de celle-ci. Il avait tenu à compter le temps qui passait, parce que chaque jour qu’il passait loin de Lafayette, c’était un jour de plus qu’il passait loin de sa sœur, loin de son oncle et loin de Kara. Chaque jour, qui s’achevait, il se demandait comment ils allaient et ce qu’ils pouvaient bien penser. Est-ce qu’ils se disaient qu’il était mort, qu’il ne reviendrait jamais ? Est-ce qu’ils étaient en train d’essayer, tant bien que mal de se faire à l’idée que maintenant, ils devaient faire leur deuil, parce qu’après tout, c’était si banal qu’un type ne rentre pas au camp, qu’avoir de l’espoir, c’était difficile ? Il avait eu de l’espoir lui. Il s’était dit, bien souvent que c’était pas possible, que sa sœur, elle devait le sentir au plus profond de ses tripes qu’il était encore en vie, qu’y avait un lien entre eux qui faisait qu’elle savait forcément qu’il était en vie. Hector, il connaissait le monde de dehors, les imprévus, les problèmes tous ces petits trucs qui pouvaient retarder un retour au camp, sans que ça veuille nécessairement dire qu’il était mort. Kara elle, elle avait connu l’horreur du monde extérieur, les pertes liées à celui-ci, mais elle l’aimait, alors peut-être qu’elle croyait assez en lui pour ne pas l’enterrer au bout de trois jours. Il avait eu besoin de croire qu’au fond d’eux, tous les trois, ils avaient su que ce n’était pas fini et qu’ils allaient se revoir. Trois jours, c’était long et dans un monde pareil, tout pouvait arriver pendant cette période. Mais il était encore en vie, il avait survécu à tout ça maintenant, il était là. Alors, s’ils avaient eu encore de l’espoir pour lui, ils pouvaient être rassurés, tout autant que lui il l’était, d’être enfin là, avec la certitude qu’il allait de nouveau pouvoir serrer ses proches dans ses bras. Kara avait été la première, puisqu’elle était là, dans cette salle d’auscultation avec lui. Elle devait s’occuper de lui comme le voulaient les règles du camp. Pourtant la maintenant, il aurait juste eu envie de la serrer dans ses bras, de s’endormir comme ça, peut-être pendant trois jours consécutifs, histoire de compenser les trois précédents.

Il aurait voulu pouvoir oublier tout ça, les problèmes, les règles de Lafayette, les responsabilités que tout le monde avait dans ce camp pour que ce dernier puisse tenir la route. Il aurait voulu oublier les zombies qui rôdaient dehors prêts à dévorer tout ce qui passait un peu trop près d’eux. Mais tant qu’il serait dans cette salle d’auscultation, ce serait difficile évidemment. Parce qu’il était là à cause de ce qu’il y avait dehors, des dangers du monde et des problèmes que ça pouvait attiré de ramener quelqu’un de contaminer au camp. Il en avait bien conscience, évidemment. Il savait bien que ce serait vraiment dangereux de ramener quelqu’un de contaminé dans le camp et il savait qu’on ne pouvait pas faire confiance à tout le monde. Ce serait facile, pour un mec s’étant fait mordre à la jambe de juste le cacher sous ses fringues et de rentrer dans sa maison en mettant en danger tout le reste du camp. Cette décontamination, c’était une des règles du camp qu’il n’avait pas trop de mal à comprendre, quand bien même il lui semblait que poser des questions sur un formulaire, c’était pas très utile et qu’après trois jours passés dehors, franchement, il n’avait pas envie de perdre son temps avec ça. Et puis, évidemment, puisque le camp de Lafayette avait décidé qu’il était mort sans même se donner la peine d’envoyer quelques personnes pour vérifier ça, il était particulièrement énervé contre le camp et ses fichues règles. Ce serait passer d’ici quelques jours et à ce moment-là, il réaliserait que c’était mieux comme ça. Qu’il n’avait, de toute façon, pas envie que qui que ce soit risque sa vie pour lui venir en aide. Il était comme ça Absalon, il n’avait pas envie que d’autres risquent sa vie pour lui et c’était sûr et certain qu’il ne se le pardonnerait jamais, si quelqu’un devait mourir pour lui ou à cause de lui. Alors, c’était mieux comme ça dans le fond, mais tant que la colère et la frustration étaient là pour se mêler à l’épuisement dont il était victime, bien sûr qu’il n’arriverait pas à y voir plus clair dans cette histoire. Il avait besoin de dormir, il avait besoin de passer du temps avec ses proches et pas ici dans cette maudite salle, mais tranquillement dans leur maison et après, d’ici peu de temps, tout irait probablement mieux.

En attendant, il fallait se plier aux règles, qu’elles plaisent ou non, ça n’avait pas d’importance. Il n’avait pas envie que Kara et lui se retrouvent à la porte parce qu’ils n’avaient pas bien fait les choses. Alors il allait le remplir ce formulaire, quand bien même il trouvait les questions débiles et qu’il devait relire plusieurs fois les mots devant son nez pour comprendre ce qu’ils voulaient dire. Au moins, la question qu’il posa à Kara, elle avait beau avoir quelque chose de gênant, la réponse, ou au moins la réaction de la blonde, ça le fit sourire. Il pouvait presque imaginer tout ce qui devait passer dans ses pensées maintenant. Ils s’étaient tous les deux déjà vus complètement nus pourtant. Enfin, y aurait probablement rien d’érotique dans le fait de retrouver à poil devant Kara en train de vérifier qu’il n’avait pas de blessures suspectes. Même plus tard quand ils se retrouveraient dans leur lit, y avait peu de chance pour qu’il retire de nouveau ses fringues dans un contexte un peu plus érotique que maintenant. Y avait plus de chance pour qu’il s’endorme comme une masse dans les bras de la blonde. « Okay. T’en fais pas, Y a rien que tu n’as pas déjà vu. » Hormis des bleus, des égratignures et tout ce qui allait avec, mais ce qu’il voulait dire, c’était surtout qu’elle n’avait pas besoin de rougir comme ça, parce que logiquement, elle savait déjà très bien ce qu’il y avait en dessous de ses vêtements. Cela dit, il pouvait dire ce qu’il voulait, une fois qu’il serait nu comme un vers au milieu de la pièce se serait forcément bizarre. « Ouais ce sera un peu moins bizarre que si je me retrouve à poil à remplir leur truc. » Un peu moins bizarre, ce serait déjà ça de gagner. Alors autant qu’il garde son pantalon au moins le temps de remplir ce fameux formulaire. C’était pas comme si ça allait lui prendre des heures de toute façon. « Ouais je sais. C’est juste que c’est assez embarrassant comme étape. » Et encore c’était Kara là, il l’avait dit, elle avait déjà vu ce qu’il y avait en dessous de ses vêtements, mais c’était pas toujours Kara qui s’occupait de lui quand il rentrait au camp. Ça arrivait souvent qu’il sorte, vu ce qu’il faisait, mais même avec le temps, il n’arrivait pas à se dire qu’il avait l’habitude et qu’il s’en fichait. C’était bizarre, y avait rien qui pourrait changer ça. « Tu crois qu’y a déjà quelqu’un qui est revenu avec une morsure sur les bijoux de famille ? » Il laissa échapper un léger rire alors qu’il essayait de se concentrer de nouveau sur le questionnaire qu’il avait à remplir. « Désolé, j’sais plus ce que j’raconte et en plus j’me marre comme un débile en imaginant le truc. » Si fallait évaluer son degré de fatigue, sans doute que le simple fait qu’il se marre pour ça, ça laissait largement sous-entendre qu’il avait vraiment besoin d’aller pioncer. Il se racla légèrement la gorge décidé à reprendre son sérieux. Les questions, fallait qu’il se concentre là-dessus. Il continua alors de lire ce qui était inscrit sur le formulaire, y répondant convenablement, histoire de bien faire le truc, au lieu de rigoler comme un adolescent à qui on ferait une blague de cul, ce serait, sans aucun doute, mieux pour tout le monde. 
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(kara), we should run away.

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